❝Han X Ônoki

   ♡ Encounter


L’époque était paisible, la paix s’était installée depuis maintenant de nombreuses années. Il y avait certes, de petits conflits mais ils n’étaient pas dangereux. Ils n’étaient pas assez importants pour déloger la gracieuse colombe de son nid douillet qu’elle avait mis un certain temps à construire. Bien sûr, notre Mère à tous porta à son sein quelques âmes aptes à vouloir chasser cet oiseau princier pour qu’un corbeau aux desseins plus machiavéliques ne s’empare de son humble et modeste branche. Ce funeste volatile, actuellement tapi dans l’ombre, n’attend que le moment opportun pour resserrer ses serres autour du cou de la pureté planant au-dessous de nos pauvres esprits. Malheureusement, je ne pourrai chasser cet odieux plumage par la seule force de ma volonté. Celle-ci a beau être plus forte que n’importe quelle autre, j’aurais besoin de renfort. Et ce renfort n’est pas mon village. Non, ce n’est clairement pas suffisant. Il me faudrait m’allier aux autres remparts de ce monde. Mais comment en serais-je capable alors que je ne peux croire en mon prochain, celui qui n’est pas dans mon ilot ? Vous ne pouvez me comprendre… Vous ne savez pas quel traumatisme j’ai vécu, celui qui m’a fait perdre foi en mes comparses Shinobi… Vous ne serez jamais aptes à me comprendre. Jamais…



J’étais à mon bureau, assis bien au fond de ma massive chaise en chaîne. Venant tout juste de finir la paperasse administrative quotidienne, je quémandai un thé bien chaud et juste assez sucré à l’un de mes seconds qui passaient leurs journées à me surveiller jusqu’à ce que je leur donne une autre tâche. Cela ne devait pas être évident de passer toute la journée arc bouté à ne rien faire. Ces jeunes hommes avaient été entraînés à rester impassible quoiqu’il arrive, m’empêchant de lire leurs émotions. Je ne savais donc pas ce qu’ils pouvaient ressentir. Je les plaignais, mais pas trop. Si j’y pensais trop mes lombaires risqueraient de me lancer. Psychologie quand tu nous tiens…
Un peu trop bien installé et songeur, mes paupières finirent par s’alourdir et mon esprit s’embruma. Comme toujours depuis cette nuit fatidique, je me remémorais ma rencontre avec cet Uchiha. Ce déchet… Je ne rêvais que d’une seule et unique chose, celle qui m’avait rendu si aigri et haineux : la vengeance. Certes, cela peut paraitre cliché mais je ne cherche pas à le tuer. C’est impossible. Il est déjà mort depuis de nombreuses années. Je cherche à faire quelque chose de pire encore… Le village qu’il a si durement finit par contrôler et mener… Je vais détruire tous ses efforts ! Je suis bien accompagné et je possède quelques plans. Quelques tours d’avance. Personne ne pourra m’empêcher de mener cette unique mission à bien. PERSONNE !  
« Obéissez au village de la Feuille » … « Tu veux encore danser ?! » … « Susanô ! » Ces mots furent les derniers qui retentirent durant ma somnolence. Quelque chose venait de me réveiller. Je m’étais si profondément endormi que j’en tombai de ma chaise. Pathétique. Souriant de ma bêtise, je me relevai et me mis à léviter.

Emergeant doucement tout en me remettant de mes émotions, je tanguais légèrement du regard jusqu’à ce que mes deux pupilles se posent sur un papier que je n’avais pas encore rangé. Quel chanceux ! Il s’agissait du document relatant où se trouvait chaque Ninja actuellement, ainsi que leur état de disponibilité. Le parcourant rapidement, je m’arrêtai sur un Shinobi et pas l’un des moindres ; Han. Jinchûriki de Gobi. Il était intéressant d le connaître, lui ainsi que ses capacités. Grâce au démon qu’il maîtrisait totalement, il était capable de maîtriser la Vapeur et de l’utiliser à volonté, sans spécialement s’épuiser totalement. De plus, cela faisait quelques temps que je n’avais pas eu vent de ses prouesses et que je ne l’avais pas envoyé en mission. Il faut bien avouer qu’envoyer un Jinchûriki est une sacrée complexité. Je voulais savoir s’il avait progressé. Et pour cela, quoi de mieux qu’un petit affrontement entre les deux Shinobis les plus puissants du village ?
D’un claquement de doigt, j’ordonnai aux deux Jônins qui veillaient sur moi de se lever. D’une simple parole, ils partirent chercher l’objet de ma convoitise, accompagné d’une lettre. Je lui commandai de venir sur le champ au terrain d’entraînement afin de voir si ses efforts avaient porté leurs fruits et s’il en avait profité pour découvrir de nouvelles techniques. Cela allait être très enrichissant. Fort enrichissant.

