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La journée est encore a peine entamée lorsque la jeune Hibiki traîne sa carcasse vers les terrains d'entrainement. Flanquée de son éternel cigare qu'elle fait importer par caisses entières, elle savoure la morsure diurne du soleil encore jeune. Arborant une tenue de cuir composée d'une veste dévoilant un haut moulant ne cachant que ses attributs féminins, d'un pantalon sombre et de rangers, ses cheveux noirs de jais flottent mollement au gré du vent matinal tandis que son regard turquoise se remets tout juste de ce réveil forcé.

Adepte des grasses matinées, la jeune Tigresse ne goûte guère de devoir partir en mission aussi tôt; d'autant plus qu'il s'agissait en ce jour d'une petite mission de routine qu'elle aurait habituellement laisser couler pour de jeunes novices. Toutefois, celle ci revêtait un caractère particulier du fait du binôme qui lui fut imposé par le vieux Ono-ji. Car contre toute attente cette fois-ci, il s'agissait de partager la route avec une toute jeune novice issue, à son instar, d'un des clans représentatifs d'Iwa: celui du Phoenix Vermeil, les Suzaku. Grands Pacifistes et clairement aux antipodes des Tigres, il était pourtant rare de voir ces deux animaux totems travailler de concert. Et ne serait ce que pour s'amuser des réactions de ses aînés, Hibiki avait choisi de se plier aux caprices du vieux Tsuchikage ; bien qu'elle fut elle même assez intriguée de faire connaissance directement avec l'une de ces valeureux piafs.

Mais alors qu'elle cherche un endroit à l'ombre pour retrouver son binôme, ses sens s'éveillent à la vue de quatre shilhouettes bien trop familières sortant des fourrés pour lui faire face. Poussant un soupir las, elle tire une bouffée de son addiction, défiant du regard les quatre Byakko lui faisant face, l'air menaçant. Il n'était pas rare de voir ce genre de démonstrations de force au sein du clan, ce dernier faisant principalement la part belle à la puissance brute. Hors, malgré son rang au sein de ses pairs, la brune n'était nullement appréciée pour ses idées progressistes et considérées comme contre nature à la fameuse soif de sang.

Et c'est sans crier gare que les quatre assaillants s'élancent, avec toute la brutalité les caractérisant. Au jugé, la jeune Tigresse évalua leur âge aux environs de la quinzaine, âge où les jeunes tigrons devaient faire leurs preuves à leurs aînés ; et où ils étaient les plus difficilement contrôlables. Leurs griffes se reflétaient dans la clarté du matin tandis que leurs cris de guerre retentissent sur l'aire d'entrainement. Aux alentours, de nombreux shinobi et autres civils assistent à la scène, mais aucun ne se risque à porter secours à la jeune adolescente de dix sept ans aux prises avec quatre membres du clan le plus violent d'Iwa. Ils savent pertinemment que les Tigres ne font aucune distinction, pris dans l'ivresse du combat.

Mais quelle n'est pas lors surprise lorsque, contre toute attente, la victime supposée sort également les mains de ses poches, dévoilant des griffes toutes aussi effilées et mortelles que ses assaillants. Et ils comprennent dès lors qu'il s'agit là d'une affaire familiale. Et tandis que les quatre énergumènes se jettent toutes griffes dehors dans la mêlée, Hibiki les voit bouger et se rapprocher. Mais d'une lenteur extrême.

Parcourant la distance qui la sépare du plus proche en une fraction de seconde, elle l'attrape d'une poigne de fer par le cou, coupant net son mouvement et faisant naître au fond de son regard la surprise et la peur face à cet adversaire qu'ils avaient visiblement sous estimé. Bloquant la trachée de sa victime et à la limite de la transpercer de ses griffes, elle effectue une torsion contrôlée de son bassin, profitant de son élan et de la force ainsi gagnée pour projeter le malheureux sur son compagnon d'infortune sur lequel il s'écrase avec un fracas caractéristique. Profitant de l'instant de surprise généré sur les deux derniers à la vue de leurs compagnons mis hors combat en un battement de cils et d'une ultime seconde d'hésitation en voyant ses cheveux noirs danser dans le vent, Hibiki se jette dans les airs, dépliant avec toute sa force sa jambe dans un mouvement descendant semblable à la " caresse " du marteau sur le l'enclume du forgeron. Le coup de pied s'écrase avec une violence inouïe sur le crâne du troisième larron, le faisant perdre connaissance sur le coup.

Le dernier compère, mut par un regain de courage et de férocité revient à la charge tentant un coup d'estoc dirigé directement vers le coeur de son adversaire en la contournant via un déplacement rapide dans le dos. Le coup est fait pour tuer, sans laisser aucune chance à la victime. La Tigresse, non sans une certaine malice, se laisse tomber en avant en se réceptionnant sur ses deux bras et; profitant de la gravité et à la seule force de ses bras, effectue une poussée violente vers l'arrière. Ses jambes, ainsi décollées du sol s'écrasent violemment dans le menton du dernier combattant, l'angle du coup étant suffisant et le choc si intense qu'il crache un flot de sang ininterrompu et s'écrase avec lourdeur sur le sol en se tordant de douleur, la langue déchirée par ses propres crocs.

