J'allais vraiment finir par penser que Gaara voulait m'évincer petit à petit de mes fonctions. Je n'étais presque plus à Suna et passais le plus clair de mon temps dans les autres villages. Un pigeon voyageur, voilà ce que j'étais devenu. A part livrer de pauvres missives à droite et à gauche, je ne faisais pas grand chose d'autre. Ah si, je faisais des rencontres impromptues ! Ah ça, bien sûr que j'en faisais. Je ne tombais QUE sur des gens bizarres (comment ça ce n'est pas du tout crédible venant de moi ?) ou qui me voulaient du mal. Je n'étais pas un alien, je venais en paix afin de livrer un message du Kazekage pour votre propre Kage, calmez-vous un peu, bon Dieu. Enfin bref. Encore une fois, je devais livrer un message de paix. Bla bla bla. Franchement. A quoi ça servait ? Nous n'avions en aucun cas besoin de nous justifier ou de leur rendre compte. C'est sûr que Suna n'allait jamais pouvoir se débrouiller toute seule pour prospérer et ainsi montrer sa suprématie aux yeux de tous. Je pouvais très facilement couper les ponts entre nos deux villages respectifs, mais je ne voulais pas non plus être considéré comme un vulgaire traître à sa nation. C'est pour cela que tout allait se faire indirectement et que je n'allais pas me salir les mains. J'avais mes hommes de main. Eh ouais.
.oOo.
Et donc, une fois de plus, je me retrouvais en dehors de mon propre village, là où tout le monde m'écoutait, pour une livrer une misérable lettre à la Hokage. Dans une certaine mesure, je respectais vraiment cette femme. Elle était la première d'une longue lignée d'hommes à présider à la tête de son village et ne se laissait en rien malmener. Peut-être que son rang ainsi que son surnom l'aidaient beaucoup, mais le résultat était là malgré tout. Et elle restait une personne qu'on n'avait pas envie d'embêter. Les femmes étaient majoritairement jalouses de son allure par rapport à sa cinquantaine dépassée, tandis que les hommes n'avaient pas spécialement envie de perdre face à elle. Vous les connaissez bien ces machos qui n'oseraient pour rien au monde concéder la victoire à une femme. Voyons, ça foutrait leur réputation en l'air ! Sombres crétins. Bref, j'avais réussi à pénétrer le village caché sans embrouille ou sans me perdre. J'étais déjà venu un nombre incalculable de fois ici de ce fait j'avais mémorisé le moindre recoin de cet endroit paisible et avais même dressé le plan de ma soirée, lorsque j'aurais livré le message de Gaara l’Étriqué. Mon entretien avec Tsunade se passa très bien ; comme d'habitude. Nous parlâmes des relations entre nos deux villages, d'une potentielle alliance – seigneur que j'avais horreur de parler de ça mais je n'avais pas le choix et ne le montrais jamais – ainsi que des futurs projets de Suna, très souvent organisés par le Conseil que je tenais.
Cela ne dura donc pas très longtemps. J'en profitai alors pour passer dans les différentes boutiques et commander une portion des délicieux ramens que l'on pouvait trouver chez Ichiraku. Encore une fois, je ne fus pas déçu ! Il n'avait pas perdu la main, le doyen. Vagabondant dans le village, je pus revoir de vieilles connaissances, leur parler quelques temps, donner des conseils à des plus jeunes... Toujours sans révéler la moindre émotion, masque de sympathie apposé sur mon visage. Cela s'avérait fatiguant sur le long terme, mais l'on finissait par s'y faire. Je n'avais pas le choix après tout. Je n'osais pas imaginer la réaction de mon village s'il apprenait la vérité à mon sujet. Un pauvre type qui passait juste son temps à revêtir plusieurs masques sentimentaux, qui intériorisait tout et n'était pas fichu de dire le fond de sa pensée ? Un psychopathe, qu'ils risquaient de crier. Mais cela n'arrivera jamais. Une seule personne encore vivante connaissait réellement mon histoire. Même mon meilleur ami ne se doutait de rien ; encore moins de la relation que j'avais eu avec sa défunte sœur – et donc ma défunte fiancée. Ce n'était pas pour rien que je me rendais sur sa tombe uniquement lorsque tout le monde dormait et que je faisais semblant de sourire – et que tout le monde y croyait – lorsqu'on me parlait d'elle.
.oOo.
Mes pas me guidèrent finalement en direction d'un bar. Il n'était ni trop hype, ni trop miteux. Le juste milieu. Je ne comptais pas dépenser des milles et des cents. Du moins, initialement. Je n'avais pas non plus prévu de boire autant et surtout, de partir dans les plus bas fonds de mon esprit. Malheureusement pour moi, j'aimais l'alcool mais cette substance faisait beaucoup trop souvent remontrer de douloureux souvenirs. Je savais que je ne pouvais pas m'en débarrasser aussi facilement, cela n'aurait pas été drôle sinon. Mais j'avais, en mon for intérieur, une sorte de labyrinthe à l'intérieur duquel j'avais classé tous mes souvenirs sans exception, de manière à pouvoir les sélectionner. Sauf que quand il y avait de l'alcool... Tous les souvenirs douloureux d'Aika-chan me pétaient aux yeux. Pareil pour ceux de ma mère – du moins de ce que je me souvenais. Des cris, des coups, des gémissements. Toujours la même musique qui me revenait en tête. Il y avait de quoi en rendre fou plus d'un. Est-ce que je l'étais ? Oui, complètement. J'arrivais seulement à prendre le dessus sur ma démence et tentais de la masquer au possible. Alors oui, forcément, il y avait des moments où ce n'était plus possible. Mais comme j'étais chanceux, cela n'arrivait que très rarement, vraiment.
Les iris bleutés plongés dans ma pinte, je passais mon temps à marmonner des choses incompréhensibles, me plaignant majoritairement d'un peu de tout. Que ça soit de mon enfance désastreuse, des déboires de mon père, de la politique que je ne pouvais pas du tout cautionner à Suna... Et j'en passe. Et non, j'étais encore parfaitement lucide, totalement capable de parole et de réflexion. Mais pour combien de temps ? Telle est la question. J'avais, certes, une grande capacité d'ingurgitation et tenais très bien l'alcool, mais chaque homme possède ses limites, moi y compris. Cependant, je ne les avais jamais atteintes car je ne buvais que rarement jusqu'à m'en faire éclater l'estomac. Peut-être que ce soir était l'occasion de réaliser une nouvelle expérience. Je finis par relever la tête de mon breuvage et commanda un verre de saké, pour changer un peu. Je guettai alors les allées et venues. De mon bout de comptoir, c'était un peu la seule chose à faire pour l'instant. Soudain, une jeune femme femme franchit le pas de la porte. La selle était bondée à cette heure-ci et – comme par hasard – la seule place libre se trouvait à côté de moi. Fatalement, elle se dirigea, décala le tabouret et pris place dessus. Le barman et la Kunoichi conversèrent quelques instants. Je les écoutais tout en buvant le restant de on verre. Elle s'appelait donc Tenten. Je fis signe au serveur afin de prendre une nouvelle commande.