Une quinzaine de minutes plus tard, ayant décidé de me déplacer à l’aide de la seule force de mes jambes portant mon corps vaguement atteint par l’âge, mon frêle corps arriva à l’endroit voulu. Comme je m’y attendais, Gobi no Jinchûriki n’était pas encore arrivé. Mais il n’allait pas tarder. Il était, certes, un peu rebelle, mais jamais il n’oserait énerver son grand-père. Jamais. Il tenait à la vie après tout. D’ailleurs, je ne donnais cher de la peau de l’autre blondinet aveuglé par ce qu’il osait grossièrement appeler « Art ». Certes, quand il était petit, c’était presque mignon. Mais plus à son âge. Dire qu’il a déserté à cause d’une futilité sans nom… Les motivations des jeunes ne cessaient de changer de génération en génération. La nouvelle était de plus en plus en déclin. Dire que nous avions fait tant d’efforts pour leur garantir une ère prospère… Et voilà tout ce que nous avions en guise de remerciements. Tous des ingrats !
Histoire de ne pas trop me fatiguer avant notre affrontement, je lévitai jusqu’à un rocher coupé à la perpendiculaire qui me servait à la foi de siège mais aussi de point de vue. De là, je pouvais observer quasiment tout le village ainsi que l’horizon. Quelle paisible et magnifique vision du village… La guerre était bien loin à présent. J’étais un vétéran mais je n’en appréciais que mieux le calme et la douceur de cette douce et mirifique colombe. Malheureusement, je la sentais battre de l’aile. Ses pattes bougeaient légèrement et ses ailes commençaient à se déployer. Du moins, elles se décollaient de son robuste corps. Etait-ce là la fin de ce que l’on avait eu du mal à construire ?

Encounter

Enfin un peu de calme. La tempête créé par ce nombre incalculable d'ivrognes commençait à me donner mal au crâne. Je profiterai de ce moment où mes oreilles pouvaient enfin de se reposer pour siroter un deuxième verre de sake et écouter la douce mélodie qui sortait de ce jukebox, bien qu'un peu trop parasitée à mon goût. Il n'y avait presque plus personne dans la salle. Presque. Une femme, au fond, à droite, semblait ne pas décoller les yeux de son journal, à se demander si elle était encore dans notre monde. En tout cas, son esprit paraissait bien loin. De l'autre côté, un homme, largement plus vieux, les cheveux gras et qui, si je ne m'abuse, dégageait une odeur vaguement offensante pour mes narines. Il finissait tant bien que mal son verre d'alcool, et ne semblait plus être capable d'en commander un autre.

Dans ce genre de moment, je ne pouvais m'empêcher de repenser à tout ça. Ma vie, mon statut, Kokuô. Tout ce qui était arrivé n'était pas du hasard, et il fallait que j'évolue davantage. Pas seulement du point du vue du shinobi, mais aussi du point de vue de l'Homme, de l’Être. J'avais depuis longtemps accepté ma condition de vie, mais il me restait encore à parfaire cela.

C'est le claquement de la porte d'entrée qui me fit sortir de mes songes. Comme d'habitude, je n'avais pas réussi à avoir plus de cinq minutes de paix. Je remarquai d'ailleurs que la femme n'avait, quant à elle, pas lever les yeux ne serait-ce qu'une seconde. Mais qui voilà donc. Tartempion et Tartaupommes. Des sous-fifre du vieux. Enfin, du papy. Je les vis s'approcher de moi sans le moindre geste agressif. Encore heureux.

-Le Papy veut me voir ?

Sans réellement déclencher de mots, les deux acolytes acquiescèrent avant de conclure :

-Il t'attend sur le terrain d’entraînement, c'est tout ce qu'il a dit.

-Oh oh ! Le vieux veut s’entraîner ? Ou me tester ? Ou me parler ?

* * * * *

-Éh, Han, ça fait longtemps qu'on n'a pas réellement bougé. Un entraînement avec ton grand-père ne serait pas de trop.

-Merci de ton soutien, Kokuô. T'as pas l'impression que je suis occupé à me reposer ?

-Finis ce verre, lève ton cul de cette chaise et va voir le Tsuchikage. Je doute qu'il veuille seulement s'entraîner.

-Et dire que tu m'as reproché mon tact la première fois que l'on s'est rencontré.

-Ça va, on est intime maintenant.

-J'aimerais préserver une partie d'intimité quand même, si tu n'y vois pas d'inconvénient.

-C'est pas que la vie d'un Humain ne m'intéresse pas, mais presque.

-Allons-y.

* * * * *

Sur ces paroles, je terminai mon verre d'une traite et me levai. Je quittai la pièce tout en laissant de l'argent ─y compris un pourboire─ sur la table à laquelle j'étais assis. Lorsque je sortis, je vis, face à moi, un soleil radieux. C'était en effet le temps parfait pour une petite séance d'entraînement musclée.

Afin d'atteindre le terrain d'entraînement, il fallait que je passe par différentes hauteurs. Mais lorsque je suis arrivé au sommet de l'une d'entre elle -une colline rocheuse- je n'ai pas pu m'empêcher de faire une halte. La vue y était plus que magnifique. Je pouvais voir, de là, l'intégralité du village. Ce village construit il y a longtemps par le premier Tsuchikage. Il était désormais entre nos mains. Ce petit moment de réflexe confirma mon envie de le protéger. Bref. Le vieux m'attendais. Je sais qu'il n'aime pas trop attendre.