Et en l'espace d'une dizaine de secondes, la rencontre est terminée. Bilan: Trois dans les vapes et un quatrième modérément blessé. La brune, n'ayant jamais quitté son cigare des lèvres, tire une bouffée d'extase et affiche un sourire mauvais et carnassier. Elle tapote le bandeau d'Iwa qu'elle porte à sa ceinture et se félicite de ce petit exercice matinal.

Ignorant les blessés, la Tigresse effectue ensuite quelques étirements comme si de rien n'était... La Suzaku ne tarderait sans doute plus à présent.
 

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La Tigresse observait la scène d'un oeil hagard. Si les quatre assaillants n'avaient été qu'une peccadille sans aucune importance au regard ses capacités de guerrière, la patience ne faisait nullement partie de ces vertus. Entraînés à répondre aux menaces le plus rapidement et plus violemment possible en vue d'une neutralisation efficace et impitoyable ; les jeunes Tigres n'avaient que rarement l'occasion de faire l'apanage de leurs talents sociaux. Tout au contraire d'ailleurs. Il était de notoriété publique que les Byakko étaient loin d'être les partenaires les plus désignés pour les situation devant faire preuve de Diplomatie.

Et la jeune chunin assistait à la scénette de ses propres yeux ébahis. Alors qu'il y a un instant les quatre baltringues mangeaient la poussière sans pouvoir bouger un muscle, une gamine pas plus haute que trois pommes s'était précipitée à leur chevet en braillant. Si elle avait absolument ignoré la petite brunette pendant de longues secondes, se contentant de mariner dans son jus en l'absence du Suzaku censé la rejoindre sous peu ; La Chasseresse s'immobilisa à la vue, du coin de l'oeil, du chakra caractéristique dégagé par la prépubère. En ayant déjà vu à l'oeuvre, et ayant étudié chaque clan Majeur d'Iwa durant leurs entraînements, la jeune femme écarquilla les yeux de surprise. Tirant une large bouffée de son cigare, elle tenta de se calmer intérieurement, jurant intérieurement contre le vieux Ono-Jii pour lui avoir collé un chiard dans les bras.

Observant ses pairs se traîner misérablement hors de sa vue, elle lança, dédaigneuse à leur attention:

" N'oubliez pas le quatrième faiblard. Il doit se traîner dans un coin, comme le ver qu'il est. Je vous défie tous les quatre à nouveau à mon retour, et cette fois, j'utiliserais mes griffes. Comptez vos dents, car je montrerais les crocs ! HORS DE MA VUE "

Blessés au plus profond de leur égo, ces cousins avaient non seulement perdu à 4 contre un lors d'un assaut frontal devant une bonne partie du village ; mais avaient également été ranimés par une gamine pour vivre leur honte. Les yeux assassins, ils détalèrent sans demander leur reste. La Tigresse quand à elle, se contentait de fixer l'horizon d'un oeil vague, ignorant comment prendre la situation. Et c'est ainsi qu'elle ignora pleinement la présentation de la Genin. Laissant plusieurs secondes s'écouler, Hibiki prit la parole d'une voix visiblement ennuyée :

" Je ne suis pas ton sensei. J'ai justement choisi de rester Chunin pour ne pas avoir à me trimbaler des enfants dans les pattes, petite. "

Consciente qu'elle avait été absolument affreuse pour cette prise de contact, Hibiki poussa un soupir, recrachant une fumée nauséabonde près de sa partenaire de fortune. Elle s'accroupit pour se rapprocher de son niveau et rajouta, évitant toujours de croiser son regard:

" Désolée. Je suis Hibiki. Tutoies moi, je ne suis pas à l'aise avec tous les... protocoles on va dire. Disons simplement que je m'attendais à quelqu'un d'à peu près mon age, d'autant que je pensais l'avoir gracieusement stipulé sur mon dossier. Il faut croire que le vieux Onoki a le sens de l'humour... "

Sur ces mots, elle se rappella l'ordre de mission et se mit à sourire, dévoilant une dentition carnassière, toute faite de crocs acérés. A son tour, elle empoigna son ordre de mission et défroissa le papier,qui avait été fourré négligemment dans la poche arrière gauche de son jean. Brandissant ledit papier devant son visage et mettant dès lors ses griffes acérées bien en évidence, elle demanda à la petite, avec un ton malicieux et joueur:

" Dis donc... Kotomi c'est ça ? Avant qu'on parte, j'aimerais te demander une petite chose. Tu sais qui je suis, et tu connais nos méthodes n'est ce pas ? A ton avis, vais je remplir l'objectif secondaire ou tenteras tu de me convaincre ? Pour être tout à fait honnête, et contrairement aux apparences, je suis ouverte d'esprit. C'est juste qu'on m'a élevée comme ça. Vas y, Suzaku, éclaire moi de ton magnifique pacifisme. "

Contrairement à l'attitude glaciale et impitoyable qu'elle affichait jusqu'à lors, Hibiki paraissait cette fois bien plus détendue, plus ... enfantine. Comme si sous cette couche de violence et de rage se cachait en fait une ado comme les autres. Un revirement qui piquerait sans doute la curiosité de la Genin... et amusait follement la Chuunin.