-L’affrontement fut rude, une première défaite, Akame s’endormit sans peur avec le sentiment d’avoir tout donné pour son maître. Elle plongea dans un sommeil profond… « Adieu Akame… » Ses paroles résonnait dans sa tête, ses yeux toujours fermés elle se mit à rêver… Elle se retrouvait dans une forêt sombre et envahi d’une brume épaisse, elle y vit une silhouette celle d’un adolescent, elle connaissait cette silhouette… Elle tenta de s’en approchait mais celle-ci s’éloignais au fur et à mesure… « Adieu Akame… » Encore cette voix, elle ne lui pas était étrangère elle non plus. Elle tenta de s’approcher de nouveau. La silhouette ne s’éloignait plus cette fois, elle commença à entrevoir une personne… Son cœur battait de plus en plus fort, son corps commençait à trembler, ses jambes faiblissaient et peu à peu elle s’arrêta d’avancer.

« Je suis là Akame ! »

-L’adolescente ne comprenait pas, cette homme était bien celui qu’elle pensait… Il était là, se tenant de nouveau devant elle après tout ce temps ! Il la regardait souriant comme jamais, le visage rayonnant ! Les larmes d’Akame se mirent à couler, le sourire aux lèvres elle ne pouvait contenir cette joie de le revoir. Il la prit dans ses bras elle la serra contre lui. « Où étiez-vous ? » demandait-elle. « Je vous ai cherché partout… » Mais aucune réponse ne vint… Elle n’y prêta pas attention car le bonheur qu’elle ressentait lui fit tout oublier. L’homme la lâchait, elle commençait à s’éloigner de nouveau mais la jeune fille ne voulait pas le laisser partir. Encore une fois elle ne put avancer et voyait l’homme qu’elle avait tant cherché s’éloigner inévitablement. Les larmes coulaient encore, son impuissance en était la cause, regardant ce qui n’était désormais plus qu’une silhouette partir au loin. Cette silhouette n’était plus toute seule, Akame pu apercevoir un homme emmenant celui qu’elle avait eu tant de mal à retrouver. Elle l’avait reconnu et pour la deuxième fois, il lui enlevait un être cher.

« Non ! S’il vous plait ne me laissez pas encore ! J’ai besoin de vous… »
« …Yagura-sama ! » criait Akame.

-Elle se réveilla en sueur, suffoquant, pensant à cet horrible cauchemar qu’elle venait de faire. Elle posa une main sur son visage et respira un grand coup. Elle reprit rapidement son calme et prit quelques secondes pour observer l’endroit dans lequel on l’avait amenée.  Une grotte sombre et froide éclairée par un petit feu de camps réchauffement l’atmosphère. La pluie battait son plein dehors, Akame aperçut alors Ai Tarou assis sur le rebord du petit campement improvisé. Il se tenait là, regardant le ciel. Pourquoi était-il ici à veiller sur elle ? Pourquoi ne pas l’avoir achevée ? Tant de questions sans réponses, la jeune fille voulait savoir. Il tenait Murasame, certainement par précaution. L’adolescente relevé le sac de couchage lui servant de couverture et s’assit autour du feu avant d’entamer le dialogue.

« Ne le fait pas tomber, il est mon bien le plus précieux. Tu es étrange Ai Tarou… Pourquoi m’avoir épargnée ? Que cherches-tu à accomplir ? »

-Il n’en savait rien mais la liberté évoquait peu de chose pour notre jeune Chuunin. Ce droit que toute personne devrait recevoir Akame en avait été privé dès sa naissance. Elle avait beau idolâtrer le Mizukage tout cela n’aurait été possible que si elle avait été libre. Sa vie ne fut que solitude et obéissance, les discours de cet homme semblaient bien éloignés de la réalité du village à cette époque. Akame avait un avis bien tranché sur la question, cette chose n’était qu’une plaie pour elle, une chose privant les gens de l’ordre, de la sécurité et de bien trop de choses, son village en était l’exemple parfait. La faiblesse qui y régnait faisait de lui une proie facile pour les autres grandes puissances. Dirigé par une opportuniste qui avait su profiter de la confusion pour s’emparer du pouvoir. Quelle légitimité avait-elle ? Qu’avait-elle accomplie pour le village ?