Je me hâtai donc à la requête de mon grand-père. J'atteignis enfin le terrain d'entraînement qui, soulignons-le, si situe assez loin du village. Il ne faudrait en effet pas que l'usage de techniques, durant un entraînement, inflige des dommages au village. Je ne pu m'empêcher d'apparaître sous une forme vaporeuse. Le Tsuchikage était là, assit sur une roche, à attendre. Était-il devenu un peu plus sage ? J'en doutais...

J'attendais désormais ce qu'il avait à me dire.

❝Han x Ônoki

♡ Encounter


Posé sur mon fauteuil naturel, je ne pouvais m’empêcher de sourire en admirant le doux paysage qui s’écoulait en une douce et menue cascade pour enfin mourir au creux de la main de l’interminable horizon. Cette ligne parfaite que rien ni personne ne pourrait un jour déloger. Si seulement c’était ainsi pour la paix récemment instaurée… Utopie, bien évidemment. La guerre était le fruit des idéaux et desseins de l’Homme. Tant qu’il y aurait des hommes, il y aurait la guerre, et tant que le fruit de l’exode serait présent, les papillons chercheraient sans cesse à le butiner à la place des abeilles qui disparaissaient petit à petit. Dans un souffle, un murmure… Discret mais non pas moins ténébreux.
L’éveil de cet arbre tumultueux était proche. Nous avions réussi à l’endormir mais un saltimbanque assez aliéné s’était décidé à enclencher les « rituels » permettant l’éveil de ses fruits qui, une fois tous rassemblés, le sortirait de son long et pacifique sommeil. Qui d’assez insensé le voudrait ? L’Akatsuki, par exemple. Mais je sentais qu’il s’agissait de quelqu’un de moins connu, de plus tapi dans l’ombre… Un simple Shinobi, par exemple. Voire ême un Homme lambda, se reposant sur sa seule éloquence pour mener à bien de nombreuses tâches noires sans pour autant maculer ses mains. Oserait-il venir faire face à Iwa ? A moi, Ryôtenbin no Ônoki ? Je l’attendais de pied ferme !

Perdu dans mes pensées, je ne remarquai pas directement que l’air s’était transformé en un certain point. Une sorte de perturbation. Je sentais du chakra en émaner mais sur le coup je me suis dit qu’il s’agissait simplement d’une technique venant d’un peu plus loin. Certainement la technique d’un Iwajin qui s’était un peu trop propagé. Mais en se concentrant un petit peu, je pus me rendre compte qu’il s’agissait de vapeur. L’image se détailla un peu plus et je pus apercevoir du rouge et du blanc. Un Shinobi rouge et blanc ? Cela ne pouvait qu’être mon petit Jinchûriki. Gobi no Han. Il avait la fâcheuse habitude d’arriver toujours sous cette même forme vaporeuse. Pourquoi n’avais-je pas fait directement le rapprochement ? Peut-être parce que j’étais trop occupé à penser à la paix et tout ce qui s’en suit… Ou encore à pester après les abrutis ne pensant qu’à semer la zizanie comme de la mauvaise herbe.
Je m’élevai et me rendis en direction de l’homme au démon à cinq queues, les bras croisés, le regard fixe, les lèvres souriantes. Je l’appréciais bien ce petit, je n’allais pas non plus me montrer hostile. N’oublions pas qu’il faisait partie de ma famille. Et s’il y avait bien une valeur fondamentale, c’était celle-là. D’un hochement de tête je le saluai et retournai à terre. La différence de taille était sacrément flagrante ceci dit… Je fis la moue, n’aimant pas être si inférieur. Heureusement, il n’y avait qu’à ce niveau qu’il m’était supérieur. Puis je m’élevai à nouveau pour être au niveau de son visage. Je détestais qu’on me prenne de haut, même lorsque les gens n’avaient pas le choix. Il cessa alors d’être sous cette forme pour reprendre sa véritable apparence. Pas un mot. Il attendait que je fasse le premier pas ? Parfait.

« Bonjour, Han. Je devine que tu sais pourquoi je t’ai invité à me rejoindre ici. N’est-ce pas ? » Je lui souris. « Je veux vérifier que ton niveau INDIVIDUEL, et j’insiste sur ce mot, n’est pas délaissé et que tu ne te reposes pas uniquement sur la puissance de ton poney… » Je me doutais bien que Gobi n’allait pas forcément apprécier la blague mais j’en esquissai un sourire. « J’ai également ouï dire que tu souhaitais sortir du village quelques temps, n’est-ce pas ? Comme tu es dans mon village et que tu es un Jinchûriki, à fortiori il te faut une autorisation. MON autorisation. Entre l’Akatsuki qui est toujours tapie dans l’ombre et les autres pays dans lesquels on ne peut avoir confiance… Je ne veux pas prendre de risque. » Je fis une légère pause. « Je ne tiens pas non plus à être trahi. » Mon temps était devenu plus sec et mon faciès plus dur. C’était quelque chose qui m’était resté dans la gorge et qui le resterait pour l’éternité. Une fois mais pas deux. Je ne l’acceptais déjà pas en temps normal, mais alors par un membre de mon village et de ma famille… Je ne pourrai jamais m’en remettre. J’en suis sûr.
« Je te donne alors mes conditions. Si je vois que tu as grandement progressé et que tu n’as pas forcément besoin d’utiliser ton Bijû pour te défendre, alors je te la donnerais. On ne sait pas sur qui tu peux tomber, dehors. La tempête approche, je pense que tu l’as remarqué… » Mon ton était devenu plus faible et mon regard plus sombre. Je reculai alors de quelques mètres.
« Bien. » Je repris, plus égayé. Cela faisait un moment que je ne m’étais pas défoulé. D’ailleurs, quand tout le monde sera revenu de mission, j’en profiterai pour faire une petite arène en plein milieu du village pour que tout le monde puisse se mesurer à moi, afin que je montre toujours ma supériorité. « On va commencer par de petits assauts de Taijutsu. Ça te va ? Et ne me prends pas en traitre sinon tu peux t’asseoir sur ton autorisation ! »

