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Kayaba Akihiko
風 | Suna no Jônin ▬ Haut conseiller
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Kayaba Akihiko
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Localisation actuelle : Quelque part, perdu dans mon esprit.

Fiche Shinobi
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Over the hills and far away NJ7MbV0365/500Over the hills and far away Up4Qf5Y  (365/500)

Over the hills and far away    Jeu 26 Nov - 14:20


❝Matsuho X Akihiko

    ♡ Over the hills and far away


En ces temps paisibles, il était tout à fait compréhensible et honorable de vouloir garder des relations saines avec les autres pays peuplant notre chère Mère. Il ne fallait, cependant, pas tomber dans l’ignorance et l’oubli, l’incommodité et la bêtise, la soumission et la dépendance. Mon nindô n’était pas « L’individualisme » pour rien et le Sandaime Kazekage l’avait parfaitement compris. Je n’étais pour aucune alliance, quelle qu’elle soit. Peu importe la forme, la taille, l’enjeu, le dessein… J’étais totalement contre. Comment prouver un jour notre suprématie en allant quémander providence au premier venu ?! Gaara n’avait pas encore assimilé cet aspect et avait une fâcheuse tendance à invoquer des alliés sortis de nulle part sans crier gare. Cela avait le don de m’exaspérer mais je ne le montrais en aucune mesure. Je ne montrais rien, après tout. A quoi bon extérioriser ses sentiments si ce n’était pour présenter ses faiblesses et se faire poignarder à la première occasion venue ? C’était du masochisme pur et simple. Heureusement pour moi, j’avais développé une faculté m’aidant à louvoyer n’importe quel interlocuteur ou n’importe quelle bonne gens tentant de m’approcher. J’étais changeant, fourbe, manipulateur… Et je n’avais d’autres choix que d’agir ainsi. Il me le fallait pour que je puisse me battre à mon maximum. Je n’avais d’autre choix que d’abuser des personnes qui me suivaient tous les jours. Biaisant ainsi la vue que chacun d’eux portait sur moi, je pouvais agir et faire d’eux ce que je voulais. 

Le Kazekage actuel ne dérogeait en rien à la règle. Son esprit simple était depuis longtemps confiné aux creux de mes griffes volatiles, épurées de toute reconnaissance, aseptisées contre toute forme de connivence. Libres. J’étais libre. Cette progéniture ailée que l’on appelait solitude – non pas au sens péjoratif du terme – ou encore individualité était affranchie de toutes ces néfastes contraintes fixées dans le but de se faire aider. Celle-ci volait à ailes déployées, narguant tous ces corbeaux rodant autour de la grâce colombe qui ne demandait qu’à perdurer dans son humble nid, cloître qui ne demandait qu’à vivre éternellement, ne laissant plus que la paix planer au-dessus de cet angélique oiseau. Pas l’ombre d’un nuage, d’un zéphyr ne lambinait aux abords de notre chère Individualité. Aussi souple que sévère, celle-ci me guidait vers des cieux plus sains, plus abordables, plus viables, plus sereins. En son sein se trouvaient moult règles qui, respectées, régissaient un tout autre monde dans lequel personne n’avait besoin d’aide, pas une seule âme ne cherchait à obtenir quelque chose d’autrui pour ensuite lui fendre l’âme, le cœur, le corps par un coup bas et perfide, insidieux. Cette aristocratie se permettait, par pure coquinerie, de satiriser nos pauvres esprits, rancœurs, de par ses railleries innocentes. 

Sabaku no Gaara était étriqué. Plus que je ne le pensais. Cela faisait maintenant de pléthoriques années que je le servais, que mon esprit était voué à son âme et que mon statut était plus important que n’importe quel autre. Même le bras-droit ne posséderait jamais l’influence que je peux avoir sur ces dirigeants, peu importe lequel. Bien sûr, tout le peuple était plongé à jamais dans ces eaux troubles de l’ignorance et de l’incongru. Personne ne devait pouvoir mettre la main sur notre Corne de Brume qui nous permettait de nous exempter de tout règlement de compte avec quiconque appartenant à la plèbe, bien que celle-ci soit on ne peut plus vulgaire et commune. 
Malheureusement, la guerre avait beau être momentanément tapie dans l'ombre, les traces laissées par ses éparses et fantomatiques pas étaient encore visibles. De nombreux pays étaient encore gravés par ces tatouages sanglants dont les cicatrices étaient encore vives. C'était actuellement le cas pour Kusa no Kuni qui haïssait les Shinobi au plus haut point pour avoir fait de leur fief une arène salvatrice de laquelle est né un bien triste tableau. Il s'agissait hélas du berceau notoire de nombreuses funérailles, dont une qui me concerna durant de longues années – et qui me concerne encore actuellement. Cette terre avait marqué la fin du règne magistral d'un bon, grand et fort Kazekage. Le père de l'actuel.
Cette légende fut mon mentor durant de longues années et fut longuement considérant comme le sauveur de ce qui s'apparentait à ma famille. Bien que celle-ci n'était pas mienne, biologiquement parlant, elle ne comptait pas moins pour moi. Ils m'avaient recueilli alors que je fuyais le dangereux laboratoire de mon père. C'est également grâce à elle que je rencontrai mon meilleur ami ainsi que ma malheureuse défunte fiancée. Cela faisait déjà treize ans que son corps avait été retrouvé, abandonné de son âme, gisant dans son propre sang. C'est ce jour-là qu le cauchemar commença. Une longue décennie à renier mes sentiments, à intérioriser tout ce que je pouvais ressentir. Je ne cédais jamais en public, ne montrais rien. Je fus comme obligé de porter différents masques, allant de la joie à l'indifférence. Éprouver un quelconque sentiment? Pourquoi faire? Je vous le demande. Les sentiments sont inutiles, n'est-ce pas? Vous devez les garder pour vous et vous lâcher lorsque vous êtes seuls. Personne ne doit vous voir pleurer. Voilà ce que les plus étriqués pensent. Mais je ne suis pas ainsi. Si je suis ainsi, c'est à cause de toutes ces années passées à me cacher pour que rien ne paraisse. Ma position me l'obligeait également. En tant que Haut-Conseiller, je ne devais montrer aucune faille. Autrement, comment gouverner avec une main de fer? Vous qui êtes aux cieux et avez gouverné Suna comme jamais, je m'en remets à vous.  