« Enchanté, Tenten. » L'interpellai-je en souriant. « Je m'appelle Kayaba Akihiko, mais tu peux m'appeler Akihiko ou comme tu le souhaites. » Me présentai-je à mon tour. Le barman vint à nous. « Que veux-tu boire ? C'est ma tournée. » Indiquai-je finalement. Elle me dit ce qu'elle voulait. « Donc sa commande ainsi qu'une bonne pinte, mon brave. » Commandai-je ensuite. « Evite juste les surnoms un peu trop débiles, je t'en serai reconnaissant. » Conclus-je en riant légèrement, avant de lui laisser la parole alors que le tenancier revenait avec nos deux verres.
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Tenten
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La buée enveloppait toute la salle de bain, et quiconque s'y serait aventuré aurait pensé que c'était plus un sonna qu'une douche que Tenten venait de prendre. Tranquillement, elle se dirigea de pas lents, une serviette bien enroulée autour d'elle et les longs cheveux pour une fois détachés gouttant sur le sol, vers le miroir. Et, d'un simple geste de la main, effaça une partie du miroir, et se regarda quelques instants, la tête penchée sur la droite.
Pour être tout à fait honnête, la brunette n'était pas du genre coquette. Elle en était même tout le contraire. Le maquillage ? Très peu pour elle. La kunoïchi trouvait totalement absurde de se peindre le visage – et se le détruire, par la même occasion – juste pour plaire aux autres. Et puis, de toute façon, elle était une ninja, elle n'avait pas le temps pour ces frivolités. S'habiller à la dernière mode ? Et puis quoi encore ! Ses vêtements étaient certes simples et épousaient peut-être moins ses formes que les habits de Ino ou Sakura, mais étaient très pratiques lors de combats. Alors pourquoi s'habiller autrement ? L'efficacité avant tout. Et puis, se détacher les cheveux ? Pour quoi faire ? Si elle se les détachaient, Tenten savait très bien que ses longues mèches allaient la gêner en se mettant devant ses yeux.
La fana des armes n'étaient certes pas aussi coquette que certaines autres kunoïchis, mais cela ne l'empêchait pas de se regarder parfois sous toutes les coutures. Comme maintenant, par exemple. Des cicatrices, voilà tout ce qu'elle voyait. Sur les bras, sur les jambes, et une toute nouvelle près de la clavicule, vestige de son dernier entraînement avec son équipe quelques instants plus tôt. Et, honnêtement, Tenten les chérissaient. D'accord, cela ne faisait pas très féminin, et pouvait en rebuter plus d'un – mais ça, peu importait, parce que séduire un homme et en faire son époux n'était pas dans le top trois de ses priorités en ce moment. Mais, toutes ces cicatrices lui faisaient garder en mémoire tout ce qu'elle avait accomplie jusqu'ici. Chacune possédait une histoire bien à elle, avec des anecdotes bien particulières, que la jeune kunoïchi se rappelait par cœur. Une mission qui a mal tourné, un entraînement un peu trop intensif, une blague de Lee qui n'a pas tout à fait terminé comme il l'avait espéré, un nouvel entraînement « révolutionnaire » de la part de Gai-sensei. Et ainsi, elle se souvenait de son devoir, du chemin accomplie, de ce qu'elle devait faire.
Détournant enfin le regard avec de longues minutes, Tenten s'habilla en vitesse, attrapant ses habits de tous les jours au passage, et quelques armes, au cas où (blâmons la paranoïa des ninjas…). A la vitesse de l'éclair, elle attrapa deux élastique, et, d'une main experte, constitua ses deux chignons sur les côtés opposés de sa tête, sa marque de fabrique.
Et la brunette se dirigea à pas rapides vers son bar préféré, où elle venait généralement se vider la tête après un long, et douloureux entraînement. Vivement, Tenten ouvrit la porte, pour se retrouver face à une grande foule. Se mordant les lèvres, elle jura intérieurement, se disant qu'elle aurait dût être plus rapide et ne pas contempler son propre reflet aussi longtemps, et qu'à cause de cela, il ne restait sûrement plus de place, ou bien alors, avec sa chance, à côté d'un vieux pervers. Elle scanna la pièce, pour enfin trouver un siège vide, à côté d'un homme de quelques années de plus qu'elle, mais qui n'avait pas l'air d'avoir plus de trente, et franchement, c'était mieux que la plupart du temps. Se résignant, Tenten se dirigea donc vers l'inconnu, et s'assit sans un mot, se promettant de sortir ses armes au moindre mouvement suspect.
« Ah ! Tenten-chan ! Je me demandais si tu allais venir aujourd'hui, comme cela fait quelques jours que je ne t'es pas vu ! », s'exclama le barman avec un grand sourire. « Konnichiwa Kôshirô-san, », le salua poliment Tenten avec un grand sourire. « Gomennasai, j'étais très occupée ces derniers jours. » « Ah ? Je suppose donc que tu reviens d'un entraînement avec ton équipe ? »
Tenten hocha simplement la tête pour répondre. Puis, avant qu'elle ne puisse ajouter quelques choses d'autres, l'homme à ses côtés pris la parole. « Enchanté, Tenten. Je m'appelle Kayaba Akihiko, mais tu peux m'appeler Akihiko ou comme tu le souhaites. »
La jeune kunoïchi le regarda bizarrement. Il n'avait pas l'air désagréable à première vue, mais la méfiance était mère de sûreté.
« Que veux-tu boire ? C'est ma tournée. » « Enchantée, Akihiko-san. Je… vais prendre une thé vert pour me revigorer. » « Donc sa commande ainsi qu'une bonne pinte, mon brave. Evite juste les surnoms un peu trop débiles, je t'en serai reconnaissant. »
Incapable de se contrôler, Tenten éclata de rire. Pour être honnête, ce n'était pas elle qui était renommé pour affubler tout le monde de surnom plus stupides les uns que les autres.
« Ne vous inquiétez pas pour les surnoms débiles, ce n'est pas mon fort. Mais je vous conseillerai donc d'éviter certaines personnes si vous en avez peur. »
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Kayaba Akihiko
Messages : 533 Date d'inscription : 24/06/2015 Age : 27 Localisation actuelle : Quelque part, perdu dans mon esprit.
