L'inconnu dans la brume

« Après coup »

     
   

feat Lao Ren

          Je constatais que l’homme me fixait d’une étrange manière et de façon insistante. Que pensait-il à ce moment précis ? J’en étais plus gênée qu’autre chose. Je fuyais son regard comme si je n’avais rien vu. J’avais l’impression qu’il me scrutait afin de lire en moi. Non, je ne suis pas timide mais il arrive que je ne sois pas le plus à mon aise dans certaines situations. Celle-ci, par exemple. La plupart du temps, je réagis avec ignorance, comme si de rien n’était. Je ne suis pas de celles qui rentrent dans le lard, je détourne ou contourne plutôt. Je passe entre les gouttes.

Il se frottait l’épaule sans doute douloureuse après la petite piqure que je venais de lui administrer. Douillé le garçon ? Je souriais intérieurement. Ce n’était pas qu’une légende, les femmes sont bien plus résistantes à la douleur que les hommes et j’en tirais une grande satisfaction personnel. Voyez-vous, les hommes ont la fâcheuse habitude de nous sous-estimer pendant qu’ils se surestiment. Eh bien, nous en reparlerons une fois qu’ils seront allongés fiévreux dans leur lit. Même pour un Shinobi, telle est la réalité. Je l’observais, sans trop le regarder, s’étirer de tout son long comme s’il sortait d’un sommeil profond. Lui, contrairement à moi, était tout à son aise visiblement. Tandis qu’il me parlait, je lui adressais une moue sérieuse, sans sourire. Je soufflais.

« Désolée, je n’ai plus le temps de m’amuser. Meï m’attend pour une mission. D’ailleurs, elle doit s’inquiéter de ne pas me voir arriver… » Lui répondis-je d’un ton calme et posé.

J’ignorais à nouveau son petit « chan », comme si je n’avais rien entendu. De toute manière, je ne saurais quoi lui répondre. Je ne lui précisais pas non plus qui était Meï, ne sachant vraiment s’il avait eu vent du nom de la Mizukage ou pas. Je parlais naturellement, sans prêter attention à tous ces petits détails en réalité. Il était imperturbable ce Ren néanmoins. Et il n’en démordait pas non plus avec ça. Il me fixait encore avant de se mettre à fouiller dans sa sacoche et d’en sortir un petit sachet dont il m’expliquait l’utilisation. Un sourire mesquin se dessinait sur mes lèvres.

« Je n’ai pas besoin de ça. Je ne suis pas aussi douillette que toi, moi. » Disais-je avec beaucoup de sérieux pour le taquiner sans que cela ne se remarque vraiment.

Il l’avait bien cherché avec son petit « Aïe » d’enfant. Je l’imaginais alors à son âge, être en train de gouter à cette poudre douteuse. Je me moquais de lui intérieurement. Quel idiot. Il est tellement naïf… Je me demandais si son éducation l’avait rendu ainsi ou si sa vie de déserteur l’avait fait devenir confiant. Je n’en pas la moindre idée. Son attitude était à l’opposé de la mienne. Il était chaleureux, j’étais froide. Avenant, revêche. Confiant, méfiante. Sociable, sauvage. Il avait une chevelure de feu, la mienne était de neige. Oui, il n’y a pas à dire, nous étions parfaitement différent l’un de l’autre.

Je croisais les bras sur ma poitrine en perdant mon regard vers l’horizon. Je soupirais.

« Peut-être aurons-nous l’occasion de se recroiser un jour. Qui sait ? En revanche, je n’espère pas t’avoir comme ennemi. Ce serait bête, tu ne trouves pas ? » Ajoutais-je finalement de manière un peu plus sympathique. Vraiment un peu.

La vie ou plutôt le destin et le hasard nous jouait bien souvent des tours, malheureusement. La vie de Shinobi nous réserve bien des surprises. Demain était un nouveau jour et je ne savais pas ce que j’allais devenir, ni maintenant ni plus tard d’ailleurs. L’avenir était incertain pour tout le monde. Même pour la plus prudente et prévoyante des personnes. Un monde tout entier peut basculer en une fraction de seconde. A ce moment-là, je ne savais pas encore que le mien aller être bouleversé dès le lendemain et que ma vie changerait du tout au tout. Alors revoir ce Shinobi était finalement un fait encore très incertain.

