.:: Comme elle le convoitait, la jeune femme prit place à ses côtés ses yeux passant de la bouteille de tequila à la jeune Yuki puis à sa coupelle vide. Elle soupira de ne plus rien avoir et semblait avoir repris un peu de ses esprits. Tsukiyo allait pouvoir commencer son petit manège. D'un simple geste elle servit délicatement un verre de tequila à la jeune femme qui semblait être plus que ravi. Elle avait choisi la tequila pour son degré d'alcool très fort, mais peut-être aurait-elle du prendre un simple saké puisqu'elle ignorait la tolérance d'alcool de la kirijin et devait la garder dans un assez bon état si elle voulait l'interroger.

▬ Je veux bien vous offrir un verre, mais faite attention de ne pas en abuser, lui dit-elle de sa voix cristalline, je ne voudrai pas être responsable d'incident, comprenez-vous ?

.:: L'Otojin fit mine de boire un cocktail à base de Tequila alors qu'il s'agissait en réalité d'un cocktail sans alcool. Elle serait peut-être forcée à boire une fois dans la soirée, mais il lui fallait l'éviter le plus possible si elle voulait garder ses propres esprits pour l'interroger. Si elle devenait elle-même ivre, tous ses efforts n'auraient servi strictement à rien et pire encore elle aurait bu un verre avec une Kirijin comme de vieux camarade de beuverie ce qui était hors de question. De plus, à cause de son jeune âge, elle n'avait jamais bu de sa vie et ignorait donc sa résistance à l'alcool, mais elle se doutait qu'elle ne devait pas être terrible...

.:: Pour retourner à nos moutons, les deux jeunes femmes étaient étrangement devenue silencieuses, malgré les insistants regards que portait la Kirijin sur le corps de la blanche. Tsukiyo s'interrogeait sur les pratiques de son interlocutrice et ce qu'elle cherchait à la regarder de manière aussi insistante. Son équipement ? Son identité ? Ou peut-être que l'alcool lui donnait des attitudes de vieux pervers... Quoiqu'il en était, la Yuki décida qu'il était temps de la ramener à la réalité afin qu'elle se concentre sur autre chose que son corps.

▬ Je vois que vous venez de Kiri, en mission ? L'interrogea-t-elle, Oh excusez-moi, j'ai oublié de me présenter, je m'appelle Shirayuki Yuna, reprit-elle dans un mensonge, je travaille comme freelance dans le pays et vous ?

.:: Elle avait menti sur son prénom non pour cacher réellement son identité, mais plutôt à cause de sa dernière visite au pays de l'eau qui lui avait certainement valu une belle fiche dans le Bingo Book de Kiri. Pourtant malgré la différence le nom restait presque le même, Shirayuki gardant le kanji de Yuki et Yuna étant une autre façon de définir la lune. Quant à son mensonge sur sa profession, elle n'avait pas eu le choix de prendre le terme de freelance. Elle aurait deviné à son équipement qu'elle n'était pas une civile ou bien même une marchande. En effet, elle avait gardé près d'elle son énorme ombrelle de combat qu'elle ne quittait que rarement.

.:: Uesugi Asyiah... songea notre jeune Otojin. Elle n'avait jamais entendu ce nom de famille et elle en déduit rapidement qu'elle ne devait appartenir à aucun clan de Kiri, elle ne semblait être ni une épéiste. Ce qui signifiait qu'il y avait de grande chance qu'elle ou sa famille avait participé à la purge. En effet, elle semblait plus âgée que la blanche de quelques années, peut-être dans la vingtaine. À cette époque Kiri faisait déjà combattre des enfants de dix ans, alors rien n'était impossible, même si elle n'avait certainement pas eu un très grand rôle à cette époque. Malheureusement, la Yuki ne pouvait pas en vouloir à ses enfants qui avaient été forcé de se battre et surtout manipuler pour cette cause. Toutefois un détail l'intrigua. Elle disait être anciennement mercenaire. Par mercenaire entendait-elle Oinin ou une mercenaire hors de Kiri ? Si c'était la deuxième option cela signifiait qu'il y avait des possibilités qu'elle ne vienne pas de Kiri. Mais alors d'où ? D'un village lambda du pays de l'eau comme notre jeune protagoniste ? Si c'était le cas, cela allait être difficile à Tsukiyo d'obtenir les informations souhaitées.