Fiche Shinobi Rang: A Ryos: 689 Expérience: (365/500)
La logique des membres de ce village m'échappait au plus haut point. J'étais Haut-Conseiller, connu de bon nombre de gens au sein de la Feuille, plus grand dignitaire de cette nation, invité spécial de Tsunade, signataire de différents traités d'alliance et d'autres que je vais passer mais... non, tout le monde me craignait. Je veux bien admettre être l'homme le plus influent du pays du Vent mais je sais pertinemment qu'elle ne s'étendait pas au-delà des frontières, ou du moins pas jusqu'au pays du Feu. Admiré, oui, d'accord. C'était tout à fait compréhensible. Mais craint ? Les regards portés sur moi qui étaient toujours méfiants ? Non, je ne comprenais pas. Ou peut-être ne voulais-je pas comprendre. Encore que... D'un côté, je faisais partie des membres d'élites de Suna lorsqu'on avait attaqué il y a trois ans mais... Je ne m'étais presque pas montré. Certes, j'étais membre du Conseil qui avait orchestré cette attaque mais avais surtout agi dans l'ombre, c'est pourquoi à présent je pouvais me balader dans Konoha sans trop m'en faire. Mais cela n'expliquait pas toute cette méfiance à mon égard... Même ce petit Genin qui ne connaissait rien à la vie avait décidé de m'attaquer sans sommation... à son plus grand regret, fatalement. Se renseigner sur sa cible était la moindre des choses si l'on voulait éviter d'être pris au dépourvu, c'était un des rudiments les plus importants en cas d'attaque. A croire que le jeunot avait séché quelques cours durant sa scolarité. Après en avoir fini avec lui, j'avais donc décidé de me rendre dans mon bar préféré. Là au moins personne ne viendrait me chercher des noises. Normalement. Je connaissais bien l'endroit ainsi que quelques habitués – tavernier, je te salue – problématiques, de ce fait je faisais mon possible pour les éviter afin d'éviter que ça parte en n'importe quoi. Une jeune Kunoichi finit par se joindre à moi, malgré elle (blâmons le manque de place), et discuta quelques instants avec le tenancier. Grâce à cela, j'ai pu enregistrer son nom et entamer la discussion. Mon but, après tout, n'était pas de boire jusqu'à perdre connaissance tel un vieux pilier de comptoir. Je l'interpellai et lui demandai ce qu'elle voulait boire avant de commander une nouvelle boisson pour moi. J'en avais par railleurs profiter pour m'introduire moi-même. J'ordonnai – avec politesse et distinction – au barman de nous servir une pinte et un thé vert – sérieusement, depuis quand les jeunes boivent du thé dans un bar – avant de lui demander de ne pas m'affubler d'un surnom ridicule. Certains étaient maîtres en la matière et j'avais toujours détesté ces non-sens. A quoi cela servait, honnêtement ? Ceci dit, elle éclata de rire suite à ma demande et me conseilla même d'éviter certaines personnes par rapport à cela. C'était bon à prendre. Eclater de rire... Cela faisait combien de temps que cela ne m'était pas arrivé ? Certes, j'imitais à la perfection la moindre émotion mais être pris d'un fou rire spontané... Cela faisait longtemps, beaucoup trop longtemps. Au final, étais-je réellement humain ? Cette question sonnait creux au début, il y a quelques années. Maintenant, je réalisais un peu plus chaque jour que ce n'était pas que mon esprit qui divaguait, malheureusement. Je ressentais de moins en moins de choses, n'arrivais plus à me rendre compte de mon état d'esprit et n'étais plus apte à m'expliquer moi-même ce que j'avais sur le cœur. L'habitude tout intérioriser ? C'était fort probable, néanmoins je n'en avais pas du tout la certitude. Il allait falloir que je me fasse aider ; contraire à mes préceptes mais j'étais bien loin de la réalité en pensant cela. « L'individualisme. » C'était mon Nindô. Je refusais d'aider et de me faire aider, sauf quand j'en avais l'extrême besoin. Tout ce que j'entreprenais avait un vrai intérêt derrière que je ne pouvais refuser. L'échange de service, par contre, ne faisait partie de la catégorie « aide », c'est pourquoi j'avais longuement discuté avec Itachi et que j'allais bientôt devoir le rencontrer de nouveau. Bref, j'avais toujours été contre donner ou recevoir une quelconque aide. Sauf que là il était question de vivre convenablement et éviter de partir dans les abysses ténébreuses de mon esprit. Un mal pour un bien, comme dirait l'autre. Je m'étais également rendu compte d'une chose, qui me rassurait bien que cela ne soit pas ce qu'il y a plus bienfaisant pour quiconque. Il m'arrivait de me sentir bien, ou presque, et de parvenir à laisser mon subconscient – ou mon inconscient – s'exprimer et faire sortir mes émotions. Mais cela n'arrivait que peu souvent et dans certaines conditions ; il me fallait être dans la foule et surtout, j'avais besoin qu'à cet instant mon esprit soit embrumé par un flux d'alcool conséquent. Sans quoi, je n'étais capable de m'ouvrir. Ni aux autres, ni à moi-même. Triste, n'est-ce pas ? Quitte à être dans un bar avec de l'alcool à foison, autant en profiter pour tenter de me sentir humain, pour une fois. Ça me ferait du bien. Quoi de mieux que se sentir comme ses semblables, surtout en de telles périodes de doutes ? Ni une, ni deux, je finis ce qu'il restait dans ma pinte que je reposai avec délicatesse avant de jouer un peu avec alors que je jaugeais un peu les personnes qui allaient et venaient dans l'établissement. La soirée venait tout juste de commencer pour ces personnes de la nuit, il était normal que ces voyages soient répétés. Pour les plus âgés – et raisonnables de l'assemblée – il était aussi l'heure de s'en aller rejoindre les bras de Morphée ; ainsi le Gargantuesque Estomac de Konoha se désengorgeait peu à peu au gré du temps. « Y a un truc que je me demande à chaque foutue fois que je viens à Konoha, débutai-je d'une voix qui légèrement alcoolisée, pourquoi tout le monde a peur de moi ? Lançai-je le plus naturellement du monde. Je veux dire, je suis le Haut-Conseiller de Suna, personne la plus influente du pays du Vent et tout, le mec qui a signé bon nombre de traités d'alliance et de paix avec ton village mais... Tout le monde se méfie de moi, tout le monde me craint, ou presque. Y a quelques exceptions comme Tsunade mais ça s'arrête là. Enfin voilà, je suis sceptique, expliquai-je alors dans le but d'éclaircir le fond de ma pensée ». L'alcool déliait les langues et je ne pouvais que confirmer cela. Le tavernier revint vers nous, au niveau de son bout de lavabo rempli à craquer de vaisselle à nettoyer. Je le regardai jovialement et tendis ma chope en sa direction, le tout accompagné de la somme nécessaire. « La même chose mon brave ! » Le bon monsieur remplit rapidement une nouvelle pinte qu'il me servit immédiatement. Je hochai la tête brièvement de haut en bas sur laquelle était fixé un semblant de réel sourire. « Tenez pour vous, Kayaba-sama. - Merci à vous. » Je plongeai mon regarde dans ma boisson, l'espace de quelques instants. L'image d'Aika surgit subitement dans mon esprit, me faisant légèrement sursauter. Cela m'arrivait fréquemment avant, mais depuis que j'avais tout révélé à Hakaze et avais vidé mon sac, ça allait mieux. Je ne m'attendais pas à revoir son visage dans de telles circonstances pour être honnête. « Et sinon, de qui dois-je me méfier pour éviter d'être baptisé de surnoms ridicules? Relançai-je finalement en prenant une gorgée de bière ».
