Les informations, souvent une denrée rare, elles suffisent à détruire un village ou à l’enrichir. Tout le monde peut vivre grâce au pouvoir, à l’argent ou à la notoriété mais les informations permettent bien souvent de survivre. Dans le monde Shinobi, certains renseignements valent plus que des millions de Ryôs. Pour l’Akatsuki, cette organisation secrète que le monde ignore encore, ces informations sont plus qu’importantes. En effet, la discrétion est le maître mot pour l’instant, se tapir dans l’ombre en attendant le bon moment pour frapper. Moins les soupçons menaient à eux et mieux ils se portaient. C’est pour cela qu’ils faisaient appel à des mercenaires, des personnes talentueuses qui ne manqueraient à personnes s’il venait à échouer. Des ninjas qui connaissaient les risques de divulguer des informations sur ce groupe.
Depuis quelques mois, il arriva aux oreilles de Nagato qu’un homme se faisait remarquer dans les contrées reculées du monde. Un ninja que très peu de gens arrivaient à voir et qui repartaient toujours avec sa cible ou son but, un tel homme, capable d’esquiver les forces spéciales étaient un excellent candidat pour travailler aux côtés des membres de l’Akatsuki.

« Konan, j’enverrais le Tendô pour cette mission, cet homme, on ne le connaît pas. Même nos informateurs n’ont aucune donnée sur lui, hormis le dernier endroit qu’il a parcouru. J’irais du côté de Kusa, je le laisserai me trouver. »

« Nagato, faire sortir le Tendô, ce n’est pas une bonne idée… Imagine que c’est un piège ? Imagine que cet homme soit juste un appât. » Dit-elle de façon anxieuse.

« Ne t’en fais pas Konan, si c’est le cas, je ne laisserai aucun survivant… Tel est mon pouvoir ! » Répondit l’infirme avec conviction

L’assurance que possédait l’infirme est à la limite de l’insolence, bien que son talent était terrible, sa soif de reconnaissance était impossible à satisfaire. C’est alors que le Tendô prit la route, seul dans un premier temps, bien que le Rikudou était très sûr de lui, il en était pas moins méfiant et laissa un autre corps à ses côtés pouvant intervenir en cas de danger. Le possesseur du Rinnegan prit la route vers les montagnes abruptes de Kusagakure no Satõ. Sur la route, le chef de l’Akatsuki vit plusieurs troupes de ninjas n’excédant pas le rang B, sans doute en mission. Néanmoins, aucun d’entre eux ne remarqua la présence du Shinobi qui leur passa sous le nez sans soucis. Le ninja à la pupille mauve posa alors le pied sur le pont de Tenchi, cet endroit était très peu courtisé à cause de ses routes abîmées et également de son écartement du village. La plupart des résidents ou des ninjas passaient par le pont Kannabi. Le Tendô fit un signe de la main pour laisser apparaître son chakra, d’une façon que seul un ninja sensoriel d’un bon niveau aurait pu desceller. Si cet homme était aussi habile qu’on le faisait paraître, il n’aurait aucune difficulté à repérer le chef de l’Akatsuki et une fois à distance, c’était Pain qui aurait pu l’avoir à l’œil.
La légende de ce charlatan était-elle avérée ? Était-il si habile, si fort, si discret ? Le Rikudou allait s’en assurer dans les minutes qui allaient suivre. Est-ce que cette rencontre allait finir en bain de sang ou en partenariat temporaire, seul le temps nous le dira.

Le soleil parcourrait le ciel et éclairait le pont Tenchi, les bruissements du vent, des oiseaux s’étaient affaiblis, de toute évidence, une tension était palpable. À travers les pupilles mauves du rouquin, Nagato observait sa cible, il ne pouvait distinguer son visage à cause d’un masque opaque assez bien imaginé qui laisserait ses adversaires dans un profond tourment de se battre en voyant leurs reflets. Cet homme avait une allure typique d’une personne ayant une assurance à toute épreuve, souvent une qualité négligée. L’assurance fait partie intégrante des menteurs et imposteurs mais il est très important pour un shinobi de haut niveau de croire en ses capacités. Le ninja d’Ame savait au fond de lui que son opposant avait reconnu ses habits, l’Akatsuki était connue dans certains villages, en particulier à Iwagakure no Satõ et un espion comme lui se devait de connaître une parcelle de la vérité. Pour le peuple, l’organisation secrète était surtout connue pour être des mercenaires au rabais avec un taux de réussite proche de la perfection. Cela n’était guère une façade, en effet, les porteurs du nuage rouge avaient travaillés pour des villages pour réunir des fonds et cela avait fonctionné. Il se servait des contrats les plus juteux des villages pour s’enrichir, les employeurs faisaient des bénéfices sur leurs dépenses pour voir des personnes gênantes quitter le monde des vivants et l’organisation refourguait les cadavres aux marchés noirs. C’était un excellent filon pour devenir puissant, grâce à cela, l’Akatsuki peut enfin se libérer de ses chaînes. À son tour de devenir l’employeur et d’obtenir des informations sans que le monde ne le sache.
Ces quelques secondes de silence entre les deux hommes devenaient extrêmement gênantes, le Tendô gardait un calme olympien, ses yeux si particuliers mitraillant le masque du charlatan. Il prit une courte inspiration pour couper ce silence infernal.

« Gasûto, n’est-ce pas ? Ou du moins, le pseudonyme que tu portes. Je suppose que tu as reconnu à quel groupe j’appartiens. Je dois avouer que je ne pensais pas te trouver aussi rapidement, je ne vais pas dire que cela me déçoit mais presque… » Dit le chef de l’Akatsuki pour évacuer cette tension emmagasinée depuis plusieurs minutes.

Nagato ne pouvait imaginer ce qui se passait derrière le masque du fugitif, était-il effrayé . Arborait-il un sourire narquois ? Ses questions sans réponses, après tout, le leader du groupe avait également un masque, sans doute le plus perfectionné du monde. Gasûto ne pouvait le savoir mais il parlait à un cadavre manipulait à distance et le Tendô ne laissait paraître aucune émotion. Depuis son trépas et sa résurrection, le rouquin n’avait jamais connu la peur, après tout, comment avoir peur quand on ne risque rien ? Quoi qu’il arrive, Nagato était sur ses gardes, un geste de trop et il envoyait cet homme dans les bras de Morphée de manière définitive mais là n’était pas le but.

« Connais-tu la raison de ma présence ici ? » Ajouta le rouquin d’un ton calme et froid.

Le vent se mit à souffler plus fort faisant voler la cape noire au nuage rouge du possesseur du Rinnegan. Une fine odeur d'herbe se mêla à celle du bois traité du pont, l’individu restait muet, Tendô avait fait le premier pas, il attendit donc une réaction. Le déserteur d’Ame restait à sa position, il ne bloquait pas le passage du voleur qui pouvait continuer sa route. Après tout, c’était un adulte qui pouvait faire ses propres choix, il faut juste en assumer les conséquences.

Le ciel bleu commençait doucement à se couvrir, les animaux aux alentours se dépêchaient de s’abriter sentant la pluie montrer le bout de son nez. Bien qu’il ne puisse voir son visage, Nagato sentait une certaine amertume dans ses dires, il ne le prenait pas aux sérieux. Peut-être qu’une petite correction allait lui faire comprendre qu’on ne peut se détourner de l’Akatsuki, ce genre de personnage exaspérait le rouquin. Imbus de sa personne, extrêmement surfait, ironiquement, c’était devenu sa personnalité depuis quelques années. Si le début des hostilités n’était pas sur le point de débuter, le Tendô aurait sans doute envoyé ce fourbe d’épouvantail dans les abysses des ténèbres. Cependant, l’organisation devait être discrète, du moins pour les jours à venir. C’était d’ailleurs la raison qui avait poussé Nagato à sortir l’un de ses pantins pour l’évènement. Le Tendô ne pouvait ressentir la provocation de son opposant, il ne ressentait rien. S’il tendait sa main vers le sans-abri devant lui, il pourrait lui faire exploser son masque en mille morceaux pour enfin voir les yeux de fouine se cachant derrière. C’est alors que le vagabond répondit au propos du Dieu, quel manque de respect, il était vrai que le rouquin avait délibérément bafouillé son nom, histoire de voir la réaction de l’homme en face de lui. Il savait se contenir, physiquement en tout cas. Il dénigra même les informations de l’Akatsuki, après tout, l’organisation connaissait son nom, ses agissements, … Que connaissait-il de la lune rouge ? Mises à part les informations qu’ils ont laissés paraître ?

Punk ? Les dents de Nagato se serrèrent, il faisait preuve d’une retenue incroyable, Konan, qui se trouvait à ses côtés n’en croyait pas ses yeux. Le fait de l’insulter ouvertement était une erreur, Pain avait déjà terrassé ses propres membres pour si peu. Après tout, ce vagabond n’allait manquer à personne étant donné que très peu de monde connaissait son existence et ce serait un fouineur en moins. Il fallait peser le pour et le contre d’une perte de cette ampleur.

« Je n’ai pas pour habitude de me laisser insulter, le temps de se jauger est terminé ! Je pourrais t’écraser comme une botte piétine une fourmi mais tu peux m’être utile… C’est la seule chose qui te permet encore de respirer derrière ton masque de foire. » Reprit le Tendô avec plus de sérieux.

Les exploits de ce ninja avaient fait le tour du monde shinobi, il était doué, c’était indéniable mais personne n’est irremplaçable. De plus, sa façon de pouvoir disparaître pouvait se retourner contre l’organisation secrète. Il aurait pu fouiner sur nos agissements tout en travaillant pour nous, un double jeu. Ce genre d’individu n’est attiré que par le profit, une guerre pourrait nourrir sa curiosité et lui permettre de s’enrichir grâce aux deux partis. Par contre, au moment où la guerre éclatera, comment réagira-t-il ? Konan avait fait part de ses inquiétudes à recruter cette personne, un ninja de ce genre avait autant de parole qu’un serpent visqueux.

« Je vais aller droit au but, tu es un voleur et un informateur très doué, peut-être même trop doué. Je suppose que tu connais un peu l’Akatsuki, que crois-tu que l’on peut penser d’une personne comme toi . Un danger ? Après tout, si tu fais aussi bien ton travail que ce qu’on raconte, tu pourrais dénicher des informations sur nous et nous tenons énormément à notre discrétion. Je vais donc te proposer quelques choses, nous avons besoin de plus ample information et ce, sans attirer les soupçons sur nos épaules. Soit tu peux utiliser tes dons pour nous aider ou je peux nous enlever une écharde du pied en éliminant l’un des plus prolifiques espions que ce monde ait connu… » Termina-t-il calmement sans hausser le ton.

Les paroles du Tendô étaient froides et calmes, assez pour faire sentir la tension qu’il allait résulter de sa réponse. Il pouvait tout à fait refuser et disparaître, peut-être qu’il y arriverait après tout mais dans quel but. Avoir un contrat sur sa tête et surtout quand on sait que les auteurs de ce contrat sont l’Akatsuki, combien de temps allait-il survivre ? Peut-être allait-il toujours faire le fier et se sentir supérieur face aux paroles de son opposant mais cette offre de travail n’allait pas être proposée une seconde fois. Le Tendô joignit alors ses mains devant lui, le temps nuageux dévoila enfin la pluie qui s’abattit sur le pont et ses alentours. Pour le Nukenin, il ne pouvait voir qu’une simple averse pouvant mouiller sa belle est longue cape ou faire des traces sur son hublot lui servant de masque mais celle-ci avait un but bien précis. Cette pluie détectait n’importe quel être touché par celle-ci et en informait directement l’utilisateur de la technique. Il pouvait dès lors savoir si un fouineur s’approchait d’eux ou connaître la position de Gôsuto s’il décidait de s’enfuir.

Une vie entachée de mensonge, un espion à sa propre solde, il était devant l’utilisateur du Rinnegan et pourtant, il restait tellement arrogant, sûr de lui. Après tout, peut-être n’avait-il jamais connu quelqu’un qui pouvait lui résister ? Peut-être même que tout le monde marchait à ses pieds pour ses services, c’était bien probable mais faire s’agenouiller le Pain Rikudou… Ce n’était pas d’actualité. Konan voyait son compère perdre patience, elle se demandait sans doute quand est-ce que cette tension allait prendre le large. Et s’il détruisait le pont . Lui qui voulait être discret, ce n’était pas la meilleure des façons. Le rouquin en était maintenant certain, après sa réponse, il savait que derrière ce masque, il devait arborer un sourire narquois. Il fallait avouer que cette protection était un sésame pour le shinobi, sans ce faciès en miroir, cela ferait longtemps que Nagato l’aurait envoyé dans le mur en voyant les expressions de son visage.
Cela faisait plusieurs minutes qu’une voix retentissait dans son crâne, sa propre voix, son subconscient. Il n’arrêtait de lui rappeler que l’aide de ce moins que rien n’était pas indispensable à l’organisation, autant le tuer, il pouvait poser des problèmes. Ce n’était pas complètement faux et si près de son opposant, il n’aurait eu aucun mal à le tuer en quelques minutes. Il était peut-être trop jeune pour être vendu au marché noir, il ne rapporterait peut-être pas assez d’argent. Après tout, avec quelques clous dans le nez, peut-être serait-il un excellent sujet de substitution pour l’un des Pain. Le Tendô quitta alors son sujet des yeux, peut-être Gôsuto croyait avoir gagné un quelconque jeu de regard. Le rouquin posa ses mains sur la rambarde du pont, la pluie continuait de s’abattre sur plusieurs kilomètres et même sans un regard, il savait approximativement où se trouvait sa cible.

« Très bien… Nous allons changer de tactique. Il y a quelques années, j’ai perdu l’un de mes amis au cours d’un ultimatum. C’était un peu plus complexe que celui que je t’offre ici mais j’ai perdu beaucoup ce jour-là en me posant trop de questions. » Annonça le Tendô les yeux dans l’horizon d’un ton froid avant de se retourner vers sa cible et de tendre son bras.

« Je ne peux plus me permettre de patienter, j’ai besoin d’une réponse. Banshô Tennin » Reprit le Rikudou.

Une grande force gravitationnelle attira le ninja masqué vers la main du chef de l’Akatsuki, une force invisible mais si redoutable. Très compliquée à contrer, peut-être pas impossible. Cela étant, le descendant du sage des six chemins attrapa le corps du shinobi par le coup et le plaqua au sol telle une prise de catch. Le pont se mit à trembler, certaines planches n’avaient pas tenu le coup et s’étaient envolés dans les airs. Les Rinnegan fixaient lourdement les yeux de l’espion, le Tendô ne voyait que son reflet mais l’adversaire avait devant lui le plus puissant Dojutsu que le monde ait connu. Konan venait de revoir un fin sourire sur le visage de Nagato, un sourire qu’elle n’avait plus vu depuis plusieurs longues minutes. Il venait de reprendre sa place dans la hiérarchie, personne ne peut rivaliser avec la puissance du Rikoudu. Cet espion l’avait poussé à bout et récoltait ce qu’il avait semé.

« Je vais te le redemander une dernière fois, veux-tu mettre tes dons à notre service ou ne plus jamais te soucier de tes prochains contrats ? »

La pluie continuait de s’abattre sur les deux ninjas, le Tendô était trempé de la tête aux pieds, le vent qui venait du large glaçait l’air ambiant de plus en plus, cependant, la marionnette ne ressentait pas le froid. Aucun frisson, aucun signe de mal être, ce n’était qu’une arme, une arme ultime. Le regard toujours aussi froid, il resserra son étreinte sur la gorge de son opposant, c’était pour Nagato un moyen de passer sa frustration longuement endurée. À son humble avis, il aurait pu le tuer immédiatement, son arrogance et son manque de respect étaient une insulte à l’image d’un Dieu et cela n’avait d’égal que son manque de parole. C’était un rat prêt à se terrer pour ne pas affronter ses ennemis. Là où il avait raison, c’était que Pain avait besoin de ses services, certes, comme il lui a déjà dit, il aurait pu se rejeter sur un autre âme capable de remplir le contrat mais pourquoi se fourvoyer ? Pourquoi choisir une fourmi quand on peut avoir la reine ?
Le moins que l’on pouvait dire c’est qu’il en avait dans le pantalon, même en ayant connu la puissance des six chemins, il continuait à négocier. Il voulait de l’argent, l’organisation en avait, beaucoup même. Mais à cet instant, c’était trop tard. Comment, après une telle technique, se retirer et lui donner ce qu’il voulait sans passer pour un clown. Tout travail mérite salaire, c’est bien vrai, où serait la lune rouge sans cela.

