Mission & Travers Feat Sasuke

Telle une vulgaire fourmi, je me retrouvai comme minuscule face à ce magnifique temple du vent. La beauté et la pureté de ce bâtiment ne pouvait que nous obliger, nous, les hommes, à se soumettre à la grandeur et au respect qu'il nous inspirait. Petite humaine que j'étais, simple Kunoïchi parmi tant d'autres, je ne pouvais qu'admirer avec pudeur ce domaine si particulier. Le lieu était calme et reposant, naturellement, mais j'éprouvais une certaine plénitude en ce lieu, tandis que les quelques badauds qui rodaient aux alentours marchaient sans un bruit. C'est à cet endroit que nous nous étions donné rendez-vous, Sasuke et moi, tandis que je revenais du pays de la Terre et lui de Otogakure, sans doute. Nous devions enquêter sur le terrible attentat qui venait de frapper Sunagakure, quelques jours auparavant. Orochimaru soupçonnait Akatsuki d'être coupable de cette attaque, à nous de nous en assurer.

Je patientai depuis quelques minutes déjà lorsque je décidai de faire un tour à l'intérieur du temple, en attendant le ténébreux. Je ne savais pas encore combien de temps j'allais devoir attendre alors, autant s'occuper comme on peut. Je retirai mes chaussures, comme le veut la tradition et par respect, avant de m'engager sur le sol de la bâtisse. L'intérieur était aussi magnifique que l'extérieur, décoré par de somptueux ornements, grigris et statuts en tous genres. L'ambiance était apaisante, propice au bien être de ceux qui pénétraient sous le toit de ce temple. Je m'y senti bien, à tel point que je me laissai emporter par mes sens qui me guidaient machinalement à travers les allés. Lentement et silencieusement, j'admirai chaque détail que présentaient les décorations autour de moi, m'inclinant à chaque fois que je croisai une statue divine.

Cependant, tout cessa brutalement lorsque mon regard se posa sur une simple statuette qui m'était en effet très familière. Ce que je redoutais le plus arriva... Mon cœur se mit à palpiter violemment dans ma poitrine, à tel point que je n'entendis plus que le son de mon pouls. Le paysage autour de moi devint trouble, j'avais même la sensation de naviguer sur une mer agitée. Je ne distinguai que mon regard à travers les divers miroirs qui m'entouraient puis, ses yeux bleus apparurent à la place des miens. Je restai là, complètement figée et crispée à la fois, j'avais la sensation d'être devenue soudainement très raide. Ce regard me fixait et me je devins complètement démunie. Je perdais tous mes moyens, n'étant plus qu'une petite chose faible et fragile à la fois.

« Qu'est-ce que tu as fait... » Murmura-t-il.

J'essayai tant bien que mal d'écarter mon regard, pour fuir ses yeux qui me transperçaient le cœur comme une balle de plomb lancée à toute vitesse. Quoi que je fasse, ils ne me quittèrent pas, ils étaient toujours là. Perdue et apeurée, je tentai de fuir cet endroit, mais sa voix résonna encore plus fort dans ma tête.

« Ça ne sert à rien de fuir ! Tu ne peux pas échapper à ton passé ! » Cria-t-il.

Je me mis alors à courir, lorsque je croisai un homme dont le visage se transforma sous mes yeux en celui que je tentai d'échapper. Il était là, partout autour de moi. Je fermai les yeux afin de ne plus le voir, mais il persista.

« Regarde un peu où j'en suis par ta faute... Tu n'es qu'une meurtrière. » Siffla-t-il.

Je ne voulais plus l'entendre, je ne voulais plus le voir, mais il hantait toujours mon esprit, quoi que je fasse et peu importe, où que je sois. Je posai mes mains sur mes oreilles, espérant ainsi ne plus l'entendre me parler, en vain.

« Assassin ! » Hurla sa voix en moi.

Les larmes commencèrent peu à peu à couler le long de mes joues, sans que je ne puisse les arrêter. Je n'avais plus aucun contrôle sur moi-même, j'étais devenue vulnérable, tout ce que je détestais.

Désespérément, je tentai de quitter le temple le plus rapidement possible, comme pour essayer de m'échapper de cet enfer qui me rongeait à l'intérieur. Je sorti en trombe dans le jardin, me réfugiant sous un des rares arbres qui se dressaient là. Debout, je me posai contre le large tronc, les yeux toujours fermement clos et les oreilles bouchées. J'essayais de reprendre mon souffle et mon calme pour que tout cela cesse, pour que je retrouve enfin la paix.

« Laisse-moi tranquille... Laisse-moi tranquille... » Chuchotai-je en soupirant.

Comme abattue, le dos arrondis et les jambes fébriles, je laissai l'arbre me tenir encore debout pendant que je reprenais mes esprits, lentement. Jusqu'à ce qu'une voix bien réelle vint me sortir de ce cauchemar.

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