Je ris. D’un rire franc. Ce n’était pas forcé ou machiavélique. Je me mis alors en position de défense, attendant qu’il se décide à venir. Nous étions à quinze mètres l’un de l’autre, je devrai avoir un minimum le temps de le voir venir. Je n’avais peut-être plus vingt ans mais j’avais encore le regard vif et de sacré réflexe. C’est d’ailleurs ce qui me gardait en vie actuellement. Je souris et affichai un regard déterminé à lui montrer ma supériorité, même en Taijutsu. Une fois que celui-ci me montra qu’il était prêt, je me concentrai. Je ne comptais pas perdre ! D’autant plus qu’il s’agissait d’un combat à la loyal. On allait chacun utiliser notre propre force physique, sans chakra ni rien. Une véritable épreuve de force. Entre hommes. Entre vrais.
Il risquait d’ailleurs d’y avoir pas mal de dégâts… Ce n’était pas un affrontement anodin. Faut être franc. Un Kage et un hôte décidant de s’affronter… Il y allait forcément avoir des dommages collatéraux. Et du bruit. Cela risquait même d’ameuter quelques spectateurs… J’étais forcément gagnant ! A condition que je ne le laisse pas prendre l’avantage dès le début. Han était très puissant au corps à corps comme à distance… Il fallait donc que je me méfie. D’autant plus qu’il avait dû apprendre quelques enchaînements supplémentaires. Le mieux était d’attendre et d’analyser le moindre de ses faits et gestes.

Encounter

Je le fixai. Il ne bougea pas. S'était-il endormi ? Il faudrait peut-être qu'il arrête les sorties... Puis, avant que je ne puisse finir cette phrase en mon for intérieur, je le vis se retourner, puis me regarder d'un air simplement amical. Il s'avança vers moi, se posa au sol, puis vola de nouveau dans les airs pour se mettre à la hauteur de mon visage. Je préférais comme cela, ça m'évitait de me faire mal aux cervicales.

Comme je le pensais, le vieux voulait se battre. Il ne désirait pas savoir lequel de nous deux seraient le plus fort, mais il voulait savoir si j'étais toujours apte à me défendre sans utiliser le pouvoir de Kokuô. Il est vrai qu'un Jinchûriki qui sait se battre sans avoir recourt à son démon a un avantage sur ses adversaires.

« Je veux vérifier que ton niveau INDIVIDUEL, et j’insiste sur ce mot, n’est pas délaissé et que tu ne te reposes pas uniquement sur la puissance de ton poney… » Avait-il dit.

Sur ces mots, Kokuô ne put s'empêcher de rire.

* * * * *

-Cet homme est de taille ridicule comparée aux autres humains et il ose dire que je suis un poney...

* * * * *
Je ne pus m'empêcher de rire également. Je crois que le plus drôle était qu'Ônoki n'ait pas pu entendre la réponse du Cheval à Cinq Queues.

« Je te donne alors mes conditions. Si je vois que tu as grandement progressé et que tu n’as pas forcément besoin d’utiliser ton Bijû pour te défendre, alors je te la donnerais. On ne sait pas sur qui tu peux tomber, dehors. La tempête approche, je pense que tu l’as remarqué… »

Alors c'est comme ça que ça marche ? La tempête approche, alors on sort les parapluies ? Ai-je pensé.

« On va commencer par de petits assauts de Taijutsu. Ça te va ? Et ne me prends pas en traitre sinon tu peux t’asseoir sur ton autorisation ! »

Jusqu'à maintenant je n'avais toujours pas dit le moindre mot. Le Tsuchikage avait fait son joli monologue et je m'appétais enfin à lui répondre.

« Soit. Je suppose que je n'ai pas vraiment le choix. J'espère que tu n'es pas trop rouillé, j'ai pour principe de ne pas frapper les personnes âgés, mais je suppose que cette règle ne s'applique pas pour l'homme le plus puissant d'Iwa, n'est-ce pas? »

Il était vrai que, malgré son dos qui lui jouait de sales tours, Ônoki restait le shinobi le plus puissant de notre village. Du moins, en prenant en compte son Jinton qui est plus que destructeur, mais qu'en était-il de son taijutsu ? Peut-être voulait-il justement se tester lui aussi, sur ce point.

