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Minagoroshi みなごろし | RP flashback solo en deux actes [TERMINÉ]
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Suishi Tarou
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Suishi Tarou
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Minagoroshi

Cette journée était parfaitement ordinaire pour eux je suppose. Leur temps, ils le dépensaient oisivement. Je ne leur reproche pas d'avoir été fainéants, non, je l'étais tout autant ; seulement, il ne leur venait pas à l'esprit qu'il y avait un monde autour du leur et que ce monde avait besoin d'aide. Ils restaient enfermés dans la forteresse dorée que mon père avait acquise du Daimyô dans le geste futé et repoussant d'avoir obtenu la main de sa fille au moyen de son talent héréditaire. Ciel ! ce que j'avais honte de lui. Si honte. J'avais déjà une sainte horreur de mon propre usage de cette particularité ; elle m’écœurait cent fois plus de sa part. Imaginez... non, n'essayez même pas d'imaginer : vous seriez à des années lumières de comprendre ce que j'ai enduré. Il m'a transmis ses secrets, fait la morale sur ce qui se faisait et ne se faisait pas, banni de sa maison, MA maison, en prenant soin de me reconnaître comme son unique échec... Parmi la Brume, j'avais camouflé mon amertume derrière un écran d'insouciance ; parmi les Roches, j'avais oublié mes pseudo-proches en croyant faire pénitence. À présent que j'avais libéré ce qui avait pesé sur ma conscience, déverrouillé la porte derrière laquelle j'avais caché toutes mes noires pensées, je n'avais plus rien pour m'entraver dans mon désir impérieux et primitif de vengeance. J'avais pourtant eu beaucoup, beaucoup de mal à me retenir durant mon long séjour à Iwa, mais une fois la bête lâchée, il aurait fallu plus qu'un clan pour l'abattre.
Je vais donc vous raconter le jour où j'ai lâché la bête. Vous allez découvrir un autre Tarou, corrosif, mortifère. Je ne vous promets pas un agréable récit bourré d'humour et de romance ; n'hésitez pas à rejoindre un autre chapitre de mon existence si vous n'êtes pas prêts à tout accepter de moi.

Toshiro était un jeune shinobi de dix-huit ans. Chaque jour depuis deux ans, il faisait la ronde sur les remparts de l'enceinte mineure. L'enceinte majeure demandait une vigilance constante car elle protégeait directement le Daimyô des attaques extérieures, qu'elles proviennent des nations voisines ou d'une rébellion du peuple de l'Eau. L'enceinte mineure, qui entourait le domaine du clan Ai à l'intérieur du domaine seigneurial, réclamait elle aussi des surveillances assidues, efficaces, expérimentées. Le chef du clan avait exigé cette protection en prévision de la chute du Daimyô mais aussi au cas où ce dernier trouvait un remède à l'envoûtement dans lequel le Chûdoku no Jutsu le maintenait. On pouvait affirmer deux choses au sujet de ce rempart mineur : avant tout que passé ses murs, excepté la femme du chef et quelques autres époux et épouses, chaque âme appartenait au clan de l'amour ; ensuite, que leur défense n'était pas aussi bien assurée que l'on voulait bien le croire. Voyez-vous, durant ses rondes, Toshiro ne posait pas une fois l'œil sur l'horizon. Au lieu de cela, lui et l'un des ses cousins se rejoignaient dans la salle de repos où ils passaient la nuit à jouer au mah-jong.
« Encore perdu ! s'enjoua celui-ci. Tu me céderas ta prochaine conquête !
− Ouais enfin, rétorqua celui-là, si j'ai le droit d'approcher une fille un jour ! Depuis qu'on vit ici, y a presque aucun cul à mater.
