Tignasse au vent, cul vissé sur une branche d'arbre, nul ne sait, mais depuis l'instant ou il avait été mit au courant de son énième transfère dans une énième team, l'enfant c'était tout simplement mit en quête d'informations; en tout bon Shinobi qu'il était. Il avait usé de ses capacités, dans la discrétion digne d'un ANBU et avait filé tranquillement durant les jours qui suivirent les trois autres personnes qui allaient devenir respectivement son sensei et ses coéquipier durant un temps.

Oh, parce que, bien évidemment, Inorin ne se faisait guère d'illusion. Comme les fois précédentes, il savait que ses jours dans cette team seraient comptés. Combien de temps avec que la jeune femme qui était censée les prendre en main, ne craque, ne déverse son dégoût et son méprit  ?

L'enfant donna une légère impulsion sur la pièce de monnaie qu'il tenait en équilibre sur son pouce, à l'aide de son index. Face, plus de cinq jours. Pile, moins de cinq jours. La pièce s'éleva dans le ciel, il tendit la main, attendant tout simplement le retour de cette dernière. Et lorsqu'il alla pour refermer son poing sur le bout de métal gris, son attention fût détournée par l'arrivée d'une jeune femme. Il ne lui aurait pas donné la vingtaine et pourtant elle dégageait cette légère aura qui n'avait que tendance à effrayer moult genin, à son plus grand amusement et ce, bien qu'il se garda de le montrer. De toute façon, il douta que cela intéresse l'écureuil qui venait à peine de se mettre en quête de noisette, histoire de former une réserve pour l'hiver prochain.

Cela n'empêcha cependant pas la petite pièce métallisée de venir toucher le sol dans un bruit camouflé, pas même audible. À contrario, le petit brun se laissa aller à soupirer longuement. Voilà que le destin commençait à se jouer de lui. Et, tandis qu'il glissait son regard avec l'innocence enfantine dont il était doté, sur la silhouette fine de celle qu'il savait être son futur professeur, il se redressa à peine, paume calée contre l'écorce de l'arbre duquel il était toujours perché, avec une vue parfaite donnant sur la fontaine du lieu de rendez-vous. Et, seulement lorsque fût enfin arrivés les deux derniers lurons, l'enfant daigna sortir de sa cachette, glissant d'un pas félin sur le sol carrelé.
 
 Le premier truc qui pouvait paraître frappant chez ce garçon était sans doute aucun, sa petitesse. Parce que ouais. Qu'on se le dise, Inorin était peut-être un poil plus grand que les gosses de son âge, il n'en restait pas moins ridiculement petit à côtés des trois autres. La seconde chose qui pouvait éventuellement faire cligner de l'œil était sa peau pâle. Bien trop pâle pour paraître ne serais-ce que réel. Lunaire serait en fait, l'adjectif exact. Ça, et la tignasse corbeau qui semblait faire détonner le tableau, avec comme accompagnement, des pupilles d'un bleu foutrement trop bleu pour ne pas être déstabilisant.. Et pourtant, Izanami savait à quel point l'enfant n'avait là, qu'une apparence banale, parmi tant d'autre. Peut-être y avait-il un petit truc en plus ? L'air définitivement innocent qui naissait presque trop naturellement sur sa bouille à peine bougonne ?

Ses doigts glissèrent lentement contre son crâne dés lors qu'il tenta vainement de dégager son regard semble t-il curieux, de ses mèches folles qui, au gré du vent, ne faisait que s'agiter sur sa vue. Il n'avait guère lâché la moindre parole, se contentant sans gêne aucune, de dévisager cette Team. Il reconnaissait à peine le visage du premier garçon qu'il avait probablement dû apercevoir Susanoo sait où. Mais pour les autres, et bien. Il ne savait d'eux, que ce qu'il avait pût récemment observer, durant les deux minuscules journée où il avait pu mener son enquête.

Shoyū Inorin..

 Mais trouvant refuge dans ses poches, identitée lâchée à demi-voix, presqu'à reculons, l'enfant s'était bien évidemment rapproché du minuscule groupe, se tenant près mais pas trop, désireux de concerver une certaine distance. Il était toujours d'avis qu'il n''était définitivement pas fait pour être mit en équipe..