Le fait est que je l'ai vu prendre de la distance, une quinzaine de mètres, environ. De mon côté, je ne bougeai. Je savais qu'il attendait que je l'attaque. Les anciens fonctionnent comme cela, ils se défendent, analysent, puis riposte. Je dois faire attention à cela. Dans l'absolu, je pourrais utiliser mon explosion de vapeur pour me propulser jusqu'à lui à une très grande vitesse, mais les règles sont claires : «  On va commencer par de petits assauts de Taijutsu » avait-il dit. Je ne pouvais donc pas avoir recourt à mon nintaijutsu. Dommage.

* * * * *

-Kokuô, tu ne seras pour le moment pas de la partie, désolé.

-Je vais observer ce combat avec attention et je te dirai quels sont tes points faibles, Han. Il t'a demandé de ne pas utiliser mon pouvoir, mais il ne m'a pas demandé de garder le silence.

-Héhé, effectivement.

* * * * *

Suite à quoi, je m'élançai en sa direction. Puisque de toute façon il n'allait pas bouger, je n'avais guère le choix. Le désavantage de se battre contre un homme de cette taille, c'est qu'il est difficile de placer des coups précis. Ma main doit faire un quart de son corps entier. C'est également difficile de lire ses mouvements, mais au moins, ça va perfectionner ma lecture des combats.

Une fois arrivée à sa hauteur, je lançai mon poing droit en direction de son épaule gauche, tout en préparant ma main gauche à une possible défense. Je fis également attention à préserver un parfait équilibre sur mes jambes et dans la position de mon corps. Allons voir sa réaction.

❝Han x Ônoki

♡ Encounter


Han ne bougeait pas. Il m’observait jusqu’à ce que je daigne le calculer. Il avait certes son caractère mais il n’en restait pas moins respectueux. Il était toujours humble envers ses aînés et je ne pouvais que le remarquer et en être satisfait. Je ne connaissais pas beaucoup de jeunes qui possédaient de telles qualités. Cette nouvelle génération partait totalement à la dérive. Tous fréquentaient le monde de la nuit de plus en plus tôt. Il n’y en avait que quelques uns qui n’étaient pas pervertis et dévergondés. Triste vie ! Je ne pouvais rien y faire, malheureusement. Qui acceptait d’écouter un vieillard empli de sagesse de presque un centenaire alors qu’ils n’avaient pas tous la vingtaine ? Je ne saurai vous le dire. La seule chose que je peux assurer, c’est qu’ils étaient trop peu nombreux. Ils n’avaient plus aucune valeurs, ils n’écoutaient que ce qui leur servait de cerveau sans pour autant faire fonctionner leurs cellules grises. Heureusement, j’arrivais un peu à recadrer le tir. Dans mon village. Ailleurs c’était une autre paire de manches. Je n’avais aucun réel impact sur la jeunesse des autres nations. Encore qu’au pire je n’en avais strictement rien à faire. Rien du tout. Ils se débrouillaient ! Je ne leur faisais déjà pas confiance, hors de question que j’éduque leur génération future à leur place…

Quoiqu’il en soit, Han ne s’était pas prononcé alors que je lui dictais le programme de cette entrevue ainsi que mes conditions pour qu’il obtienne son autorisation de sortie. On ne l’obtenait pas si facilement. Il avait beau être mon petit-fils, je n’allais pas lui faire de faveur. Il était traité comme les autres. Ce n’était pas mon genre que de favoriser certains pour x ou y raison. J’avais été élevé à la dure et ai énormément souffert durant ma vie. Tout ce que j’ai eu, je l’ai mérité. C’était là une grande valeur que j’essayais d’inculquer à tous mes « Enfants ». Oui. Tous les membres de mon fier village étaient mes enfants. Et vu on âge avancé c’était on ne peut plus véridique. Je n’avais plus leur forme, certes, mais j’étais toujours un vaillant combattant ainsi qu’une véritable tête pensante. Je n’étais pas l’homme le plus sage, je l’admets volontiers. Ma haine envers tous les Shinobis du monde depuis ma cuisante défaite face à Konoha en est la preuve formelle. Mais j’essaye de me corriger un minimum. Ce n’est pas chose aisée à quatre-vingt-treize ans. Il me faudrait de l’aide. Mais encore une fois, qui chercherait à aider quelqu’un qu’ils pensent déjà sur son lit de mort ? Ils ne se rendent pas compte que grâce à mon Kekkei Tôta je peux tenir encore une petite vingtaine d’année avant que tout ne me lâche. Ignorants ! Sacripants ! Ne me pensez pas encore mort, vous allez voir un peu !