− Arrête de copier sur ton père, railla l'autre, tu ne sais même pas de quoi tu parles : tu es né ici. »
Ils ne savaient pas qu'ils étaient écoutés. Ils crurent à une panne lorsque la lumière s'éteignit. Ils n'eurent pas le temps de reconnaître leur assassin. Ils baignaient dans leur sang avant que la porte de la pièce ne se referme au rebond. Debout au-dessus de leurs cadavres humides et rouges, j'inspirai profondément, approchai de la fenêtre et commençai à observer. C'étaient les deux derniers gardes sur le mur et personne, à l'intérieur, ne se doutait de quoi que ce soit. Dans la petite ville qu'avait formé le clan, les derniers retardataires rentraient chez eux. Je les regardais d'un œil froid se pavaner dans la rue principale, bras ballants, la tête dans les étoiles, un sourire en coin. L'heure du coucher était l'heure favorite de ces gens là. La raison est aussi évidente qu'affligeante. Oui, en ce temps j'étais plutôt frileux à l'égard des frivolités. C'était la mort qui m'excitait par dessus tout depuis quelques jours, la destruction de tout ce qui avait mis ma tranquillité en pièces.
Vêtu d'une combinaison noire, je me hissai sur le rebord de la fenêtre et sautai. En silence, j'atterris quatre mètres plus bas et m'élançai à pas feutrés dans la grand rue. Il y avait douze maisons, en excluant celle de mon père, pour un total de vingt-huit personnes si je ne faisais pas erreur. Tout cela serait du gâteau. La première maison fut dépourvue de vie sans un bruit. C'était celle d'un oncle éloigné je crois, je n'ai jamais compris grand-chose à la généalogie perverse de ma famille. Sa femme ne faisait pas partie du clan, c'était une pauvre fille du pays du thé qui s'était faite enrôler à son insu, comme ma mère. À elle je laissai la vie ; à ses enfants je la pris.
Les trois maisons suivantes n'avaient pas d'enfants. C'étaient celles de jeunes couples qui, trop heureux de consommer leur bonheur, ne sentirent pas approcher les lames qui tranchèrent leurs gorges. La cinquième maison était celle de l'un des gardes que j'avais abattu sur les remparts ; son épouse n'était pas du clan mais l'enfant en son sein la condamna. La sixième était vide. C'était celle de Toshiro. Ce fut à partir de la septième que mon aventure se compliqua. C'était la plus grande et riche habitation de la rue et ses habitants n'étaient pas encore couchés. Ils recevaient du monde à dîner. Je m'introduisis discrètement dans un couloir qui donnait sur la salle à manger. Le dîner était terminé et le saké coulait à flot.
« Ça c'était une sacrée histoire, Kosuke ! »
Je reconnus la voix de mon oncle. Le frère de mon père. Son double, quasiment. Même éducation, même loi, même archaïsme. Je n'avais aucune raison de l'aimer et trop d'excuses pour l'éviscérer.
« Tu sais 'pa, c'est pas comme si je l'avais fait exprès. Les gens ne sont pas si méfiants que ça en temps de paix. »
C'était mon cousin Kosuke qui venait de parler. J'avais partagé beaucoup de choses avec lui étant enfant. J'avais aimé ce garçon, même s'il m'était impossible de m'en souvenir en cet instant. Si seulement il n'avait pas hérité de ce don, je n'aurais pas eu à me mesurer à lui, ni à son frère qui, d'ailleurs, ne devait pas être loin.
« Tu ferais mieux de te montrer, dit bientôt ce dernier de sa voix glacée. J'ai pu sentir ta haine approcher depuis ton entrée ici. »
C'est à moi que Kotarô parlait. Inutile de me cacher à présent, ces deux-là et leur père étaient les seuls réels adversaires que j'aurais à affronter avant l'épreuve ultime et ils ne me laisseraient pas m'échapper. Je me redressai et fis mon entrée. Ma tante poussa un petit cri perçant.
« Tarou », souffla Kosuke.
Il me regarda avec des yeux étincelants d'incompréhension. Je crus qu'il allait rester paralysé mais il eut finalement et étonnamment un large et franc sourire de joie. Je pense qu'il s'apprêtait à me transmettre un bon accueil mais son père prit immédiatement la responsabilité de l'assaut.
« Tu n'as rien à faire ici, cracha-t-il.
− Encore un mot et je te brise la nuque, rétorquai-je. Je vois que tu as amélioré ta technique sensorielle, Kotarô. Depuis quand sais-tu que je suis dans les parages ?
− Sors de ma maison. »
J'apparus juste derrière mon oncle. Les autres ne le remarquèrent que lorsque j'eus placé ma main sur son menton.