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Tenten
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Les shinobis étaient bien différents des autres personnes. Pour commencer, ils étaient entraînés dès leur plus jeune âge, non pas à bien se comporter en société ou bien apprendre et apprendre pour se cultiver, mais à lancer des armes mortelles et à se défendre. Ils étaient préparés à l'inévitable présence de la mort et de la souffrance dans leur vie jusqu'à leur mort, qui, par ailleurs, n'était jamais très loin d'eux. Leur enfance ? Ils n'en avaient pas. L'entrée dans le monde des adultes se faisaient lorsqu'ils étaient envoyés dans leur équipe de Genin, c'est-à-dire bien trop jeunes.
A cause de leur profession, les ninjas avaient tendance à prendre bien vite des habitudes. Des habitudes en rentrant d'une mission, en revenant d'un entraînement. Certains se faisaient couler un bain bien chaud, avec les lumières tamisées et des bougies, pour se détendre ; d'autres préféraient une longue marche dans les bois, loin de tout bruit et civilisation ; une part partait faire la fête jusqu'à pas d'heure. Chacun avait sa propre habitude, et personne ne jugeait, parce que personne n'était mieux que d'autres. Avec un tel travail, où l'instabilité régnait, et où la mort était présente à chaque coins et recoins, il fallait bien trouver quelque chose de constant. C'était normal, après tout, de vouloir une constante dans un monde comme celui des shinobis.
Tenten aussi, avait sa propre habitude, qui pouvait semblait dérisoire ou même stupide pour ceux qui ne comprenaient pas son rituel. Une tasse de thé vert, voilà tout ce qui la comblait. En mission, il n'y avait jamais de thé. Pas une seule goutte, et même s'il y en avait, elle n'avait pas le temps de savourer ce liquide comme il se doit. Alors, dès qu'elle rentrait de mission ou d'entraînement, elle buvait une tasse de thé vert très chaude. C'était sa constante.
« Y a un truc que je me demande à chaque foutue fois que je viens à Konoha, pourquoi tout le monde a peur de moi ?»
Tenten lança un regard curieux à son interlocuteur, qui venait de la libérer de ses pensées lugubres. Elle fronça les sourcils légèrement. La fana des armes entendait bien dans la voix de son aîné les traces de l'alcool, et elle se demande à combien de verres il était.
Pourquoi avait-on peur de lui ? A Konoha, on connaissait les traîtres. Il y en avait eu, plus qu'on le voulait. Des gens en qui on avait confiance, mais qui ne le méritait pas, au final – elle pensait bien évidemment au dernier des Uchiha, qui avait tout détruit sur son passage en partant du village, dont son équipe qui ne s'en était jamais entièrement remis. Alors, lorsqu'un nouveau visage faisait son apparition, les villageois et les shinobis ne pouvaient s'empêcher de se poser des questions, et de rester vigilants.
« Je veux dire, je suis le Haut-Conseiller de Suna, personne la plus influente du pays du Vent et tout, le mec qui a signé bon nombre de traités d'alliance et de paix avec ton village mais... Tout le monde se méfie de moi, tout le monde me craint, ou presque. Y a quelques exceptions comme Tsunade mais ça s'arrête là. Enfin voilà, je suis sceptique.»
Tenten hocha doucement la tête lors de ses explications. Bien évidemment, même le fait qu'il soit un haut conseiller, et proche de Gaara-sama ne changeait en rien le regard qu'on portait sur lui. Un étranger était un étranger, point final.
« A Konoha, nous avons un peu de mal a accepter les nouveaux venus, au vu de… notre passé. », répondit-elle doucement. « La même chose mon brave ! » « Tenez pour vous, Kayaba-sama. « Merci à vous. »
En voyant l'état de Akihiko, Tenten fit un signe à Kôshirô-san. Le barman se pencha vers sa cliente, un petit sourire au bout des lèvres. Ce que la brunette appréciait chez lui, c'était ce sourire qui semblait être tatoué sur sa bouche. Il était toujours en train de sourire. Finalement, Tenten se pencha à son tour, et murmura quelque chose.
« Je pense qu'il en a déjà eu assez pour aujourd'hui, Kôshirô-san, prochaine fois, vous savez ce qu'il vous reste à faire. » « Et sinon, de qui dois-je me méfier pour éviter d'être baptisé de surnoms ridicules?»
Beaucoup de monde, à vrai dire. Tout d'abord, Yamakana Ino. Bien que la blonde soit une amie de Tenten, cette dernière ne pouvait pas dénier que la jeune fille d'un an sa cadette était une vraie commère, et que jamais, ô grand jamais, il fallait lui dire un secret. Jamais. Ele avait bien baptisé Sakura « Grand front ». Peut-être aussi Naruto. Il avait bien baptisé Lee « Gros sourcils », alors il pouvait toujours trouver quelque chose de pire pour Akihiko.