« Nagato ! Pourquoi tu n’acceptes pas ? Il a dit qu’il acceptait le travail, il suffit de le payer… Ce n’est qu’un rat et nous avons de l’argent en suffisance. » Dit la jeune femme aux cheveux mauves juste à côté du Rikudou.

« Je ne peux plus revenir en arrière, je passerais pour un clown. Il a joué avec moi, j’ai le droit d’en faire autant. Je vais l’humilier comme il a essayé de le faire. » Répondit le rouquin avec un petit sourire narquois.

Le Tendô resserra encore un peu son étreinte, l’air allait bientôt manquer au vagabond, il commençait même à entendre le masque se fissurer. Il voulait un engagement dans les formes, et après ? Les règles, il faut les suivre dès le début du jeu et pas s’en servir en cas de besoin. Il voulait de l’argent, il n’avait pas peur de mourir ? Le Rikudou adorait les défis, il aurait suffi qu’il envoie une dernière attaque pour achever l’homme devant lui avec le pont et ses alentours. Grâce à sa main libre, il sortit un récepteur de chakra, de la même matière que ses piercings. Tout en gardant le visage de son ennemi aplatit contre le bois du pont, il dirigea son arme vers les côtes de l’espion et la planta dans le sol en frôlant de près la chair de l’homme masqué, assez pour l’érafler un minimum et que le fer entre en contact avec le corps du shinobi. Son chakra était maintenant perturbé par le pouvoir du sage des six chemins qui relâchait un peu la pression de sa main sur la glotte de Gôsuto.

« De l’argent ? Tu veux que je t’engage d’une façon honnête ? Bien sûr, tu seras payé pour tes services… Seulement si tu fais tes preuves ! Les ragots ne m’intéressent pas, je veux du concret ! Tu vas partir en mission pour moi et me ramener des informations. Tu ne seras pas payé, par contre, si ta mission est un succès, nous pourrons « négocier » ta prime. » Dit le rouquin avec son fidèle ton monotone.

Sans doute la plus grosse humiliation pour un type dans son genre, devoir user de ses dons pour rien, même pas un ryô. Tel était son destin, peut-être qu’une fois exécutée, celui-ci pourrait négocier une grosse prime ou peut-être se retrouvera-t-il à sa propre exécution. Il n’avait aucune garantie, il savait pertinemment une chose, c’est que l’Akatsuki avait besoin de lui. Un coup de poker s’annonçait à lui, était-il joueur ? La vraie question était plutôt, avait-il le choix ?

L’image était choquante, un homme allongeait sur un pont de bois avec son bourreau pouvant décider de sa vie à tout moment. Tel était son pouvoir, le Rikudô connaissait sa puissance, il sentait au fond de lui que le vagabond avait compris à qui il avait affaire. Il ne pouvait pas lire dans les pensées mais un homme aussi fier que Gôsuto prit par une technique dont il ignorait tout et sans pouvoir se défendre aurait dû le déstabiliser. Le rouquin avait maintenant la mainmise sur son poulain, il savait qu’il ne pouvait encore lui accorder sa confiance, c’était trop tôt. Au moment où l’homme aux yeux mauves desserra l’étreinte de sa poigne sur la glotte de l’espion, il en profita pour se débattre et se dégager de l’emprise pour se relever difficilement. Il était pris de violent ébauche de la part de ses poumons le faisant tousser encore et encore. Avait-il compris qu’il venait de faire connaissance avec un Dieu ? Était-il au courant du pouvoir néfaste du Rinnegan sur un être vivant ? Peut-être pas mais l’instinct de survie était toujours présent pour rappeler que la vie est futile et peut-être balayer d’un revers de main.
Toujours était-il que l’homme avait réussi à échapper aux mains du chef de l’Akatsuki, en tout cas, c’est ce qu’il pensait. Le but de cette manœuvre était uniquement de faire naître la peur chez l’individu, au moment où il relâcha son emprise, il retira sa force pour laisser son opposant s’échapper. Le mal était fait ! De plus, grâce au récepteur de chakra, Nagato venait d’identifier le chakra du vagabond et l’avait senti sous toutes les coutures. Plus rien ne pouvait le cacher de ses yeux démoniaques dorénavant. Dans un ton un peu paniquait et franchement exagérait, le shinobi posa enfin la question que tout homme aurait posée depuis le début de leur croisade. Qui était le fameux ninja devant lui ? D’où sortait-il un tel pouvoir ?

« Tu n’as nullement besoin de connaître mon nom… Je suis une personne discrète ne laissant pour ainsi dire aucune trace. Beaucoup pense que je suis un homme puissant, d'autres que je suis un Dieu. Ils ont tous un peu raison ! Dorénavant, je serais le seul à décider de ton destin, je peux décider si tu peux vivre ou si tu vas mourir. » Répondit le rouquin.

Était-il dirigé par la peur, l’angoisse ou l’envie de s’éloigner du Tendô ? Cela étant, il accepta d’accomplir n'importe quelles missions en sachant pertinemment qu’il ne sera pas payé pour les réussir. Il n’avait plus le choix, le chef de la lune rouge aurait pu lui confier une mission de reconnaissance. Trouver des informations sur les Jinchurikis ou les Bijuus comme Shichibi ou Yonbi, les quelques démons sur lesquels l’Akatsuki n’avait pas assez de détails mais le mettre sur la route de leur plan était trop risqué pour le moment. Il ne fallait pas mettre la charrue avant les bœufs et lui donner une mission teste avant de se lancer dans le concret. Pain avait bien une idée, ce n’était pas une mission qui devait avoir une franche réussite, cela lui importait peu mais il voulait tester les dons de son nouveau mercenaire.

« Je vais y venir, je peux sans trop me tromper que tu connais Orochimaru ? Le Sannin de Konoha ? J’aimerais que tu ailles au pays du Son et je veux que tu me ramènes toutes les informations que tu trouveras sur sa personne. Son but ? Ses collaborateurs ? Tu dois découvrir ce qu’il sait de l’Akatsuki et ce qu’il compte faire de ses informateurs. Je ne dois certainement pas te dire que ce serpent est plus que redoutable, je suppose que tu sais ce que tu as à faire en cas de capture. Du moins, je l’espère… » s'arrêta le shinobi à la cape noire ornée de nuage rouge avant de se remettre à parler.
« En ce qui concerne ton rapport de mission, nous le ferons ici même. Tu as exactement une semaine à compter de demain pour terminer ta mission. Ce délai dépassé, j’officialiserai ta trahison et ta mort. » Termina-t-il sans la moindre compassion.

Il était vrai que le Sannin légendaire du village de la feuille avait fait partie de l’organisation et que ces informations pouvaient être dangereuses pour la lune rouge mais ce n’était pas un contrat prioritaire. En effet, aussi puissant était-il, Orochimaru connaissait la force de frappe de ces membres et n’aurait certainement pas pris le risque de se les mettre une seconde fois à dos. Surtout depuis qu’il était venu aux oreilles d’Uchiha Itachi que son frère cadet avait rejoint le serpent visqueux qu’il était. De plus, Sasori, le marionnettiste du sable avait également un informateur de ce côté du pays et il rapportait quelques informations sur le shinobi. C’était bien plus une mission teste d’un rang A mais également une mission pour tester la parole de cet homme, s’il se faisait capturer lors de sa mission et qu’il parlait. Le Rikudô aurait été vite avertis et si le serpent blanc laissait la vie sauve à l’espion, c’était pour laisser à Pain le plaisir de le déchiqueter en morceaux pour nourrir les chiens errants du village caché de la pluie. Était-il si fort ? Il allait devoir le prouver !