« Je t'avais dit de ne plus prononcer un mot », susurrai-je avant de tirer d'un coup sec. Il y eut un craquement glaçant puis sa tête s'écrasa dans son assiette. Tout le monde se leva, excepté son corps inherte. La mère se mit à pousser des cris de terreur et s'enfuit en courant. Je voulus la rattraper mais Kotarô s'interposa.
« Tu fais pas le poids, crétin, dis-je.
− Et elle encore moins, laisse-la partir. »
Mon regard se plongea dans le sien. Il y avait de l'entendement dans ces iris froids et durs, d'un calme admirable. Ce garçon savait pourquoi j'étais ici, j'en avais la forte impression et j'en ai aujourd'hui la conviction. Conscient de ce qu'il était sérieux, je reculai d'un pas. Tout à coup, j'entendis un groupe de personnes s'affoler le long de la rue principale.
« À un moment ou à un autre, repris-je avec force, j'enjamberai vos corps. Inutile de gagner du temps. »
Il y eut un rugissement derrière moi et je vis Kosuke sortir sa lame. En un demi-tour sur une jambe, j'évitai son coup et lui écrasai le talon sur la joue. Il traversa le papier du panneau coulissant et rebondit sur cinq mètres avant de s'étaler sur le gravier de la cour, immobile.
« Idiot, marmonna Kotarô.
− Oui, acquiesçai-je, et tu le seras autant si tu essaies de résister. Je te tuerai en un seul coup. Tu ne sentiras rien.
− Une façon d'honorer notre ancienne amitié, je présume ? »
Il me lança un sourire qui me laissa à court d'idées l'espace d'un instant. Soudain, des shurikens traversèrent les panneaux coulissants du jardin sur le côté et je dus faire quelques sauts en arrière pour les éviter. La seconde suivante, Kosuke était à côté de son frère.
« Pourquoi tu fais ça ? demanda-t-il, des larmes de rage plein les yeux.
− J'ai pas le temps de causer. »
Il y eut un échange de coups.
« Tu étais un frère pour moi ! s'épancha-t-il. Après ton départ, c'était plus pareil. Je voulais te retrouver, mais tu avais disparu de Kiri et... »
Il parla, parla... Kotarô était concentré sur le combat lui, au moins. Tous deux étaient diamétralement opposés jusque dans leur technique de combat, même s'ils se ressemblaient à en perdre la tête. Le premier passait trop de temps à se concentrer sur ce qui gravitait autour de lui et non sur ce qu'il faisait. C'est ce qui faisait de lui une bonne personne et un mauvais combattant. Le second était souvent accaparé par la précision et la puissance des offensives qu'il lançait au point d'en oublier son environnement.
« C'est vraiment dommage que vous n'ayez pas appris à vous battre ensemble, commentai-je. À vous deux, vous auriez été plus forts que moi. »
J'aperçus une ouverture et me jetai sur eux, mains tendues, les saisis violemment à la gorge et les écrasai par terre. Ils se débattirent comme deux souris prises au piège dans une souricière. Chacun d'eux agrippa mes avant-bras dans l'espoir de me faire lâcher prise mais ils devaient être légèrement assommés par le coup que je leur avais porté. Je les regardai perdre leurs forces avec une excitation qui me fit la désagréable surprise de s’amenuiser à mesure que mon regard se plongeait dans le leur. L'un pleurait, sous la peur ou la douleur, l'autre brillait de malice et d'envie. Ensuite, leurs yeux commencèrent à rouler dans leurs orbites, la peau de leurs visages rougit hideusement et leur pouls, fort dans leur gorge étroitement broyée au creux de mes doigts, diminua progressivement. Peu après, ils perdirent connaissance. Je ne pus tolérer un instant de plus de sentir leurs cœurs défier la mort. Avant, bien avant de savoir pourquoi, je les relâchai et partis à la hâte.