 

Son arrivée avait, semble-t-il, donné le coup de feu de départ à la conversation puisque, aussitôt, la jeune femme qui faisait office d'instructeur, s'était présenté et ce, avec l'air de la fille qui ne savait tout de même pas trop quoi faire de leurs peau. Donnant lui-même l'impression de ne guère porter d'attention à ce qui se disait, les faits étaient pourtant ces derniers : Inorin, bien qu'ayant les pupilles fixées sur les alentours, écoutait le petit speech avec attention. Ce fut d'ailleurs dans ce même speech qu'il se rendit compte que ses impressions étaient bonnes. L'instructrice débarquait bel et bien dans le monde fantastique des sensei et ainsi donc, ils étaient bel et bien les premiers Shinobi dont elle était responsable. C'est avec tous les efforts du monde, que l'enfant retint un commentaire sarcastique. Avec la chance qu'il avait, la team ne ferait pas long feu. Pourtant, ses lèvres demeurèrent hermétiquement closes, dés lors que le premier arrivé eut commencé à conter son parcours.

Ses pupilles bleutées dérivèrent légèrement vers le garçon tout de noir vêtu, le dévisageant sans gêne aucune alors qu'il apprenait au fur et à mesure qu'Akrillo avait, lui aussi, fait partie de plusieurs équipes, tout en songeant qu'il était fort probable pour qu'ils n'aient pas les même raisons de changer de team. L'annonce de son poste d'intendant provoqua un léger haussement de sourcils chez l'enfant, alors qu'une certaine curiosité s'empara de son être. Il n'était pas vraiment calé paperasse et compagnie, mais il était pourtant certain que ledit poste était bien plus important qu'Akrillo ne voulait bien l'admettre. C'était pourtant là un bon point à y réfléchir. Le fait que son coéquipier ne cherche pas la reconnaissance ultime et tout le toutim, démontrait un manque totale d'arrogance chose généralement foutrement dangereuse si on voulait vivre plus de six semaines en team, sur le terrain.

Ce fut ensuite à l'autre genin de s'exprimer. Là encore, l'enfant laissa aller son regard détailler son homologue, bien plus froid que le premier. Lui, a contrario, n'avait pas fait énormément de missions apparemment. Du moins, aucune qui ne valut la peine d'être contée ; il restait plutôt évasif, chose qu'Inorin voulait bien lui accorder, n'étant lui-même pas très friand des détails. Et alors que son aîné aurait dû s'attendre à nombre de réactions, il n'en vint aucune de la part du garçon. Peut-être ne comprenait-il pas les enjeux, peut-être était-il trop choqué pour parler ? Bien sûr que non. Il s'était juste automatiquement plongé dans ses pensées des suites du récit du jeune Saito. Un genin ayant participé à l'extermination de son clan était pour le moins du jamais vu. Mais après tout, comme l'autre l'avait dit, il n'était pas un genin comme les autres. Aussi, se fit-il une note mentale de l'observer un peu plus à l'avenir. Un Shinobi capable de trahir son clan était tout aussi capable de donner l'âme de sa team au diable.

Une mains passa dans sa tignasse noire, l'ébouriffant à peine alors qu'un souffle léger se glissait enfin en dehors de la barrière de ses lèvres, comme s'il s'était retenu pendant tout ce temps de respirer. Il était temps pour lui de passer à la casserole visiblement, et ça n'était pas vraiment pour lui plaire. La dernière fois qu'il s'était laissé aller à balancer une information sur sa petite personne, ses coéquipiers ne l'avaient par la suite plus approché. Pas que cela ne l'embête vraiment. Seulement voilà. Être baladé de team en team devenait gonflant au possible.

Je n'ai pas grand chose à  raconter. Quelques missions ici de là, dont une mission au Pays du Fer à propos d'une fleur ultra-rare..  

Il haussa les épaules, avec l'air du type qui ne savait pas franchement s'il devait parler de lui ou simplement se cantonner à ce qu'on lui avait demandé. Après une très longue hésitation, il décida de prendre exemple sur ses aînés, sans vraiment en avoir la folle envie.

 Pour ce qui est du reste.. Je ne suis pas sûr de savoir quoi dire. Je suis entré à l'académie tôt grâce à un ANBU qui s'est mis en tête de me coller le train il y a un peu moins de six ans. Presque trois ans plus tard, je tuais un des étudiants. Je ne sais pas si je suis autorisé à vous dire ce qui suit, mais les faits sont tels qu'ils sont. A la suite de cet incident, les conseillers ont effacé la mémoire des trois quarts des gens à mon sujet. Je n'apparaît officiellement sur aucun registres et ai eu la vie sauve simplement parce que mon village à été détruit il y a six ans et que personne ne sait quoique ce soit sur tout ce bazar et que j'en suis le dernier survivant. J'imagine qu'ils pensent tous que je sais des choses... hum.

Sa tirade balancée, l'enfant sembla aussitôt se désintéresser de la conversation. Ses mains retrouvèrent la chaleur des poches de sa veste, découvrant à peine l'Itai-ate se trouvant noué autour de sa fine taille. Le tour de parole viendrait à qui bon la voudrait, il en avait fini avec les formalités.