Première rencontre, premiers regards, premier affrontement
Il y a des jours où je ne sais vraiment pas quoi penser de mon clan. D’habitude je le respectais et l’aimais profondément. Je me devais de défendre ses intérêts et le protéger jusqu’à ma mort. C’était à la fois mon devoir en temps que membre de la branche secondaire, mais également mon propre désir. Mais aujourd’hui … Non, je ne savais pas quoi penser. Les mariages arrangés c’étaient courants entre clans, au sein même d’un clan c’était courant. Mais le fait que cela me concerne … Bah … J’étais un peu mal à l’aise. Je n’avais pas eux mon mot à dire sur ce mariage, comme tous les mariages arrangés. Mais se dire qu’à quatorze ans on est fiancé, que je ne pourrais jamais avoir un véritable petit copain … C’était étrange. Et je savais très bien quand allait avoir lieu le mariage : dès que mes cycles mensuels seront réglés … Soit vers seize ans. Et plus vite j’aurais fait un héritier plus vite je pourrais reprendre ma vie de ninja. Nyuuwa l’avait mal pris, mais à force de longues explications elle avait finit par comprendre. Ce mariage n’avait pour but uniquement de rapprocher les deux branches du clan. La politique ... . Du moins cette explication était celle officielle. Et si on avait choisi ma famille c’était pour le manque total d’influence qu’elle avait. Je me doutais par contre qu’il y avait quelque chose d’autre en dessous. Je ne savais pas quoi mais … Je n’osais pas poser de questions. Tout ce que je savais c’était que mon père et Tsuru de la branche principale étaient trop proches pour que le manque d’influence de notre famille soit l’unique cause. D’après les rumeurs que j’avais entendues, le pacte de ce mariage avait été scellé il y a dix ans. Après qu’il soit revenu d’une mission difficile. Je me souvenais vaguement de cette période. Il avait été incapable de partir en mission deux mois durant. Que s’était-il donc passé durant cette mission pour qu’il ait l’honneur de me marier avec la branche principale ?
Aujourd’hui j’allais rencontrer mon promis. Tout ce que je savais je le tenais de mon père, Hi, mon futur était un membre de la branche principale ayant perdu tôt sa mère, il avait vingt ans et se prénommait Shigeru. Lui et son père devait venir cet après-midi pour la cérémonie du thé que j’allais devoir faire. En prévision ce matin j’avais faits des meringues et des cookies, à moitié sur ordre de mon père, et fais couper un peu mes cheveux, notamment ma frange qui désormais accentuait l’ovale de mon visage. J’avais encore une heure avant leur arrivée et je restais immobile dans la salle de bain devant la glace. Je portais un kimono prune avec un liseré beige tout simple, c’était le kimono traditionnel, il mettait légèrement en valeur la légère teinte violette de mes yeux. Nyuuwa avait comme d’habitude sa frange sur le côté ce qui dévoilait son sceau. Elle gardait ses cheveux libres sur les épaules. Les miens pour une fois étaient remontés en une haute queue-de-cheval lisse qui me dégageait complètement le visage. Ma soeur me sourit dans le miroir et me serra dans ses bras par-derrière la tête blottit contre mon dos. Je ne dis rien et lui serais les mains. Je me retournais et l’entourais de mes bras pendant quelques secondes avant de la fixer. Elle ne pleurait pas. Elle ne pleurait plus depuis la mort de ma mère. Pourtant dans ses yeux semblables aux miens je voyais un brasier de fureur. Je savais qu’elle allait faire des bêtises. Mais je ne dis rien. Je descendis tranquillement dans la cuisine pour aller chercher les ustensiles pour le chanoyu. Je déposais lentement le tout sur la table et m’assis en seize pour attendre nos invités. Nyuuwa s’installa en tailleur à ma gauche. Mon père était immobile, ses longs cheveux libres il faisait un mètre quatre-vingt et sa présence m’écrasait toujours. Il portait comme beaucoup de membres de notre famille une frange, mais contrairement à ma mère ses traits étaient durs. Tout comme l’éclat de ses prunelles. Tout comme l’éclat de ses prunelles. Habituellement. Aujourd’hui il était d'un calme impérial, et j’aurais pu jurer qu’il aurait sourit s’il se souvenait comment faire. il portait un yukata bleu clair avec des broderies blanches. Nos invités arrivèrent à l’heure.