Revenons-en à Kusa no Gakure. Hormis la réputation de cimetière vivant et géant, il s'agit également d'un énorme point de passage de marchands et autres trafiquants plus ou moins légaux où sont nés de nombreux festivaux. J'avais pour habitude de m'y rendre une fois par an lors d'une de leurs cérémonies afin de rendre hommage à mon chef, ami et mentor. Sur une haute colline se trouvait une stèle sur laquelle étaient gravés moult sobriquets appartenant aussi bien à des Iwajin qu'à des Sunajins ; des héros tous tombés au combat de la Troisième Grande Guerre. Bien évidemment, tous n'étaient pas présents, les pertes à déplorer étant trop nombreuses. C'est pourquoi il n'y avait que les plus grands, dont celui de mon aîné.
Comme chaque automne depuis son décès, je me rendais auprès de Sabaku no Gaara afin de prendre quelques jours de congés à cette période afin de rendre hommage. Il comprenait parfaitement la situation et enviait presque mon statut de Haut-Conseiller. Cela me permettait d'être très important sans avoir toutes les responsabilités qu'un Kage ou un Bras Droit pouvaient avoir. Bien entendu, je devais m'y rendre toujours accompagné d'une escouade que je connaissais très bien. Tous étaient chargés de ma protection mais je ne les considérais pas comme de vulgaires armes. Je m'étais toujours comporté amicalement avec eux afin de dissiper la méfiance présente au plus profond d'eux. Évidemment, il ne s'agissait que d'un jeu d'acteur fort bien mené, comme chacune de mes interactions avec n'importe qui. Excepté Hakaze et... Aika-chan. Hakaze étant l'exception confirmant la règle. Mais notre lien est... particulier. Le commun des mortels ne peut le comprendre.

La pays de la Foudre, bien qu'ayant participé à de nombreuses batailles, ne montrait que peu de cicatrices de guerres. Il faut bien avouer que les plus grands berceaux se trouvaient au pays de la Terre et dans d'autres petits pays indépendants qui n'avaient rien demandé à l'origine. Kaminari no Kuni, lui, était bien plus marqué par les déboires de Hachibi dirons-nous.
L'ère actuelle avait beau être propice au calme et à la paix, rien n'empêchait à de quelconques tensions de s'installer entre les villages. C'est pourquoi Gaara avait toujours pensé qu'il était primordial d'envoyer des missives aux autres dirigeants de temps à autres pour leur prouver que nous ne leur voulions en aucun mal. Mais cette vision pour le moins étriquée de la part de mon vieil ami me dérangeait par moment. Il ne comprenait pas qu'en agissant ainsi, il serait possible qu'une alliance se créé avec un village de plus, une nation autre qu Konoha. Comment diable montrer au monde entier la suprématie de Suna en agissant de la sorte ? Par chance, en vu de la place que j'occupais (aussi bien officiellement qu'officieusement), je pouvais prendre certaines décisions difficiles sur lesquelles le Jinchûriki avait du mal à se décider.

Néanmoins, cette fois j'avais été contraint d'accepter de livrer ce message au Yostuki qui dirigeait actuellement la village caché de Kumo. Je ne savais pas ce que contenait cette lettre et je ne voulais pas le savoir.  Cela ne me regardait pas après tout. De toute façon, je le saurais bien un jour ou l'autre. J'ai toujours obtenu ce que je voulais dans la vie et cela continuera encore. Il suffit de savoir patienter et de planifier les choses pour que tout se déroule le mieux avec le moins de perte possible. Tout était question d'organisation et de mise en place de divers éléments plus ou moins anodins.
Comme je m'en doutais depuis le début de ce voyage, accéder au village sans rencontrer quelques jeunes têtes défendant leur village avec vindicte était impossible. J'étais alors tombé sur deux jeunots. L'un comme l'autre étaient impulsifs, si bien que j'avais directement cerné leur chakra et savais qu'ils étaient en train de m'espionner... voire même en train de planifier une attaque envers ma personne. Bien évidemment, je les avais pris au dépourvu en arrivant dans leur dos, prenant le sabre de l'épéiste et le mettant sous sa gorge. Avant de la libérer prestement. L'heure n'était pas venue pour créer un stupide incident diplomatique avec Kumo.

Après avoir réalisé cette petite entrevue, je parvins finalement à pénétrer au sein de Kumo avec une délicatesse sans pareil. Ne connaissant pas très bien ces pics foudroyés, je dus demander mon chemin à plusieurs personnes, notamment des personnes âgées. Je pensais que celles-ci allaient se montrer sympathiques et bienveillantes. Il fallait croire que je m'étais trompé, pour une fois. Bref, je finis tomber sur un jeune garçon tout juste rentré à l'académie qui finit même par m'emmener au lieu tant convoité. Une fois devant, je sortir ma bourse et lui glissa quelques pièces afin qu'il puisse s'acheter une friandise. A chaque travail sa récompense.
Je montai enfin les escaliers qui menaient au somptueux bureau de Raikage. Ses chiens de gardes protégeaient parfaitement les portes et m'obligèrent à leur expliquer explicitement ma venue. En voyant le catcheur et sa manière de me recevoir, je pensai de prime abord que cela ne durerait longtemps. Penses-tu ! Je ne pensais pas que ce colosse aurait tant de questions à me poser, notamment concernant Suna et « nos » futurs projets. Et, accessoirement, le lien envisageable avec le royaume sous la montagne de Foudre. En tant que diplomate, je ne pouvais lui dire ce que je pensais réellement de tout ça. Je brodai alors quelques explications banales et vagues de manière à ce qu'il soit satisfait avant de pouvoir enfin prendre congé.

Le soir-même, une fois libre, je décidai d'aller au premier bar venu afin de me détendre un peu et essayer de penser à autre chose que tout ce qui pouvait me hanter depuis un peu plus d'une décennie. Après quelques verres de saké, je payai l'addition et regardai ce qu'il me restait. Cela aurait dû être suffisant pour dormir une nuit dans n'importe quelle chambre à louer. Pas ici apparemment. Cela me faisait alors une occasion de dormir à la belle étoile, voire de trouver quelqu'un pouvant bien m'héberger. Ceci dit, il ne fallait pas que je compte trop sur cette dernière alternative. Je me rappelais bien évidemment de la manière à laquelle les premières personnes rencontrées dans ce village avaient bien pu me recevoir – et surtout m'envoyer paître.
Quoiqu'il en soit, je pris mes bagages et me rendis en dehors du village, en direction d'un lieu nommé « Vallée des Nuages et la Foudre ». Ce nom me plaisait bien et m'avait parfaitement l'air propice pour regarder les étoiles. Seul. En toute tranquillité.