Von Tarou


Dernière édition par Ai Tarou le Sam 12 Déc - 19:22, édité 3 fois
Suishi Tarou
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Minagoroshi

De retour dans la grand rue, je m'aperçus que les maisons que je n'avais pas encore visitées étaient vides. La cohue que j'avais entendue avait dû être alertée par les cris de l'épouse de mon oncle. Je suivis les traces de la masse qui se dirigeaient droit vers la demeure odieusement royale de mon père. Une pression s'exerçait sur ma poitrine. Je n'étais pas blessé, rien ne m'avait frappé à cet endroit. Je sentais que c'était d'avoir laissé la vie sauve à mes cousins qui me mettait dans cet état et je croyais que c'était un regret. Je présageai de retourner les achever une fois le reste du clan décimé. Je devais toutefois m'assurer que les autres, qui eux étaient conscients et entiers, ne quittaient pas les lieux. J'avais déjà abattu onze des vingt-huit personnes vivant sur la grand rue. Treize en incluant mes cousins. Il me restait donc quinze cibles avant de pouvoir passer à mon père. Lorsque j'arrivai devant la grande masure, je m'arrêtai et inspirai profondément.
Katon — Karyû Endan
L'impact du souffle du dragon pulvérisa les piliers du porche au seuil du bâtiment. Des hurlements de terreur retentirent à l'intérieur. Dans un vacarme assourdissant, le feu se répandit sur l'ensemble de l'immeuble. Ils étaient coincés. Une fois que j'eus utilisé une quantité de chakra suffisante, je bravai l'incendie à travers braises et flammes, protégé par ma peau de pierre. Je comptai deux cadavres en passant le hall. Quinze, pensai-je. Je poursuivis ma marche sans l'interrompre, droit vers la salle de réunion où ils s'étaient tous réunis. Devant les portes coulissantes, j'effectuai de nouveaux sceaux.
Fûton — Shinku Gyoku
J'inspirai à pleins poumons puis expulsai une multitude de balles d'air à haute pression qui perforèrent le mur entier devant moi. De nouveaux hurlements, de crainte, de douleur et de désespoir furent poussés. Lorsque mon attaque fut terminée, le sol trembla et j'aperçus entre les lambeaux de papier qui masquaient partiellement la salle devant moi une lame de vent d'une grande puissance qui approchait dangereusement. Par précaution, j'avais gardé ma peau dure et je ressentis à peine les effets de cette technique dont l'origine était, à n'en point douter, l'homme dont je voulais le plus la mort. La paroi n'existait plus à présent. Je fis quelques pas dans les décombres.
« C'est donc vrai, fit la voix de mon père. Tu es venu nous décimer. »
Je l'interrompis en levant la main d'un geste autoritaire. Je n'eus pas un regard pour lui. Je regardais les alentours pour compter : seize, dix-huit, vingt-et-un, vingt-deux... Vingt-cinq. Les trois derniers étaient cachés derrière mon père. Je ne pouvais plus l'ignorer. Je refusais toutefois de le vaincre avant les autres. Tuer les autres me procurait des forces pour l'affronter, lui.
« Comment oses-tu infliger de telles souffrances à ta famille, à ton clan ? » lança-t-il.
Je me remis en marche vers lui et commençai à produire des sceaux. Comme je m'y étais attendu, il était si sûr de lui qu'il ne prenait même pas la peine de préparer une défense. Il continua de parler tandis que je produisais un clone de roche.
« Ton propre sang... C'est ton sang que tu répands sur tes terres !
− Non pas mon sang, répondis-je à mi-voix. Le tien. »
Je lançai mon clone à l'assaut. Mon père forma un sceau et lança un nouveau Shinkuha sur mon clone qui ralentit légèrement puis poursuivit sa course malgré les coupures sans saignement qui parcouraient son corps. Surpris, mon père se mit en posture et bloqua son premier coup de poing. En voyant que le corps à corps accaparait leur chef, les trois derniers survivants du clan, deux jeunes garçons et leur mère, se mirent à courir dans tous les sens. Cependant, le brasier les gardait prisonniers de cette pièce dont le plafond commençait à être sérieusement grignoté. Le premier à mourir fut l'aîné de deux garçons, environ neuf ans. Je lui enfonçai un kunai en plein cœur. Vingt-six. Par acquis de conscience, je vérifiai que mon clone maîtrisait toujours mon père. Je vis que Miyako s'était jointe à l'affrontement et avait coupé un bras de pierre. Je devais faire vite. Je retrouvai la mère et son dernier fils à l'autre bout de la pièce. Mes yeux se plongèrent dans ceux de la femme, paralysée par la peur. Je n'arrivais même plus à savoir si je l'avais connue. C'était sans doute le cas, ce clan était très réduit, décimé par des décennies de débauche et de criminalité, victime à juste titre de nombreuses condamnations à mort par les gouvernements des cinq nations jusqu'à l'intervention d'une morale discutable de mon père.