Il finit enfin par me répondre, me lançant une petite pique comme il en avait l’habitude. Au même moment, mes lombaires me lancèrent. Non, pas à un tel moment ! Supportant la douleur en grimaçant légèrement, je lui répondis d’un hochement de tête, avec un petit sourire en coin. Il n’allait pas être déçu du voyage ! Finissant mon petit discours, je me reculai d’une quinzaine de mètres, afin de ne pas être trop proche de lui. Certes, j’avais l’avantage d’être petit, léger et de pouvoir voler. Mais ce bougre pouvait être rapide quand il le voulait, même lorsqu’il n’usait pas de son Nintaijutsu. Ce petit entrainement allait être fort enrichissant. Autant pour lui que pour moi. Le narguant avec mon sourire moqueur, j’attendais qu’il me fonce dessus. Je le connaissais, il allait tenter directement un rapide coup de poing direct. Une technique basique, en soit. Mais pas avec lui. Il était plus rapide que la normale donc il allait falloir que je mette à profit ma petite taille ainsi que ma compétence de vol. Le voilà qui arrivait. Il s’était élancé plus rapidement que ce que j’espérais. Je n’eus le temps de dire ouf qu’il était déjà à moins de cinq mètres de ma personne. Mais il était si bien élancé qu’il ne pouvait plus modifier sa trajectoire. Je fis alors un petit saut dans les airs, visant l’ancienne position de mon épaule gauche et retombai sur son poing toujours en mouvement. Profitant de l’effet de surprise créé, je lui mis un coup de poing rapide et efficace au niveau du nez avant de m’envoler à nouveau. Plus haut encore. Une vingtaine de mètres me séparait du sol.

« J’ajoute un peu de challenge. Tu ne m’en veux pas, j’aime bien être au-dessus de tout le monde… ne le suis-je pas tout le temps, au final ? Aussi bien socialement qu’intellectuellement. » Le provoquai-je sur le ton du sarcasme.

Encounter

Il était trop tard pour freiner ou changer de trajectoire, mais ça tombe bien, je n'en avais pas l'intention. Le but de cette première attaque n'était pas de le toucher, mais de simplement voir comment il allait réagir. Il était de bonne humeur, le Papy, et je voulais exploiter cela. Lorsque je suis arrivé à sa hauteur, j'ai lancé mon poing en direction de son épaule gauche, il a eut le réflexe de légèrement s'envoler pour esquiver mon attaque et redescendre pour ensuite m'asséner un coup de poing au niveau du nez. Il n'avait pas frappé fort, cela m'avait juste déstabilisé. Et de toute façon, le but de cet entraînement n'était pas de frapper le plus fort possible, mais de toucher la cible pour prouver qu'on a la capacité de l'atteindre. Hors, après m'avoir touché, Ônoki s'est encore élevé dans le ciel. Il me semblait pourtant l'avoir entendu dire que l'on devait uniquement utiliser le taijutsu...

« J’ajoute un peu de challenge. Tu ne m’en veux pas, j’aime bien être au-dessus de tout le monde… ne le suis-je pas tout le temps, au final ? Aussi bien socialement qu’intellectuellement. »  m'a-t-il dit.

Comme je le pensais, il n'a aucun sens de l'égalité. Ou alors voulait-il tout simplement voir ma capacité à affronter un adversaire lorsque je suis en position de faiblesse. Soit, pourquoi pas. Le fait est que si je voulais le rejoindre dans les airs, j'étais obligé d'utiliser mon ninjutsu... Mais je n'en avais pas le droit.
«Foutu papy avec ses règles ridicules... C'est lui qui les fixe, je suppose que je n'ai  pas d'autre choix» pensais-je. Le seul moyen que j'avais, c'était de le faire descendre. Je n'avais aucune utilité à lui envoyer des kunais ou shurikens donc... :

« Je te donne alors mes conditions. Si je vois que tu as grandement progressé et que tu n’as pas forcément besoin d’utiliser ton Bijû pour te défendre, alors je te la donnerai. N'est-ce pas ce que tu as dit, papy ? Tu attends que je t'attaque, puis tu files dans les airs. Soit, mais je n'ai nullement besoin de me défendre contre quelqu'un qui ne m'attaque pas et qui garde une telle distance. T'en conviens ? »

Je me suis alors assis au sol, j'ai fermé les yeux et j'ai attendu.

* * * * *
-Kokuô, je te fais confiance, annonce moi lorsqu'il arrive, peu importe la façon.

-Très bien, Han.

* * * * *

Je me demandais comment papy allait réagir. Il était du genre provocateur, mais il n'aimait pas du tout les provocations.

J'en ai profité pour m'évader dans mes pensées l'espace de quelques temps. Je n'avais pas vraiment eu le temps de me concentrer avant cet entraînement. En y repensant, je n'ai pas souvent vu le Tsuchikage se battre au Taijutsu, la plupart du temps, pour régler les choses assez rapidement, il a recourt à son Jinton. J'ai beau tenter de me remémorer ses possibles failles, je ne l'ai pas suffisamment vu en action pour en tirer la moindre conclusion.

Bref, pour le moment, je devais attendre et voir sa réaction. S'il y avait une chose qu'il n'aimait pas, si je ne me trompais pas, en plus d'être provoqué, c'était de voir une personne aussi sereine face à lui. Une personne pour qui ses provocations roulent sur les rails de l'ignorance.

Après m'être assis, je n'ajoutai plus un mot. J'attendais.