Ai-je bien dit seul et en toute tranquillité ? Oui ? Le destin n'était pas du même avis. Avec mes talents de senseur je pus repérer deux chakras bien distincts et me rendre compte que distance nous séparait. Environ cent mètres. Je pris alors un air innocent et jovial et me rendis sur le haut de l'espèce de colline, là où se trouvaient les deux personnes. Alors que je n'étais plus qu'à cinquante mètres, l'une des deux partit rapidement, laissant l'autre seule. Cela venait de piquer ma curiosité mais j'ai devais faire comme si rien ne s'était passé. Une fois tout en haut, je pus voir totalement l'une des deux personnes. La seule restante en somme. Il s'agissait donc d'une femme. Une jeune femme. La vingtaine ou un peu moins. Les cheveux noirs, plutôt longs. Des habits rouges et des fleurs. Voilà tout ce que je parvenais à discerner dans la pénombre.
Elle ne semblait pas m'avoir remarqué alors j'en profitai pour installer mon campement de fortune à l'aide d'une simple couverture. Heureusement pour moi, les température nocturnes n'étaient pas encore si faibles que cela. Je déposai également mon cher Katana aux côtés de a couverture et me relevai pour me diriger en direction de la jeune femme.

« Bonsoir. » L'interpellai-je, souriant comme d'habitude. « Me permettez-vous de passer ce début de soirée en votre compagnie ? » Demandai-je finalement d'un air jovial.
 

❝ lala ❞
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Re: Over the hills and far away    Ven 27 Nov - 21:11
.

Le temps a peu de signification pour une aveugle. Les semaines deviennent des jours, les jours des heures et les heures des minutes. Le temps est fluide. Il peut se dilater ou se contracter, s'inverser, et même cesser d'exister dans les profondeurs insondables d'un regard à jamais exclu de la lumière. Immobile au milieu de la rue, sans rien d'autre que le bruit assourdissant de la foule pour lui tenir compagnie, elle avait cru attendre des années, et pourtant il ne s'agissait peut-être que de quelques minutes, ou même seulement que de quelques secondes. La foule autour d'elle grognait, soufflait, tournoyait comme une sorte de monstre primordial, en fendant l'air et la poussière. Toute cette agitation évoquait une seule et même vie consciente : la condensation de chaque respiration, le sang qui pulsait contre la peau, la chaleur des émotions : colère, haine, gémissements retenus de plaisir ou d'irritation. Là, dans les rues étouffantes, malgré le voile sombre qui obscurcissait sa vision, Matsuho pouvait distinguer tout cela. Chaque son étouffé était coups de tonnerre, chaque effleurement était impact violent, et chaque odeur était aussi violente à respirer que de la fumée. Malgré son infirmité, la jeune femme avait gagné en sensibilité, en réflexe mais aussi en imagination. La moindre chose qu'elle percevait était traduite dans son esprit sous de multiples représentations, tantôt carré tantôt ronde, sous toutes les formes géométriques possibles. Pourtant ce qu'elle percevait de ce qui l'entourait au milieu de cette rue n'était que masse informe et désagréable. Tout était grossier et agressif dans son esprit. Ce n'est que quelques minutes plus tard que Matsuho se rendit compte que seul ses congénères pouvait être décrit ainsi. Depuis quelques années elle avait fait une croix sur ceux de son espèce, vivant recluse dans les restes de ce qui lui servit d’abri et ne sortant que très rarement pour se sustenter. Seulement aujourd'hui était un jour très différent. Aujourd'hui quelque-chose l'avait fait sortir de son isolement pour se mêler une nouvelle fois avec les siens.

Avec une certaine lenteur, Matsuho déploya un grand bâton noir et commença à parcourir le sol de gauche à droite afin de desceller toutes les particularités du terrain qui s'offrait à elle. Son champ de perception ne se résumait seulement qu'à quelques centimètres de terre à partir de ses pieds, mais sa configuration lui apparaissait clairement dans son esprit. La plupart des obstacles pouvaient être évités et elle avait retenu chaque chemin qu'elle avait emprunté. Malgré tout, il restait une inconnue. Un facteur qui ne pouvait être appris ou prévu par son esprit : le facteur humain. La foule autour d'elle agissait comme le torrent percutant le rocher. Peu de personnes arrivant derrière elle pouvaient constater son infirmité, ils se permettaient donc de la percuter au gré de leur stress et de leur empressement. Matsuho n'en gardait aucune rancune car elle qui était née avec les yeux ouverts à sa naissance et fermés à présent, savait qu'ils étaient eux aussi, à leur manière, aveugle à ce qui les entouraient. Le pouvoir de voir se substituait à d'autres sens qui pouvait en dire autant voir plus que ce que les yeux pouvaient offrir. Avançant péniblement au milieu de cet esprit singulier qu'était la race humaine, elle percuta l'un de ses représentants que son bâton n'avait pas écarté. Elle s'écarta rapidement d'un pas vers le coté et se plia en deux pour s'excuser. A la texture et à la fermeté de ses muscles, il lui semblait que l'individu était un homme. D'habitude le son de ses pas lui aurait dévoilé sa masculinité ou sa féminité, mais le grondement de la foule obscurcissait son ouïe. Vraiment elle détestait la ville. Matsuho avait l'impression d'être encore plus aveugle qu'elle ne l'était.

Quel monde pourrit. L’homme aurait été seul, elle l’aurait coupé. Elle aurait retiré de minces tranches de chair de ses bras et de ses jambes. A faire glisser comme un artiste son pinceau d’acier sur la peau agitée ainsi que sur les muscles. A découper les tendons au niveau des genoux et des épaules, des adducteurs et des chevilles. A graver des plaies tout en courbes dans la viande graisseuse du torse. A retirer couche après couche du ventre enflé. A chercher profondément et labourer dans les fesses molles et les côtes charnues. A couper et couper et couper. Et tout en coupant, lui parler, dominer chaque hurlement et quinte de toux, ignorer les supplications inarticulées et les prières muettes.

Matsuho finit par se mettre à l'écart de la foule et dressa la tête vers le ciel. Même si elle ne pouvait voir, elle ressentait la moindre particule d'air qui la frappait. Et ce fut le changement de température qui la tira de sa rêverie. Quelqu'un était derrière elle. Son souffle chaud, faisait virevolter ses cheveux rouges. La tiédeur qu'elle ressentait autour d'elle était épaisse et lourde ; c'était un océan huileux, fin et clair, aussi profond que sa mémoire, et dont elle ne pouvait sonder les limites. Elle sombrait, la chaleur s'enroulait autour d'elle en filandres légères, pénétrait par sa bouche et ses narines, lui emplissait les poumons et la gorge, l'appesantissait.