Mon père m’ordonna de rester dans le salon, je me levais uniquement quand il les introduit et m’inclinait devant Tsuru et Shigeru en les saluant avec respect un léger sourire au visage. Lorsqu’ils furent installés je commençais la cérémonie du thé avec calme et délicatesse comme le veut la coutume. J’avais assez reprêté les gestes pour les savoir par coeur. Nyuuwa commençait également à les connaître. La théière était brûlante mais ne dis rien, ne laissa rien apparaître et servait le thé. Après les premières gorgées de thé, je posais ma tasse en écoutant nos pères discutait. Je vis soudain du coin de l’oeil ma soeur tendre la main pour prendre une meringue lâchait quelque chose dans la tasse de mon futur en face de moi. Qu’avait-elle fait ? Je le savais parfaitement. Elle avait mis du poivre dans le thé du jeune homme. C’était l’une de ses farces favorites, et elle s’était obligé à s’habituer au goût très … au goût immonde que prenait le thé après. Je restais parfaitement de marbre. Je refusais poliment un gâteau et repris une gorgée de thé.
“-Yume, et si tu montrais le jardin à Shigezu . -Oui père. -Je peux venir Me-nee ? -Nyuuwa, tu restes là.”
Au moins c’était clair. Je me levais lentement, j’avais mal aux jambes à force de rester assise en seize, mais plutôt me faire couper la langue que l’avouer, et m’inclinais devant le jeune homme pour l’inviter à me suivre. J’ouvris une porte coulissante, le laisser passer et la refermais derrière nous. Shigeru était très grand sûrement plus que mon père, à moins que sa minceur ne donne cette impression. Il avait une longue chevelure retenue en une longue queue de cheval qui lui descendait dans le creux des reins. Il n’avait pas de frange, son front était blanc, ses yeux étaient aussi froids que ceux de mon père mais la légère teinte de bleue que je voyais dedans ne me rassurait pas le moins du monde. Je fixais les fleurs du jardin, ça sentait le jasmin, ma mère en avait planté un qui recouvrait toute la façade de la maison. Il faisait chaud et le parfum de la plante embaumait l’air. J’adorais l’odeur du jasmin, cela avait le don de me calmer, la nuit, lorsque je n’arrivais pas à dormir, je sortais pour m’installer dans le jardin et respirais les senteurs suaves des fleurs blanches. Mais il y avait aussi des tulipes et des roses. Ainsi qu’un parterre de fleurs sauvages. Si on s’approchait on sentait leurs parfums, mais l’odeur du jasmin les couvrait. Je repoussais lentement derrière l’oreille une mèche de cheveux sans parler. Le silence était pesant et je ne savais pas quoi faire pour le briser. D’après ce que mon père m’avait dit, le fiancé était obligé de donner un cadeau à la fiancée. Allait-il faire ça ou passer à côté ? Pour ma part je ne savais pas quoi penser, je ne savais même pas si j’allais aimer son cadeau. Je restais droite et calme en regardant du coin de l’oeil le comportement du jeune homme. Je me sentais inquiète et nerveuse. Cet homme, ce Shigeru, m'inquiétait et m’effrayais plus que mon propre père. Peut-être à cause de ses yeux qui me semblaient vides. Peut-être. Malgré une façade calme donc, je restais sur mes gardes, tendue comme une corde d’arc.
Codage by Hyûga Kayate
Dernière édition par Hyuga Yume le Dim 3 Juil - 14:57, édité 1 fois
[Le pacte avait été conclu 6 ans plus tôt. Une faveur, comme le disait si bien son père ; une reconnaissance pour avoir accompli un devoir, une obligation. Une récompense.
Le devoir n’aurait pas dû lui accorder autant, pas dû lui accorder une extorsion de sa lignée. Shigeru doutait des motifs de son père. Le Clan avait dû s’accorder à la parole de Tsuru Hyûga suite à sa promesse, avec une déception certaine. Pourquoi offrir son propre fils en gage de reconnaissance? Les branches secondaires n’avaient aucune valeur pour eux, aucun impact… Sauf quand elles prenaient une place qui ne leur était pas réservée. Alors pourquoi? Pourquoi Tsure avait-il joué son propre nom pour un homme qui avait accompli son devoir? Les membres de la famille devaient se protéger et bien que le corps de Hana Hyûga avait roulé à leurs pieds sous les excuses misérables d’un ninja qui avait failli à sa mission, son père avait trouvé un moyen de le gratifier, de lui faire honneur?
Shigeru serra la mâchoire pour faire taire les questions qui lui tournaient sans cesse en tête. Dans le bassin brûlant de la demeure familiale, il resta longtemps assis sans bouger. Ses longs cheveux détachés et collés sur sa peau obstruaient une partie de sa vision. Il n’entendit pas les servantes se presser dans autour de lui, le son feutré de leurs pas qui s’agitaient autour de lui : il ne vit qu’une main qui s’approchait dangereusement de son torse. Son geste fut plus rapide : il lui serra violemment le poignet, assez pour lui faire comprendre qu’il ne tenait absolument pas à ce qu’on s’occupe de lui. Il leva ses yeux d’opaline sur elle. Elle garda une apparence calme malgré l’agitation que son geste lui procurait. Shigeru avait l’habitude d’être docile, posé, et en le regardant un moment de plus, elle finit par se libérer et s’incliner en donnant le congé aux autres femmes de la maison des Hyûga. Ces filles le connaissaient depuis sa naissance, tous autant qu’elles étaient, certaines plus vieilles, d’autres plus jeunes… Et pourtant, jamais en vingt années de service, la présence n’avait semblé aussi décalée.
Il passa ses deux mains sur son visage avant de plonger complètement sous l’eau et faire ce que les femmes auraient fait à sa place : se laver, se parfumer, se peigner, s’habiller, dans une sobriété insultante. Dans les tons de gris et de noir, il ne comptait certainement pas se montrer autrement. Le Clan aurait sans doute préféré un kimono conforme, des habits plus convenables pour une situation de ce genre, mais qu’importe ce que leurs membres en diraient. Il releva ses cheveux nonchalamment avec un ruban, ses mèches débordant à plusieurs endroits. Cette rencontre était une humiliation, une plaisanterie.
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Père et fils marchaient côte à côte sous le soleil pâle. Shigeru à droite, Tsuru à gauche.
Ils arrivèrent à l’heure prévue, sous les commentaires acides de son père devant l’inconvenable présentation de son propre fils. Comment un membre de la famille principale pouvait-il se montrer si peu digne des Hyûga? Shigeru garda le silence sous le soliloque de Tsuru Hyûga. Dans l’indifférence générale, il ne comptait absolument pas lui accorder une satisfaction complète. Shikeo ne l’aurait jamais vendu pour si peu. Ce n’était pas son futur qu’il avait garanti, mais celui d’une fillette de quatorze ans.
Ils furent introduits dans les politesses les plus hypocrites qui soient. Shigeru s’inclina lorsqu’on lui demanda, profondément, respectueusement, autant envers le père que les deux filles. Il ne souffla même pas un mot pour la complimenter, ou faciliter le contact. Il suivit son père autour de la table basse où il s’assit dans un mutisme obstiné ne répondant que lorsqu’on s’adressait directement à lui. Ses yeux étaient rivés sur cette petite femme, aux membres trop frêles, aux yeux semblables aux siens, à la lourde chevelure sombre. Les Hyûga se ressemblaient parfois un peu trop pour qu’il apprécie réellement les observer. Elle devait être jolie, sans doute. Et même si il ne disait rien, il comprenait déjà que c’était par devoir qu’elle se trouvait dans cette même pièce, sans rien dire, aux services de son père. Elle ne vivrait jamais ce que les autres filles de son âge vivraient. Il aurait presque envié son statut pour ça… Enfin, jusqu’à ce qu’elle lui soit donnée, comme on lui aurait donné n’importe quel accessoire. Celui-ci, pourtant, lui semblait bien inutile : elle serait sans doute aussi malheureuse que lui.
Ses mains restèrent sur ses genoux en regardant du coin de l’œil l’expression un peu trop complaisante de la jeune sœur de Yume. Il ne dit pas un mot, ne toucha à rien : il refusa tout ce qu’on pouvait lui offrir avec une assiduité insultante. Quoi qu’il en soit, sans doute que son futur beaux-père lui sentit la tension qui grugeait les traits trop calmes de Shigeru lorsqu’il invita sa fille à lui faire visiter le jardin. Enfin, mieux valait se tenir loin de ces quatre murs. En se levant, il prit sa tasse de thé avec lui avant de la tendre à la jeune fillette qui suivait Yume comme une ombre avec un rictus presque amusé. Presque. Que croyait-elle? Qu’il se laisserait avoir aussi facilement? Il avait déjà trois genins à sous son aile : il en avait vu d’autres et des bien pires. Il la laissa prendre la tasse toujours pleine avant de suivre sa fiancée d’un pas lent et silencieux jusqu’à l’extérieur.
Le jardin était sublime, il n’y avait pas à dire. Il resta un long moment à contempler en silence les couleurs, à humer les parfums, à se délecter de la tranquillité. Devait-il dire quelque chose? Faire quelque chose? Devant Yume Hyûga, il n’avait pas exactement le comportement adéquat et il s’en rendait bien compte…. Tout comme il ne savait pas exactement où se mettre dans cette même situation.
« Sublime. » Finit-il par articuler devant la beauté des plantes et des fleurs aux alentours.
Sa mère aurait sans doute apprécié cet endroit, tout comme Shikeo, d’ailleurs. Sans la regarder, il lorgnait avec une certaine tendresse les contours des jasmins et des cerisiers qui commençaient à peine leur gestation pour la saison. Ses mains se croisèrent derrière son dos alors qu’il se mit à avancer sur le petit trajet de galet qui entourait la demeure.
« Mais on a dû vous complimenter à ce sujet plus d’une fois. »
Il sentait ses mots si vides, désuets. Rien ne faisait du sens. Tout était si… Faux.
火 | Konoha no Genin
Hyuga Yume
Messages : 385 Date d'inscription : 01/04/2016 Age : 26 Localisation actuelle : Dans le village
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Première rencontre, premiers regards, premier affrontement
Mon fiancé était vraiment quelqu'un d'étrange. Calme, il semblait apprécier le jardin qu'avait créé ma mère et que je continuais à entretenir avec soin. J'aimais m'occupais du jardin, parce que travailler la terre avait quelque chose d'apaisant, mais aussi parce que je retrouvais une espèce de lien avec ma mère. Même si je savais que c'était uniquement dans ma tête et qu'entretenir ce jardin ne la ferait jamais revenir. Je remarquais dans ces yeux à la teinte bleue légère une tendresse lorsqu’il regardait le jardin. Qu'est-ce que ses yeux voyaient ? Je l'avais vu donner sa tasse à Nyuuwa, il l'avait donc aperçu mettre du poivre dans son thé. À cette heure-là, Nyuuwa devait avoir bu le thé comme-ci de rien n'était. Je le suivis sans bruit sur le petit chemin de galet avant de m'éloigner de lui en l'écoutant d'une oreille. À part mon père, ma sœur et ma mère, presque personne n'était venu dans ce jardin. Je coupais délicatement du bout des doigts une feuille que j'avais remarquée rongée par des chenilles. Elles commençaient déjà à s'en prendre aux rosiers . Mmmh ... J'avais intérêt à faire attention à mes cerisiers et au jasmin. Je m'occupais pratiquement toujours seule de ce jardin. Non par pure vanité, mais juste car ma sœur ne savait pas le faire, et mon père n'était jamais là. Je lâchais la feuille dans un sceau et la regardais lentement tomber en tourbillonnant. Alors que je me penchais je sentis mes mèches de cheveux se dispersaient lentement dans mon dos. J'avais chaud dans ce kimono malgré la fraicheur du jardin. Le soleil fit voiler un court instant par un nuage cotonneux et un voila d'ombre tomba sur le jardin et la maison. Tout fut sombre avant que la brise ne chasse le nuage et que les couleurs reprennent leurs intensités premières. La réalité était remplie d'imprévisibles, et c'était ça que j'aimais. Cette incapacité à comprendre et à anticiper le futur. Du moins la plupart du temps. Pour l'instant comme tout était prévu j'avais du mal à me rendre compte que je vivais la réalité.
Le ton du jeune homme semblait parfois tellement faux ... Qui ne jouerait pas un jeu lors de cette situation ? Même moi je jouais à la fille parfaite et heureuse d'être fiancé à un parfait inconnu. Foutaise. Je n'étais pas heureuse. Je n'en voulais pas de ce mariage ! Lui-même je le voyais, n'en voulait pas. Pourquoi avait-on choisit ma famille ? Il y avait d'autres familles avec aussi peu d'influence politique que la mienne. Alors pourquoi étais-je condamnée à me marier avec un parfait étranger ? Non, cette histoire d'influence politique ne tenait clairement pas debout. S'ils avaient voulu montrer que la branche principale n'était pas aussi fermée qu'elle paraissait, elle aurait laissé le jeune homme se marier avec quelqu'un d'autre, la femme qu'il aimait. Et moi ... J'aurais pu être avec Arima. Je me retiens de secouer la tête. Je ne devais pas penser à ça maintenant. Je retournais à pas léger vers mon fiancé en caressant du bout des doigts les fleurs sur mon passage. Leurs fragrances était tellement apaisante. Un vrai bonheur. Peut-être que s'il aimait le jardinage, le supporteur serra plus facile. Mais comment arriverais-je à éprouver autre chose qu'une espèce de répugnance à son égard ? Il m'effrayait bien que je le cachasse. Je n'aimais pas son aura inquisiteur et glacial. Bon, peut-être était-ce parce qu'il était timide . Mouais, je n'y croyais pas trop. Quel membre de la branche principale serait timide face à une membre plus jeune de la branche secondaire ? Aucun. Même Hinata-sama n'était pas timide envers les plus jeunes de ma branche. Peut-être devais-je considérer ça comme un honneur d'être marié à la branche principale pour le bien du clan ? Un honneur ... une horreur oui. Comment considérer un mariage arrangé comme un honneur ? À moins bien sûr d'être chanceux et d'épouser celui qu'on aimait. Ce qui n'était pas mon cas.
Le silence était de plus en plus pesant. Est-ce que tous les membres de la branche principale étaient des carpes qui ne savait ouvrir la bouche que dans leur milieu ? Je me mordis la langue pour ne pas rire à ma propre comparaison. Une carpe ... Avec des yeux bleus et des cheveux noirs. Voilà une belle carpe que je devais épouser. J'écartais lentement une branche de cerisier qui me barrait le passage. Je regardais les bourgeons des fleurs. Bientôt tous les cerisiers seraient en fleur. Le jardin serait magnifique paraît de rose pâle des cerisiers et du blanc pur des jasmins. Je notais l'association dans un coin de ma tête. Lorsque je devrais donner la commande de mon kimono de mariage, je demanderais des fleurs de cerisier et de jasmin. Oui ... Voilà ... Au moins il serait rose et blanc comme le veut la tradition. La tradition. On en faisait des choses pour elle. Je répondis enfin, après ce long moment de silence, à la remarque de Shigeru
"- Je crains que non, Shigeru-Sama. À part ma famille personne d'autre que vous n'est venu dans ce jardin ... Vous êtes le premier à voir l’œuvre de ma mère."
Je penchais la tête pour éviter d'entremêler dans mes cheveux une vrille de jasmin qui pendait. Je devrais soit la couper demain, soit lui offrir un nouveau support. En faisant cela, je touchais légèrement l'épaule de l'homme à ma gauche. Je rougis en m'éloignant un peu sur le côté. Je savais les membres de la branche supérieur de notre clan susceptible et très attaché à l'étiquette. Je ne rajoutais rien et détournais légèrement le regard vers les fleurs. Du coin de l’œil, j’aperçus mon père et Tsuru nous regarder par la fenêtre. Nyuuwa avait disparu. Soit elle était en train de jouer des mauvais tours à Shigeru, soit, elle était en train de travailler dans sa chambre. Les deux étaient possibles.