❝Han x Ônoki

   ♡ Encounter


Fourbe ? Oui, je l’étais. Et je ne peux que remercier Madara. C’est grâce, ou à cause suivant le point de vue, que j’étais devenu comme lui. Cette rencontre m’avait tellement meurtri que mon comportement ainsi que ma ligne de conduite changèrent du tout au tout. Etait-ce un mal ? Un bien ? Je ne sais pas. Je suis néanmoins conscient que l’un comme l’autre cela a fini par m’apporter quelque chose de bénéfique. J’étais désormais toujours méfiant et ne faisait confiance qu’à très peu de personnes. Ainsi, je ne me faisais pas trahir et ne risquais pas de perdre les entités auxquelles je tenais le plus. Mes convictions, par contre, personne ne serait jamais apte à mes les enlever de la tête. J’étais bien trop borné pour cela et mes comparses le savaient pertinemment ! Certains en étaient agacés, d’autres en riaient tandis que les plus compréhensibles m’admiraient pour cette qualité ; ainsi, je ne perdais jamais foi en ce en quoi je croyais. Et, franchement, c’était quelque chose de mélioratif. C’était bien la seule chose bénéfique qui m’était arrivée et qui avait été directement impactée par son escobarderie. Franchement, je ne le répèterai jamais assez, mais ce baiser de Judas me marquera toujours. Même dans ma tombe.

Ceci étant dit, revenons au combat qui m’opposait à ma nouvelle génération mais aussi Jinchûriki, Han. J’avais besoin d’évaluer son niveau en Taijutsu ainsi que ses compétences individuelles. S’il était capable de se battre sans son démo cela ne pourrait que lui être favorable, fructueux. Il pourrait alors dire qu’il est supérieur à tout autre Jinchûriki. J’étais persuadé qu’à lui seul il pouvait facilement venir à bout d’un autre hôte en utilisant uniquement leur force brute. Sans Ninjutsu ni chakra. S’il n’en était pas capable… Je ne donnais cher de sa peau. Certes, il le maîtrisait quasiment à la perfection mais cela ne faisait pas tout. Gobi n’était pas le plus puissant de tous, bien au contraire. Il n’avait que cinq queues après tout. Mais son possesseur était un Shinobi d’exception comme on n’en voyait que très rarement.
J’avais donc esquivé son coup rapide et concis. Il visait mon épaule gauche mais je profitai de mon poids plus léger et de ma vitesse plus élevée pour m’élever fugalement dans les airs et me poster sur son poing encore en mouvement. Je lui mis un simple coup dans le nez. Une attaque, certes, faiblarde, mais efficace. J’avais pour but de le déstabiliser, non de l’envoyer à l’hôpital. Je n’étais plus très jeune et n’avais jamais été très doué pour le Taijutsu mais je savais quand même frapper quelqu’un pour le mettre un peu à mal.

Je m’étais ensuite envolé dans les airs. Une vingtaine de mètres séparaient mes sandales du sol. Mon objectif était de voir comment il allait s’y prendre pour m’attaquer à cette distance, sans utiliser son chakra et encore moins son démon. Cela n’allait pas être simple pour lui. Il faut dire que l’égalité n’était pas ma spécialité… J’avais soi-disant « oublié » que je ne devais pas utiliser de Ninjutsu. Et pourtant, je volais. Il faut dire que c’était également ma situation lors des prémices de cet affrontement entre deux monstres. Croisant les bras, je le béais en souriant grandement. Il y resta impassible. J’arquai un sourcil, suspicieux. Il se mit à tergiverser quant à mes conditions lors de ce combat ainsi que l’intention de tout ceci. J’avais bel et bien dit qu’il fallait que je vérifie s’il était apte de se DEFENDRE sans son Bijû. Vil saligaud, Han ! Tu oses jouer sur les mots avec moi, ton grand-père ! Tu pourrais montrer un minimum de soutien, tu ne crois pas ? Jeunesse ingrate !  
L’homme au chapeau grotesque se mit assis, en tailleurs et ferma les yeux. Attendait-il que je l’attaque ? Hmpf, il ne manquait pas de culot ! C’était au jeune de se bouger en premier, pas à la vieille branche ! Et en plus de ça il n’avait pas réagi à mes provocations et osait les retourner contre moi… Alors ça c’était le pompon ! Il allait voir de quel bois je me chauffais ! Je me mis alors assis – dans les airs – et fermai les yeux. Je n’allais pas le laisser gagner ce duel de piques. Puis quoi encore !
Malheureusement, la patience n’était pas mon fort non plus. J’ouvris un œil ainsi que de mon sourire narquois. Rien, il n’avait pas bougé d’un seul foutu millimètre. Pourquoi avait-il fallu qu’il hérite de mon propre entêtement ? Morbleu ! Enfin bref. Je finis par me relever. Peut-être que son démon avait décidé de parler avec lui quelques temps, sagement ? J’en doutais. Fortement. Mais bon, sait-on jamais ! Peut-être qu’ils avaient décidé de changer, tous les deux. Quoique ça serait bien une première. Gobi et son hôte changeant de comportement et devenant plus posés… J’aurais tout vu dans ma vieille vie ! Bref, je lui lançai alors un petit caillou qui ricocha sur son chapeau. Rien. Un autre lui tomba dans le creux de l’œil.

