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Ne voir ni entendre. [→ Matsuho]    Dim 29 Nov - 20:32




Ne voir ni entendre.

Les mains du danseur étaient couvertes de sang. Avais-je enfin réussi à avoir une forme de contrôle sur lui ? Non, c'était trop tôt. Il ne devait pas savoir qui j'étais, mais plutôt me supposer ! Laissons-lui un peu de temps.

L'odeur du sang mettait à mal mon être tout entier. Je ne quittais l'orée du village de la Foudre que depuis quelques minutes, mais conservais cette putride sensation que celle d'avoir commis quelque chose de mal; sous la surveillance d'un haut conseiller de Suna. Alors, je fuyais. Le chemin du retour me mènerait au centre-ville de Kumogakure no Sato afin de me laver les mains, couvertes de sang, cherchant une certaine pérennité par le biais de l'oubli : Une série de longues arabesques m'y menaient, me permettant de cacher mes membres ensanglantés dans la continuité de mon dos jusqu'à pouvoir les enfoncer profondément dans la fontaine principale.

Les regards de la ville étaient posés sur moi. Certains avaient pu distinguer quelques taches rouges flotter dans l'eau, d'autres se demandaient d'où je pouvais surgir; mais je m'en moquais éperdument. Ce n'est que mon reflet dans l'eau qui me captivait, non pas par estime personnelle mais par dégoût, à ce moment précis. Était-ce bien ce que j'étais, un criminel ?

Mon regard n'avait pas changé, tout comme mon visage. Plus encore, je pouvais offrir un regard attentif à mon sourire qui était présent. Non, je n'avais pas agi contre mes principes ! Mettre fin à la vie d'un déserteur provoquant morts et séquelles à un pays, le mien de surcroît, est l'une des lourdes tâches à endosser pour faire partie de la garde rapprochée du Pays de la Foudre. Ainsi, je décidais toutefois d'agir avec une certaine empathie pour ce triste soldat sans maîtres, en me rendant sur les lieux du carnage afin d'y déposer une fleur s'il était encore en vie.

Du peu que je m'en souvienne, le Nukenin avait été principalement ravagé sur la partie inférieure de son corps, à tel point que ses jambes furent arrachées par mon chakra; en résultant une partie supérieure de son corps, privée d'un bras, laissée par terre. Son envie de rester envie était toutefois si forte qu'il réussissait à perdurer, y compris dans cet état de mort proche. Il me fallait souligner son effort, tout de même : Un ennemi restera toujours un ennemi, mais son talent n'est pas à ignorer.

Ainsi, après quelques achats dans une boutique ambulante, c'est une rose blanche à la main que je fis volte-face, prenant des appuis sur les arbres et branchages pour me rendre au plus vite en direction de feu-mon opposant. Un Chômuko, technique essentielle de senseur, me permit de distinguer la toute petite flamme de chakra quasiment éteinte de celui que je recherchais, mais il m'était impossible de distinguer avec précision cette énergie qui lui était proche. Sombre, noire, toutefois innocente ─ une contradiction qui réussissait à m'intriguer et m'attirer ─, elle perdurait à ses côtés. Qui était-ce ?

"Tu ne sais pas qui c'est, n'est-ce pas ?
- Ne te moque pas de moi Eel, tu pourrais me dire à qui appartient cette silhouette, toi ?
- Connaître qui sont ceux qui t'entourent n'est pas mon problème, humain. Si tu veux savoir qui te fait face, demande-lui."

Je me contentais de poser mon pied droit au sol, descendant de l'arbre sur lequel je siégeait depuis quelques secondes, le tout dans une certaine discrétion. Je ne désirais pas me faire repérer dans un premier temps pour savoir à qui j'avais affaire. Ami(e), ou ennemi(e) ?
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SATSUKI Matsuho
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NATION : Kumo
POSITION : ?

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Dernière édition par Sengetsu le Mar 1 Déc - 10:11, édité 1 fois
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Re: Ne voir ni entendre. [→ Matsuho]    Mar 1 Déc - 0:50
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Il était vivant.
Malgré le feu, contre toute attente il avait survécu. Je me souvenais de la fournaise, ou du moins, de fragments de ce qu'elle lui avait fait. Je me rappelais de sa peau que j'avais vu se cloquer, la puanteur de la graisse cuite, la fumée de sa propre chair qui m'emplissait le nez alors que les humeurs bouillaient en lui. Calciné, réduit en cendre, il n'était plus que poussière. Une ombre sans forme, pas si différente de l'aspect qu'aimait se donner Jashin, mon Dieu.

Et malgré tout...Il était vivant. La fournaise avait disparu. Tout n'était plus que froid et obscurité. Il était très faible. Ses membres supérieurs étaient lourds, et son cœur battait furieusement dans sa poitrine. La fournaise n'avait pas été réelle, ni son calvaire extérieur. La puissante illusion avait pris fin ainsi que ses hurlements. Qui pouvait savoir quels traumatismes cet homme avait subi ? Il lui était difficile de réfléchir, de raisonner. L'illusion de se faire martyriser la chair et les os était déjà en soi un calvaire suffisant, mais le plus terrifiant était la lente érosion de son jugement, de son moi, de sa confiance à dissocier la réalité de ce qui n'était pas. Comment se défendre contre son propre esprit, contre ce que lui disaient ses sens ? Il n'existe pas d'armure contre ça, aucun bouclier ni aucune protection, que la force de la volonté, et la faculté à raisonner. Il n'a pas essayé de se lever, il ne possédait plus de jambes. Je n'ai pas crié mon défi ou ma colère. Je n'ai fait que respirer, et laisser la fraicheur de mon esprit empoisonner à nouveau le sien. Et ensuite, en accomplissant le rituel au nom de Jashin, je me suis autorisée à rêver.

* * * * *

Le rêve s'est achevé. Je me suis éveillée en frissonnant. Mes derniers souvenirs résonnaient dans ma tête comme de vieux os entrechoqués, déterrés d'une ancienne sépulture que je croyais oubliée depuis longtemps. Les souvenirs ressurgissent toujours. Ils ne restent jamais tout à fait mort. La première chose dont j'ai pris conscience en revenant à moi fut que ce n'était pas mon appartement. L'air n'avait pas d'odeur, pas de goût. Quand je me suis levée, mes deux pieds ne firent aucun bruit. Je ne sentais pas d’atmosphère, et je respirais pourtant. Mes poumons fonctionnaient comme il l'avaient toujours fait. Ma jambe frôla quelque chose de visqueux. Cette chose était calme et restait immobile, ruisselant chaudement contre ma jambe. L’intérieur était solide mais pas comme de la pierre. Plutôt comme de la chair. Même s'il était difficile d'en juger, il me semblait le reconnaitre. Je ne pouvais pas en être certaine, mais il ressemblait à cet homme agonisant.

J'ai pris les restes dégoulinants dans mes bras, plaquant ma tête contre les restes informes et chauds. Je suis restée ainsi pendant des heures, ou du moins cela m'a-t-il semblé, mon univers devenu une prison de douleur constante, assortie des sanglots plaintifs de cette homme qui résonnaient encore dans mon esprit. Des fils collants s'accrochaient à mes cheveux, s'étirèrent et se rompirent sous l'effet de la gravité. Des fragments d'os et de matière organique se détachèrent progressivement et il ne restait plus que le liquide rouge du sang sur mes bras. Avec une certaine lenteur, mon corps s’affaissa. Et je suis restée là, tel un souverain à son banquet de l'horreur, tandis que les corbeaux se nourrissaient lentement de la charpie autour de moi.

J'avais sombré dans une profonde mélancolie depuis le rituel. Je peinais à distinguer le réel de ce que je ne faisais qu'imaginer. Chaque fois que j’accomplissais un rituel au
nom de Jashin, je sentais m'échapper un fragment de mon esprit, comme une écaille tombée, ou un flocon de cendre. Et plus je cherchais à le retenir, plus ce fragment s'émiettait. Je me brisais ; pas physiquement, mais mentalement. Cet homme, désormais boue sanglante, m'avait laissé voir une partie des doutes qui l'habitaient, de sa souffrance. Ce dont il avait pu être témoins pendant ses meurtres. Il voulait partager son traumatisme avec moi pour que je le prenne en pitié, m'inciter à lui donner une mort rapide. A travers le rituel, nous nous étions reflétés dans le miroir de son esprit, et ni lui ni moi n'aimions ce que nous y avions vu.

Une décharge de chakra me sonna l'esprit comme si un marteau s'abattait sur une enclume. Quelqu’un approchait. Le sang frais reflétait la lumière comme l'émail sur ma poitrine. Telle une déesse sublime vêtue des atours du massacre, je laissais cet étranger interrompre le rituel. Et la carcasse de l'homme à mes côtés, à jamais dans l'obscurité.

~ Le soleil vêt de noir le bel or de ses feux,
Le bel œil de ce monde est privé de ses yeux. ~
Anonymous
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Re: Ne voir ni entendre. [→ Matsuho]    Mer 2 Déc - 17:33




Ne voir ni entendre.

La saveur métallique du sang était proche. Au fur et à mesure que mes pas s'approchaient de la silhouette, j'arrivais à distinguer une femme se désignant de ses longs atouts. Toutefois, rien de féminin et d'attrayant n'arrivait à me captiver, si ce n'est le corps encore plus meurtri qu'à mon départ du shinobi, ainsi que son sang étalé avec cruauté sur les vêtements de cette nouvelle protagoniste. Antagoniste, peut-être. Qu'importe qui elle est, son acte était d'une barbarie psychologique hors-normes, bien pire que celle que j'avais pu faire endurer au Nukenin.

Alors, j'offrais mon regard sur celui de l'éclopé; observant avec effroi son visage. Pétrifié. Tétanisé. Je ne me rappelais pas l'avoir vu ainsi à mon départ. Ses cheveux noirs étaient hirsutes, je pouvais même parier y avoir vu se décrocher du lot quelques cheveux blancs. Ses grands yeux ouverts étaient suppliants, tout comme le haut de son corps qui s'était recroquevillé, comme un enfant avant de se faire battre. Apparemment, elle avait fait subir au criminel des souffrances que je n'osais même pas imaginer.

"Bon. Je ne sais pas quoi dire. Même moi je n'oserai pas l'attaquer.
- Que veux-tu dire par là ?
- Cette fille a quelque chose de particulier. Regarde ses yeux."

Je ne comprenais pas à quoi Eel faisait référence. Parlait-il de son regard enjôleur, ou du fait qu'elle ait les paupières majoritairement closes ? Soit. Un détail m'échappait ─ quelque chose qui attisait ma curiosité comme une braise dans une forêt ─, détail probablement insignifiant qui me rapprochait de cette fille.

"Je me nomme Sengetsu, de Kumogakure no Sato. Je te prie de m'excuser de cet horrible spectacle, mais ce ninja est un criminel, déserteur de surcroît, ayant fait exploser une habitation de mon village. Il était de mon devoir de le suivre pour le traquer. Malheureusement, ayant perdu l'ouïe dans l'explosion qu'il provoqua, c'est peut-être subjectivement que je me suis attaqué à lui.
- Et c'est subjectivement que tu rends ton discours pompeux pour subjectivement te taper la fillette ?
- Ferme-la, Eel. T'es sacrément lourd pour quelqu'un qui se prétend être un Dieu.", répondis-je intérieurement à celui qui me hantait.

Alors, je m'approchais, les mains à découvert par signe de respect dans un monde où la confiance s'obtient plus difficilement que la main d'une reine. Je ne pouvais décrire mon visage à ce moment, ni l'expression qu'il dévoilait. Montrait-il ma sincérité ? Ma joie à l'idée de rencontrer quelqu'un ? Mon inquiétude quant à une conversation que je ne pourrais entendre ? Ma peur face à ce nouveau personnage dans les chapitres de mon histoire ? Tant de questions, rhétoriques pour certaines, qui se complaisaient à me tarauder alors que je m'approchais d'elle; suffisamment pour qu'elle puisse voir la couleur de mes yeux.


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