Des soucis avec les contrats, hein ? Se questionna-t-elle toujours dans sa tête. Cela faisait longtemps qu'elle avait banni ses émotions, alors le mot « soucie » ne lui venait à l'esprit que lorsque les choses ne se passaient pas au détail près comme elle le souhaiterait. Étant paresseuse, elle n'aimait pas que ses missions ne se prolongent plus qu'elle ne l'avait calculé. Elle prit de nouveau la bouteille en main pour servir un nouveau verre à l'ancienne mercenaire avant de lui répondre :

▬ Hm... En général cela se passe bien, sauf lorsque je retombe sur un charlatan qui pense que je ne vais pas vérifier si le compte y est ou qui essaye de me tuer ensuite pour détruire toutes les preuves, mais je pense que vous avez connu ça aussi, finit-elle dans une gorger de son cocktail.

.:: En réalité, jusqu'à maintenant cela ne lui était jamais arrivé puisqu'elle ne travaille uniquement que pour Orochimaru. La seule personne qu'elle pouvait considérer comme un client malsain était peut-être Kagami, puisqu'en échange d'un service elle avait été obligé de participer à ses matchs à mort, mais c'était rare, surtout aujourd'hui. Généralement elle s'occupait juste d'assassinat pour Orochimaru. Après toutes ses réflexions, Tsukiyo observa brièvement la brune boire le nouveau verre qu'elle venait de lui servir et poursuivit :

▬ Et vous, pourquoi avoir quitté la vie de mercenaire pour rejoindre Kiri ? Çà semble plutôt étonnant que le village vous accepte malgré votre passé, sauf s'il profite de ce dit passé pour récolter vos informations.

.:: La blanche pencha son regard dans celui de la kirijin. Un regard très insistant et perturbant qui avait pour but de la faire parler tout en la mettant en confiance, comme-ci ses dernières paroles étaient un avertissement amical entre collègues.

.:: Cela confirmait les doutes de la blanche. Asyiah n'était pas originaire de Kiri. De plus elle avait été entraîné par un Kirijin qui fuyait le village. Peut-être était-ce un Yuki ? Ce qui était certain, c'est qu'elle n'était pas une personne foncièrement mauvaise. Malgré son appartenance dans le village auquel Tsukiyo éprouvait une haine, elle ne faisait pas partie de ses Kirijin que cette dernière voulait voir mort. Toutefois, elle ne devait pas s'attacher à elle pour autant, si elle était du genre fidèle à son village elle deviendrait peut-être un jour son adversaire. Paradoxalement, Tsukiyo trouvait ce genre d'action absurde. En effet, tous les jours des Shinobi se battent pour leurs villages face à des personnes avec qui ils auraient pu être ami dans une autre vie. Que ça ne soit par honneur ou par fierté, mais au fond qu'est-ce que l'honneur ? Obéir aveuglement à une personne dont on n'approuve pas forcément les idées . Pourtant, me diriez-vous, Tsukiyo obéit elle-même aveuglement à Orochimaru malgré son opinion sur le sujet. Elle vous répondra que c'est différent. Orochimaru lui a sauvé la vie et elle paye sa dette, voilà tout.

.:: Au fond, elle n'éprouve pas réellement une haine contre le village de Kiri, elle essaie simplement de comprendre comment cela a pu dégénérer ainsi. Comment les villageois ont accepté d'agir aveuglement au nom de ce dictateur, pourquoi la rébellion n'était pas plus nombreuse qu'elle ne l'était. Tant de question qui seront sans doute pour toujours sans réponse. Bien qu'elle savait que la manipulation y avait énormément contribué. Dès leurs plus jeunes âges, les enfants de Kiri étaient contraint à des examens scandaleux. Comment peut-on avoir sa propre opinion du sujet lorsqu'on ne grandi qu'avec la violence dans les veines. La blanche en connaissait gros sur le sujet. Elle même ayant grandi dans des arènes où étaient organisés des matchs à mort. C'est sans doute pour cette raison qu'elle était aujourd'hui aussi perdue sur sa propre opinion des choses, qu'elle ignorait si ce qu'elle faisait été juste ou non. Toutes ses réflexions commençaient à lui donner la migraine et elle préférait y mettre un terme pour se concentrer de nouveau sur les questions de sa campagne de beuverie.

▬ D'où je viens ? Va savoir..., ricana la blanche contre elle-même, mes parents sont également originaire de Kiri, mais ils ont fui le village lors de la purge, comme votre maître, puis ils sont mort, je me suis retrouvé seule et maintenant je vais là où le vent me porte ! Mais contrairement à vous je refuse de revenir dans un village où les gens sont prêts à sacrifier bêtement leurs vies pour un kage qui ne se souvient même pas de leurs visages. Je préfère mener la vie que je mène actuellement, fidèle à moi-même, rien à protéger, et libre de mes mouvements, je suis certaine qu'un jour vous regretterez votre choix, finit-elle ses derniers mots d'une voix presque inaudible.

.:: Elle but une longue gorgé de son verre, maintenant vide. Cette conversation commençait à peser lourd sur ses réflexions et il était temps de revenir à son interrogatoire. Elle se leva de son siège, invitant la brune du regard à en faire pareil et se dirigea vers une barrière de bois qui donnait face au coucher de soleil. Posant ses bras par-dessus celle-ci elle admira le paysage, ses longs cheveux blancs détachaient dansant avec le vent. Ce paysage était tellement serein que rapidement ses esprits le redevinrent également.

▬ C'est beau vous ne trouvez pas ? Si seulement le monde pouvait toujours être ainsi..., dit-elle nostalgique, parlez moi un peu de cette personne qui vous a élevé... Comment s'appelle-t-elle ? Reprit-elle.

.:: La blanche réfléchie longuement aux paroles de la Kirijin. Elle n'avait pas tort sur un point : le règne de Yagura était fini depuis l'arrivée de Terumi Mei. Toutefois, la Yuki ne pouvait s'empêcher de garder cette haine pour ce village. La page était serte tournée, mais jusque quand ? Un jour un nouveau tyran prendra de nouveau le pouvoir et les choses se répéteront. C'était un cycle sans fin... Peut-être est-ce au village qu'elle en voulait ? Peut-être est-ce simplement aux Shinobi ? Elle n'en savait rien. Elle-même était perdue dans ses idées. Mais elle avait ce besoin qu'il y est un responsable pour ce drame. Un responsable encore en vie qu'elle peut elle-même punir. Elle avait également ce besoin de prendre le pouvoir sur le village afin d'être certaine que les choses ne se répéteraient pas et ce même après sa mort.

▬ La page est tournée, mais le livre n'est pas terminé, ce n'est que la fin du commencement... dit-elle d'une voix pleine de mystère.

.:: Elle continua d'admirer le coucher de soleil, songeuse, tout en écoutant le récit de la brune. C'était une histoire très touchante qui était malheureusement banale à cette période obscure du pays de l'eau. Combien d'enfants étaient devenus orphelins en cette période ? Combien de mères avaient perdu leurs enfants et leurs maris ? Jamais autant de gens n'étaient devenus aussi solidaires qu'en ce temps-là. Les liens de sang n'avaient plus aucune signification entre les clans possesseur de Kekkai Genkai, tout le monde s'entraidait comme une seule et unique famille. Au moins, cette purge avait amené ce point positif. Elle avait prouvé aux Shinobi qu'ils étaient capables de passer au-dessus de leurs fiertés pour s’entre aider.

▬ Lors de la purge... commença-t-elle hésitante, lors de la purge j'ai voyagé avec un groupe de shinobi qui fuyait eux aussi le village, j'étais jeune alors je ne me souviens plus de tous les noms mais peut-être ai-je connu votre maître... Comment s'appelait-elle ?

.:: La voix de la brune était devenue hésitante. Il était clair dans sa voix qu'elle ne voulait plus en parler et c'est pour cela qu'elle lui avait retourné la question, mais la blanche avait besoin de savoir. Besoin de savoir s'il s'agissait d'une Yuki ou non. Le savoir ne l'avancerait pas à grand-chose, puisqu'elle semblait être morte, mais elle voulait savoir si cette fille pourrait devenir une potentielle alliée ou non. Ressentant le malaise autour d'elles, elle soupira et finit par répondre à sa question avant d'avoir sa réponse, dans le but de la mettre à l'aise :

▬ Les seules personnes que j'ai de cher dans mon cœur sont mortes... C'était ma famille... Aujourd'hui... je ne sais pas si je peux considérer cette personne comme cher dans mon cœur, mais... il m'a sauvé la vie quand ma mère est morte alors... je lui en dois une...

.:: Elle se redressa se laissant jeter en arrière mais se retint à la barre de ses deux bras tendus, pour étirer ses muscles. Elle regarda un instant la coupelle vide de sa consœur et partie chercher la bouteille avant de revenir vers la Kirijin afin de lui servir un nouveau verre. Maintenant qu'un échange commun c'était établie entre elles, il était temps d'en venir aux questions sérieuses. La Yuki réfléchie longuement, mais peut-être devrait-elle s'infiltrer à Kiri ? Pas pour pratiquer des actes terroristes mais plutôt pour vérifier les choses d'elle-même.

▬ Peut-être un jour je reviendrais à Kiri... Vérifier si ce que tu me dis est vrai de mes propres yeux...