~ Sous nos cuirs inégaux que l’on recouvre à souhait
de tissus et de peaux, se cache un grand secret… ~


~ Celui que l’on étouffe de règles et de craintes
Celui qui se refuse de sombrer dans la plainte. ~


~ Bien, rejoins moi dans la vallée des Nuages et de la Foudre. Nous avons à parler. ~


Le mot de passe avait été donné. Seul ces phrases permettaient aux disciples de Jashin de se reconnaitre entre eux au sein du culte. Matsuho n'avait jamais rien senti d'aussi attirant et repoussant à la fois. Cette créature mâle provoquait chez elle une puissante exécration, bien qu'une tentation perverse la prît au creux de l'estomac. Elle posa une main gantée sur son torse. Son corps était d'une perfection sculpturale, élancé et sensuel, doté de tous les atours du massacre. La ninja se sentit troublé d'une manière qu'elle n'avait plus ressentie depuis son incorporation au sein du culte de Jashin. La créature se dressait tel un guerrier gigantesque, d'une gloire exquise, un idéal de tout ce que le mal avait en lui de royal et d'inspirant. Il la regardait, la regardait, la regardait. Son corps exprimait les ténèbres qui hantent les peurs enfantines, l'horreur que seule l'imagination d'un gamin peut créer. Tel croque-mitaine, sorcières aux doigts crochus et serpents se tortillant. Il exprimait les visages défigurés dans le ciel que formaient les nuages comme si un artiste fou avait peint l'univers à sa convenance. Il exprimait les terreurs d'adolescent. De l'automutilation et de l'éveil à la religion. Du dogme écrasant les âmes, du rejet de la famille ou des perversions parentales. De la douleur de la jeunesse. Il y avait toujours dans son corps une référence à la douleur. Et toujours et encore, il la regardait, la regardait, la regardait. Il exprimait les terreurs de l'âge adulte. De couteaux dans les ténèbres et de viols en pleine lumière. De bouchers et de rôdeurs. Il exprimait les flammes rampantes, les sables mouvants bouchant les poumons, le nœud coulant se serrant, l'horreur et le cauchemar, l'acier montré dans les échos de l'éternité. Il exprimait la mort, la torture, et les yeux de la nuit. Et il la regardait, la regardait, la regardait. Sa voix se répercuta dans son esprit comme le contact de la brosse de l'artiste sur la toile. Matsuho se mordit la lèvre et saigna, de la bave apparaissant à la commissure de ses lèvres.

~ son image est rebelle, fidèle et infinie
elle est universelle comme le sens de la vie

Imprudent, sache bien qu’au delà des habits
le sang de chaque humain joue la même mélodie ! ~


* * * * *

La goutte d’eau descendit lentement de son lieu d'origine. Elle tournoya quelques instants ballotée par les vents contraires, reprit de l'altitude, puis fondit sur sa cible comme un faucon sur sa proie. Elle hésita encore et se posa enfin sur une ligne douce et délicate qu'était le front d'une jeune femme. Elle se changea brusquement en une fine ligne claire qui finit par perler sur des yeux clos, suivant la courbe de la paupière pour finalement glisser sur une joue blanche et chaude. La tête levé vers le ciel, les bras le long du corps, aussi immobile que possible, Matsuho perçait les nuages gris comme personne ne l'aurait fait. D'un revers de main, elle effaça le chemin qu'avait tracé la goutte d’eau sur son corps pour porter ces ultimes traces à sa bouche. Sa langue effleura doucement sa main pour recueillir le précieux liquide. Dans un geste d'une extrême lenteur, elle abaissa sa tête. Cela faisait longtemps qu'elle n’avait pas ressenti le contact de la pluie sur sa peau. C'était froid, pure, mordant, rafraichissant. Des sensations qu'elle éprouvait pour la première fois dans sa vie.

On lui avait parlé des vastes étendues de sable du pays du vent et des paysages colossaux de roches forgés par les dieux. Mais pour Matsuho cela ne relevait encore que de l'imaginaire. Même si elle ne voyait pas ce qui l'entourait, la jeune ninja ressentait l'espace balayé par le vent autour d'elle. De l'espace à n'en plus finir. Elle, habituée à son appartement, était un peu déstabilisée par cette sensation d'immensité, de liberté, comme si l'individualité n'existait plus et que tu appartenais toi-même aux décors. Ce n'était pas déplaisant. Matsuho leva ses bras et tourna sur elle-même pour apprécier le contact de la pluie. Au bout de quelques minutes une fine rivière c'était formé sur ses cheveux, qu'elle recueillit au creux de ses mains pour en apprécier la saveur. La pluie, lui était synonyme de liberté. C'était la première fois qu'elle sortait aussi loin depuis la mort de son mentor et c'était aussi l'endroit le plus loin de chez elle, ou elle n'avait jamais été.

~ Est-ce là le respect que tu témoignes à ton Dieu ? ~

Quelque chose souffla sur elle. Matsuho ne pouvait distinguer de quoi il s’agissait. La chaleur passa sur sa joue brièvement puis disparu. Elle réalisa que la pluie s'était arretée et qu’elle se tenait à quelque centimètre du visage de son condisciple.

~ Que veux-tu dire ? ~

~ Tu remplaces Maitre Masakatsu en tant qu'héritière du carnage, mais aucun sang n'a coulé depuis.
Certains parmis nous doute de ta légitimité ainsi que de ta foi. Dois-je te rappeler que Jashin Sama n'offre ses bienfaits qu'aux vrais croyants ? ~

Matsuho sourit en sentant le frisson du combat à venir traverser chaque fibre de son corps. Voilà un jeu qui allait réellement mettre son talent à l'épreuve, car laquelle de ses offrandes précédentes avait représenté un véritable défi pour elle ? La puissance de cet homme était capable d'égaler la sienne : un terrible phénix divin, dans la poitrine duquel battait le cœur de toute sa vigueur. Il ne réagirait pas aux échanges verbaux et aux insultes. Cette entité guerrière n'avait qu'un but et un seul : tuer. Une telle rigidité écœurait Matsuho. Qu'étaient la vie et la mort, sinon une diversité de sensations dont faire l'expérience les unes après les autres ? Sans sensations, la vie n'était rien. Une exultation sauvage la gagna, ses perceptions lui donnèrent l'impression d'affleurer à la surface de sa peau. Elle sentait chaque infime souffle de vent frôler son corps, la chaleur de l'homme en face d'elle, la fraîcheur de toute l'atmosphère et la douceur de la terre sous ses pieds.

