Feat AKIHIKO

« Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir. » - Matisse

Hi no Kuni, Konohagakure no Sato. C'était une journée calme d'été. Puisqu'on ne t'avait pas assigné de missions et puisqu'il n'y avait pas d'entraînements aujourd'hui, tu te trouvais dans la boutique familiale, au milieu des nombreuses fleurs que tu possédais. Premièrement, tu étais dans la serre pour mettre en ordre les plantes qui n'appartenaient pas à une catégorie précise et les regrouper en fonction de leur taille et de leurs propriétés. Tu les savais toutes, après tout, ta famille était reconnue pour ses connaissances en botanique et tu te devais donc de savoir le plus de choses à ce sujet ! Il fallait aussi dire que tu étais passionnée par les fleurs et autres végétaux, ce qui facilitait la tâche. Tu inspectas les végétaux, tu vérifias qu'ils soient en bon état et qu'ils ne mourraient pas. Depuis quelques jours, tu étais la seule à travailler dans la boutique et ton père t'en voudrait si tu n'avais pas pris soin des plantes, tu devais donc lui montrer que tu étais apte à avoir des responsabilités.

Alors que tu poursuivais ton inspection, tu aperçus une livraison de plusieurs fleurs venant du Pays de la Cascade, Takigakure no Sato. Intriguée, tu t'approchas de la cagette et tu pouvais voir qu'il y avait des plants aux bourgeons en fleur et des fleurs déjà cueillies, sûrement des exemplaires des fleurs qu'ils pourraient faire. Certains faisaient des fleurs rouges, blanches et d'autres de couleur lilas et mauve. Tu trouvais ces dernières très jolies et tu ressentais une sorte d'adoration envers celles-ci. Curieuse, tu te demandais de quelle espèce elles provenaient. Donc, après avoir fait le tour des caractéristiques de ces plants - examiner l'aspect, déterminer l'odeur -, tu conclus qu'il s'agissait de plantations de rhododendrons, une espèce d'arbres à fleurs élégantes mais surtout toxiques. En effet, elles avaient des effets nocifs sur le corps d'une personne qui ingurgitait l'une des parties de la fleur, par exemple, elle pouvait entraîner des vomissements jusqu'à la perte de conscience … Les fleurs n'étaient pas à prendre à la légère.

Tu semblais satisfaite et tu décidas de mettre en terre les nouvelles pousses. Tu les mis dans un coin humide, proche du soleil. Tu étais fière de toi et imaginais déjà la réaction de ton père lorsque tu lui annoncerais que tu avais planté des plants toute seule.


- Wouahh, Ino ! Je suis impressionné ! Tu mérites d'être le seizième chef du clan Yamanaka, aurait-il dit en posant l'une de ses mains sur l'épaule d'Ino.

- Il était temps que tu le dises ! Merci papa, aurait-elle répondu en croisant les bras et en gardant la tête haute.


Alors que tu imaginais la future confrontation père-fille, tu fus interrompue par le son des clochettes qui tintaient lorsqu'un client se présentait à la boutique. *Un client !*, pensas-tu, excitée. Rapidement, tu te rendis à la salle principale pour voir son client. C'était un petit garçon, sûrement un élève de l'académie. Tu te tenais derrière le comptoir et récitait le discours type du vendeur.

- Bonjour ! Bienvenue à la boutique Yamanaka, le véritable paradis des fleurs ! Que puis-je faire pour toi, jeune homme ?

Tu te penchais vers le garçon pour prendre connaissance de sa requête. Celui-ci semblait gêné.

- Bon … Bon … Bonjour ! J'aimerais une fleur à offrir … S'il vous plaît.

- Bien sûr ! C'est pour quelle occasion ?

- C'est … C'est l'anniversaire d'une de mes amies, dit-il en rougissant.

Tu souriais instinctivement. Tu aurais bien aimé lui demander s'il voulait utiliser les fleurs pour qu'elle soit bien plus qu'une amie mais tu ne le ferrais pas pour ne pas le gêner encore plus. Cependant, tu trouvais ça mignon. Il n'y avait rien de mieux que les fleurs pour divulguer ses sentiments. Les fleurs avaient le langage parfait pour cela.

- Je reviens tout de suite !

Tu avais compris qu'il semblait attaché à cette fille et tu te rendis dans l'arrière-boutique pour trouver la fleur parfaite. Tu allas de présentoir en présentoir mais tu n'eus pas réellement d'idées. Les roses ? Non, c'était trop commun … Soudain, tu repensas à ta livraison et aux rhododendrons. Le rhododendron blanc était associé au premier aveu d'amour ! Maintenant, il faut juste que son amie soit capable d'ouvrir un livre sur les fleurs pour qu'elle comprenne quelle était la signification cette fleur … Rapidement, tu pris l'une des fleurs qui se trouvait dans la cagette et tu retournas auprès de ton client.

- Voilà j'arrive !

Tu lui tendis la fleur avant de reprendre.

- C'est une fleur de rhododendron. Cette fleur conviendra amplement ! Par contre, tu gêteras à ce que ton amie ne la mette pas dans la bouche sinon elle ne sera pas bien, confias-tu.

Il acquiesças, te remercia et fouilla sa poche, à la recherche d'une pièce. Tu souris et ébouriffas les cheveux du garçon.

- Je te l'offre. Par contre, si tu continues comme ça, les fleurs te donneront la cote avec les filles ! Bon … Tu devrais y aller, ne l'a fait pas attendre.

- Merci ! J'y vais donc … Au revoir !

Tu t'accoudas au comptoir et levas ta main en guise de salut. Tu adorais ces situations, celles où les sentiments étaient présents. Tu projetais ce garçon dans le futur et imaginais son avenir. Tu le vois, venant d'être promu Jônin, main dans la main avec la fille à qui il avait offert la fleur que tu lui avais confié. Tu étais tellement ravie que tu te réservais une petite danse. Tu tournais sur toi-même, laissant tes bras bouger naturellement. Tu appréciais ce travail ! Après quelques instants,  tu arrêtas pour reprendre ton sérieux, te redressas et regardas les prochaines commandes dont il faudrait s'occuper. Après tout, ton service n'était pas terminé et si ton père t'avait vu en train de danser, il aurait eu des doutes sur l'efficacité de ton travail. Après avoir parcouru les bons de commandes, tu en trouvas une qui ne devrait pas tarder. Tu sortis un papier exclusif aux livraisons et le posas sur une planchette. Tu pris un crayon et tapotas la mine contre la surface dure pour t'occuper, attendant le livreur avec impatience.