Je me tenais droite face à l’immense lac devant nous. L’air frais transportait mes cheveux blancs tout en caressant la peau de mon visage pâle. Je prenais une profonde inspiration et relâchais tout ensuite, comme pour m’imprégner de l’atmosphère d’ici.

« Et toi, que comptes-tu faire à présent ? Tu n’as pas de foyer ? » Demandais-je curieuse en tournant légèrement la tête pour le regarder.

     
   

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J'étais bel et bien sérieux par rapport à mon invitation consistant à rester tranquille et discuter. Après l'effort, le réconfort n'est ce pas ? Aussi naïf cela soit il, j'attendais vraiment une réponse positive, loin de me douter que s'était perdu d'avance. La vie m'a apprise à être optimiste et pour cause, si on regarde en arrière, on ne peut pas regarder devant soit, c'est la plus pure des logiques. J'avais vraiment l'espoir de pouvoir effleurer l'âme de cette kunoichi au tempérament aussi glacial que le mien était brûlant. Je le réalisais clairement : nous étions opposé. Elle est la glace et moi le feu. La nuit et moi le jour. Pourtant, ne dit on pas que les opposes s'attirent ? Si tel était le cas, alors je manquais simplement de temps. Quoi qu'il en soit, je la laissais refuser poliment mon offre.
Mei ? Comme Terumi Mei ? Il s'agit de la Godaime Mizukage et c'est normal que je connaisse son nom, c'est parce que sa beauté est vanté autant que sa puissance. De tout les kage, je n'en connais que deux de noms : Terumi Mei et  Tsunade Senju. Deux femmes qui ont su s'imposer dans ce monde de brute et aisément machiste. Leurs talents sont reconnus dans le monde et on peut facilement dire qu'elles n'ont pas volés leurs titres. Tout comme la femme face à moi, qui est à mes yeux ou bien une jounin, ou bien, carrément une anbu. La n'était pas la question et donc je ne m'amusais pas à lui demander. Refuser mon invitation, cela signifiait couper court plus tôt que prévu à notre rencontre, à mon plus grand regret. Certes cela ne changeais pas grand chose à nos vies, à l'exception d'un détail pour moi. En effet, comment devrais je la considérer désormais ? Moi qui suis très pointilleux sur les " titres " de chacun, comment devrais je la qualifier ? Autant si elle avait accepté mon invitation j'aurais pu la considérer vraiment comme une amie et peut être inversement, autant la, ais-je ce droit ? Rien n'est moins sur. Et quand bien même ce n'est que du détail, c'est ce simple petit truc qui peut me faire passer d'une bonne à une  mauvaise journée...

Soupirant doucement, je rangeais donc les vivres pour boire et je tendis l'oreille. Sur le coup, je clignais des yeux car je n'en revenais pas. Wait, elle a fait ça a l'instant ? Je déconne pas sérieusement au niveau auditif ?  Alors ça, je l'aurais jamais cru... Redressant le visage, je vins à poser la question fatale, prouvant qu'elle avait réussira à m'étonner.

" J'ai des hallucinations auditives, ou... Tu viens de me chambrer là? "

Son sourire mesquin répondait à ma question. En un instant, elle avait brisé le mini préjugé que je m'étais fait d'elle. Au final, peut être qu'au milieu de cet iceberg, il y a une petite flamme qui n'attend que d'être libérée. Ou alors, simplement désire telle qu'on observe cette flamme et qu'on imagine sa chaleur douce et apaisante. Cela confirmais juste ma pensée principale à son sujet : sous cette apparence de pierre banale, se cache quelque chose de précieux. Elle est une femme digne de ce nom.

Souriant donc de façon amusée, je rangeais ma babiole sans me permettre le commentaire que j'aurais lâché si elle ne m'avait chambré. Si elle ne m'avait pas " mis en confiance " avec sa phrase, je me serais inquiété - aussi bête, mignon et inutile cela soit il - et aurais insisté pour soigner ses légers hématomes. Après tout, une femme avec des marques de coups, ce n'est pas beau. Enfin bref, je resterais fidèle à moi même jusqu'à la fin de ma vie, et que mon cœur soit pris d'assaut un jour, ou non, ça n'y changera rien.  