~ Je suis libre contrairement à toi qui n'est qu'un insecte aux yeux de Jashin, insignifiant et indigne d'être remarqué. Un frament de poussière dans le vent cosmique. Je pourrais te souffler comme la flamme d'une bougie. ~

~ Toujours aussi arrogante. ~

~ Ne suis-je pas le tableau que le culte à soigneusement peint ? ~

~ C'est pourquoi nous gardons un oeil sur toi Matsuho. Un jour viendra ou tes mots ne suffiront pas à remplacer le sang. Ce jour-là crois moi, le culte reprendra de force ses cadeaux et nous honorerons ta dette face à Jashin. ~

Sans s’en rendre compte, Matsuho claquait des dents d’excitation meurtrière. Elle aurait aimé pouvoir percer ce qui l’a retenait, laisser sa bénédiction s’écouler comme un raz-de-marée pour les noyer tous. Ce sang devait être l’offrande qu’elle faisait à son Dieu. La douleur exquise, et la sensation extatique d’être réellement vivante s’étaient estompées avec le temps, et pour les ressentir à nouveau, elle aurait été prête à endurer n’importe quel calvaire, à infliger n’importe quelle souffrance. Son excitation s'arrêta brusquement lorsqu'elle ressentit la présence d'un chakra étranger. D'un mouvement brusque de la tête, Matsuho fit signe au croyant de partir.

~ N'oublies pas nos mots, prêtresse. Honore Jashin et peut-être que tu reviendras en grâce. ~

Sa voix n'était plus qu'un murmure tandis qu'il disparaissait. L'étranger s'approchait d'elle lentement. A quoi pouvait-il ressembler ? Quelles étaient ses formes et ses courbes ? Les angles étaient impossibles, la géométrie dévoyée. La distance ne signifia plus rien, et la perspective était un mensonge. En une fraction de seconde, chacune des lois de la normalité bascula, et l'ordre naturel de l'univers se renversa pour donner naissance à cette vision nouvelle et heureuse.

~ Bonsoir. Me permettez-vous de passer ce début de soirée en votre compagnie ? ~

Matsuho n'était pas du tout diplomate. Elle n'avait pas le charisme suffisant pour gérer ses espoirs et ses peurs. Elle était la diplomate de la terreur et du carnage, pas des paroles et des promesses. Une démonstration alors ? Une punition douloureuse, peut être, pour corriger son audace mal placé. Pour lui apprendre, et à travers lui apprendre aux autres qu'elle ne tolérait pas que des paysans éprouvent de la pitié envers elle. Oui. Oui. Donne-lui une leçon. Fais-le saigner. Juste une petite coupure. La voix venait de quelque part, au plus profond de son subconscient. Découpe le. Découpe le, idiote! Etait-elle folle ? Matsuho lâcha son bâton d'aveugle se sentant ridicule. L'homme était toujours là, sous ses yeux clos et perdus. Ce fut comme une véritable libération, comme si de l'eau claire nettoyait la crasse de son esprit. Son sang bouillait dans ses veines, son cœur martelait dans ses oreilles, et le nom de Jashin s'insinuait dans son esprit comme une dose de poison. Devrait-elle être en colère ? Devait-elle tolérer cette curiosité, cette impétuosité, de la part d'une créature si précaire ? Devait-elle la couper en deux ?

~ Je m'appelle Satsuki Matsuho, mon nom signifie le 5e mois lunaire. Vous pouvez demeurez à mes côtés ce soir, la fraicheur de la nuit est un remède salutaire pour mon esprit...

Puis-je vous demander ce qui vous amène ici ? ~
Kayaba Akihiko
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Re: Over the hills and far away    Dim 29 Nov - 23:33


❝Akihiko X Matsuho

    ♡ Over the hills and far away


La pluie s'était mise à tomber, arrosant nos frêles existence afin de nous faire comprendre que face à sa volonté, nous n'étions rien de plus que d'insignifiantes créatures. Grimpant nonchalamment en direction de cette hauteur rocailleuse, je ne pus m'empêcher  de m'arrêter l'espace de quelques instants. L'esprit souillé, je dus croire l'espace de quelques instants que cette eau naturelle serait capable de purifier ce qui me transcendait depuis mon plus jeune âge. Cette perte de lucidité aurait pu m'être fatale. Néanmoins, mes esprits me revinrent rapidement et continuai d'arpenter cette longue vallée. Alors que j'arrivais presque en haut du mont, la pluie cessa et les nuages disparurent. Les différents éclats lunaires brillèrent alors. Leur reine les surplombait tous et offrait une douce clarté qui ne fut pas de refus.
La nuit était mon moment préféré de la journée, et ce, depuis quelques années seulement. Auparavant, j'en étais effrayé. Dans mon esprit, la pénombre rimait malheureusement avec viol et gémissements, torture et ignorance. Pourquoi ça ? Car tout ce que je savais de ma mère n'était rien de plus que sa voix meurtrie et ses gémissements forcés. Je n'avais jamais vu son visage. Jamais. Elle qui était en permanence dans une pièce où même la lumière n'osait s'aventurer tant l'atmosphère pouvait y être vicieuse, lugubre et souillée. Mais récemment, cette période me rappelait plus de bons souvenirs que de mauvais. J'avais passé tellement de temps avec Aika, à l'époque. Nous profitions de l'élévation de la lune pour nous voir en cachette, sans que personne ne sache rien. Comme de jeunes amoureux. Il s'agissait aussi de nombreux moments intimes partagés avec ma défunte fiancée mais également du moment où je parvins enfin à me libérer de l'emprise de mon père, soir durant lequel je parvins à lui faire vivre ce que j'avais toujours vécu. Il se retrouva ainsi paralysé à vie, mourant à petit feu tandis que son esprit se remémorait sans cesse ses plus grands cauchemars.

.oOo.