« Évitez surtout Yamakana Ino. Vous la reconnaîtrez facilement, elle est blonde aux yeux bleus. Elle est adorable, mais elle est capable de tout. »
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Dernière édition par Tenten le Dim 13 Mar - 21:12, édité 1 fois
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Kayaba Akihiko
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Plus le temps passait et plus je me rendais compte qu'au fond de moi j'enviais la jeunesse actuelle. Les jeunes en général, même. La jeunesse actuelle n'avait pas connu la guerre, ou très peu, et n'étaient pas spécialement marqués par celle-ci. Bien sûr, quand je dis jeune, j'entends ceux qui ont dix ans, tout au plus. La génération d'après l'Uzumaki qui s'est vu ignorer et posséder Kyuubi contre son gré, perdant par ailleurs ses deux parents. D'un autre côté, si j'enviais toutes les personnes ayant eu une enfance à peu près normale, c'est bien parce que je n'en ai jamais eu du tout. Sans réelle surprise, le commun des mortels était quelque peu crédible lorsque je leur annonçais que j'avais été privé d'une partie de ma vie. A quoi bon leur expliquer, de toute manière ils ne me croiraient pas. De plus, je ne souhaitais pas à ce que l'on fouine dans mon passé. Dévoiler mes faiblesses serait une bêtise sans nom, et je ne tenais en rien à m'exposer, peu importe la personne. Nous ne pouvions faire confiance après tout. De toute façon, qu'est-ce que cela pouvait bien leur faire de savoir que j'avais été séquestré durant de longues années dans une cave, que je n'avais aucuns souvenirs de ma mère si ce n'est ses gémissements, pleurs, cris et autres coups qu'elle pouvait subir tous les soirs lorsque mon paternel se décidait à la violer ? Cela ne servirait à rien. L'être humain est un éternel égoïste et personne ne déroge à cette règle. Quiconque agissant pour le bien de quelqu'un le fait car il y a un certain intérêt derrière. Je m'y connaissais, après tout. J'avais toujours connu ce sentiment et ne m'en étais jamais caché. Moi-même pratiquais cela, et ce, aussi bien que je respirais. D'un côté, les enfants ninjas ne différaient pas trop vis-à-vis de moi. Entraînés dès leur plus jeune âge, ceux-ci perdaient une part de leur innocence à l'académie, lors de différent cours. Il ne faut pas l'oublier, on est tous obligés de tuer à un moment donné de notre vie. L'académie prépare la jeunesse actuelle à cette fatalité. Cela dit, une part de leur naïveté, de leur pureté, restait toujours intacte. Contrairement à moi. Je le redis, mais je n'ai pas eu d'enfance et n'ai donc jamais pu me considérer comme pur ou innocent. A mon plus grand dam. Quoiqu'il en soit j'avais décidé de me restaurer dans cette auberge afin de décompresser un peu du stress habituel qu'un Haut Conseiller côtoyait au quotidien. Encore venu à Konoha pour une simple affaire de missive, il m'arrivait – parfois – de prendre quelques libertés que la plupart des Sunajins ne se permettrait pas. M'affaler au comptoir était une chose que je faisais souvent, que je sois en mission ou non. Surtout après un long voyage. Bien sûr, au début, je me tenais bien. Puis l'alcool se faisait de plus en ressentir et mon état, mon sérieux et ma cohésion se dégradaient. Cela avait son petit côté amusant et rassurant. Moi qui ne savais plus ce que je ressentais au fil du temps qui passait, voilà bien les rares moments où je pouvais me sentir moi-même, humain. Triste vie. Obligé de se pinter pour pouvoir enfin se libérer d'années de souffrances et tortures psychologiques. Il y a cependant une sorte de demie-mesure. Je ne m'étais trouvé dans cet état qu'en de rares occasions. L'alcool abîmer mon corps à une vitesse vertigineuse, bien plus que le tabac. En tant que Ninja important pour mon pays, je ne devais dégrader mon enveloppe charnelle. Je prenais ça comme un jeu auquel je ne devais tomber dans la dépendance. Tester mes limites, les dépasser... j'avais toujours aimé cet aspect compétitif avec soi-même. Concernant l'alcool, je connaissais mes limites et étais actuellement en train de les atteindre. Je me demandais si je ne pouvais aller plus loin. La fin de cette pinte me le dirait probablement... Éméché ? Oh que oui, et pas qu'un peu. Cela devait se ressentir dans ma voix et ma nocturne compagnie l'avait très probablement remarqué. Celle-ci m'avait lancé un regard curieux, presqu'amusé, lorsque je m'étais amusé et plaint de la manière à laquelle j'étais reçu par la plupart des habitants de cette nation. C'était curieux, tout de même. Cela faisait maintenant trois ans que je venais souvent afin de régler quelques affaires politiques afin de fortifier notre alliance – et Dieu que ça me dégoûtait – mais je ressentais toujours ces mêmes regards inquisiteurs se poser sur moi. D'autres, plus curieux, m'avaient souvent demandé qui j'étais et ce que je pouvais faire dans ce village. D'autres se montraient méfiants en voyant mon comportement avec Tsunade-san. Il n'y avait que peu d'hommes pouvant se montrer aussi « proche » de cette dame respectable. Il faut croire que j'en faisais partie et que bon nombre de ces hommes répugnants convoitaient ma proximité avec la princesse des limaces. Je n'en avais que faire et n'avais jamais compté finir dans ses bras ou autre. Mon esprit et mon cœur étaient toujours scellés par les pensées d'Aika-chan et personne ne pourrait les faire diverger. Revenons-en à la jeune Tenten qui me côtoyait pour cette soirée. Celle-ci répondit à ma question concernant mon accueil des plus exécrables. Konoha avait un peu de mal à tolérer les inconnus à cause de leur passé. Cette pensée était tout à fait légitime, mais de là à toiser le Haut-Conseiller d'une nation alliée... C'était un peu gros tout de même. Je me doute que certains me reconnaissaient puisque j'avais en quelque sorte orchestré l'attaque sur le village, il y a trois ans de cela. Mais tout le monde ne faisait pas partie de cette catégorie. Je ne m'en vantais pas, ne vous méprenez pas, mais l'attaque était floue au final. Tout le monde ne pouvait pas se souvenir d'un Shinobi en particulier... Triste, mais je devais l'accepter, je n'avais pas le choix. Eux aussi devaient se faire à l'idée que Kayaba Akihiko fasse des voyages réguliers en leurs frontières dans le but de fortifier, contre son gré, l'alliance entre nos deux nations. 「 C'est... compréhensible 」 lâchai-je un peu dubitatif. 「 Mais ça fait tout de même trois ans que le Haut Conseiller de Suna vient régulièrement dans l'unique et seul but de fortifier cette foutue alliance ! 