Une fois le parchemin destiné au hokage en poche, j’avais quitté le bureau de la mizukage. Je ne perdais pas de temps à rentrer chez moi, les affaires que j’avais sur moi suffiraient le temps d’effectuer cette tâche. Il m’avait été demandé de me rendre à Tanzaku afin d’y rencontrer un jeune shinobi, originaire de Konoha, qui servirait d’intermédiaire et qui remettrait les informations contenues dans ce précieux rouleau au chef du village de la feuille. Il fallait, bien entendu, que je vérifie si le konohajin que j’allais rencontrer serait digne de confiance pour exécuter cette tâche. Même si elle pouvait paraitre simple, je devais être sure que ces informations ne tomberaient pas entre de mauvaises mains et pour cela je me devais de me renseigner sur mon futur « équipier ».

Le temps était toujours clément lorsque j’étais sortie du bâtiment. L’air frais entrait dans mes poumons et me revigorait. J’allais sortir de mon village, voir du pays et même visiter une contrée encore inconnue jusqu'à maintenant. J’étais excitée et terrorisée en parallèle, cependant ce n’était pas une peur qui « empêche » mais au contraire, une peur qui pousse à se surpasser, une dose d’adrénaline qui, une fois dans la circulation sanguine, donne toute l’énergie possible et inimaginable. J’aurais pu soulever des montagnes mais déjà me rendre au pays du feu, c’était pas mal.

Direction le port de Kiri, notre pays étant une île, il était obligatoire de voyager par bateau afin d’arriver sur le continent. Je n’avais jamais pris ce moyen de transport et quand je pensais qu’il faudrait, tôt ou tard, le reprendre, je frémis. Je n’avais, de toute évidence, pas le pied marin !! Passer tout le voyage la tête au dessus du bastingage, à régurgiter tout ce qui avait pu entrer dans mon estomac n’avait guère été la partie la plus agréable de mon parcours. Pour une ninja du pays de l’eau c’était bien amusant que d’avoir le mal de mer.

J’avais béni tous les Dieux possibles lorsque mon pied avait touché la terre ferme. Je ne savais pas combien de temps le trajet avait duré mais, à mon simple avis, bien trop longtemps. Je pris le temps de regarder autour de moi et ce que je vis me changea. Les arbres verdoyants faisaient chanter leurs feuilles au moindre courant de vent, l’herbe légèrement mouillée vint chatouiller mes orteils, et les couleurs si chatoyantes firent briller mes yeux. Si au pays de l’eau l’air était humide et sentait la terre comme en forêt un jour d’automne, ici, au pays du feu, l’odeur perçue par mes narines était douce, comme un fruit mûr et sucré. Que c’était agréable !! Sans plus attendre, je me précipitais vers la première personne que je vis. Ne connaissant absolument pas ces lieux, il fallait que je demande mon chemin afin de partir dans la bonne direction.

४ Bonjour, excusez-moi de vous déranger. Je souhaiterais me rendre au village de Tanzaku. Pourriez-vous m’indiquer la direction à prendre s’il-vous plait ?

La dame, gentille et douce, me répondit sans problème et m’offrit une carte. Pour éviter que je me perde en chemin m’avait-elle dit. Elle avait été si généreuse avec moi, qui ne venais même pas de son pays. Je lui avais proposé quelques ryos pour la carte mais elle avait refusé. Je ne savais pas comment la remercier et pensais que lorsque je serais à Tanzaku, je lui achèterais quelque chose afin de lui donner lors de mon voyage retour.

Une fois sure de mon itinéraire, je me mis en route. Il fallait que je traverse une forêt dense, que je passe à côté de Konoha, dépasser le village et monter direction ouest; nord-ouest. N’étant pas habituée à ce genre de terrain, je me pris les pieds plusieurs fois sur des branches qui dépassaient, me fis courser par des ours (alors, pas que nous n’en n’avions pas à Kiri mais ils se faisaient plus rares) mais atterris malgré tout à bon port, enfin à bon village… Tanzaku. Ce qui était le plus étonnant, c’était que je n’avais rencontré aucun problème, pas de ninja voulant me voler le parchemin. Je devais malgré tout restée sur mes gardes, cela ne voulait pas dire qu’il n’arriverait rien une fois dans l’enceinte du village. Resserrant les pans de mon haut, je sentais le rouleau toujours contre moi. Un peu rassurée, je m’engageais dans la rue principale.