Alors que je venais d'arriver en haut de ce pic foudroyé, je me rendis compte qu'une personne avait décidé de quitter le lieu de rendez-vous. Probablement quelque chose qu'un inconnu – ou n'importe qui, finalement – ne devait pas entendre ou même être au courant. Ce genre de petite réunion secrète... Tout le monde en avait déjà fait au moins une dans sa vie. Peut-être était-ce grave, peut-être que non. Toujours est-il que cela ne me concernait. Un certain masque de la timidité me forcerait à fouiner mais j'avais opté pour un autre. Un peu plus jovial, un peu moins sérieux. Cette facette avait pour intérêt de plus sympathiser avec les personnes m'entourant ans réellement montrer ce que je ressentais – un peu comme d'habitude, si ce n'est que je facilitais l'échange avec mon interlocuteur actuellement. Du moins j'essayais. Je n'avais jamais trop eu l'habitude d'échanger avec des personnes axées sur la théologie, ou même la religion en elle-même. Mais tout n'était que question d'adaptation, ce qui était plutôt aisé à mettre en place. A condition que la religieuse se décide à y mettre du sien. Auquel cas il ne serait pas possible d'établir une relation saine et stable ou encore durable.
Après avoir installé mon pauvre plaid à même les roches constituant ce riche décor, je me permis de m'adresser à celle qui se tenait à mes côtés, silencieuse, de marbre. Elle ne posait pas de question, ne se demandait pas si j'étais là. Il n'y avait pas même une once de méfiance en elle. Une chose était cependant sûre dans mon esprit : elle ne me connaissait pas et je ne la connaissais pas. De par ma mémoire eidétique, je me rappelais de tout ce que j'avais vécu depuis le moment où cette partie de mon cerveau s'était mise en route. Certains considéraient cela comme un don ; j'avais plus tendance à voir cela comme une malédiction. Se remémorer sans cesse les pires moments de son enfance ainsi que le jour fatidique où l'on découvrit le corps ensanglanté de sa dulcinée dont l'âme avait décidé de fuguer durant la nuit.

Soudain, un bruit sourd retentit. Un objet en bois, fin, léger tomba au sol, ricochant entre deux pics rocheux plusieurs fois. Je regardai en direction de a demoiselle qui avait fini par décliner son identité et m'avait autorisé à rester auprès d'elle en cette fraîche soirée. Satsuki Matsuho, le cinquième mois lunaire. Voilà un nom fort original et intéressant ! La nuit, un « remède salutaire » pour son esprit ? Ses paroles, à l'instar de son sobriquet, étaient intrigantes. Très intrigantes. J'aurais aimé en savoir plus mais je n'étais malheureusement pas venu ici pour ça. Elle semblait cependant désemparée, ridicule, puis tout changea positivement. Comme si elle venait de se libérer d'un fardeau venu d'on ne sait où. Ces choses n'étaient pas faciles à percevoir. L'Homme était un éternel aveugle, après tout. Ceci dit, j'avais toujours été très réceptif aux émotions des autres. A force d'intérioriser et de ne faire que masquer ma personnalité, j'en avais comme développé une seconde qui, par moments, refaisaient surface. Non, ce n'était pas de la schizophrénie, bien loin de là. C'était comme un état de transe permanent qui me permettait de ressentir les émotions des gens ainsi que ce qu'ils éprouvaient réellement au moment où je leur parlais. Cela ne servait donc à rien de tenter de me cacher son véritable état d'esprit.
Je finis par me pencher et ramassai ce qui venait de tomber au sol. Une canne. Mon interlocutrice n'était guère âgée et se tenait parfaitement droite sans son instrument. J'en déduis facilement qu'elle était atteinte d'une lourde cécité. En bon gentleman, je n'allais pas m’apitoyer sur son sort et décidai de la considérer comme mon égale, c'est pourquoi je gardai son bâton dans les bras alors qu'elle me demandait qui j'étais et pourquoi j'étais venu ici.  

A vrai dire, je ne comptais pas faire de rencontre ce soir, si ce n'est pouvoir trouver un endroit où dormir. Comme cela me semblait compromis, j'avais décidé de venir à l'abri en ces hauts pics. Grand adorateur des étoiles, cet endroit me semblait parfait. J'avais longtemps eu pour habitude de me réfugier sur le toit de ma maison, à Suna, lorsqu'Aika se décidait à me rejoindre en toute discrétion. Il nous arrivait fréquemment de nous allonger l'un à côté de l'autre, mains enlacées et regard plongé dans les étoiles sans souffler un mot. Bien sûr, ces merveilleux moments étaient pour toujours gravés dans ma mémoire mais je ne pouvais m'empêcher de vouloir ressentir de pareils émotions, de temps à autres. Certes, j'étais souvent accompagné par cette grande amie nommée solitude, mais l'esprit d'Aika était toujours présent au fond de mon cœur et ça, personne ne pourrait un jour comprendre le bien que cela pouvait me faire.
Alors d'un coup je me suis dit, pourquoi ne pas le faire en compagnie de cette pauvre brebis égarée ? Mais elle était aveugle. Cela semblait compromis.
Certes, mon Nindô était « L'individualisme » mais n'oublions pas que c'était à grande échelle uniquement. Rien ne m'empêchait d'être bienfaisant auprès d'un esprit blessé et meurtri comme le sien.
Je finis par prendre doucement et calmement sa main droite pour y glisser ce qu'elle avait fait maladroitement tombé quelques instants auparavant. D'un sourire qu'elle ne voyait pas mais ressentait probablement, je fis refermer cette petite main douce sur son objet primordial avant de me rapprocher d'elle tout en me relevant.

« Vous avez fait tomber votre arme. » Déclarai-je d'un ton qui se voulait affectueux. Je lâchai ensuite ses doigts. « Je me prénomme Kayaba Akihiko, ce qui signifie brillant. » Me présentai-je enfin. « Ce qui m'amène ici ? Eh bien... J'étais à la recherche d'un endroit calme afin de fuir le chaos de la ville. Avançant au gré de mes envies à travers le pays, je finis par me retrouver en cet endroit reposant et tombai sur vous, milady. » La renseignai-je finalement, sans pour autant trop en dire sur ma réelle fonction ni mon village d'origine. Le mystère pouvait se montrer charismatique, après tout.

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Re: Over the hills and far away    Jeu 24 Déc - 0:51
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Comment résister encore ?

Mon univers n'est plus qu'une sphère d'obscurité froide, qui se resserre sans cesse. A l'intérieur, la souffrance et rien d'autre. Au-delà, seulement, la nuit vorace. Je ne voit rien. La pluie s'est accumulée sur mes cheveux, mes larmes ont coulé sur ses joues. J'essaie de respirer, mais chaque bouffée d'air, si ténue soit-elle, me déchire les poumons comme une poignée de lames de rasoir. Je ne sent plus ses mains. Peu à peu, l'engourdissement me gagne. Je suis sur le sol, recroquevillée et je tremble un peu moins fort à chaque battement de coeur. La bête ne doit plus être loin. La bête ne se décourage pas, et mon sang est là pour lui marquer la piste. mon sang. Je saigne encore. La blessure n'est pas grosse, une entaille au mollet, c'est tout, mais me tuera aussi bien qu'une autre. J'ai laissé une longue trace rouge à travers le couloir. J'ai fait de mon mieux pour ignorer la douleur, l'engourdissement, et ne pas m'arrêter. J'ai échoué. Le froid s'empare de moi, il ne me lâchera pas, et la bête aura ce qu'il lui laissera. Je n'en peux plus. Je n'avais aucune chance de réussir. Je ne suis pas assez forte.

