Quelques heures après, la nuit avait envahi le domaine et ses alentours dévoilant l'architecture du château d'une manière totalement différente. Désormais, grâce à la pénombre, je pouvais lancer ma discrète offensive. il devait être dans les trois heures du matin et le Seigneur devait dormir à poings fermés, ce qui était une aubaine pour moi. L'opération "enlèvement du paquet" pouvait donc débuter. Les gardes ne pouvaient pas se douter que leur Seigneur allait être subtilisé à leur insu et que le fouet les attendaient impatiemment. L'idée que ces hommes se fassent punir pour leur incompétence me réjouissais. Pourquoi ? Je n'en savais rien, peut-être est-ce le fait que ces derniers allaient souffrir, perdre espoir ou bien prendre conscience qu'ils ne sont que de misérables insectes contre un véritable ninja. De toute manière, que pouvaient faire des hommes dépourvus de jutsu même élémentaire contre un homme des plus puissants, entraîné par Madara lui-même. Mon tourbillon m'entraîna et une fraction de seconde après, j'apparus dans une pièce. Cette salle était grande et bien éclairée, des peintures accrochées sur les murs racontant les exploits du pays de la foudre d'un côté. De l'autre, des tableaux avec les différentes têtes des daimyo qui ont régné et étaient désormais décédés. Sur un troisième mur, celui du fond, des portraits partant du 1er Raikage à celui actuel. Ils étaient friands de ce genre de choses d'après ce que je pouvais voir.

Un bruit attira mon intention, des gardes armés étaient arrivés dans mon dos. D'un déplacement rapide, j'attrapais les deux idiots au cou et tour à tour, les plongeaient dans un genjutsu tout en leurs effaçant la mémoire. Je devais faire vite, le temps était compté. Si d'autres trouvaient ceux là, ils donneront l'alerte et ce serait un échec. Tourbillon après tourbillon, les différentes pièces défilaient sous mes yeux. Passant des cuisines, aux douches, des sous-sols au dortoir, je ne trouvais pas la chambre du daymio. C'est lors d'une dernière téléportation qu'enfin je me retrouvais dans sa chambre plongée dans la pénombre la plus totale. Je m'avançais peu à peu vers lui évitant au maximum de faire des bruits de pas, car tel que je me doutais, des hommes devaient garder la porte. Un miroir était accroché en face de moi et grâce à lui je me reflétais, ce serait l'image que le Seigneur verrait s'il ouvrait les yeux dans l'instant. Une ombre avec un œil rouge flamboyant voletant dans l'obscurité tel un démon. L'effet n'étant néanmoins pas recherché, j'étais relativement satisfait de cette allure fantomatique. Rapidement, je lui bandait les yeux et ligotait les mains afin qu'il ne puisse en aucun cas s'échapper. C'est en voulant faire de même avec ses jambes qu' une planche de bois craqua sous mon poids.

Que faire ? Si je ne donne pas de réponse, ils sauront qu'un intrus est présent dans la pièce. À l'inverse, si je venais à leur adresser la parole, ma voix ne serait pas du tout la même.


Je tentais cette solution, après tout peut-être que nos voix respective se ressemblaient. Ne bougeant plus, j'attendais la réaction des hommes postés pour continuer mon enlèvement. Le silence avait pris possession de la pièce, s'étendant même dans le couloir voisin. La porte s'ouvrit à la volée avec un nombre de six hommes armés et en armures.
Mauvais choix.
L'un d'eux fonça dans ma direction avec une lance pointée sur moi. Disparaissant partiellement, il me traversa et s'écrasa sur le mur, réveillant au passage le daymio. C'était maintenant. C'est jambes n'ayant pas été ligoté, il pouvait s'échapper à tout moment et se cacher dans un endroit bien plus protégé voir même fortifié. Un kunai s'élança de dessous ma veste donnant l'impression qu'il était lancé par ses propres moyens. Les cinq restant s'écartèrent pour l'éviter.


Cet instant de répit me permettait d'absorber le vieil homme dans ma dimension. Mission partiellement réussie. Il ne me manquait plus qu'à faire taire ces individus. Deux hommes équipés d'épées commençaient à frapper dans le vide, les lames pourtant tranchantes ne m'affectant pas, la peur se dessinaient sur leurs visages. L'effroi se lisait même sur les autres gardes. Évidemment, comment combattre un homme qu'on ne peut toucher ? Me saisissant d'un des bras armés, je ré-orientais la trajectoire de l'épée vers son confrère. Quant au second, grâce à une prise rapide, l'épaule s'éclata dans un bruit distinctif, son épée dans les airs, ma main se saisit de la poignée et la planta dans un troisième futur cadavre en la jetant dans ses tripes. Plus que deux à neutraliser. Les derniers s'élancèrent quelque peu désespérément avec comme armes des sortes de grand marteaux. D'un pas vif, j'esquivais tandis que les deux marteaux explosèrent le lit en petit morceaux. Je lançais un shuriken se plantant dans la jugulaire de celui étant le plus proche, s'enfonçant dans sa quasi-totalité dans la chair. Le sang coulait sans rencontrer d'obstacle, son armure prenait une teinte rouge luisante et son regard se perdit avant de s'effondrer au sol d'un bruit sourd. Marchant lentement vers le dernier encore debout, je ramassais l'épée plantée dans le torse du troisième mis à terre. L'homme sanglotait de peur et s'était même uriné dessus, tremblotant et gémissant, la mort allait l'emporter. La lame de son confrère lui traversa dans le crâne ne lui permettant pas de crier quoi que ce soit.
Avant de partir, je me saisis de la seule lance au sol afin de pouvoir terminer de prendre la vie de ces gardes. Un par un, je plantais la lance dans le cœur afin d'être sûr qu'ils ne survivent pas à cette rencontre. Des grondements de pas précipités s'accéléraient plus loin dans le couloir et avant d'avoir une nouvelle rencontre peu constructive, ni indispensable, je m'éclipsais. L'ombre avait de nouveau frappé.

Rentrant dans ma chambre, grâce à mon kamui. Le seigneur serait secrètement gardé par mes soins dans ma dimension parallèle. Nul ne pourra savoir où il se trouve, sauf au moment opportun. Désormais, la suite ne devait se faire par d'autre que moi.