Bon, même si ce n'était pas aussi prestigieux que ce qu'espérait Hako, la mission que lui avait confiée l'Hokage s'annonçait intéressante.
Ainsi, des malandrins s'amusaient à détruire les précieuses ruches de Konoha ? Elle allait les traquer et leur faire payer !
La jeune Aburame rêvait déjà de gloire, imaginant de sombres complots à base de bandits... Non, mieux ! Avec des ninja du clan Kamizuru secrètement infiltré dans le village pour lui dérober ses secrets apicoles (quand elle était jeune, son père lui racontait des histoires de leurs affrontements avec le clan Aburame pour l'endormir, c'était alors les histoires préférées d'Hako, peu sensible à celles du "Précis d'entomologie en milieu continental arborée" qu'affectionnait son géniteurs) !

La jeune fille alla donc trouver au plus vite les apiculteurs du village pour les interroger.
Après un petit instant de flottement (et une mise en évidence de son bandeau frontal, accompagné d'une petite présentation des kikaichû), elle eut droit à des Aburame-sama (du bout des lèvres) et des réponses. Il faut dire que le clan des utilisateurs d'insectes était plutôt bien vu ici et sa présence en tant que spécialiste prouvait que l'Hokage prenait l'affaire au sérieux.
Dans un sourire de requin, Hako admira la manœuvre politique, qui allait sans nul doute renforcer la popularité de Tsunade-sama une fois qu'elle aurait splendidement réussit cette mission.

D'après les témoignages les ruches avaient été ouvertes, renversées ou cassées (causant la fuite des abeilles) et le miel pillé.
Hako pensa d'abord à un animal, un ours gourmand par exemple, mais cela ne cadrait guère : même si les ruches étaient situées légèrement à l'écart, c'était encore trop près des habitations pour être l'œuvre d'un animal sauvage.
De plus, malgré leur veille, aucun apiculteurs n'avait réussit à surprendre le ou les coupables... D'où leur appel à un ninja pour résoudre ce mystère.

Doutant d'en apprendre plus auprès des éleveurs d'abeilles, Hako se rendit auprès des ruches.
Même si il n'y avait pas d'indices, elle avait d'autres atouts : elle pouvait communiquer directement avec les insectes ! Bon, ok, les abeilles c'était pas vraiment sa tasse de thé, mais ça suffirait sans doute...
Au début, son "interrogatoire" s'avéra peu fructueux. L'insecte non-élevé et modifié par des ninja ne brilla pas particulièrement par son intelligence ou sa conversation...
Les ruches intactes ne savaient rien. Tout juste pu-t-elle confirmer l'absence d'ours dans la zone... Cette mission n'allait pas être si facile que ça, après tout !

Alors qu'elle commençait à perdre son entrain habituel, un petit nuage de kikaichû qu'elle avait envoyé en éclaireur revint et l'informa de la présence d'un essaim d'abeilles réfugiées dans un arbre.
Par l'émission de phéromones et de danses via ses propres petits amis, Hako obtint enfin un indice : les attaques avaient toutes eut lieu tôt en matinée et était l'œuvre d'humains.
Rendus pataudes par le froid de la nuit et ne voyant d'habitude que les respectueux apiculteurs de Konoha, les abeilles ne s'étaient pas méfiées.
Leur ruche avait été défoncé pour leur voler leur miel...
C'était bien beau cette histoire, mais ça ne renseignait guère la kunoichi vert-pomme sur les coupables... Par acquit de conscience, elle rassura, ordonna, supplia l'essaim en fuite de la suivre et elle le ramena aux employés ébahis pour qu'ils lui trouvent une nouvelle maison.

Ensuite, Hako alla inspecter de plus près les restes des ruches vandalisées, toujours à la recherche d'indices.
Les dégâts étaient peu parlant, et en fait assez minimes (ils n'avaient visiblement pas vocation à détruire la colonie). La ruche aurait pu très bien être fracturer avec une pierre ou un coup de taijustu bien placé... Un autre semblait avoir été ouverte avec une branche, un levier ou peut être une lame aux vues des marques sur le bois...
C'est en pensant ça que l'Aburame buta dans un objet perdu dans les hautes herbes.
Un kunai !
Elle ne pu s'empêcher de crier sa joie : ça se confirmait ! Des ninja du clan Kamizuru, c'était sûr !
La petite excitée examina soigneusement l'arme, à la recherche de marque spéciale ou du moindre indice sur son propriétaire.
Un grognement échappa alors à Hako, déçue : ce n'était même pas une arme digne d'un ninja... Ce n'était qu'un kunai émoussé, comme ceux dont on se servait pour les entrainement au combat à l'Académie. Mais qui aurait bien pu perdre ça là, et pourquoi ?

Le retour d'un autre groupe de kikaichû éclaireurs la tira de ses pensées, l'informant de la découverte d'un nouvel essaim fugueur, réfugié dans une souche à proximité.
Ce dernier, visiblement encore sous le coup de l'attaque de sa maison, essaye de s'en prendre à Hako, qui dû se protéger avec ses propres insectes le temps de calmer les abeilles avec ses paroles mielleuses (ahahah) et rassurantes.
Ces dernières étaient les dernières à avoir été agressées. Comme la peur s'étant rependue au sein des essaims, celles-ci étaient plus sur leur garde et avait vaillamment poursuivit l'agresseur et avait essayé de le piquer... Mais celui-ci avait alors mystérieusement disparu au moment où les abeilles allait le transpercer de leur dard !
Voilà qui était intéressant...
Sans plus attendre, Hako demanda aux abeilles de la mener là où avait eut lieu cette étonnante "disparition".
Et comme elle s'y attendait, elle y trouva une bûche sciée, couramment employé pour le Kawarimi no Jutsu. Là encore, du matériel standard de l'Académie...
Hako grogna : elle commençait à voir où ça allait la mener. Et c'était loin d'un combat épique contre des ninja étrangers pour sauver l'apiculture du village (voire du monde).

Mais il commençait à ce faire tard... Et d'après les témoignages, la prochaine attaque n'aurait lieu que le lendemain.
Parfait, voilà qui lui laissé le temps de se préparer : elle avait un plan !
La jeune kunoichi commença par ramener bon gré mal gré la colonie d'abeilles vindicatives à ses propriétaires, avant d'aller dissimuler au mieux les ruches survivantes à l'aide d'herbes et de branchages. Le plus dur était de convaincre les occupantes, pas forcement ravie ou compréhensible...
Une fois cela fait, Hako campa sur place pour la nuit. Étant une Aburame, elle aimait ça, être dans la nature. Heureusement qu'elle avait prévu un bento et son équipement (forcement, elle croyait partir en quête épique).
Ses kikaichûs se chargeraient de la réveiller juste avant l'aube, dès qu'il sentirait le retour du soleil...

Et c'est ainsi qu'elle émergea dès ses premiers rayons, un peu pâteuse mais toujours vaillante.
Bon ! Il était temps d'en finir avec cette mission. Avec un peu de bol, elle pourrait rentrer pour le petit déjeuner.
La jeune fille se posa bien en vu au milieu d'un champs et après quelques signes et un "Henge !", elle se transforma en une splendide ruche en bois.

L'attente ne fut pas longue... Quatre ou cinq petites silhouettes apparurent, hésitèrent puis finirent par se cacher dans un fourrée non loin.
Elle avait vu juste (hélas...) : des gamins de l'Académie ! C'est vrai qu'on pouvait passer par là pour la rejoindre... Ils avaient approximativement sept ou huit ans, l'âge de Nyuuwa, la petite sœur de son amie Yume.
Et même aussi mal dégrossit, ils restaient des aspirants-ninja qui pouvaient facilement tromper la vigilance de simples apiculteurs...
Toujours transformée, Hako tendit l'oreille.

"Non, mais va-y-toi !"
"C'est ton tour !"
"On se dégonfle ? T'es pas cap' ! T'es pas cap' !"
"Grouillez, ou on va se faire chopper..."
"Ok, ok, j'y vais..."
"Ouaip ! Ramène le p'tit déj'"
"C'est parti pour l'épreuve de courage de Konoha !"

Un gamin sortit des fourrés, hésitant, kunaï en main. Il se traina jusqu'à la fausse ruche sous les quolibets et/ou les encouragements des autres garnements.
Empoignant son arme, il l'abattit pour ouvrir la ruche... Qui se transforma en une jeune fille tout de vert vêtue avec un sourire mauvais. Une balayette pas très amicale mais maitrisée propulsa l'impudent à terre et la kunoichi s'assit négligemment sur lui, tout en tendant les mains vers les fourrées qui s'animaient.
Les apprentis-ninja n'avaient pas réagit assez vite : en un instant, un nuage noir menaçant de kikaichûs les encerclaient.

"Le premier qui bouge devient de la nourriture pour insectes, juste retour des choses, non ? Résister est inutile contre mon essaim !" tonna Hako. Un ninja expérimenté aurait sans doute rigolé devant sa petite voix remplit de suffisante, surtout en prenant en compte son apparence, mais contre des étudiants pas même sortis de l'Académie, c'était amplement suffisant.  
Reconnaissant aisément de part son apparence (eh, c'est pas gentil, ça) un des enfants, Hako (après avoir ligoter son "banc" tremblant de peur) s'avança devant les apprenti qui n'en menait pas large, cerner par le nuage bourdonnant.
"Akimichi Kuma, voilà donc comment tu satisfais ta gourmandise ?" s'écria la kunoichi, foudroyant du regard le membre d'un clan fort respecté. "Attends que tes parents l'apprennent..."

Il ne fallut pas bien longtemps à l'Aburame pour obtenir le fin mot de l'histoire et les aveux des petits sacripants.
Cela avait en effet commencer par une fringale subite, puis s'était transformé en une espèce de compétitions entre les garçons.
Ils ne pensaient pas vraiment à mal : ils voulaient "juste" dérober du miel, par gourmandise, pour tester leur courage et leur techniques... Mais sans penser aux dégâts qu'ils faisaient aux ruches ouvertes, dont les abeilles paniquées s'enfuyaient.

Sous l'escorte vigilante et vrombissante des kikaichûs (il fallait bien leur faire un peu peur), Hako mena tout ce joli monde auprès des apiculteurs, pour que les gamins s'excusent et soient mis au travail pour réparer leurs bêtises.
Les éleveurs d'abeilles furent très reconnaissant, prenant le relais pour tancer les jeunes impudents. Hako réussit à s'esquiver sous prétexte qu'elle était une kunoichi en service avant qu'ils ne lui offrent du miel en récompenser (c'était bien trop sucré pour elle).
Sa mission accomplit, l'Aburame se hâta de rentrer vers la Tour de l'Hokage pour faire son rapport.
Même si la mission n'avait pas été aussi épique que prévue (enfin, fantasmée), Hako ne pouvait s'empêcher d'avoir le sourire aux lèvres, ravie d'avoir triomphé et de s'être rendue utile.