Autour de moi le monde s'assombrit et la douleur s'estompe. Une voix crie, du fond des ténèbres. J'essaie de comprendre ce qu'elle dit, mais elle est trop loin. Des mains se posent sur mon visage. Elles serrent. Une douleur fulgurante me traverse le crâne. Je hurle. Des doigts me forcent à me relever.

~ Matsuho il faut que tu bouges ! ~

Qui est-il ? Un élu lui aussi ? Kuro ! C'est Kuro, un élu de Jashin. Il est encore là, avecmoi. Je le sens qui m'attrape par les bras, qui me remet sur pieds. Une douleur brûlante me crucifie.
, acérée, grinçante, elle me déchire à chaque mouvement. Je pousse un nouveau hurlement. La sensibilité me revient peu à peu ; je sens à nouveau mes bras et mes jambes. Mais cela ne me procure aucun réconfort. J'ai juste envie de me laisser tomber, de m'allonger et de laisser mon sang geler.

~ Ou est-elle ? ~

Sa voix est étouffée, mais encore pleine d'énergie. Il a les mains en sang et rugeuse à cause froid, je le sais, pourtant la douleur n'est pas remontée jusque dans sa voix. Alors que je faiblis, il demeure invaincu. C'est mon ami, et nous nous ressemblons en tout points, sauf un. Il a toujours été plus fort que moi, toujours. Jamais je n'aurais réussi à arriver aussi loin sans lui, et à présent, je vois bien que je ne suis pas à la hauteur. Il devrait m'abandonner. Je suis trop faible. Je vais nous faire tuer tous les deux. Il s'accroche à moi comme s'il avait entendu mes pensées.

~ N'y songe même pas, Matsuho. Je ne te laisserai pas tomber. ~

J'ouvre la bouche, mais ma réponse s'étrangle dans ma gorge. Par dessus les sifflements du vent chargé de pluie, je l'entends à nouveau. Un grondement sourd, animal, exhalé comme avec un sourire de convoitise. A côté de moi, Kuro s'est figé. Un feulement se fait entendre juste derrière moi, un ronronnement crépitant qui emplit mes veines d'une peur chaude et primale. La bête nous a retrouvés. Elle me veut, moi, je le sais. Je suis faible, blessée, et elle a déjà le gout de mon sang sur la langue. Un autre grognement, plus proche, prolongé. Je l'imagine se faufilant derrière moi, à pattes de velours sur le sol, ses muscles qui ondulent lentement, souplement, et ses yeux sans couleurs braqués sur moi. Elle attend de voir ce que je vais faire, évalue l'instant ou elle pourra attaquer avec certitude. Et pendant qu'elle se prépare, elle désire sentir la peur de sa proie. Un nouveau feulement, encore plus près. J'entends le froissement de sa fourrure contre le sol. J'essaie de ma calmer, de bander mes muscles épuisés, de me préparer à esquiver. Kuro s'agrippe à moi. Il sait ce que je veux faire. Il ferait exactement la même chose. J'incline la tête, une seule fois, très lentement.

J'entends crisser les griffes de la bête. En esprit, je peux presque voir ses muscles se ramasser sous sa peau mouillée. Elle rugit en bondissant, si fort qu'elle couvre les mugissements du vent. Je plonge de côté. Mes muscles me brûlent. Je suis trop lente. Ses mâchoires se referment sur mon bras gauche. Je sens son haleine putride et avariée, sa puanteur animale. Elle agite la tête, mon bras entre ses dents. Une souffrance affreuse me traverse et aveugle mon esprit. Je m'écrase violemenment sur le sol dur, à plat sur le dos. J'entends Kuro affronter la bête, seul. La souffrance et la peur ne font plus qu'un dans mon âme. Je suis assez forte. Je dois être assez forte. J'essaie de me relever, et mon acharnement d'effort se change en hurlement. Mon corp est trop lourd, je ne peux plus me relever. Ma main droite dérape sur le sol et trouve un arme tranchante.

~ Matsuho. ~

La voix de Kuro est si basse que je l'entends à peine dans ce vent de tempête. Je réussis à aggriper sa jambe. Ma main est glissante mais je trouve la force de ramener assez prêt. Je sens que Kuro a déjà compris. La bête doit se nourrir de l'un d'entre nous.

Il a toujours été plus fort que moi. Je le regarde de mes yeux évanouis. Il hurle.

~ Non ! ~

Je lui tranche la jambe.

* * * * *

L'homme fit tourner son bandeau dans ses mains. Il caressa du bout de ses doigts les traces de coups et les indentations qui marquaient l'acier. Le métal avait été soigneusement peint en noir, en une imitation stylisée d'un crâne humain. Une entaille blanche parcourait l'objet dans le sens de la longueur, froide, réflétant le ciel qui commençait à s'assombrir. Il se dit que tout ceci n'était pas symbolique. Les dommages infligés à son bandeau ne réprésentaient pas ceux subis par son âme. Alors même qu'il repoussait cette notion, il se demanda d'ou elle lui était venue. La destruction avait une façon aussi obscène qu'habituelle de souffler sur les braises de la mélancolie, mais tout de même, il y avait des limites. L'homme inspira profondément. Des créatures inhumaines dansaient et siagnaient derrière ses yeux clos. Il avait rêvé de Jashin ces derniers temps, pendant des mois avant de mettre le pied dans ce village désolé. Il l'avait vu : une créature grêle au visage hâve et aux yeux creux, navigant à bord d'un chariot en feu, fait d'os et de chair.

Chasseur d'âmes ? Appela quelq'un. Le ton de son frère parvenait à faire du nom quelque chose à mi-chemin entre une raillerie et un titre honorifique. L'homme remit son bandeau de déserteur. Qu'y a-t-il ? Demanda le chasseur. - L'élue est revenue.

Le guerrier sourit et tira le kunaï qu'il portait accroché à son mollet. La lumière du soleil couchant se refléta sur les tranchants de la lame lorsque l'acier jaillit dans l'air glacé.