」Criai-je haut et fort avant de replonger le nez dans ma pinte à moitié vide. On en vint ensuite à parler des personnes pouvant affubler les honnêtes gens de surnoms tous plus ridicules les uns que les autres. Honnêtement, je me demandais bien qui pouvait bien en donner à tout va sans réfléchir à qui elle s'adressait. Je lui avais posé la question et la Konohajin me répondit qu'il me fallait éviter Ino. Je la connaissais pourtant bien, cette jeune blonde, et jamais je n'avais pas été surnommé par cette dernière. Peut-être connaissait-elle la différence entre nos deux rangs et donc ne s'était jamais permise de commettre pareil crime. D'ailleurs, Tenten s'était permise de glisser deux mots au tenancier après avoir remarqué mon taux d'alcoolémie plus ou moins important. Oserait-elle me faire l'affront de ne pas me laisser boire à ma guise ? En voilà une insolente ! Je souris néanmoins à cette pensée et interpellai ledit gérant afin de lui demander de ne pas écouter les dires ce cette petite fille et de laisser le Haut Conseiller de Suna boire à sa guise. Bizarrement, il me gratifia d'un sourire et accepta ma requête. Je pus ainsi terminer ma pinte et commander du saké. Un peu de changement ne faisait pas mal, après tout ! Je me servis dans la petite coupole à cet effet, les mains tremblantes. J'étais au point de non retour, alors pourquoi m'arrêter en si bon chemin ? Je touchais la vérité du bout du doigt, j'allais voir quelles étaient mes réelles limites ! Je pris la coupole entre deux doigts et la montai juste face à mes lèvres. Le liquide finit par les toucher et je me décidai de faire cette expérience cul-sec. Peut-être n'aurais-je pas dû. Ma tête tournait, encore et encore. La vision floue, trouble, voire même dédoublée par moment me donnait un horrible mal de tête. Je fermai les yeux quelques instants et me massai les tempes histoire que cela aille un peu mieux. Je rouvris lentement les yeux, face à une femme qui ne m'avait pas quitté des yeux durant ces quelques minutes de délire. Je ne voyais pas grand chose, il fallait que mes yeux se réhabituent à cette forte lumière. Je fronçai les sourcils et attendis que ma vision redevienne à peu près normale. J'avais quelques pertes de mémoire et n'avais pas souvenir du nombre de verres que j'avais pu consommer juste avant. Soudain, j'aperçus Aika-chan. Tremblant et larmoyant, je pris son visage entre mes mains et susurrai son nom à plusieurs reprises. 「 Aika-chan... Je n'y crois pas... 」 Elle était là, elle était revenue ! Mais comment pouvais-je réellement y croire après toutes ces années... J'étais persuadé qu'il s'agissait d'elle mais... C'était étrange.
火 | Konoha no Chûnin
Tenten
Messages : 53 Date d'inscription : 28/08/2015 Age : 25
Tenten fixa le blond à côté d'elle qui semblait se noyer allégrement dans sa pinte. Beaucoup de Shinobi se réfugiait dans l'alcool, pour oublier les horreurs des missions – c'était surtout les ANBUs qui se retrouvaient ici, elle avait remarqué. Elle même voulait un jour pouvoir devenir ANBU, montrer que les femmes sont aussi capables que les hommes à devenir de grands ninjas. Montrer à tout le monde que le genre n'a rien à voir avec les compétences.
Cependant, finir comme ces pauvres ninjas, à devoir se noyer dans l'alcool pour ne plus se remémorer les horreurs passées la rebutait un peu. La jeune brunette ne voulait pas devenir ainsi, un simple fantôme du passé, qui n'est plus que l'ombre de lui-même, à cause de tout ce qu'il a subit et à dut faire subir à d'autre. Rien d'y penser la faisait frissonner. Tenten était fière d'être quelqu'un de positif et joyeux dans un monde si froid qu'est celui des Shinobis, et elle ne voulait pas perdre ce trait de caractère. Pourtant, ces craintes ne la rebutait pas complètement, et elle savait qu'avec sa force mentale, elle pouvait continuer à rester elle-même, peu importe ce qu'elle pourrait voir ou faire dans son futur.
C'était son but dans la vie, comme devenir une kunoïchi aussi puissante que Tsunade-sama (même si c'était plutôt Sakura qui était sur cette voie là). Tenten avait compris il y a quelques années qu'elle ne pouvait tout simplement pas devenir une simple réplique de son idole. Qu'elle devait se forger sa propre légende, avec ses propres capacités. Elle restait amère par rapport au fait qu'elle ne pouvait pas utiliser ses compétences à des fins médicales, ou bien envoyer des coups avec la même force que l'Hokage. Mais avec les années, la maturité et l'aide de son équipe, Tenten avait compris une chose. Avec ses armes, elle pouvait faire de grandes choses, peu importe les obstacles sur sa route. Certes, elle était différente des autres kunoïchis. Elle ne pouvait pas contrôler aussi bien son chakra que les autres, et alors ? Ses coéquipiers lui avait bien fait comprendre que cela n'entravait en rien ses capacités et ses envies de grandeurs. Sans les mêmes compétences que les autres, elle était devenue une kunoïchi respectée, puissante. Et ce, sans se noyer dans l'alcool, ni rien.
« C'est... compréhensible. Mais ça fait tout de même trois ans que le Haut Conseiller de Suna vient régulièrement dans l'unique et seul but de fortifier cette foutue alliance ! »
La voix de Akihiko la fit sortir de ses pensées. Tenten secoua vivement la tête, essayant de s'enfuir de son esprit et se concentrer à nouveau sur la conversation avec le blond. La brunette se rendit compte qu'il n'était pas très discret. C'était sûrement dût à tout l'alcool qu'il avait ingurgité. Elle se retint de pousser un soupir d'agacement alors que plusieurs regards curieux se posèrent sur eux. Intriguée, la jeune kunoïchi se demanda comment Akihiko en était arrivé à ce point là. Il ne semblait pas très vieux, cependant, il était Haut Conseiller de Suna. Alors avait-il vu des horreurs qu'il préférait oublier, lui aussi, comme tous ces Shinobis perdus dans leur esprit ? Ou bien une autre raison se cachait derrière tout ça ? Tenten avait toujours été curieuse, c'était dans sa nature.
Tenten grimaça en voyant le Haut Conseiller finir son verre de saké qu'il venait de commander cul sec. Est-ce que quelqu'un d'aussi haut placé pouvait se comporter ainsi, surtout en terre inconnue ? Elle en doutait beaucoup, mais il semblait bien que le blond n'avait plus le contrôle de ses propres actions. La fana des armes grogna. Elle avait juste voulu se reposer après une journée bien remplie, pas s'occuper d'un Haut Conseiller de Suna ivre mort. La jeune fille aux macarons sur la tête lança un regard noir au tavernier, qui se contenta de hausser les épaules d'un air contrit. Bien sûr, si un Haut Conseiller voulait boire, il allait boire. Peu importe ce qu'elle pourrait dire.
« Akihiko-san, je ne suis pas sûre que boire autant est très bon pour... »
La brunette s'arrêta de parler en voyant l'état du blond. Il semblait plutôt mal en point, ce qui n'avait rien de surprenant, après tout ce qu'il avait bu. Il ferma les yeux quelques instants, et Tenten se demanda s'il ne venait pas de faire un coma ou quelque chose comme ça dut à l’abus d'alcool. Mais ses peurs furent vite apaisées lorsqu'elle remarqua que Akihiko bougeait toujours, les paupières closes. Peut-être reprenait-il simplement des forces. Enfin, il rouvrit les yeux, et il lui fallut quelques secondes pour se réhabituer. Tenten le regarda, inquiète de son état.
« Akihiko-san ? Est-ce que tout va bien ? »
Tenten haussa un sourcil en voyant son interlocuteur qui paraissait surpris, larmoyant et il tremblait beaucoup. Il semblait bien plus pâle que tout à l'heure, et son expression avait complètement changé. Qu'est-ce qu'il se passait ? Qu'est-ce qui lui prenait ? Il fixa la jeune fille quelques instants, et cette dernière eu un mouvement de recul alors qu'il s'avançait vers elle. Soudain, la brune sentit deux grandes mains chaudes se poser sur les joues, et ses yeux s'écarquillèrent en remarquant sa proximité avec le blond.
« Aika-chan... Je n'y crois pas... »
… Okay. Là il y avait un problème. Un gros problème, même. Tenten savait que jamais, ô grand jamais, elle ne s'était appelé Aika. Jamais. Et ce nom lui était complètement inconnu, aussi. Alors là, il y avait plusieurs options. Soit elle ressemblait étrangement à cette inconnue, et Akihiko, sous l'effet de l'alcool, ne savait plus les différencier. Soit elle possédait une identité secrète, ce dont elle doutait fort – Tenten se connaissait un minimum, merci. Ou bien Akihiko avait complètement perdue la boule, et n'avait plus pied dans la réalité. Oui, cette dernière option semblait la plus plausible, en fait.
Tenten attrapa les deux bras du blond, et essaya de les écarter. La proximité avec le Haut Conseiller n'était pas des plus confortable pour elle, sans compter qu'il n'arrêtait pas de lui murmurer des choses insensées à l'oreille, et elle n'y comprenait rien du tout. Mais il ne fallait pas rêver, le blond était plus grand, âgé et fort qu'elle, alors la pauvre maîtresse des armes avait un peu de mal à pouvoir s'échapper des griffes de son « agresseur ».
« Hé ! Qu'est-ce qu'il se passe ici ? » hurla soudain le barman, Kôshirô-san, en voyant la position dans laquelle était les deux jeunes. Tenten tourna la tête vers lui. Les yeux du barman luisait de colère, et Tenten se rendit compte que, bien qu'il soit assez âgé, Kôshirô-san possédait encore beaucoup de force. Et avec Akihiko dans un tel état, il n'allait faire qu'une bouchée du pauvre Haut Conseiller.
« Ne vous inquiétez pas, Kôshirô-san ! » Tenten essaya de la calmer, la voix un peu plus aiguë que d'habitude. « Je peux gérer la situation ! »
Encore plus d'yeux s'étaient tournés vers le duo, et la brunette commençait à en avoir un peu marre, de toute cette attention. Bon. A situations désespérées, mesures désespérées, comme on dit. Soudainement, Tenten lâcha les bras du blond qui était toujours perdu et dans son monde. Elle prit une grande inspiration avant de lever le bras. Quelques secondes plus tard, sa paume rencontrait avec violence la joue gauche de Akihiko. Peut-être que ça, ça le réveillera.
« Réveillez-vous, bon sang ! »
Code by Silver Lungs
風 | Suna no Jônin ▬ Haut conseiller
Kayaba Akihiko
Messages : 533 Date d'inscription : 24/06/2015 Age : 27 Localisation actuelle : Quelque part, perdu dans mon esprit.
Fiche Shinobi Rang: A Ryos: 689 Expérience: (365/500)
Se noyer dans l'alcool est et sera toujours le pire et plus récurrent moyen pour oublier sa peine, les horreurs subies ou accomplies, tenter de penser à autre chose etc.. Je n'avais jamais eu pour habitude de le faire et ne l'avais jamais fait. Il m'arrivait de faire une escale dans un bar, de temps à autres, afin de décompresser, mais sûrement pas pour être rond comme un cochon. Bien entendu, comme tout le monde, je possédais des vices. J'aimais le bon alcool et ne lésinais pas sur le prix s'il le fallait. Après tout, le salaire et la paye allaient avec le statut que j'occupais depuis de nombreuses années. Mais en plus de cela, je faisais toujours tout pour dépasser mes limites. Ma tolérance à l'alcool en était une et je me devais de voir à quel point je pouvais la surmonter. Un pari risqué pour simplement combler mon ego et ma satisfaction, rien de plus. Les dommages collatéraux ? Il y en avait eu et il y en aurait toujours. Ainsi va la vie. Rares avaient été les accidents provoqués à cause d'une cuite mémorable. J'avais toujours été lucide et n'avais jamais eu de trou noir ou autres désagréments dus à ces substances. Mais il fallait croire que ce soir en avait décidé autrement. Les hallucinations, j'y étais suffisamment confronté lorsque je me battais face à un utilisateur de Genjutsu. Autant dire que je n'avais pas spécialement envie d'en avoir même lorsque je souhaitais décompresser ! Mais il fallait croire que ce soir en avait décidé autrement. C'est ainsi qu'après une bonne flopée de verres et autres coupelles de saké je finis par me perdre mentalement, n'ayant plus aucune notion de ce qui pouvait m'entourer. L'alcool s'était emparé de mon esprit et m'avait joué de sacrés tours ; j'avais confondu mon interlocutrice avec Aika-chan. Le drame finit par se produire. Mes deux mains se collèrent aux joues de ma douce. Je n'en revenais pas. Mes yeux vitreux se posèrent sur les siens et je finis par m'y perdre. Je lui souris comme à l'époque lorsque celle-ci posa ses deux mains sur mes bras. Je ne comprenais pas tout mais je dévorais ce moment comme jamais je ne l'aurais fait. Une irrésistible envie de l'embrasser se montra. Je ne pouvais contrôler mes pulsions et tentaient tant bien que mal de rapprocher mes lèvres des siennes alors que tout le monde autour de nous s'était mis à brailler. Le barman y compris. Mais qu'en avais-je à faire, franchement. Un moment pareil, après tant d'années... Je ne pouvais le laisser me glisser entre les mains. Je ne pouvais la laisser partir à nouveau ! Aika se tourna vers le tenancier furax et lui lança quelques paroles que je ne pris la peine d'écouter. Je n'étais concentré sur rien à part elle. Treize ans que cette tragédie était arrivée. Treize foutues années que j'attendais ce moment, que j'espérais pouvoir la revoir... Comment avais-je fait pour ne jamais la revoir, m'étais-je mis à penser. Le « moi » lucide, lui, savait très bien ce qui était en train de se passer et enregistrait tout, bien sagement, pour me refiler les informations une fois que j'aurais arrêté tout ça. Et c'était mal barré. … Et ce qui devait arriver, arriva. Une main. Une joue. De l'air. Un grand claquement. Puis plus rien. L'obscurité la plus totale, aucun bruit. Plus de son, plus d'image. Le néant s'emparait alors de moi. Je restais néanmoins persuadé que ce que je venais de voir était réel. Inconscient, à même le sol, mon esprit lui n'avait jamais été aussi vif qu'en cet instant de trouble. Loin dans les affres mystérieuses de mon subconscient, je ne pouvais m'empêcher de me remémorer le moindre instant passé en compagnie de ma défunte compagne. Ce qui se déroula alors fut comme regarder le film de notre vie. Je me remémorai notre première rencontre.
