❝Sengetsu X Akihiko

    ♡ Tonight... We hunt!


Kumo pouvait être un village fort accueillant... à condition de tomber sur les bonnes personnes et de ne pas se rendre directement dans les bureaux du catcheur pour lui livrer une missive signée par Gaara l’Étriqué. Disons que les réactions du Raikage étaient pour le moins... imprévisible et musclée. Tout comme lui. Certains imposaient leur respect par leur charisme naturel, d'autre par leur tas de muscles. Moi j'étais plus dans la première catégorie. Celle des intellectuels, des génies. Des personnes réfléchies, censées. Pas comme ceux de la deuxième catégorie qui agissaient puis réfléchissaient pour au final se dire « Merde ». Cela ne rimait à rien, en effet. Mais il fallait de tout pour faire un monde malheureusement. Je n'étais que trop bien placé pour le savoir, vu ce que j'avais pu vivre... A présent, je traversais ces épreuves difficilement mais j'avais appris à me construire une lourde forteresse impénétrable, scindant les mauvais souvenirs des plus merveilleux. Tenter d'avancer ; tel était le maître mot après toutes ces insanités malsaines.
Pour en revenir à l'accueil de Kumo, i ne fallait pas non plus arriver pendant que deux jeunots impulsifs au possible faisaient une mission lambda. Ces deux-là seraient bien capables de tenter de vous trancher si vous ne les prenez pas au dépourvu et que vous ne clarifiez pas la situation – bien que vous n'ayez en rien à vous justifier lorsque vous livrez une missive, bien évidemment.

Afin de décompresser, j'avais décidé de me rendre, une fois le crépuscule prenant possession de la ville, dans un bar. J'y commandai quelques verres avant de me diriger en direction d'une chambre à louer, pensant avoir suffisamment de Ryôs pour la nuit. Il fallait croire que l'inflation n'avait touché que le village des Nuages. Enfin soit, j'allais devoir passer la nuit dehors... A moins que je ne trouvasse quelqu'un prêt à m'héberger. Mais c'était une autre paire de manches. Vu la manière à laquelle l'on me reçut lorsque je demandai mon chemin autant avouer que je n'étais pas très optimiste.
Je m'étais alors dirigé en direction de la Vallée des Nuages et de la Foudre, espérant me retrouver un peu au calme afin d'admirer les étoiles. Je n'avais cependant pas prévu d'interrompre une discussion « secrète » entre deux Kumojins. L'un des deux disparut à mon arrivée tandis que l'autre resta et accepta ma simple compagnie. Après avoir discuté longuement, je finis par être invité chez cette jeune demoiselle afin de ne pas passer la nuit dehors, geste très apprécié de ma personne. Bien sûr, je n'avais à aucun moment eu d'arrières pensées quant à cette nuit-là. Elle se passa calmement, je dormis plutôt bien et me réveillai à l'aube.

Le lendemain matin, je sortis de cette maison, après avoir remercié mon hôte, et allumai une cigarette tout en me réveillant doucement.
Une explosion retentit. Soudainement. Je ne m'y attendais vraiment pas. Les sens en alerte, je pus sentir une personne mal intentionnée qui commençait à s'échapper. Ni une, ni deux, je fonçai en sa direction pour tenter de l'intercepter. Heureusement pour moi, j'étais un homme élancé et pouvais atteindre des vitesses de pointes légèrement au-dessus de la normale. L'ayant rattrapé avec aisance, je pus aisément le mettre à terre, en profitant également pour le marquer à l'aide d'un Fûinjutsu nommé Tâgetto. Ainsi je pouvais toujours connaître sa position mais aussi... Lui envoyer des flèches de chakra à tête chercheuse. Mais comme j'étais au corps à corps, le tenant à terre, je n'en avais pas besoin.
Je sentis ensuite une autre présence. L'homme était en mauvais état, vraiment. Il courait, aussi. Très vite. Le miraculé était aussi très énervé, et je pouvais le comprendre. Il avait probablement été victime de l'explosion de l'homme qui se tenait entre mes doigts. Je le laissai alors filer pour que le tempétueux puisse se venger comme il se doit. Le prétendu Nukenin avait gravement blessé le Kumojin, il était normal qu'il paye pour cet affront. Je me redressai, laissant une chance à ma cible de s'échapper un court instant.

« Il est pour vous. » M'adressai-je en souriant au blessé alors qu'une énorme nuage de fumée se répandait. « Suivez-moi. » Lui demandai-je avant de rapidement me remettre en route.

Je ne connaissais rien de cet homme, mais je savais ce que cela faisait que de se sentir humilié de la sorte. Contrairement à beaucoup de personnes, je n'avais jamais cherché à me venger, du moins à mes débuts. Je voulais simplement ne plus jamais revoir mon abruti de géniteur qui avait fait de ma vie un enfer et avait fait de moi une démente psychologie. Ais oui, je n'avais jamais considéré la vengeance comme quelque chose d'utile; jusqu'à confrontation.
Un sale soir, ce savant fou nous avait kidnappés, Aika et moi. Elle, avait été violée et moi contraint à regarder. Avant de me faire injecter un fluide bizarre. Malheureusement pour lui, il ne se doutait pas que j'allais me servir de ça contre lui. Il avait fait de mon enfance un enfer, ruiné Aika-chan et m'avait donné un cancer. Je n'allais certainement pas le laisser s'en sortir indemne. Il allait alors vivre jusqu'à la fin de sa vie ce que j'avais vécu durant de longues années, ligoté dans cette cave, n'ayant presque jamais rien à manger...  Jusqu'à ce que mort s'en suive pour cette immondice. Il ne méritait que la souffrance. Pas de mort rapide, cela reviendrait à lui concéder la victoire. Et pour rien au monde j'aurais voulu que cela se fasse. On ne ramasse que ce que l'on sème, après tout.

Le renégat que l'on poursuivait connaissait les plans de Kumo par cœur, contrairement à moi. Je n'étais venu que quelques fois et n'étais pas forcément passé par de petites ruelles. Heureusement pour moi, je l'avais marqué et connaissais sa position exacte en temps réel. Il était donc plutôt facile de le traquer. Ceci dit, il nous fallait faire attention. Il nous avait guidé en dehors du village, dans un endroit vide où pas une âme n'oserait s'aventurer.
Il s'était arrêté, il nous voyait, nous ne le voyions pas. Je le sentais et savais où il était. Cependant, je ne savais pas s'il se trouvait dans un endroit plat ou, au contraire, dans un trou. Une chose était sûre, il était à moins de trente mètres de nous. Je mis alors mon bras devant le Kumojin afin de stopper. Il ne fallait pas foncer tête baissée non plus. Nous ne connaissions pas non plus ses capacités. Une chose était sûre, c'est qu'il était seul. Vraiment tout seul. Et il avait probablement piégé l'endroit, sinon il ne nous aurait pas emmené ici. Je levai mon bras droit et ouvris la main afin de laisser éclairer ma paume.

« Regardez bien où se dirige la flèche. Elle ne manquera pas sa cible. » Chuchotai-je pour ne pas nous faire entendre. « Seinaru ya ! » Clamai-je finalement alors qu'une flèche de chakra pur sortit de ma main et fusa en direction de notre ennemi à une vitesse affolante. Le Kumojin la suivit alors – du moins il essaya – pour s'en prendre à son ennemi. Je le rejoignis de loin afin d'admirer le spectacle qui allait s'offrir à moi.

❝ the strongest. ❞

❝Sengetsu X Akihiko

    ♡ Tonight... We hunt!


Mon acolyte était blessé. Fraîchement rescapé d'une explosion criminelle, celui-ci avait survécu par Dieu ne sait quel miracle. Toujours est-il que j'étais comme « rassuré ». Après tout, je me moquais bien de son état, je le connaissais pas. Mais devoir faire face à un meurte en pleine visite diplomatique à Kumo ne m'aurait guère enchanté. En tant que Haut-Conseiller de Suna, j'avais tout un lot de responsabilités à porter, donc celle de me porter garant de la bienséance de la stabilité et confiance unissant nos deux alliances. Nous avions beau ne pas être légalement allié, nous n'étions ni ennemis ni indifférents, à mon plus grand désarroi. Ce n'était pas de cette façon que j'allais pouvoir imposer la suprématie de mon village aux yeux de tous. Pour l'instant, je devais me contenter de suivre bien sagement les décisions de Gaara jusqu'à ce que je revoie Itachi afin de mettre mes plans en place.
Néanmoins, je m'étais tout de même rendu sur les lieux de l'explosion. Le Kumojin était grièvement blessé mais semblait encore en état de se lever et de tenir debout. Parfait. J'en avais profité pour commencer à m'attaquer à son assaillant puis l'avais laissé filer, lui donnant ainsi une chance de tenter de nous impression. De l'impressionner. Au fond, je n'en avais strictement rien à faire, cela ne me regardait pas. Un Nukenin est un Nukenin, on est d'accord. Mais un renégat de Kumo ? Cela ne me regardait en rien. Cependant, j'avais senti l'envie de vengeance dans le regard du miraculé et l'avais aidé à retrouver son ennemi.
Il nous avait, certes, devancé. Mais c'était sans compter le sceau apposé sur son épaule. Ce Fûinjutsu de ma composition me permettait de savoir en temps réel sa position, ce même en dehors de la portée de ma sensorialité. Sans compter qu'il me permettait aussi de pouvoir le toucher – avec une autre technique – sans jamais le louper. A condition qu'il soit à portée, bien évidemment.

Après quelques temps de course – réduite pour mon compère, je n'eus d'autres choix que de rester à son rythme pour ne pas le semer – nous finîmes par retrouver l'heureux gaillard. Celui-ci s'était bien caché mais je savais où il se trouvait ; grâce à mon sceau et ma technique de senseur. Il n'y avait pas non plus de piège et il était seul. Il n'avait pas peur, il aurait mieux fait de tenter de nous semer une embuscade. Son esprit dénué de jugeote ne semblait pas assez développé pour avoir penser à un plan de secours. Pauvre qu'il était ! Surtout dans un village Kumo.
Je trouvais d'ailleurs bizarre que personne d'autre n'ait réagi... Une belle bande de bras cassés et d'égoïstes.
Je ne les trouvais pas vraiment attachants, pour être honnête, et mon avis n'était pas prêt de changer. A la limite, la seule personne un tant soi peu louable en ces basses contrées était cette religieuse, Satsuki Matsuho. La seule qui avait bien voulu m'aider, la veille. Je m'étais ainsi épargné une dure nuit où le sommeil n'aurait été ma compagne, pour une fois de plus.
Je finis par laisser le champ libre au blondin. Il s'éleva alors dans les airs et finit par prendre ma flèche de vitesse. Elle qui était déjà rapide, je n'en fus qu'agréablement surpris. Voilà qui allait se montrer intéressant. J'affichai un sourire élargi sur mon visage et gravis rapidement une montagne pour ne louper aucune miette de cette barbarie sans nom. Je me doutais que l'homme des nuages ne devait pas être un tendre, mais de là à m'imaginer ce qui allait se passer... Mais je ne fus en aucun cas choqué. Le sang et les membres en moins étaient le commun des ninjas. A vrai dire, je m'intéressais plus à sa technique – et sa danse – qu'à autre chose. Je n'étais pas déçu d'avoir fait le bon samaritain !

Alors entouré d'une aura blanche, le danseur se mit à... danser, oui. Vitesse grandement rétablie, il s'acharna sur le responsable du précédent accident. On aurait presque eu l'impression qu'il volait. Allègrement. Sans pression. A peine eut-il atteint le terroriste que son pied se retrouva – avec très grand fracas – son torse en mouvement, de manière à l'envoyer se planter sur ma flèche. Etait-il encore vivant après cela ? C'était difficile à croire ais il respirait encore, son chakra continuait également de se répandre.
Est-ce qu'il méritait cela ? Je n'en étais pas sûr. Cependant, l'homme désireux de vengeance en était digne. L'assaillant semblait planer au-dessus du combattant qui lui donna un nouveau coup de pied féroce. Dans le torse. Au même endroit. La peau se déchira et partit en lambeau avant de brûler au contact du chakra du danseur. Une chose était sûre, le rescapé ne le laisserait pas respirer ni retomber. Pas tant qu'il serait encore vivant. La hargne était omniprésente en lui ; un monstre semblait avoir pris le contrôle de son corps et de son esprit.
Il finit par se saisir des bras de son opposant – qui malheureusement, n'était plus du tout apte à se défendre – et se colla à son buste, enchaînant coups après coups. Blessures après blessures. L'homme était dans un tel état que même une centaine de katana auraient été moins dangereux.
Le blondinet allait maintenant en finir. Ses mouvements s'accélérèrent encore, si bien que j'avais parfois du mal à tous les lire et sentir. J'ai dû en louper en deux ou trois dans le feu de l'action. Le Kumojin semblait être un adversaire à ne pas prendre à la légère, bien loin de là.
Arriva ce qui devait arriver. Le coup fatal débuta sa sanglante descente, laissant une bourrasque de chakra annihiler tout une partie du corps du responsable de l'attentat qui s'écrasa par terre. Et bon Dieu, il n'était toujours pas mort ! Sa volonté de vivre était hors du commun ; malheureusement, les minutes lui étaient comptées. Il ne lui restait vraiment plus beaucoup de temps. J'eus, l'espace d'un instant, l'envie de l'achever mais finis par retenir. Ce n'était pas à moi de décider de la vie ou de la mort d'un homme de sa trempe mais j'étais intimement convaincu que je ne devais pas annoncer la « mauvaise » nouvelle à ma nouvelle rencontre.

L'auteur de ce ballet morbide sorti finalement de sa longue transe. Epuisé, essoufflé, apeuré. Il semblait reprendre ses esprits petit à petit, se rendant compte de ce qu'il venait tout juste de faire. C'est bien ce que je pensais, lorsqu'il entre dans en stase comme ça, c'est comme si quelqu'un d'autre le contrôlait. Ca avat du bon comme du mauvais, c'était comme tout. Mais pour l'instant, il devait se changer les idées, tenter de récupérer pleinement et on devait surtout filer de là. Nous n'avions plus rien à faire ici et je n'avais pas spécialement envie de me retrouver avec un incident diplomatique dans les bras. C'était vraiment le cadet de mes soucis en ce moment.
Je soutins le jeune homme sur mes épaules et l'aide à marcher. Il sortait d'une explosion et s'était beaucoup trop démené pour un ressortissant de convalescence. Il ne pouvait presque plus tenir debout, alors imaginez-le marcher... C'était impossible en son état.
Après quelques minutes de arche, nous arrivâmes finalement sur une sorte de gros rocher qui surplombait Kumo de toute son étendue. La vue ainsi offerte était belle, dommage que le cœur des gens ne le soit pas autant.
Je le fis se mettre assis tandis que je restai debout. J'imposai ainsi ma supériorité, notamment par rapport au grade. En vue de sa démarche et surtout de ce que j'ai pu observer en le scindant, il n'était « qu'un simple » Jûnin. Certes puissant, mais pas spécialement imposant, hiérarchiquement parlant.
Enfin, je sortis mon paquet de cigarettes, en attrapai une avant de lui en proposer une. J'allumai la mienne et croisai les bras, toujours souriant.

« Je me prénomme Kayaba Akihiko, Haut-Conseiller de Suna. » Me présentai-je premièrement. « Après t'avoir aidé dans cette vengeance, je m'estime légitime de connaître ton sobriquet ainsi que ta fonction au sein de ton propre village, ainsi que tu m'expliques le pourquoi de cette explosion. C'est tout. Je me fous totalement de ton histoire, qu'on se le tienne pour dit. » Terminai-je en riant légèrement sur la fin. Je ne voulais pas non plus qu'il me prenne pour quelqu'un d'hostile après tout.