« Pitié, susurra-t-elle. Pitié... »
Vingt-sept. Le garçon de cinq ou six ans regarda sans comprendre le sang de sa mère gicler de sa gorge sur sa chemise de nuit tachée de larmes et de cendres. Avant que j'aie eu le temps de l'approcher, on me frappa dans les côtes. Sous l'effet de la surprise plus que de la douleur, je reculai. Ma sœur était venue à la rescousse.
« Ne te mêle pas de ça, Miyako.
− Si tu crois que je vais te laisser toucher un seul de ses cheveux », menaça-t-elle.
Elle revint à la charge. La pauvre enfant était encore faible comparée à moi, mais je ne voulais pas la blesser, pas déjà. Je repoussai chacun de ses coups du plat de la main.
« Pourquoi es-tu comme ça ? demanda-t-elle avec fureur.
− Je ne compte pas avoir cette conversation avec toi.
− Tu as raison, répondit-elle. Je me moque de ton excuse. Tu as massacré notre famille. Rien ne peut justifier le monstre que tu es devenu.
− Ce n'est pas ma famille. »
Lorsque j'eus assez de l'entendre, je me glissai derrière elle et posai une main sur son dos. Une vague de chakra se propagea dans son corps et elle tomba à genoux, le sol s'affaissa sous son poids décuplé. Elle ne pouvait plus bouger, elle ne pouvait plus parler. Elle ne pouvait que garder les yeux grands ouverts pour observer le reste du spectacle.
Mon père n'avait pas tout à fait terminé d'abattre mon clone qui ne se battait plus qu'avec ses jambes et avait pris une teinte plus proche de la terre à présent que de la couleur de ma peau. Je retournai donc vers mon jeune parent qui se cachait entre les piliers de la salle. Il reculait au fur et à mesure de mes pas d'une lenteur macabre. Moi-même, je ressentais que la dureté de mon regard était d'une intensité effroyable. Le petit garçon se retrouva bientôt acculé entre un coin de la pièce et un trou béant dans le parquet. Je crois que c'est à ce moment-là qu'il commença à prendre conscience qu'il y avait, plus que jamais auparavant, de quoi pleurer, ou peut-être fut-ce lorsque je tirai mon kunai, ou encore lorsque je le levai avant de l'abattre sur lui. Je n'eus pas le temps, pourtant, de lui perforer le cœur comme je l'avais fait à son frère car le plafond rongé par les flammes du dragon s'effondra là où, dans une chambre à l'étage, s'était trouvée une commode. Le fracas fut terrible et la vision, abominable. Je me détournai rapidement, le cœur serré par ce qui venait de se produire, mes pensées résolument tournées vers le centre de la pièce où je retrouvai l'instigateur de mon forfait. Vingt-huit.
Il acheva le clone de pierre à l'instant où j'arrivai devant lui. Sa prétentieuse tunique blanche était déchirée, son corps était couvert de contusions et coupures. J'étais prêt à échanger quelques mots à présent.
« Ton clan est décimé, annonçai-je. Tu vas rejoindre tes pairs dans l'enfer d'où vous êtes tous venus. »
Il émit un rire mauvais.
« Si nous venons de l'enfer, dit-il, alors tu en viens aussi. Tu es ma chair et mon sang, Tarou.
− Ça ne t'a pas empêché de me bannir. Ça ne t'a pas empêché de faire de moi un paria.
− Alors c'est à propos de ça ? s'amusa-t-il. C'est à cause de ton exil que tu t'en es pris aux tiens ? »
Ce fut mon tour de rire.
« Non, répondis-je. Eux, c'est pour ce qu'ils sont que je les ai tués. Ce don que nous avons, c'est une abomination de la nature. Elle était peut-être destinée à faire le bien aux origines, mais les hommes sont incapables de faire le bien lorsqu'ils ont trop de pouvoir entre les mains.