L'observant avec plus de légèreté, je me mis aussi à fixer l'horizon brumeux tout en écoutent ses paroles. Ennemis ? Si tel devait être le cas, je maudirais la vie en elle même, mais il faudra faire avec. Même actuellement, je ne peux pas affirmer de ce qui passerais si une telle chose devait se produire. Il est déjà trop tard et toute comme les personnes qui attirent mon attention et ma curiosité, je me suis un poil accroché à elle. En soit, c'est une faiblesse qu'elle pourrait exploiter, mais c'est ainsi... Je ne sais pas si je pourrais la prendre sérieusement comme une ennemie. Et si un jour je suis forcé de la pourchasser, je ne sais pas si je pourrais assumer cette mission.
Là est notre grande différence, elle est froide et donc de protégé de l'attachement sans doute, tandis que moi, je croque la vie au point d'en devenir faible ? C'est sa' doute un point sur lequel je l'envie : elle semble si forte, mais en contre partie, sans doute est ce de la solitude qu'elle ressens. Un sentiment auquel je ne veux pas goûter, car il y a la bonne solitude et la mauvaise. Celle qui fais du bien, qui nous apaise, et celle qui fais mal, qui nous torture, celle qui me donne envie de vomir. Peut être est ce ça qui me pousse à vouloir rentrer de force dans son monde.

Me plaçant à côté d'elle, je vins simplement sembler pensif, avant de simplement tendre le bras sur le côté, index pointe vers sa joue, avant de finalement " pousser celle ci, ou plutôt la " poker ". L'instant sérieux touchait à sa fin avec la prise de parole, ou du moins en partit.

" Je n'aimerais pas que ça arrive... Et pour être franc, qu'importe la situation, j'éviterais le conflit avec toi, quelque soit les motivations qui pourraient nous pousser à nous opposer sur un champs de bataille. Quitte à combattre le destin lui même et subir son courroux. "

Le pourquoi du comment n'était pas dit, mais je n'avais pas ce besoin de l'exprimer. Ma manière d'agir, de parler, tout semblait comme au début de notre rencontre, cependant elle pourrait le remarquer, j'additionnais plus de sérieux à mes actes et paroles enfantines. Je la prenais au sérieux, je la respectais en tant que femme ET kunoichi, mais surtout - et aussi inattendu cela soit il - je la considérais comme une amie. Libre à elle d'accepter ce lien que je oui offrais, de le remettre à plus tard ou simplement le refuser, mais moi, s'était tout vu. Qu'elle soit froide, diamétralement opposé à moi, elle avait gagné une place dans mon cœur et mon esprit et ça il n'y a que très peu de choses qui peuvent changer cet état de fait.

C'est donc via un simple sourire chargé d'espoir que je transmettais un petit message sous forme de question : " ça n'arrivera pas n'est ce pas ? " . Rien n'est moins sur, mais désormais, elle savait mon ressentit par rapport à cette histoire.  Reprenant par la suite une petite contemplation de ce lac, je me laissais bercer par l'air qui caressait nos êtres de chaire et de sang. Voilà la principale raison de ma venue, ressentir ça, me laisser bercer par ce genre de choses. Et une belle rencontre - bien que trop sportive à mon goût - en prime, c'est tout bénéfice comme on dit.

Interpellé par sa question, je m'étonnais de celle ci. Si je ne l'appréciais pas, je me serais permis de simplement dire " tient, tu t'intéresse à moi maintenant ? " mais la, il n'en était rien. Appréciant ce genre d'intention - même si de son côté cela devait être plus de la curiosité que de l'attention - je vins alors à me redresser, sachant que mes dires allaient sans doute conclure le croisement de nos chemins pour aujourd'hui.

" Profiter un peu du paysage quelques secondes de plus, puis... M'envoler pour une autre contrée. Mais une chose est sûre, je reviendrais dans le coin, car en plus de t'avoir rencontrer, ce lac est effectivement majestueux. Idéal pour une sieste, sauf quand une Misaenquiquineuse vous tombe dessus... "

Mettant en pause mon discours, je lui laissais digérer - ou pas - ma vanne. Comparé à elle, je suis taquin de nature et du coup, cela perd de son authenticité alors qu'elle, c'est si rare que ça en devient précieux. Rigolant de bon cœur - car tout bon blagueur rigole toujours à ses blagues, c'est bien connu - je lui laissais voir que qu'importe la froideur dont elle faisait, fait ou fera preuve, cela n'ébranlera pas ma joie de vivre. Elle n'aura jamais à se soucier de me " blesser ou non " pour si peu. Je resterais égal à moi même. Espérant qu'elle ne prenne pas mal ma vanne, je fis malgré tout un pas sur le côté, l'air de dire " mesure de précaution " et je lui souris en coin.

Je reviendrais sans doute pour les même raisons. Voyager... Découvrir le monde. Qui sait, peut être partager un thé, voir un repas avec toi ? Seul le temps me le dira. Et pour ce qui est de mon foyer, c'est le monde mon foyer. "

Malgré toute la beauté des dires que je voulais exprimer, une petite moue maussade fit son apparition durant quelques instants. J'étais mélancolique. Cependant, je ne comptais pas m'étaler dessus maintenant. Gardant donc un peu de mystère, celle ci avait peut être pu voir que même si je semble positif h24, je reste un humain lambdas tout comme elle, avec ses joies... Et ses peines. À différence que tout les regrets, je les laisse de côté en l'attente d'une confidente et d'ailleurs qui sait si le comportement glacial de la miss ne me pousserais pas un jour à la choisir pour ce rôle ? Seule quelqu'un qui ressens la douleur et la solitude pourrait comprendre ces cicatrices que je cache au fond de moi. Et qui sait si elle ne réponds pas à ces " qualités requises ".

Me tapotant les joues afin de mettre fin à cette pause sentimentale passagère, je vins alors à sourire de plus belle. Serrant le point, je vins l'embrasser - aussi étrange cela puisse paraître - et d'un geste vif et précis, je vins appuyer furtivement les phalanges précédemment embrassées sur sa joue comme pour l'embrasser indirectement. L'air malicieux, je me projetais en arrière pour alors faire plusieurs bonds et monter sur une branche d'arbre en express.

" Hehe... C'est ici que nos chemins se séparent je suppose ? Je vais être franc, j'ai beaucoup aimer notre rencontre, même si je le maintient, la salutation avec le katana... C'est spécial haha. Je t'aime bien Misa' - chan. J'espère te revoir un jour, en attendant porte toi bien. Oh... Et attention aux pieds. "

Disparaissant aussitôt après avoir fait apparaître mes deux queues, je la laissais voir le présent à ses pieds. J'avais laisser la petite babiole de tout à  l'heure, lui ayant laisser comme un présent. Pourquoi donc ? Ce serait à elle de se faire sa propre version. Un cadeau pour la draguer ? Ou bien pour qu'elle l'applique sur ses hématomes hors de la vue histoire de pas blesser sa fierté ? Ou simplement parce que je n'avais rien d'autre ? Ce serais à elle de trouver une justification.
Pour ma part, j'en riais intérieurement. Dans ma petite tête, je m'étais juste imaginer ceci : je lui laissais ceci pour qu'elle me l'applique le jour de nos possibles retrouvailles, m'étant dis qu'elle allait me frapper pour l'avoir embrassé indirectement sans son accord. Encore une fois, quelque chose d'enfantin venant de ma part.

Pourtant, derrière ce sourire se cachait autre chose. Un sourire sérieux, celle ci ayant imprimé son - faux - nom dans ma mémoire, tout comme Naruto. Elle avait sa place dans mon panthéon des " coup de cœur ".

L'inconnu dans la brume

« C'est ma direction »

     
   

feat Lao Ren

          Je restais silencieuse en admirant l’horizon qui se métamorphosait minute après minute en fonction de la position du soleil qui trônait au-dessus de nous. Le brouillard s’était légèrement dissipé nous dévoilant au fur et à mesure l’immense lac qui nous faisait face. Si je le taquinais ? Oui, peut-être un peu. La fatigue avait pris le dessus et je m’étais emportée un court instant, me laissant guider par son humour et l’attitude dont il faisait preuve. Il n’était pas méchant, je pouvais le sentir, du moins, c’est ce que mon instinct me disait. Il ne dégageait rien de mauvais, bien que ma méfiance me faisait douter toujours un peu, j’étais plus à l’aise avec lui disons. Mais je ne répondais pas à sa remarque, préférant l’ignorer pour ne pas lui donner raison et avouer cette seconde de faiblesse dont j’avais fait preuve. J’étais bien trop fière pour cela.