-Protéger le monde hein ? Une fois de plus Ai Tarou était loin de la vérité. Quel être voulant protéger le monde tue un de ses camarades de sang-froid ? Quelle personne voulant protéger le monde offre son soutient infaillible à un tyran ? Cet affrontement avec ce Nunkenin n’avait-il servit à rien ? Comment pouvait-il si mal connaitre une personne après l’avoir combattu ?  Akame et lui semblaient encore bien loin de se comprendre. Il avait pourtant connu l’ère de dictature du village de la brume, à le voir il avait l’air d’un shinobi de la Feuille, ses belle idées, son optimisme sans faille, avait-il vraiment grandi à Kiri ?

« Alors c’est ce que tu penses ? La liberté pour le monde ?  Vivons-nous réellement dans le même monde ? Tu devrais avoir compris que je ne suis pas une protectrice de cette société corrompu. Je voudrais le voir mourir, se détruire de l’intérieur ainsi tout le monde verrez ce qu’est la réalité. Tu es bien loin de ma réalité, j’ai souffert mais je ne suis pas là pour me faire plaindre. Je suis une survivante et comme tu l’as dit je ne mérite pas de mourir tout simplement car j’ai regardé la mort dans les yeux plusieurs fois, elle ne m’a jamais emporté, elle m’emportera un jour pour tous les pêché que j’ai commis. Mais dis-moi qui es-tu pour décider de qui mérite de mourir ou non ? Cet homme que tu as exécuté tout à l’heure méritait-il de mourir par ta main ? Cet homme a une femme et des enfants, il a toujours servit Kiri peu importe le régime au pouvoir. Alors méritait-il de mourir ? »

« Je ne suis rien, fillette, et je ne m'octroie le droit de rien du tout. J'agis selon ma conscience et tu sais aussi bien que moi que la conscience lorsque notre vie est en danger n'a pas grand-chose à dire. Tu vas me répondre que tu te moques de ta vie et que tu laisses ta conscience te guider même quand tu es en danger, mais laisse-moi alors te poser une question : et si tu étais destinée à changer ce monde ? »

-La conscience hein ?  Rien à dire ? Pourquoi pensaient-ils si différemment ? Sa conscience était bien plus que ça pour elle. Raijin était sa conscience, son dernier rempart, celui qui la protégeait de chaque danger peu importe les circonstances. Ai Tarou n’avait pas compris ça, il semblait donner peu d’importance à sa conscience alors que pour Akame les choses étaient bien différentes. Les liens étroits qu’elle avait créee avec ce démon fictif pouvait-il comprendre ?  « Qu’est-ce que tu fais Akame ?! » Demanda Raijin d’un ton menaçant. Akame ne répondit pas. « Ne te laisse pas attendrir, fait-en un allié rien de plus. » Elle répondit d’un geste de la tête.

« Ta vision des choses est bien loin de la mienne Ai Tarou et je n’ai ni l’envie ni la prétention de vouoir changer ce monde. Je me laisse porter par le court de la vie, ma conscience est une chose inéstimable pour moi, c’est elle qui m’a sauvée de la solitude et la mort. Ma conscience n’a pas de prix, elle me protège des dangers autour de moi et prend soin de moi. Tu ne peux comprendre ça, nous sommes pourtant du même village et tu as connu la Brume Sanglante bien plus longtemps que moi mais nous sommes de deux mondes différents. J’ai connu notre Yondaïme, j’ai vu des facettes de lui que tu ne soupçonnerais jamais. J’ai vu des executions à faire s’évanouir le plus robuste des hommes. J’ai moi-même subi sa fureur à plusieurs reprises, pourtant, je le chérie plus que tout, je suis prête à tout pour ce fantôme comment expliques-tu cela ? Suis-je folle pour autant ? Toi qui rêve d’un monde meilleur ou la liberté serais dû à chacun, qui rêve d’un monde où les gens s’écouteraient les uns les autres, peux-tu comprendre quelqu’un qui n’apportera rien de bon à ce monde ? »