« Touché ! » Mais toujours rien. Je réitérai alors l’opération un nombre incalculable de fois, espérant le sortir de sa torpeur. Il allait bien finir par s’énerver ! S’il voulait jouer au plus con avec moi, il devait bien savoir qu’il n’était pas prêt de gagner !

Encounter

Comme je le pensais, le vieux ne faisait rien, il ne bougeait pas. Kokuô m'a dit que le Tsuchikage faisait la même chose que moi. Il s'était assis dans les airs ─ ou en tout cas, il en avait pris la position ─ et attendait. Je me demandais combien de temps allait-il pouvoir rester comme cela. La patience n'avait jamais été son point fort. Cette position là, à savoir assis, les jambes croisées et les yeux fermés, c'était une grande histoire. Combien de fois avais-je dû rester comme cela afin de réussir à contrôler le pouvoir de Kokuô, le démon à cinq queues. Je suis sûr que ce dernier s'en souvient encore. Toutes ces fois où j'ai tenté de percer les secrets du contrôle de son chakra et où, malgré mes maintes tentatives, j'ai échoué. Et pourtant, à force de persévérance, j'ai fini par y parvenir. Pour moi, c'était un objectif atteint. Un grand objectif. Lorsqu'un Jinchûriki et son Bijû réussissent à se retrouver sur la même longueur d'onde, aussi bien sur le plan social, moral que martial, un grand pas vers le sommet était fait.

* * * * *
-Han, ton grand-père commence à bouger, tout doucement.

-Très bien, que fait-il ?

-Il... sort des cailloux de sa poche.

-Ce vieux se fout de ma gueule...

* * * * *

A peine avais-je eut ce court dialogue avec Kokuô, que j'entendis un son très fin et très bref. Un caillou venait en effet de frôler le lobe de mon oreille. Puis un second, et... « toc ». Malgré mon chapeau, le vieux avait réussi à envoyer un caillou en plein milieu de mon front. « Touché ! » avait-il ajouté, pour accentuer la provocation.

Mon dieu, mais ce vieux est tellement sournois, vicieux et borné. Bon, je n'avais donc plus le choix, il me fallait contre-attaquer, et il fallait que je le fasse fort. Je ne comptais pas en finir avec ma prochaine attaque, mais je comptais bel et bien lui montrer qui j'étais réellement. J'avais comme une vive impression qu'il me sous-estimait. A vrai dire, il était le shinobi le plus puissant de notre village, mais si sa force était aussi puissante que son entêtement, on pourrait l'appeler « Rikudo Sennin ».

Il était certes très fort, probablement plus quoi moi ─ hormis lorsque son dos lui faisait défaut ─ mais il n'était pas humble du tout. Il aimait montrer sa supériorité à ses ennemis et ne manquait jamais une occasion de le démontrer à ses alliés. Mais après tout, pourquoi pas. Si c'est dans ce genre de comportement qu'il réussi à obtenir sa propre confiance, qu'il continue. Je pense qu'il a tout de même encore de longues années devant lui, alors s'il pouvait continuer d'être entêté de la sorte face à la mort, cela nous aiderait beaucoup, même si ça décevrait sûrement nos ennemis.

Bref, il était temps pour moi de sortir de mes pensées et d'enfin passer à l'action. Je me suis donc levé en posant la main sur le sol et d'un geste très discret, j'ai ramassé le caillou qui venait de me toucher. Le papy semblait trop occuper à me provoquer pour remarquer cela. Je me suis concentré quelques secondes. J'ai senti dans son regard une certaine satisfaction à l'idée que je passe enfin à l'action.

J'ai donc couru en sa direction, puis j'ai sauté à sa hauteur, faisant ainsi mine d'attaquer. C'est à ce moment précis que j'ai sorti six kunaïs. J'en ai d'abord lancé un, qu'il a esquivé, puis deux, qu'il a esquivé, puis trois, qu'il a aussi esquivé. Mais il s'arrêta soudain. Je retombai ensuite aisément et agilement au sol, le sourire en coin de bouche. J'attendais sa réaction. Il venait en effet d'être touché, au front, non pas par mes kunaïs, non, mais bel et bien par le fameux petit caillou.

J'ai volontairement utilisé six kunais pour réussir mon coup. J'en ai d'abord lancé un, nul doute qu'il allait esquiver, puis j'en ai lancé deux en même temps, encore une fois, aucune surprise quant à son esquive. En continuant ainsi, il était évidant qu'il s'attendait à ce que l'attaque qui allait suivre allait être faite avec un kunaï supplémentairement, donc trois. Ce qui n'était pas faux, en soi. J'ai simplement pris l'initiative de glisser le caillou parmi eux. Ainsi, il était masqué visuellement et acoustiquement par les trois kunaïs, mon grand-père ne l'a tout simplement pas remarqué.

« Désolé, mais je croyais que tu l'avais perdu, alors j'ai voulu te le rendre »

Je ne savais pas si cette provocation était nécessaire, mais je devais avouer que j'avais trouvé ça drôle. Le fait était que ce vieux était assez imprévisible, alors il ne me restait plus que faire attention à sa réaction. J'espérais simplement ne pas l'avoir trop énervé, parce qu'il risquerait d'y avoir quelques grondements dans le ciel.

Récapitulatif: