Après avoir reçu une missive indiquant qu'elle devait impérativement se rendre aux frontières du Pays du feu pour rencontrer des personnes avec qui elle devait effectuer une mission de la plus haute importance, Aiko s'empressa de préparer ses affaires. Dès qu'elle eut fini, elle griffonna quelques mots sur un bout de papier qu'elle déposa en évidence sur la table de salon afin que son petit frère le voie dès son arrivée. Par la suite, elle se hâta de quitter le village. Malgré qu'elle sache qu'il lui fallait un moment avant d'atteindre le lieu de rendez-vous, elle ne fit pas appel à son invocation pour ne pas perdre de temps. Et se doutant qu'elle aurait droit à des râlements durant tout le trajet, elle opta pour l'usage de ses aptitudes de kunoichi pour effectuer le long parcours. Ainsi elle pourrait, même si ce n'était pas le but principal de la manœuvre, apprécier le paysage. Au bout de quelques instants de marche, la demoiselle à la chevelure pervenche sortit l'ordre de mission qu'on lui avait expédié pour le parcourir. Après avoir pris connaissance de l'ensemble du document, la jeune femme soupira fortement de lassitude en rangeant le manuscrit.

Orochimaru, voilà un nom difficilement oubliable. Il était décidément partout celui-là. Aiko avait appris qu'il ne s'agissait pas d'un homme quelconque. Il ne fallait pas non plus le prendre à la légère, sa sournoiserie n'avait d'égal que sa monstruosité. La fois où elle s'était très sérieusement penchée sur le cas du légendaire Sanin, et qu'elle s'était demandée ce qui pouvait le pousser à commettre des actes aussi abominables, ses pensées l'avaient conduite auprès de son ami d'enfance. Ce dernier l'avait trahi en commettant lui aussi des actions que la jeune femme ne pouvait ni pardonner ni même oublier. Comment est-ce que les gens peuvent faire preuve d'une telle cruauté envers leurs semblables ? Se posant cette question, la jeune Sunajin qui ralentit sa progression, se demanda si un jour elle aussi serait capable de commettre des actions répréhensibles sans montrer quelconque commisération ? Après qu'elle se soit interrogée, la jeune kunoichi sentit une contraction subite et passagère arpenter sa peau, s'immobilisa.

« À quoi est-ce que je pense, moi ? », formula-t-elle en arborant un visage abasourdi et en se mettant des petites claques, histoire de se ressaisir. « Ce n'est vraiment pas le moment pour se poser des questions aussi stupides encore moins pour farnienter ! Je dois me dépêcher de rejoindre les autres. »

Nonobstant quelques obstacles, Aiko arriva entière à l'endroit où devaient se trouver ses confrères. Au moment où elle aperçut trois silhouettes au loin, elle fit halte. Elle avait beau savoir que ses compagnons étaient au nombre de trois, elle ne pouvait prendre le risque de courir joyeusement vers eux comme une idiote. Choisissant de jouer la carte de la prudence, elle attendit. Lorsque les trois silhouettes prirent enfin formes, la jeune femme reconnut parmi eux l'un de ses confrères de Suna, Totoro Ikki. Bien que leur relation ne fut point du genre équivoque, Aiko savait que tout comme elle, le jeune homme occupait le poste de Junin.

« Ikki-san, dit-elle d'une voix amicale en inclinant légèrement la tête. Vous devez être Sarutobi Asuma-san et Funami Hike-san ? », émit-elle d'une voix interrogative en posant ses yeux sur les deux hommes qui accompagnaient Ikki. « Aiko, je serais votre collaboratrice pour la suite de la mission, enchantée Messieurs. » Elle pencha la tête puis la releva.