~ Magnifique. ~

La dernière partie du test allait enfin commencé. Crucifier un être aussi infirme qu'une aveugle n'avait pas été une délicieuse prétention mais avait l'avantage de parfaitement remplir son rôle. Elle pendait mollement dans ses liens, baignée de douleur, mais sans qu'un seul son ne sorte de ses lèvres éclatées. Une nouvelle soeur, sourit le chasseur. Stoïque jusqu'au dernier instant. En l'absence de piques de fer disponibles, arriver à l'accrocher là-haut avait demandé un certain dégré d'improvisation. Finalement, le prêtre avait ordonné à ses hommes de lier l'ange à même le sol en y clouant les membres de la nouvelle recrue à l'aide de leur armes. Du sang perlait encore sur le dallage froid, battant la mesure avec un bruit humide, mais avait depuis longtemps cessé de couler en cascade. Près de l'ange crucifiée était posé un crâne. Le chasseur repoussa une nouvelle vague d'émotions incongrues à la vue de cet ossement. Il s'agissait sans doute du crâne de ce Kuro, son passe-droit pour rentrer au sein du culte. Sans réelle méchanceter, il l'écrasa sous son pied. Que les tentacules de la mélancolie étaient donc insistants et insipides ces derniers temps. Le chasseur baissa ses yeux sur une silhouette aux traits détruits par des couteaux cruels.

~ Bonsoir ma soeur, le test vient de s'achever. Bienvenue parmis nous. ~

* * * * *

Rendors-toi, petite chose de chair.

Les hurlements s'atténuèrent lentement, jusqu'à ce qu'ils disparaissent une fois de plus, noyés comme un bruit de fond presque inaudible aux extrêmes limites de sa perception. Matsuho s'approcha et se permit de poser son baton d'aveugle sur l'épaule de son interlocuteur afin de juger de sa taille.

~ Vous vous montrez secret envers moi. Vous n'appartenez ni à ce village ni à ce pays, pourtant votre énergie montre que vous n'êtes pas sans force. Etes-vous un voyageur ? ~

~ En quelque sorte, oui. Il m'arrive d'avoir à visiter certains villages ou pays, ma fonction m'y oblige. Je peux également sentir une certaine densité de chakra en vous. Mais seriez-vous une Ninja sensorielle ? ~

~ Lorsque la vie vous prive d'un sens, votre devoir est de vous dresser contre elle et la combattre avec les forces qu'il vous reste. Sensorielle est un adjéctif plutôt comique pour moi qui suis aveugle, je dirais plutôt "survivante". Vous avez dit fonction ? Qu'elle est-elle ?~

~ Triste ironie du sort, n'est-ce pas? Une religieuse, que dis-je! une croyante croyant uniquement en la survie plutôt qu'en la vie, n'est-ce pas? Ma fonction, en effet. Contrairement à beaucoup de personnes en ce monde, je ne suis pas qu'un pion. J'ai plus tendance à être le joueur derrière l'échiquier. Et vous, quelle place occupez-vous au sein de l'Institution des Nuages ? ~

~ Je suis semblable à un pion, une arme qu'on utilise, une ninja qui sert les besoins de son village aussi vil et corrompu que ce village peut l'être. Mon âme est dédiée à Dieu, à sa gloire, à sa renaissance et à sa victoire. Désirez-vous jouer avec moi comme avec un pion ou vos péchés mérites d'être entendus et expiés ? ~

~ Un pion? Je ne pense pas. Vous ne semblez pas être ce genre de femme obéissant aveuglément - sans offense. Je veux dire par là que vous me semblez dotée de volonté propre pouvant être représentée par votre allégeance en votre Dieu. D'ailleurs, quel est-il, si je peux me permettre? Pardonnez ma curiosité. Donc, comme je l'ai dit, je ne jouerai pas avec vous. Vous n'êtes pas de ceux que l'on contrôle avec aisance, et pourquoi devrais-je me servir de vous? Vous êtes de Kumo, je ne suis pas d'ici. Vous avez beau être forte, vous n'avez pas à vous salir pour mes projets personnels. Et non, je n'ai pas de pêchés à expier, d'autant plus qu'ils ne sont, à mon avis, pas mérités. ~

~ Il n'y a péché que lorsqu'il y a Dieu et de toute évidence vous êtes un non croyant ce qui est en soit le pire des péchés. Contradictoire n'est-ce-pas ? Laquelle des facettes de mon être devrais-je suivre...La ninja de Kumo ou la croyante en Jashin ? ~

~ Non-croyant? Non, je n'irais pas jusque là. Je ne crois pas en un Dieu si puissant, certes, mais je possède tout de même mes propres croyances et convictions. Êtes vous présentement en train de considérer mes croyances comme non croyantes? Cela serait le pire pêché, très chère. Ceci étant dit, je pense que ce qu'il y aurait de mieux à faire serait de suivre le chemin qui vous inspire le plus, et je pense que la voie de l'humanité reste la plus probante. ~

~ Toute croyance autre que celle en Jashin est un blasphème. L'humanité ? La violence, la destruction est une des voies naturelle de l'humanité. N'est-ce pas la raison de l'existence même des villages shinobis ? Même inconsciemment, n'est ce pas le Nindo de chaque ninjas ? ~

Servir Jashin, n'est-il pas le plus beau cadeau...

Le plus beau des sacrifices.
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Re: Over the hills and far away    Dim 21 Fév - 22:27

Correction

Positif - Kayaba Akihiko


Une quantité plus que présente, c'est le cas de le dire. Il n'y a qu'à voir le nombre de mots ci-dessous. Une qualité également remarquable, avec un niveau de français élevé, des métaphores bien dosées et très peu de faute. Le tout est bien présenté ! Quant au contenu, c'est une conversation bien menée (j'ai bien pris note que vous vous étiez échangés les dialogues sur Skype) et qui sort de l'ordinaire, entre deux individus aux convictions bien ancrées.


Négatif - Kayaba Akihiko


Très peu de fautes signifie qu'il y en a quand même, bien que, te concernant,  on peut davantage parler de fails, comme toujours. Un mot manquant par-ci, une voire deux lettres manquantes par-là. Relis-toi, bon Dieu xD Remarque, j'en ai trouvés moins ici qu'ailleurs.
Mais fait quand même gaffe à ne pas trop en faire en début de rp, notamment le premier x) Tu peux nous perdre dans mille et une choses qui n'ont quasiment pas de rapport avec le rp en question. Par exemple, 1495 mots d'introduction avant de parler du lieu où tu te rends, c'est peut-être un peu exagéré ...


Gains - Kayaba Akihiko


Un bon rp, avec de bons échanges entre vous !
Note : 19 + (4157/140)
TOTAL : 49 PE !



Matsuho, pas de correction pour toi pour l'instant. Si tu reviens, tu n'auras qu'à la demander Wink

Rii' ~

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