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Couchée, amarrée, une épave se tenait ici, poupe sur le sable. La voile dorée, imbibée d'eau, recouvrait la frêle coque encore intacte tandis que son reste était blessé, mutilé, meurtri, agonissant. Les matelots, cachés en son for intérieur, étaient tous devenus déments. Dépourvus de parole et de sens, les seuls mots qu'ils furent apte à prononcer furent « Hodor ». Deux jeunes gens, venus se balader dans les parages – et pourquoi pas faire trempette l'espace de quelques instants – vinrent à la rencontre de cette jeune folie reconstituée. Quelle surprise en voyant ce corps inerte se relever difficilement en entendant leur murmures d'étonnement. Et là, c'est le drame. Les mots prononcés furent incompréhensibles, déments, diaboliques. Hodor. Rien de plus. Rien de moins. Personne ne comprenait quoi que ce soit et il en fut fort étonné. Pourquoi rien d'autre ne sortait de sa bouche ? L'intonation de ses phrases était bonne et tout était clair dans son jeune esprit tourmenté.. Pourquoi semblait-il totalement retardé ? Personne ne le savait. Aika, accompagnée de ce cher Mahiro, tu te dirigeais en direction de ce pauvre petit bonhomme. Il n'avait rien demandé, vous non plus d'ailleurs. Pourquoi aviez vous encore besoin de traiter avec un événement aussi étrange ? Fatiguée de toutes ces inepties mais toujours bienveillante, tu pris ton frère par la main et fis en sorte de vous diriger promptement vers le jeune garçon. A vue de nez, il semblait du même âge que ton frère. Peut-être un peu plus vieux. Ses traits angéliques salis par le sable, au même titre que sa cascade d'or, trompaient aisément ton jugement. En premier lieu, tu vous présentas au bel inconnu. Celui-ci ne répondit qu'avec ses mots bizarres, peut-être n'était-il pas digne de ton attention au final, pensais-tu. Mais quelque chose t'attirait chez lui, quelque chose que tu ne pouvais t'expliquer. Machinalement, te penchas à ses côtés alors que ton frangin était plus occupé à jouer avec les vaguelettes et les coquillages. Certainement plus âgée que lui, tu étais également plus mature. Un peu trop, même. Tu masquas alors vos deux visages avec ta longue chevelure brune et tentas de lui insuffler un second souffle, vos deux lèvres collées. Comme tu t'y attendais, il était encore trop jeune ; il ne comprit pas ce qu'il se passait avec toi mais cela ne sembla pas lui déplaire pour autant. Tu esquissas un sourire que tu n'avais jamais montré à quiconque auparavant. Tous se seraient posés des questions ; cela aurait été légitime – tu le savais. Une jeune fille connue pour son innocence et réputée pour être prude ne pouvait certainement pas afficher de sourire coquin, presque carnassier, du haut de ses douze ans. Bref, voyant qu'il ne répondait pas plus que ça à tes avances, tu te relevas, tout en l'aidant, et essayas de voir s'il pouvait encore marcher. Sait-on jamais. Le blondinet en fut capable. Heureuse ? Tu l'étais. Tu n'aurais pas à le porter jusqu'à la maison familiale. Bah, eh. Tu n'allais pas le laisser comme ça sur la plage, complètement perdu. Aguicheuse, peut-être. Mais certainement pas garce. Tu avais toujours voulu aider ton prochain après tout et ce n'est pas pour rien que tu étais sortie première de ta promo lorsque tu étais à l'académie de Suna. Tu appelas Mahiro et fixa intensément le bonhomme qui venait de l'eau dans son regard océan. Tu fus même surprise de te rendre compte que tu venais de t'y perdre. Tu ne comprenais pas pourquoi et clignas des yeux plusieurs fois de suite. Ton sourire, de nouveau bienveillant, signifiait beaucoup de choses pour ce dernier. 「 Triton 」 t'exclamas-tu alors que tes lèvres affichaient peu à peu un grand sourire illuminé. 「 Tu viens de l'eau, alors tu t'appelles Triton ! 」 Terminas-tu en te dirigeas vers votre habitation, lui demandant de te suivre d'un signe de la main.
.oOo.
Les paupières lourdes, pesantes, fatiguées ; la bouche qui a du mal à s'ouvrir, un peu pâteuse ; les membres engourdis, je me relevai. Dehors. Il faisait froid. Je n'avais pas encore ouvert les yeux mais je savais que quelque chose ne s'était pas vraiment passé comme prévu. J'ouvrai lentement mes yeux encore vitreux et regardai autour de moi. Tout était flou et j'avais un mal de crâne haut perché. Je n'en pouvais plus. Je cherchais maintenant Kôshiro, le gérant, afin de m'excuser et surtout pour voir s'il ne pouvait pas m'aider à me remémorer ce qu'il s'était passé. Le bar semblait vide, aussi. Combien de temps s'était-il passé depuis que j'avais vu Aika-chan ? Et pourquoi l'avais-je vue ? Je ne comprenais pas tout... Je rentrai dans l'établissement sans quitter le tenancier des yeux. 「 Hum. Veuillez m'excuser pour le dérangement, s'il y en a eu 」 annonçai-je en lui tendant la bourse. 「 Prenez ce que vous voulez afin de réparer ce que j'ai pu commettre... Je ne me souviens plus trop de ce que j'ai pu faire 」 dis-je humblement tout en sortant deux cigarettes. Le flou, le pire lendemain de beuverie qui puisse exister...
HRP:
Désolé du temps que j'ai mis D:
Ensuite, petit jeu. Il y a une métaphore. Vous qui lisez, allez-vous la capter et la comprendre?
Et enfin, pour toi Tenchou comme pour le correcteur, désolé pour les switch de personnes dans a narration, j'avais envie d'essayer des trucs D: