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Kirigakure Kinjô 愛 Mission en solo de rang A [Terminée]
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Suishi Tarou
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Suishi Tarou
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Kirigakure Kinjô 愛 Mission en solo de rang A [Terminée] NJ7MbV04/100Kirigakure Kinjô 愛 Mission en solo de rang A [Terminée] Up4Qf5Y  (4/100)

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Ordre de mission:

Kirigakure Kinjô

Mizu no Kuni. Une fois encore, je me retrouvais sur ces terres qui m'avaient causé tant de soucis. C'était comme un point d'enclenchement. Mon parcours était un cercle qui me ramenait toujours à cet emplacement charnière, qui, inéluctablement, s'achevait sur mon exil forcé en des circonstances relativement catastrophiques. J'étais moyennement enthousiaste à l'idée de fouler le sol qui avait connu ma première disgrâce. Par six fois, j'étais revenu, et par six fois, j'avais bu la tasse amère de la notoriété. La septième s'annonçait tout aussi néfaste car ce pays retors avait la particularité de me haïr en profondeur.
« On approche de la côte, capitaine ! » cria la vigie depuis la hune. J'étais à bord d'un grand voilier à l'ancienne, un trois-mâts à l'allure fière et vigoureuse. Sur le pont, une quinzaine de matelots le maintenaient en état. Pour ma part, j'étais à la poupe. Le capitaine à la barre maintenait le cap vers l'île dont on apercevait les bords rocheux malgré la brume.
« Comptez jusqu'à cent puis mouillez l'ancre », dit-il à son second, un grand gaillard taciturne, en lui laissant la barre. Je suivis ensuite le capitaine sur le pont puis dans sa cabine située à son extrémité.
« Il serait peut-être temps que vous m'expliquiez ce que me veut votre patron, ou je ne sais qui d'ailleurs, lançai-je en m'asseyant à la table sans y avoir été invité. On est presque arrivés et vous n'avez fait que me parler de vos aventures et de votre bateau qui, franchement, suscitent en moi un intérêt proche de que dalle.
Mon navire, rectifia-t-il durement. Saké ? »
J'acquiesçai vivement et il m'en servit une dose peu conventionnelle dans un verre à eau. Je bus une gorgée et sentis le liquide réchauffer ma gorge et mon estomac affamé. Une légère secousse indiqua que l'ancre avait été jetée. J'entendis l'équipage s'activer derrière moi. Pendant ce temps, le vieil homme me fixait d'un œil circonspect. Je commençais à être mal à l'aise mais, bien décidé à ne pas le montrer, je me contentai de creuser davantage mon verre.
« Vous êtes une personne de confiance, oui ? » murmura-t-il. Avec l'alcool, je sentais le sang battre dans mes oreilles et le sourire me monter aux lèvres. Je ne pus m'empêcher de murmurer moqueusement :
« Je ne sais pas, ça dépend.
De quoi est-ce que ça dépend ? »
Je finis mon verre d'un trait et me resservis sans en demander la permission.
« Dites-moi ce que vous voulez et je vous dirai si je peux le faire ou non. »
Le regard du capitaine gagna en dureté et en intensité. Quel type austère !
« J'ai besoin que vous espionniez un avant-poste shinobi ainsi que d'un rapport détaillé. Vous pouvez faire ça. »
Heureux de constater que ma réputation me précédait, et davantage encore qu'il existât une réputation pour me précéder, je répondis par un simple sourire, hautement satisfait.
« Ce que je veux savoir, poursuivit-il, c'est si vous êtes suffisamment discret et fort pour faire un allié fiable.
Qui a parlé d'alliance ? grognai-je. J'ai signé pour un travail, je ne tiens pas à m'engager dans quoi que ce soit. »
Cette fois, je ne sus comment interpréter l'air qu'il afficha. En conséquence, je bus une bonne gorgée du breuvage incolore. J'avais déjà l'esprit embrouillé.
« Vous êtes sûr que c'est du saké cette horreur ? marmonnai-je en fixant la bouteille entre mes mains d'un œil torve.
De ma composition, oui, s'impatienta-t-il d'un ton crispé. Si, au lieu de vous pendre à mon grand mât comme j'en ai l'envie, je vous emmène à quai, vous ferez ce que je vous demande ?
C'est une menace ? lançai-je avec humeur dans une tentative avortée de me lever.
Pas vraiment, seulement je ne tiens pas à ramer pour rien. Alors ? »
Je fis semblant de réfléchir, la main sur le menton. La cabine commençait à tourner autour de moi.
« Mmm espionner des shinobis ? Ouais, bien sûr, ça a l'air sympa. »
Sans un mot de plus, le vieil âne se leva. Je le suivis du regard jusqu'à ce qu'il fût dehors, puis je me précipitai à sa poursuite. Je fis demi-tour pour terminer mon verre, eus un frisson, puis accourus sur le pont. Une chaloupe avait été mise à flot. Le capitaine commença à descendre le long d'une échelle de cordes et me héla :
« Suivez-moi ! Je vous donnerai les détails en chemin ! »

*     *     *

« Votre mission sera d'espionner ce camp.
D'accord.
Comme vous le voyez, il n'est pas si grand.
Ouais.
Vous pourriez peut-être y pénétrer par les deux entrées là, au sud, et là-bas, à l'est, ou alors...
Ouais.
Vous écoutez ce que je vous dis ? »
Il me fallut quelques secondes pour réagir. Je relevai la tête et ouvris péniblement les yeux. La barque tanguait atrocement malgré le calme de l'océan. Nous étions quasiment arrivés sur l'île et le navire ressemblait à un oiseau bizarroïde reposant ses ailes à la surface de l'eau, au loin. Je sentais chaque millilitre du saké agricole de mon guide monter et redescendre sans interruption dans mon œsophage. Chaque vaguelette menaçait mon maintien à flot et, alors que mon regard croisait celui du vieux loup de mer assis devant moi, furieux et glacé, un remous tout à fait insignifiant eut raison de toute ma contenance. Je m'agrippai sur-le-champ au rebord de la chaloupe et expulsai dans la plus parfaite incarnation du pitoyable la totalité du contenu de mon estomac. Je ne me sentis guère plus sain mais j'allais au moins pouvoir me concentrer sur les mots de mon interlocuteur qui me tourna le dos pour reprendre la traversée en jurant dans un souffle : « Putains de shinobis. »
Je jetai un regard alentour une fois redressé. Nous entrions dans une sorte de lagune étincelante entourée à droite de hautes falaises et à gauche de plages blanches resplendissantes. Droit devant, un grand port nous attendait dont les quais s'étendaient sur la moitié du croissant. Doucement, le capitaine changea de cap et se dirigea vers la rive gauche. Surpris, je me retournai pour observer de nouveau le port. J'aperçus alors, perchées sur la falaise, les palissades de bois taillé en pointes de l'avant-poste shinobi.
« C'est bon, repris-je d'une voix mal-assurée, je me repère. L'océan est au nord, c'est ça ?
L'océan est partout mon p'tit gars, mais oui, d'ici, tu rejoins l'océan par le nord. Je vais te déposer sur la plage plutôt, ça m'évitera d'être vu comme ça. Dès que tu auras quitté la barque, tu devras te débrouiller seul, je n'existerai plus jusqu'à la fin de ta mission.
Forcément.
Je veux que tu notes tous les détails possibles et imaginables. Ça inclut les forces de cet avant-poste — combien d'hommes, leur niveau, leurs capacités, points faibles, points forts — les heures d'import et d'export de marchandises, les rondes... Si tu vois un type éternuer, tu notes la date et l'heure, pareil si son copain va chier. Tes mots d'ordre, c'est précision et exhaustivité. Tu fais ce que tu veux pour y arriver, mais tu te fais pas prendre, c'est bien compris ?
Compris », acquiesçai-je dans un bâillement.
Malgré mon étourdissement, j'eus la riche idée d'utiliser une technique de transformation. Je me penchai sur l'eau et une jolie touriste blonde en bikini me rendit un regard bleu acier plein de malice. Je me fis un clin d'œil puis me rassis.
« Je te trouve drôlement familier tout à coup, papy, lançai-je d'une voix fluette.
Parce que je te tutoie ? Je viens de comprendre que tu n'es qu'un gamin en fait. »
J'éclatai de rire tandis que nous percutions la berge sableuse.
« Je reviens dans une semaine. Tâche d'être prêt à me faire ton rapport d'ici là.
Ça marche. »
Je mis pied à terre et, comme prévu, commençai à remonter la plage sans plus penser à mon accompagnateur. Cette mission s'annonçait distrayante, mais ciel ! ce que j'avais mal au cœur !

Von Tarou


Dernière édition par Ai Tarou le Sam 12 Déc - 19:05, édité 9 fois
Suishi Tarou
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Kirigakure Kinjô

« Il m'est vraiment très sympathique. C'est vrai qu'il est assez doucereux mais, même à mon âge, on apprécie d'être flattée et ses yeux, son humour ne laissent personne indifférent. »
Cette mamie ne perd pas le nord, pensai-je en rendant le sourire radieux d'une jeune fille de quinze ans à la vieille commerçante. J'étais arrivé depuis quelques heures et avais fait un petit tour dans la ville. J'avais déjà payé ma chambre à l'auberge pour une première nuit : avec un peu de chance, cette mission s'achèverait rapidement. Le marché du port était principalement fourni en produits marins : des étalages de poissons, d'huîtres, de palourdes et de crabes faisaient la file le long des pontons. Une quantité folle de voyageurs venaient mouiller ici qu'ils fussent du Pays de l'Eau ou non. C'était un lieu de passage essentiel, riche, prospère, et la nuitée était outrageusement dispendieuse. Mes économies allaient y passer tout entières et même si je devais mener à bien cette mission et empocher un beau pactole, j'avais des scrupules à vider mes poches. Aussi, afin d'exploiter au mieux le temps dont je disposais, j'avais fait le choix d'interroger les personnes âgées qui, certes, parlaient beaucoup mais passaient leurs journées à se renseigner sur les allées et venues de tous leurs voisins plus ou moins proches. Celle-ci était une véritable perle.
« Et ce beau jeune homme, quel genre de livraisons fait-il ? demandai-je benoîtement.
− À vrai dire, je ne le sais pas exactement. Auparavant, il se chargeait de m'apporter les moules qui arrivent au port sur le Kaigan, un beau navire solide et imposant... C'est un sacré capitaine, celui du Kaigan, oh oui ! Il a épousé l'arrière-petite-nièce de Kojama-chan, une amie d'enfance. Son mari était ravi le jour où il lui a demandé la main de l'infante... La pauvre est orpheline, vous voyez. Elle a réussi en épousant cet homme là. Aujourd'hui elle a cinquante-quatre ans et cinq enfants, tous des garçons ! Une sacrée affaire que d'éduquer tous ces garnements. Les garçons sont des créatures terribles, et de nos jours ils ne cherchent qu'à courir les jeunes filles. Faites attention à vous, vous pourriez vous attirer des ennuis avec certains d'entre eux. »
C'est plutôt moi qui suis à craindre, fus-je tenté de rétorquer.
« Je suis entièrement d'accord avec vous, répondis-je plutôt sur le ton de la confidence. Mais que fait-il de sa vie s'il ne vous livre plus, ce beau jeune homme ?
Hé bien depuis que le camp de shinobis s'est installé sur la corniche, il leur emmène tous les jours une charrette pleine à craquer de je-ne-sais-quoi. Ça fait un bruit terrible cette marchandise-là. Il cache tout ça sous une grosse bâche et il file. Deux chevaux, qu'il lui faut : ça doit peser lourd !
Mmm... Vous avez une idée d'où je pourrais le trouver ?
Bien sûr ! Il est juste là, en train de discuter avec la femme de Mitoyama-san, le poissonnier. Une sacrée pimbêche celle-ci. M'est avis qu'elle ne mérite pas qu'il risque ses fesses à lui faire la cour. Mitoyama-san est un sacré gaillard, il ne serait pas content de voir ça...
Après quelques minutes supplémentaires, je parvins à la quitter sans être trop abrupt. Je me mis à marcher en direction du jeune livreur et m'apprêtai à malaxer mon chakra pour l'attirer vers moi ; cependant, à peine fus-je entré dans son champ de vision qu'il n'eut plus d'yeux que pour moi. Je n'eus alors qu'à lui faire un clin d'œil et il abandonna sa conquête adultère pour me rejoindre. Il me suivit à trois pas de distance dans une ruelle inoccupée. Là, je m'arrêtai et m'appuyai contre un mur. Je pris une mine mi-angoissée, mi-coquine tandis qu'il se rapprochait.
« Tu t'es perdue ma poulette ? fit-il. T'as pas peur des rues sombres ?
Si, je suis terrifiée, répondis-je d'une voix minaude. Mais j'avais envie de te rencontrer loin des regards... »
Il eut un rire absolument lubrique que même le « hé hé » habituel ne parviendrait pas à retranscrire. Il commença à poser ses mains sur moi et à me dévorer des yeux. Il ne tourna pas autour du pot. Mon haut de maillot de bain était tombé lorsqu'un vieillard passa sans nous voir dans la rue adjacente.
« Je crois que je serais plus à l'aise dans ma chambre d'hôtel, Oniisan... J'ai peur que mes parents ne me trouvent... Je n'ai que quinze ans...
− Si c'est pas loin, on n'a qu'à y aller, poulette. »
Son haleine de hareng faisandé me donnait la nausée. Je recouvris la poitrine généreuse que je m'étais octroyée et pris le chemin de l'auberge. Il me suivit sans poser de question. Une fois arrivés, il se jeta sur le lit. Tandis qu'il retirait son T-shirt, je rompis la technique de métamorphose.
« Tu as l'air d'avoir faim ma... AAAAH !! »
Son choc fut aussi grand que l'était déjà mon dégoût. Il se releva instantanément et se colla à la fenêtre de la chambre.
« Qui... balbutia-t-il. Qui êtes-vous ?
Je suis ton kidnappeur Nanpashi-san, dis-je avec dépit. Sérieusement, poulette ? Si je pouvais, je prendrais le temps de t'apprendre les bases de la drague mais je ne crois pas que tu en vailles le coup.
La scène qui était en train de se produire était véritablement à hurler de rire. L'expression de son visage était extraordinaire. Il me fixait du fin fond de sa déconfiture comme si j'avais surgi du sol à la façon d'un énorme champignon bleu. Il sentait que j'étais extrêmement vénéneux, sans aucun doute. Il faisait glisser son dos au fil du mur et des fenêtres, aller et retour, comme si faire le crabe pouvait le mettre à l'abri du danger que je représentais pour lui. En vérité, je ne comptais pas le tuer ou le torturer, j'avais trop de finesse pour avoir recours à de telles pratiques, mais j'aimais assez l'idée qu'il eût peur de moi. Cependant, ma technique d'interrogatoire consistait à mettre les gens en confiance. Je dus donc commencer à lui faire la conversation.
« Qui t'a appris à draguer comme un pied ? demandai-je sans sourire.
J'ai lu Techniques du batifolage, répondit-il timidement.
Quoi, ce torchon ? m'esclaffai-je. Tu m'étonnes que tu te débrouilles comme un tatou.
Je l'ai trouvé très bien ce livre. »
Je perçus dans sa voix une touche de témérité qui me fit lever un sourcil. Il alla sur-le-champ se recroqueviller dans un coin de la grande pièce. J'eus un sourire attendri puis m'approchai de lui.
« Ne prends pas la mouche, je ne vais pas te manger. Je veux seulement discuter un peu avec toi. »
Je fis le sceau qui permettait de libérer mon chakra et il prit peur. Alors qu'il tentait d'accourir vers la porte, je l'interceptai en un centième de secondes. Plaqué contre le mur, il tenta de se débattre pendant quelques secondes. Je faisais une bonne tête de plus que lui. L'une de mes mains maintenait fermement ses deux poignets en l'air ; je posai la seconde sur sa joue. Il se stabilisa et plongea son regard dans le mien.
« Tu n'as rien à craindre de moi, je te dis, susurrai-je. Je veux seulement te poser deux ou trois questions. Tu veux bien me faire confiance ? »
Quelques secondes s'écoulèrent durant lesquelles nos regards ne se quittèrent plus. Le sien se vida légèrement tandis que mon sourire s'étirait. Finalement il acquiesça : comme toujours, ma technique était redoutable sur les civils. Je relâchai mon emprise et allai m'asseoir dans un fauteuil depuis lequel je pouvais observer les alentours. Il resta quelques secondes contre le mur, paralysé. Lorsque je me fus suffisamment impatienté à mon goût, je me plaignis d'avoir soif. Sans attendre, il alla verser l'eau d'un pichet qui se trouvait sur la table de chevet dans le verre prévu à cet effet. Il me le tendit dans un sourire heureux et plutôt benêt. À ma demande, il s'assit en tailleur à mes pieds.
« Que livres-tu au camp ? demandai-je sans transition.
Principalement de la nourriture et des armes, répondit-il sur le ton de la conversation. Des vêtements aussi...
Quels types d'armes ?
Des kunais, des shurikens, des notes explosives, des balles fumigènes et lumineuses... Tout plein de choses. Des parchemins de techniques aussi. Les shinobis qui sont là-haut s'entraînent parfois, pour s'occuper. C'est plus une caserne qu'un camp.
Est-ce que tu connais certains d'entre eux ?
Ouais, je connais les gardiens des portes. De chics types, je leur parle des nanas que j'ai serrées. Tu trouves vraiment que je suis nul en drague ? »
Je levai les yeux au ciel. Le principal inconvénient avec mon chakra était que les gens avaient tendance à se sentir beaucoup trop à l'aise avec moi et à dire tout ce qui leur passait par la tête. D'autres membres de mon clan avaient un chakra plus agressif qui rendait les gens extrêmement dociles et farouches, tel celui qui aime son conjoint violent ; moi, j'étais le type sympathique et doux dont on ne craignait rien. Heureusement, j'étais très patient.
« Mais non, mais non, j'ai exagéré. Tu es tellement charmant que j'aurais voulu être une fille. »
Oui : intérieurement, je riais.
« Tu dis ça pour me faire plaisir, marmonna-t-il.
Mais non, mais non. Bref. Tu y entres dans ce camp ?
Bien sûr, ils ne sont pas très regardants tu sais. Une fois, je suis carrément entré sans que personne ne m'accueille. Le portail était ouvert. J'ai eu le temps de fumer une clope avant qu'on vienne me trouver.
Formidable. Tu dirais qu'il y a combien de personnes grosso modo là-bas ?
Une vingtaine à tout casser. Tu n'as pas faim ? Je peux aller te chercher quelque chose en bas.
Ça ira merci. Quand est ta prochaine livraison ?
Dans une heure à peu près. Je suis jamais à l'heure, ça peut attendre. »
Il me fit un clin d'œil. Je sentais que tout ceci allait trop loin : certaines personnes étaient beaucoup plus influençables que d'autres car les addictions reposent énormément sur la force d'esprit de chacun. Pour sa part, le pauvre garçon devait être en pleine quête de soi. Je me levai et il se leva presque instantanément.
« Où est-ce qu'on va ? fit-il de l'air enjoué d'un fox-terrier après six mois d'absence de son maître.
Moi je vais te remplacer sur ta charrette. Toi, tu restes ici. Tu ne bouges pas, même si tu as faim. Je vais dire à la réception de te monter un repas dans la soirée.
J'espérais dîner avec toi... »
Un quart d'heure plus tard, après qu'il m'eut expliqué où il récupérait la marchandise à livrer puis l'itinéraire qu'il empruntait sur une carte de la ville que j'avais trouvée dans la table de nuit, je quittai avec soulagement la chambre sous son apparence et m'en retournai vers le port.

Von Tarou


Dernière édition par Suishi Tarou le Jeu 23 Juin - 0:27, édité 6 fois
Suishi Tarou
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Kirigakure Kinjô

« Qui va là ?
− Laisse-le passer, c'est le livreur. Comment va, Makoto ? »
Le raclement des roues de bois sur le sentier de gravier s'interrompit. La charrette avait passé quelques mètres au-delà de la palissade. L'infiltration était un succès.
« Ça roule, répondis-je. Un peu naze. J'ai fait la bringue toute la nuit.
− T'as encore alimenté la moitié de la ville ?
− Qu'est-ce que tu veux que j'te dise, elles sont toutes dingues de moi. Je me donne corps et âme pour étancher leur soif.
− Quel homme dévoué. »
Les deux gardes et moi éclatâmes de rire. Il me déplaisait assez d'être aussi vulgaire mais ce n'était pas moi que j'incarnais, c'était un pauvre cul-terreux du village de pêcheur. Je n'avais pas à me retenir si je voulais faire illusion.
« Ça vous ennuie si je vous laisse vider tout ça ? lançai-je en m'étirant. J'ai aucune force ce matin.
− T'es une sacrée fainéasse toi, se plaignit l'un des chûnins.
− C'est vous les ninjas, vous êtes bien assez costauds pour faire ça ! Et puis vous en branlez pas une de la journée alors ça vous occupera. »
Nos regards restèrent fixés les uns sur les autres. Avais-je été trop loin ? Non, finalement, l'un d'eux me proposa de prendre les rênes. Je descendis du convoi et le regardai s'éloigner en contrebas. Je jetai un regard alentour.
« Vous avez de nouvelles recrues ? demandai-je.
− Nope, répondit le second chûnin. Les dernières datent d'il y a deux semaines. En revanche, on en a une dizaine qui sont partis pour des missions. Mizukage-sama a lancé une politique de suppression des nukenins et vu qu'on n'a pas trop de soucis par ici...
− Les nukenins, c'est les déserteurs, c'est ça ? »
Jouer la carte de l'ignorance était souvent très efficace lors d'infiltrations. Le secret était de poser des questions vagues à ceux qui parlaient beaucoup. En général, pas besoin de jouer les curieux.
« Ouais. Tous des scélérats. Des moins que rien. Ils nous font une sale réputation ces enfoirés.
− Je me rends pas trop compte, mais si tu le dis. »
Tseuh... Que savait-il de la condition de nukenin ? Comment pouvait-il nous juger alors que nous avions subi l'égide du plus grand dictateur de toute l'histoire du pays ? J'étais à deux doigts de projeter de le suivre un soir, lorsqu'il rentrerait d'un bar pendant une permission. Seule sa bêtise le sauvait.
« Qu'est-ce que vous faites là, vous deux ? »
La voix de stentor provenait de derrière nous. Je me retournai en feignant un sursaut et le regardai avec une peur mesurée.
« Bonjour, Gotama Taishô ! fit le garde en s'agenouillant à ses pieds. Makoto-san est venu faire le ravitaillement.
− Et où est le ravitaillement ? »
Je choisis de ne pas piper mot. La peur serait mon excuse. Le commandant était un jônin d'une cinquantaine d'années. Son allure austère et imposante semblait indiquer qu'il était puissant. Je sentis rien qu'à le voir qu'il était de la trempe de ces hommes qui, sous le gouvernement de Yagura, avaient, sans jamais broncher, exécuté ses ordres les plus innommables. Je le haïssais déjà.
« Kotetsu-san est parti le déposer dans les cabanons.
− Mmmf, fit-il. Qu'il parte dès qu'il aura récupéré sa charrette. J'apprécie moyennement l'entrée de civils dans mon camp. »
Le sombre personnage me lança un regard perçant et mauvais. Avait-il perçu quelque chose de suspect dans mon comportement ou était-il simplement désagréable avec tout le monde ? Après quelques secondes d'éternité, il s'éloigna et disparut au coin de la bâtisse la plus proche.
« On l'a échappée belle ! souffla le chûnin. Il faut pas le froisser ce bonhomme. Il est effrayant quand il se fâche.
− Il a l'air fort.
− Il utilise le kenjutsu. C'est un maître du sabre. Il est aigri parce qu'il n'a jamais pu faire partie des épéistes de la Brume.
− Comment ça ?
− Yondaime a mis fin à leur existence si j'ai bien compris, et Godaime ne lui fait pas confiance pour en être. Maintenant il est vieux et dégoûté que sa seule ambition ne se réalise jamais. Je le comprends d'un côté, c'est plutôt triste pour lui ; d'un autre côté, c'est un vrai monstre ce type. Tout le monde le hait ici.
− Un monstre ?
− Ouais. Il a exterminé plusieurs clans qui maîtrisaient un kekkei genkai et pas seulement parce qu'on le lui ordonnait. Mizukage-sama l'a envoyé ici pour le punir. Elle sait qu'il s'ennuie à mourir ici.
− Ah... il s'ennuie. »
Je vais me charger de le distraire un peu, pensai-je.

*     *     *

Au cours des jours suivants, je passai mon temps entre le camp où, sous la forme de Makoto, je me renseignais sur les types de shinobis qui remplissaient la caserne, et la chambre d'hôtel où le véritable Makoto restait à buller. En fait, il n'était qu'à peine plus que moi le Makoto originel : au lieu de draguer à tout va et de se regarder dans un miroir comme il en avait sûrement eu l'habitude avant son incarcération, il ne faisait rien d'autre que m'attendre dans la chambre. Son dévouement à mon égard, quoique artificiel, était tout à fait touchant. Au début, il m'avait beaucoup agacé avec ses mille et une pleurnicheries et ses questions interminables sur la nature de mes sentiments pour lui ; à présent qu'il était plus silencieux et raisonnable, je commençais à apprécier de le retrouver après une journée de dur labeur.
Oh, je vous vois venir : non, rien ne s'est passé entre nous. Vous me prenez pour qui ? J'ai beaucoup trop d'estime pour le libre arbitre de chacun. Je n'abuse jamais de mes pouvoirs au-delà de ce qui sert les missions que j'accomplis et mes objectifs personnels. De plus, si vous connaissiez mon histoire, vous n'oseriez pas me faire l'affront de me soupçonner de choses aussi triviales. Ne vous sentez pas coupables : vous ne me connaissez pas, mais tout de même, faites attention. Vous ne voudriez pas me froisser, pas vrai ?
Or donc, pendant quatre jours, je fis la liste au campement shinobi de tous les types de ninjas, leur grade et leur rang — d'après mes propres estimations. J'eus bientôt terminé de faire l'inventaire. J'allai jusqu'à élaborer une carte détaillée du campement et de ses alentours et je décelai même trois entrées secrètes, dont deux étaient plus anciennes que le campement et une autre avait sans doute été conçue pour permettre aux shinobis de sortir pour prendre l'ennemi à revers en cas de siège. Je pouvais d'ores et déjà considérer ma mission comme achevée lorsque, le mardi, je fus sur le point de quitter les lieux pour la dernière fois. J'étais devenu bon ami, en apparence bien entendu, avec Gin — le second chûnin au début de cet épisode — et il m'accompagna au portail, persuadé que je déménageais pour aller sur une autre île — ce qui était vrai pour Makoto ; je n'avais plus qu'à informer ce dernier que je l'y contraindrais : s'il reprenait sa place après mon départ, tout le camp saurait qu'ils avaient été espionnés et je ne pouvais prendre ce risque. J'avais donc toutes les informations nécessaires pour conclure et nos adieux commençaient à devenir émouvants lorsque tout à coup :
« Ouvrez la porte ! » hurla un vigile sur les remparts.
Il y eut le grincement des grands gonds du portail sud puis le son distinctif d'une demi-douzaine de ninjas qui passent au pas de course. Gin et moi jetâmes un coup d'œil dans la direction des nouveaux venus.
« Tiens, fit Gin, c'est Kokoba-san. »
Kokoba ? pensai-je. Kokoba Rinichi ?
« Qui ? demandai-je, le cœur battant.
Kokoba Tenzô, répondit-il et mon cœur s'allégea pour un temps. Il vient souvent avec une escouade ou deux pour apporter des informations importantes ; enfin, c'est ce que dit Gotama Taishô mais bon, on n'a pas vu la couleur d'une info qui vaille la peine lors de ses passages. Il vient tous les quinze jours en gros et il reste à causer avec le commandant dans son bureau là-haut. »
Il m'indiqua du menton une petite tour située à l'extrémité de la caserne.
« Pendant ce temps-là, on en profite pour boire un verre à l'intérieur avec ses gars. Mais ce gamin... un bon à rien si tu veux mon avis. C'est le rejeton d'un jônin de Kiri, Kokoba Rinichi. »
Mon cœur fit un bond.
« Un sale type ce Rinichi. Vaut pas mieux qu'un nukenin celui-là, ça non. Enfin bref, je suis triste que tu t'en ailles Makoto, on rigolait bien ! »
Mes yeux étaient rivés sur Kokoba et Gotama qui venait pour lui serrer la main. Lorsqu'ils furent repartis, je sentis un sentiment d'urgence prendre possession de mon corps. Je tournai le regard vers Gin et lui adressai le sourire le moins convaincant que j'avais produit depuis ma première venue.
« Ouais c'est bête mais bon, je repasserai un jour ! Et puis tu seras peut-être muté près de chez moi, on sait jamais ! »
Un pressentiment terrible s'était emparé de moi à l'évocation du nom de Kokoba. Non, avant. Dès que j'avais rencontré le commandant, j'avais eu la sensation que quelque chose de sombre régnait au milieu de l'ambiance a priori bon-enfant de cet avant-poste. De quoi pouvaient bien parler Kokoba fils et Gotama dans cette tour ? Je ne pouvais tolérer de rester dans l'ignorance face à mon instinct qui me hurlait de faire preuve d'imprudence. La conversation ne se poursuivit guère plus avant. Je sortis rapidement du camp puis, dès que ma charrette fut passée derrière un fourré suffisamment fourni pour la cacher de la vue des vigiles, je l'abandonnai et m'approchai du bord de la falaise.

Von Tarou


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La corniche venteuse était recouverte des embruns marins qui se détachaient à une centaine de mètre sous mes pieds. Si un passant avait parcouru le sentier de terre qui la longeait, il aurait peut-être aperçu cet homme que l'insouciance avait poussé à escalader la paroi glissante. Bien entendu, il aurait aussi ignoré le fait que ses mains et ses pieds émettaient un flux constant de chakra afin d'adhérer à la roche malgré l'humidité. J'avais l'air de ne pas savoir où j'allais, mais je connaissais un chemin ; le chemin jusqu'au cœur du campement. Après quelques minutes — j'ai toujours été bon pour l'escalade... à vrai dire, y a-t-il quelque chose pour laquelle je ne suis pas doué ? —, j'en arrivai à la paroi qui faisait front avec l'océan. Là, l'une des deux anciennes entrées secrètes que j'avais repérées était pratiquée dans la roche. Ceux qui l'avaient conçue avaient dû être de petite constitution : mon corps fut égratigné de partout lorsque j'eus fini de parcourir le court tunnel.
Je me trouvais dans une caverne située droit en dessous des baraquements d'armement. Je retrouvai bientôt l'échelle rudimentaire qui consistait en de grossières planches de bois moisi clouées à la paroi. Je n'avais pas vraiment besoin d'elle pour grimper, c'était simplement un repère. Je remontai aussi vite que possible jusqu'à atteindre une trappe. Je l'ouvris d'un coup pour ne pas laisser les gonds grincer. Je la savais cachée derrière un coffre rempli de vieilleries sans intérêt. Je m'extirpai du trou où je me trouvais et me rendis à la porte du bâtiment inoccupé.
Il n'y avait personne au dehors. Comme me l'avait confié Gin, tous étaient partis boire un verre à l'intérieur de la caserne. Je sortis à toute vitesse et m'empressai de me plaquer contre le mur de la grande bâtisse. Longeant sa circonférence, j'approchai le pied de la tour.
« Hé toi ! »
Et merde. Un garde me faisait face.
« Que fais-tu ici ? »
Sans attendre, je relâchai mon chakra et l'approchai rapidement. Une main sur sa joue, je plongeai mon regard dans le sien. Ses pupilles se dilatèrent. Je portai ensuite un doigt à mes lèvres et il m'imita en soufflant « chut ! ». Ensuite il repartit en gloussant. Il s'en était fallu de peu. Je ne devais pas traîner.
Après avoir refermé mon sceau et masqué le tiers de chakra qu'il me restait, ni une ni deux, j'entamai mon ascension, à mains nues cette fois, vers le sommet de la tour. Bientôt, je fus arrivé à une lucarne sans vitre. La chance était à mes côtés — je serais peut-être reparti sans cela : il n'y avait personne dans le bureau. Je m'y introduisis donc et trouvai refuge derrière un épais rideau rongé aux mites qui me permettait de garder un œil sur mon environnement. À peine quelques instants plus tard, la poignée de la porte gémit et deux rires sonores envahirent la pièce.
« Votre père ne m'avait pas raconté tout ça ! s'exclama la voix de stentor du maître des lieux.
− Il ne s'en vante pas des masses, répondit Kotoba fils.
− Ce n'est pas surprenant. Quelle histoire ! »
Je vais sauter cette partie-là, vous vous doutez que ça n'a pas grand intérêt. En résumé, pendant une bonne heure et demi, ils ne firent que papoter de choses qui, toutes, sans exception, rendaient ma présence exclusivement risquée et non utile. Des plaisanteries de très mauvais goût furent échangées autour de pas moins de cinq bouteilles de saké. Je commençais à sérieusement me demander si je ne m'étais pas tout bonnement suicidé en venant ici. Heureusement, la conversation prit finalement une tournure beaucoup plus stimulante.
« Pourquoi es-tu venu me voir, Tenzô-san ?
− Mon père est mourant. »
Mon estomac se noua. Mourant ? Quelle déception.
« Évidemment, à son âge, fit Gotama sans sourciller.
− Il faut donc que vous repreniez son projet. De toute urgence.
− Pourquoi tu ne t'en charges pas, toi ?
− Je n'ai pas votre expérience ni votre puissance. Vous seul avez suffisamment de courage pour vous soulever et assez de force pour la renverser. »
Renverser qui ? Quelques idées vagues me venaient à l'esprit. Pour sa part, le commandant se leva et s'approcha de la fenêtre derrière son bureau.
« Je n'ai pas la force de l'affronter seul, dit-il. Je ne suis pas ton père. Lui était un véritable génie. J'ai de l'admiration pour lui et ses glorieuses actions pour le pays. »
Glorieuses ? Rinichi n'avait rien fait sinon mener des raids sur des villages entiers et provoquer des génocides sur les clans possesseurs de kekkei genkai. Si cela faisait de lui un grand homme, alors le monde tournait à l'envers.
« Vous comprenez qu'il faut la supprimer dans ce cas, répondit le jeune garçon avec une ferveur écœurante, à la frontière du fanatisme. Il nous faut un homme, et un homme à la volonté de fer. Avec votre intelligence et la force de vos convictions, vous pourriez guider la Brume toute entière avec plus d'harmonie que Yagura lui-même.
− Qu'il repose en paix et veille sur nous. »
Cette dernière phrase résonnait comme une prière. Vénérait-il donc Yagura à ce point ? Même Tenzô eut un regard surpris à l'entendre.
« Meï est un problème. Je donnerais tout pour l'écraser, cette pimbêche sans scrupule. Comment ose-t-elle détourner Kiri du droit chemin comme ça ? J'aurai sa tête un jour, mais je ne peux pas le faire seul. Il faut qu'elle soit affaiblie.
− Père n'en parlait à personne à part moi...
− Parce qu'il pouvait s'en charger seul.
− Mais laissez-moi à présent en parler autour de moi et réunir quelques fidèles de Yagura. Ils sont nombreux. Vous seriez surpris.
− Le contraire m'étonnerait davantage. Dans ce cas, choisis quelques personnes de talent et de confiance. Pas de mercenaires ; je ne veux que des shinobis de la Brume à mes côtés. Dis-leur que s'ils me suivent et me servent, Meï sera tombée avant la fin de l'été.
− Bien.
− Minute papillon ! »
Sans vraiment réfléchir, j'avais élevé la voix. Ce que j'avais entendu était trop révoltant pour rester tapi derrière un rideau miteux. Mettre fin à la première ère de paix du pays en plusieurs décennies pour soutenir la folie de quelques malades mentaux ? Assassiner Meï, la plus belle et respectable Kunoichi de la Brume, parce qu'elle était bonne envers son peuple ? J'avais beau être un meurtrier et un déserteur, ma prime pouvait bien grossir à chacun de mes crimes dans les Bingo Books de tous les villages, a fortiori celui de Kiri, mon cœur me hurlait de ne pas laisser ces deux hommes mettre en œuvre leur abjecte dessein. Il arrive souvent, lors de situations catastrophiques, que l'on regrette de n'avoir pas mis fin au projet dès ses balbutiements ; pour ma part, cela m'était arrivé si souvent que je refusais d'attendre cette fois. Le moment décisif où tout allait basculer était venu et, par chance, j'étais là pour entraver leurs exactions. Tandis que j'écartais le rideau, je libérai mon chakra une nouvelle fois.
« Qui es-tu ? souffla Gotama qui me tournait toujours le dos.
− Un type qui ne voulait pas intervenir mais qui ne peut tellement pas te voir qu'il a choisi de ta casser la figure, papy. »
Kotoba fils se leva et me fit face. Je lus tout de suite dans son regard qu'il connaissait mon visage.
« Ai... Tarou.
− Tu le connais ?
− Mon père m'en a parlé. Il a déserté le village il y a six ans au cours d'une mission.
− Je vois. »
Tout se passa très vite. À une vitesse aberrante pour un homme de son âge, le commandant fusa dans un coin de la pièce. J'eus le réflexe de préparer ma technique. Il y eut un tintement sonore lorsqu'il abattit son sabre sur mon avant-bras endurci par le domu. Sans attendre, j'accumulai un maximum de chakra dans mon pied et le frappai au ventre. Le vieil homme parvint à parer tant bien que mal le vilain coup mais heurta de plein fouet le mur derrière lui.
« Plutôt bon.
− C'est un ancien jônin, il est classé rang A dans le Bingo Book ! s'écria Tenzô en formant un sceau de type Raiton.
− Toi, tu vas vite me les briser », fis-je à l'intention de ce dernier.
Non sans raison, je retirai le haut de mes vêtements et formai les mudras de ma technique. Tandis que du chakra commençait à émaner du jeune homme, j'orientai le mien vers lui. Ses yeux se rivèrent alors sur moi et, à cause de sa déconcentration, comme prévu, sa technique s'interrompit. Dans un déplacement rapide, je me retrouvai derrière lui, un kunai pointé sur sa gorge.
« Pardonne-moi mon gars, mais tu as de trop mauvaises intentions pour que je te laisse la vie. »
C'est à regret que je lui tranchai la gorge. Son sang macula le granit sous ses pieds. Il tomba à genoux puis, de tout son long, heurta le sol. Sa tête rebondit légèrement sur la roche. Que voulez-vous que je vous dise ? Il aurait été tué un jour lors du coup d'état que j'étais en train de déjouer et qui aurait certainement échoué. Je préférais encore tuer deux personnes dès à présent que de les laisser en tuer cent autres et, surtout, cent meilleures.
« Enfoiré, médit d'une voix rauque le maître d'arme en se redressant péniblement. Tu vas payer pour tes crimes, Nukenin ! »
Je vis clairement son chakra envelopper sa lame.
« J'ai récemment affronté une gamine avec un sabre. Ça a mal fini pour elle.
− Je suis loin d'être une gamine, gamin ! »
À une vitesse ahurissante pour son état, il me fonça dessus. Je ne pouvais rivaliser avec sa célérité ; il fallait compenser par la force. Je commençais par recouvrir la totalité de mon corps avec le domu. Son sabre ne pouvait trancher la peau, mais je sentais la puissance de ses coups malgré tout et la douleur était intense. Je ne pouvais pas encaisser de trop nombreux coups et, par ailleurs, j'étais désavantagé par l'environnement : la plupart de mes techniques ninjas fonctionnaient à longue ou moyenne portée. Enfin, la peau de pierre consommait beaucoup de chakra. Il fallait quitter cette pièce sur-le-champ. Après un nouveau Goriki Senpû pour écarter le vieux Shinobi, je posai un pied sur le rebord de la fenêtre et sautai droit vers le sol.

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Tandis que je tombais, je me retournai et vis bientôt, droit au-dessus de moi, le commandant qui courait le long du mur de la tour, à toute vitesse. Je malaxai mon chakra et inspirai profondément.

Fûton — Shinku Gyoku

Une multitude de petites balles de vide fusèrent dans sa direction. Parce qu'il ne reconnaissait pas leur nature sans doute — à ses yeux, ce pouvaient être des projectiles solides — il voulut repousser les premières avec sa lame. Deux fois il fut touché. Il comprit vite que cela était inutile et sauta par-dessus les boules de chakra condensé qui allèrent s'écraser contre le mur avec fracas, créant des cratères étonnamment larges dans la roche voire la perçant comme du beurre. J'atterris sur mes deux jambes sans douleur grâce au durcissement de ma peau. Le vieux shinobi fonçait sur moi à toute vitesse, le sabre levé, prêt à me tailler en deux. Je croisai les avant-bras au-dessus de ma tête et parai son coup dans un rictus. Nous échangeâmes une centaines de coups rapides, lui de sa lame, moi de mes poings de roche. Le boucan provoqué par mon ninjutsu avait atteint la caserne et, bientôt, la totalité des shinobis du camp nous eurent rejoints. Gotama aperçut une ouverture dans ma garde et lança un coup de biais vers mes côtes. Je sautai, pris appui sur sa poitrine pour me propulser en arrière et formai mes mudras.

Fûton — Shinkuha

La lame de vent, bien plus lente que les balles de vide mais plus volumineuse et puissante, frappa le commandant de plein fouet. Il alla s'écraser contre le mur de la tour dans un cri de douleur comme un boulet de canon, la tour trembla et quelques unes des grandes pierres qui la composaient tombèrent droit vers lui tandis que je j'atterrissais sur le parapet, au-dessus du gouffre maritime. Mon adversaire esquiva de peu, dans une roulade maladroite, les gravats qui menaçaient de l'écrabouiller. La foule formait une arène pour notre combat, nul n'osait nous interrompre. Avec un peu de chance, mon chakra les pousserait à ne pas m'entraver. C'était ma chance de glisser l'information dans leurs esprits.
« Je te trouve bien faible, papy. Et tu te croyais capable d'assassiner Godaime avec ça ?
− Saisissez-vous de lui ! » rugit-il.
Je n'attendis pas leur réaction pour courir. Je réduisis la surface couverte par le durcissement de la peau qui m'alourdissait et détalai le long du muret. Non, je ne fuyais pas. Je n'avais simplement pas la force d'affronter tous ces ninjas aux compétences multiples, même si je connaissais pour chacun d'eux leurs spécialités. Mon ennemi n'était pas eux et je devrais même dire qu'eux et moi avions le même adversaire : le contempteur de la paix, Gotama Hoshiro. Je savais que lui ne cesserait de me traquer pour m'abattre. Sans surprise, ils se mirent à ma poursuite en me lançant kunais et shurikens que je parai aisément ; le commandant les suivait de près. Je fus bientôt rendu à l'extrémité du parapet et, de là, je sautai. Droit dans le vide, droit vers les vagues agitées qui se fracassaient violemment contre la corniche. Je me retournai et combinai chakra et Domu pour m'accrocher à la roche. Un coup d'œil en hauteur me permit d'apercevoir Gotama qui fonçait à vive allure dans ma direction, sabre en main. Je repris ma course folle à la verticale, le long de la paroi, le vieux fou aux trousses. De temps à autres, il me rattrapait et je le repoussais sans parvenir à lui faire rejoindre les eaux profondes. Je finis par remonter lorsqu'après avoir parcouru le tiers du contour de l'île, j'eus atteint les étendues sauvages, inhabitées. Là, je pouvais enfin me battre pleinement, sans craindre de détruire ou de blesser inutilement. Arrivé au milieu d'une prairie battue par quelques bourrasques de vent, je m'arrêtai si brusquement que Gotama en fit autant, par suspicion.
« C'est ici que ta vie va s'achever, papy, dis-je dans un sourire. Tu peux dire adieu à tes ambitions démoniaques. »
Tension narrative à part, je ne peux pas m'empêcher de remarquer à quel point cette réplique, qui me semblait particulièrement classe sur le coup, est clichée et ridicule. Bref, l'homme devant moi me regardait avec un dégoût qui me faisait presque me sentir sale. J'avais une envie folle de lui crever les yeux.
« Vermine, cracha-t-il. Je vais te trancher en morceaux, traître ! Parjure ! »
J'aurais apprécié un petit dialogue humoristique avec lui, mais il était clairement décidé à en finir pour retourner à son bureau boire du saké. Et puis, parjure ? Je ne voyais vraiment pas le rapport avec moi. Il fonça tête baissée mais j'avais bien assez de temps pour riposter.

Katon — Haisekishô

Je soufflai sur lui un nuage de cendres brûlantes.

Doton — Iwa Bunshin No Jutsu

Un clone se forma à mes côtés à partir du sol. Sans attendre, je craquai une allumette que j'avais dans la poche puis la jetai droit devant. L'explosion retentit et réchauffa l'atmosphère et, tandis que mon clone préparait de nouvelles balles de vide, je parcourus un arc de cercle d'environ cent-cinquante degrés à une vingtaine de mètres du brasier. J'entendis clairement l'offensive lancée par mon double car les billes de Fûton, au contact du feu, multiplièrent la puissance et la portée de l'attaque. Moi-même, je fus soufflé par la bombe de chakra que je venais de provoquer. Allongé sur le sol, je doutais sérieusement que le vieux commandant fût encore en état de se battre après cela.
Lorsque le calme eut regagné la prairie, que du nuage de cendres il ne restait qu'une fumée épaisse et une étendue circulaire d'herbe brûlée, je jetai un regard aux alentours. J'étais un peu sonné, mais je parvins à me relever et à me rapprocher du centre de l'explosion, là où était supposé se trouver le corps de mon ennemi. Or, il n'y était pas. Soudain, une main surgit du sol et m'agrippa le pied : c'était la technique de la décapitation. L'instant suivant, seule ma tête dépassait du sol et je n'avais vue sur rien sinon les pieds de Gotoma qui se dressait devant mon visage contrit, le visage radieux. Sa langue au coin des lèvres se délectait déjà de m'avoir vaincu, ses yeux hurlaient sa soif de sang et de mort. Il m'avait piégé.
« Te voilà bien attrapé, avorton », susurra-t-il. Puis il leva son sabre, eut un dernier rire lugubre et me trancha la tête.
Quoi ?! me direz-vous. Bien sûr que non, il ne me trancha pas la tête. Il trancha la tête de mon clone. Voyez-vous, j'avais compris depuis un moment qu'il utilisait l'élément de la terre à sa façon de se déplacer — j'ai aussi vécu à Iwa, ne l'oublions pas — et puisque les utilisateurs du Doton s'en servent bien souvent pour se protéger du feu, mon Haisekishô n'était pas employé dans la perspective directe de vaincre. Au moment où le Fûton avait été lancé par mon clone, lui et moi avions profité du bruit de l'explosion pour masquer le son de nos pas et échanger nos positions. C'est pour cette raison que nous avions été pris dans le souffle ; en temps normal, j'avais toujours le temps de m'éloigner. Enfin, l'écran de fumée qui recouvrait le terrain était mon véritable objectif car en effet, et à présent que j'avais la tête tranchée, je pouvais accourir sans être vu ni attendu par mon ennemi, obsédé par son illusoire succès. Dès que je fus à sa hauteur, je composai les mudras de ma dernière technique et posai une main contre son dos.

Doton — Kajûgan No Jutsu

Boum. Le sol trembla tandis que le commandant s'écroulait de toute sa hauteur sur le sol, écrasé par le poids considérablement accru de son propre corps.
« Co... comment ? »
Il avait à peine la force d'ouvrir la mâchoire.
« Laisse tomber, papy. Je vais pas me fatiguer à t'expliquer. »
J'attrapai le sabre que son poignet était incapable de tenir puis, sans la moindre hésitation, je le lui plantai dans le cœur.

*     *     *

« Qu'est-ce que tu fais là, toi ?
− Salut, capitaine ! »
J'étais de retour dans la cabine du vieux loup de mer, à bord du trois-mâts. Je m'y étais introduit en secret par simple précaution : je ne voulais pas que l'équipage fût témoin de ma venue et, surtout, de mon départ.
« Je suis venu t'apporter mon rapport, repris-je sans lui laisser le temps de parler. Il est très complet. Tout ce qu'il y a à savoir s'y trouve, il n'y a qu'à chercher.
− Mmmf. »
Il alla jeter un coup d'œil au dossier posé sur la grande table, le feuilleta sommairement.
« Ça a l'air bien, ouais, bougonna-t-il. Pourquoi ai-je l'impression que je ne vais pas être complètement content ?
− Heu... marmonnai-je. J'ai un peu foutu la pagaille dans ce camp.
− Comment ça, la pagaille ? maugréa-t-il.
− J'ai comme qui dirait tué le fils d'un ninja plutôt connu et le commandant du camp. »
J'eus droit à de grandes exclamations vindicatives que je ne crois pas nécessaire de rapporter. Après quelques minutes, durant lesquelles je me tus docilement, il se calma et lança :
« Bon. Alors quoi ? Ça nous fera toujours un balèze de moins à supprimer. Tu veux dîner ou je te file ta prime tout de suite ?
− À vrai dire, je vais la prendre tout de suite. Je dois y aller. »
Bizarrement, ce ne fut qu'alors qu'il me lança un regard détendu.
« Tu ne comptes pas bosser avec moi, c'est ça ?
− C'est ça. »
Il y eut un long silence, puis il me remercia.
« Je te souhaite de trouver quelque chose d'utile à faire de ta vie, ajouta-t-il, mais bordel de dieu, il y a des types dans ce monde qui n'auraient pas été aussi coulants que moi après ce que tu as foutu. »
Nous nous quittâmes sur ces mots. La piraterie, le mercenariat, ce n'était vraiment pas une passion pour moi. j'aurais pu continuer à travailler dans ce domaine, bien entendu, mais je risquais d'être confronté trop souvent à trop de dilemmes. Lors de cette mission, j'étais arrivé à Mizu no Kuni en tant que déserteur haï et recherché, et je repartais en tant que déserteur encore plus haï et encore plus recherché. Pourtant, celui qui avait posé les pieds sur la grève quelques jours plus tôt avait eu pour priorité et seule préoccupation sa sécurité et son anonymat ; celui qui repartait, en revanche, avait risqué sa vie et surtout sa liberté pour défendre la nation qui le haïssait le plus. Il était évident que j'avais changé. Cela n'était sans doute pas l'effet de cette mission mais plutôt celui de longues années d'errance dans le monde et dans mon cœur ; entendre ces menaces de mort et de guerre contre Meï et son fragile règne pacifique m'avait ouvert les yeux sur un aspect de ma personne que j'ignorais totalement : j'étais quelqu'un de bien.

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Corrections de Ai Tarou




Positif,

Les points positifs ? Il y en a ! Evidemment, pas de faute d’orthographe, à moins que j'en ai manqué, mais venant de toi ça ne m'étonne pas le moins du monde. x) J'aime ta façon d'écrire, c'est agréable, très jolie aussi et surtout, j'apprécie énormément ta manière d'intégrer les dialogues et il y en a beaucoup et c'est ce que j'aime. Très bon RP Tata, c'était intéressant =)



Négatif,

Ahhhh ! Non. Il n'y en a pas.


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