Je me tenais droite, raide comme un piquet, les bras toujours croisé en dessous de ma poitrine tandis que mon regard se perdait dans le vide. Je faisais abstraction de tout ce qui m’entourait et je m’oubliais dans mes pensées les plus profondes lorsque l’avorton vint perturber mon pseudo équilibre en me poussant légèrement du bout du doigt sur la joue. Je détournais violemment mon regard sans bouger la tête afin de lui adresser un regard noir. Il me testait, tentait de déterminer mes limites, celles à ne pas franchir et cela l’amusait visiblement. Cependant je restais de marbre pour l’instant, mes yeux suffisaient à lui faire comprendre ce que je ressentais. J’ai un regard très expressif. Je ne lui montrais rien de méchant, juste qu’il ne fallait pas me titiller trop longtemps au risque d’y laisser des plumes. Et ceci, je pense qu’il en était conscient. Il lui suffisait simplement de se souvenir de notre rencontre quelques minutes plus tôt.

Je détournais à nouveau le regard, quittant ses yeux pour fixer l’eau trouble à mes pieds. Qui sait de quoi l’avenir sera fait ? Je n’avais aucune idée de ce la vie me réservait, des tumultes et autres embuches qui allaient se trouver sur ma route. Alors, serait-il un jour mon adversaire ? Je n’en savais rien. La vie de Shinobi est pleine de surprises et de rebondissements. Je suivais un chemin que j’avais choisi, celui de protéger Meï et le village au péril de ma vie. Peu importe qui se trouvera devant moi, peu importe la destination finale, je ne vivais que pour ça. Ma loyauté me tuera, c’est comme ça que je le vois. Ma vie se terminera de cette manière et d’aucune autre façon. Quand et où, ça encore, je ne pouvais le prédire…  Dans un avenir proche peut être. Je m’en moque. Mourir ne me fait pas peur du moment que je protège ce qui m’est cher… Et puis, qui pleurera sur ma tombe ? Meï peut être, et encore. Dieu sait à quel point il est difficile de lui arracher des larmes à celle-là. La vie a été bien trop dure avec elle et lui as déjà volé tous ses pleurs.

De nouveau j’étais plongée au fin fond de mon esprit et Ren ne se gênait pas pour me m’extirper de là, à sa manière, bien évidemment. Il venait m’embrasser la joue ou tentait du moins, je ne réalisais pas vraiment ce qu’il avait tenté de faire, j’avais juste eu le temps de sentir un contact sur ma joue qui me fit sursauté.

« Hey ! Ne t’avise plus de faire ça si tu ne veux pas que je te tue ! » Disais-je en colère en me frottant la joue du bout des doigts, l’air un peu gênée.

Je levais le point machinalement pour lui faire comprendre ce que je pensais puis finalement, il reculait en prévision de la suite sans doute. Il s’était imaginé ma réaction ce morveux. Je grommelais intérieurement contre lui en le regardant partir sur une branche. Je fronçais les sourcils en faisant la moue. J’écoutais ces dernières paroles en gardant mon air sérieux sur le visage et je glissais ensuite mes yeux sur ce qu’il avait déposé à mes pieds. Sacré Ren, il en rate pas une. Je posais une main sur ma hanche en le fixant d’un air dédaigneux.

« Tu ne perds rien pour attendre Ren. On se reverra. » Lui balançais je en tournant les talons.

Un petit sourire discret se dessinait sur le coin de mes lèvres tandis que je lui faisais volteface. Je me saisis de son présent avant de m’éloigner en lui adressant un dernier signe de la main, de dos, toujours. Mon bras restait encore quelques secondes en l’air alors que j’avançais vers Kirigakure. Je ne sais pas si un jour je reverrai cet homme, mais je me souviendrais toujours de son nom, c’est certain. Mais avant toute chose, il fallait que je rencontre Meï afin que puisse lui raconter tout ce qui venait de se passer. Je ne lui voulais pas de mal à ce garçon, qui sait à présent ce qui se passerait à l’avenir, pour lui, comme pour moi…



     
   

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