Home sweet home.

feat. Celui qui toquera...

Quelle étrange sensation de revenir chez soi après si longtemps, de retraverser ce quartier, de revoir ces visages. En effet, en rentrant chez elle après son absence, Ela avait dû se livrer aux questions redondantes de ses connaissances. Chaque fois c'était la même chose, on lui demandait comment s'était passé sa mission, on lui racontait la guerre, l'embarras qui s'en suivait...

Il faut avouer que c'était brutal, après avoir menti si longtemps, de se réhabituer à la vie "normale". Après s'être débarrassé de sa voisine, elle avait pu enfin rentrer chez elle. Là encore le décor n'était pas de rêve, les meubles couverts, les placards vides, l'épaisse couche de poussière. Quand elle eut fermé la porte à clef, et qu'elle eut découvert le canapé, elle se laissa tomber dessus. Après avoir lâché un soupir elle s'assoupit une vingtaine de minutes.

Quand elle se réveilla, après avoir fumé une cigarette, elle se leva et s'activa pour remettre les choses en place. Une fois que ce fut fait, elle descendit faire quelques courses. Là encore, elle dût se prêter à l'exercice d'éviter les discussions interminables, mais ne put y échapper à chaque fois. Une fois qu'elle eut enfin terminé, que la porte fut définitivement verrouillée, elle se laissa glisser contre le mur, jusqu'à atterrir sur le sol.

Elle resta là un bon moment, le regard pensif, en regardant par la fenêtre. Quand le soleil commença à se coucher, et qu'elle eut faim, elle commença à cuisiner; S'occuper était bon pour l'esprit. Elle mangea, lut un moment, et son regard se posa de nouveau sur la fenêtre.

Elle l'ouvrit, passa par le battant, se retrouvant ainsi sur le rebord de celle-ci. Ses jambes pendaient dans le vide, au-dessus de la rue encore grouillante de passants. Elle alluma une cigarette, ça l'apaisait. Voir la fumée ainsi, s'envoler de façon rectiligne pendant quelques instants, avant d'être inexorablement maltraitée par le vent pour ne devenir qu'un petit nuage éphémère. Elle contemplait la lune, pleine, qui émettait ses rayons d'un blanc fantasmatique. Quand elle était ainsi, elle pensait peu. Mais à ce moment précis, une seule pensée l'habitait et se répétait dans son esprit :