Cette journée promettait d’être, comme toutes les autres, pluvieuse. Il n’avait pas arrêté de tomber des cordes depuis la veille au soir et je m’étonnais encore de voir qu’il n’y avait pas d’inondation dans notre village. En même temps, au pays de l’eau, ce serait étrange… Ce fut sur ces réflexions que je quittais mon lit douillet et filais vers la douche. Il n’y avait pas à dire, une douche bien chaude ça revigore et ça met de bonne humeur. Inspirant lentement, je m’habillais simplement en prévoyant de rester à la maison. Avec un temps pareil, il n’y avait pas la moindre chance pour que je sorte le bout de mon nez. Attrapant un bouquin je sautais sur le canapé et commençais à lire. Après quelques minutes, qui me parurent interminables, je me rendais compte que je n’avais pas envie de lire. Je jetais un nouveau coup d’œil par la fenêtre et m’aperçus que le temps était devenu plus clément. Le ciel était moins sombre et la pluie avait cessée. C’était le moment pour sortir et j’avais quelques courses à faire. En faisant mon inventaire cuisine, deux jours plus tôt, j’avais remarqué qu’il ne me restait plus beaucoup de nourriture. J’avais faim et, si ce n’était pas pour me sustenter, je serais bien retourner dans ce canapé. J’attrapais ma veste, pris un peu d’argent qui trainait sur le petit bureau en face de la porte d’entrée et filais au magasin.

Sur le chemin, je croisais quelques courageux qui étaient sortis durant la tempête et qui étaient, du coup, trempés jusqu’aux os. Je frissonnais de froid rien qu’en les regardant. Ils auraient mieux fait de rentrer chez eux mais je savais qu’un shinobi en mission se devait de l’exécuter et ce, qu’importait la météo. J’avançais vers le centre ville en évitant les flaques, sautillant joyeusement en remarquant que le temps ne faisait que s’améliorer.

Une fois devant le magasin, j’énumérais ce qu’il me fallait. Je trouvais tout ce dont j’avais besoin et sortais du magasin. Sur le chemin du retour, je sentis une odeur qui m’allécha. Une odeur sucrée, qui me mit l’eau à la bouche. De la CERISE !!! Je me dirigeais vers ce divin effluve et m’arrêtais devant un stand de gaufres chaudes fourrées. Je me passais la langue sur les lèvres en dévorant des yeux ce doux met.

४ Je vous en prends deux s’il vous plait !!

J’allais me régaler !!!

Je repris ma marche, mon sac dans la main gauche et une gaufre dans celle de droite. Trop obnubilée par ce qui allait être mon festin, je ne vis pas le jeune homme arrivant en face de moi et fonçais tout droit sur lui. Comme au ralenti, mon visage changea. Mon sourire se transformait en grimace, ma douceur sucrée s’écrasa sur son t-shirt et je lâchais mon sac. J’observais, avec horreur, le massacre de ma gaufre sur l’habit du mécréant qui venait de me percuter. Oui, enfin, c’était surtout moi qui lui avais foncé dedans. Me relevant, je me confondais en excuses tout en étalant, plus que je n’essuyais, ce sirop de cerise.  

४ Je suis vraiment désolée, pardon je ne regardais pas où je marchais. Tu vas bien ? Je laverai ton t-shirt !!

Décidément, cette journée qui ne commençait pas trop mal, allait finir au pressing. Puis je remarquais une énoooorme épée dans son dos et avalais bruyamment. Ou alors à l’hôpital à me recoudre la tête sur les épaules…

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