− Et tu considères que tu fais le bien en cet instant ?
− Non, répétai-je d'une voix sans ton. Ce que je fais est mal mais c'est ce qu'il faut pour débarrasser le monde de cette plaie. »
Un pilier craqua et s'abattit sur le fauteuil où il avait eu l'habitude de trôner, au fond de la pièce.
« Tu es donc un défenseur du bien, dit-il. Au nom du bien, tu es prêt à perpétrer un massacre, à assassiner ton propre père.
− Non, l'interrompis-je, toi je vais te tuer à cause de cette sentence injuste que tu m'as infligée au nom des lois préhistoriques de tes vieux débris d'ancêtres.
− Tu as défié ces lois ! hurla-t-il. Tu as utilisé le Chûdoku sur ta sœur pour la forcer à agir selon ta volonté et tu savais que cela est interdit.
− Arrête de te moquer de moi, lançai-je en haussant le ton à mon tour. Tu sais très bien que ce n'est pas pour ça que tu m'as révoqué. Tu sais ce qu'il s'est passé avec Masami. Tu sais ce que je suis et c'est pour ça que tu m'as mis dehors. »
Son visage se décomposa.
« Je n'ai jamais voulu croire un mot de ce qui se disait à ce propos, dit-il les dents serrées.
− Hé bien tu aurais dû, rétorquai-je dans un sourire mauvais, car tout ce qu'on a pu te dire est vrai. »
La conversation s'acheva là-dessus. Mon père ne voulut plus rien entendre, il ne pouvait supporter de me regarder à présent. Pour ma part, j'étais hautement satisfait ; puis une douleur perçante frappa mon crâne. Je perdis l'équilibre quelques instants. J'avais la sensation que mon cerveau était frappé de milliers d'aiguilles. Mon père me fixait avec une intensité toute particulière et je compris qu'il était en train d'employer son Kekkei Genkai contre moi. J'ignorais de quelle technique il essayait d'user, je savais seulement qu'elle me paralysait et provoquait en moi une douleur innommable. Pourtant je parvins à rester sur mes deux jambes et, petit à petit, sans que je comprenne comment je parvenais à faire cela, je sentis que les effets se faisaient de moins en moins forts. L'étonnement sur le visage de mon paternel me donna la force de repousser sa technique un maximum. Finalement, il renonça et forma des sceaux mais je contrôlais de nouveau mes gestes et, dans un déplacement furtif, je me retrouvai devant lui. Je mis au profit l'effet de surprise et le frappai sous le sternum. J'effectuai ensuite quelques sceaux tandis qu'il peinait à retrouver son souffle et apposai ma main sur sa tête.
Shikijô no Shômetsu
Un sceau rouge se répandit depuis ma paume sur tout son corps. Lorsque je me retirai, il tomba à terre.
« Qu'as... souffla-t-il. Qu'as-tu fait ?
− J'ai bloqué ton Kekkei Genkai, répondis-je en m'accroupissant. C'est un sceau que j'ai inventé pour bloquer le mien. C'est sans doute grâce à lui que ta technique n'a pas fonctionné jusqu'au bout sur moi. Tu ne peux plus m'atteindre à présent. »
Je m'apprêtai à lui rendre le coup de grâce lorsque je vis enfin ce qui sublima l'ensemble de la dernière heure : la terreur sur son visage. Je malaxai un peu de chakra, portai la main à ma bouche et soufflai une gerbe de flamme vers ses jambes. Sa tunique prit feu, et sa chair, et le hurlement qu'il poussa ne prit pas fin avant plusieurs minutes. Pendant ce temps, je retournai vers la sortie méconnaissable. Miyako, à l'autre bout de la pièce incandescente, était toujours prisonnière de son propre corps. Elle avait regardé toute la scène. Ses yeux pleuraient des larmes qui séchaient instantanément dans l'atmosphère infernale. Le regard fixement axé sur la dépouille embrasée de notre père, elle ne pouvait exprimer aucune expression. Elle aurait pu tourner les yeux vers moi et je me demandai à quoi elle pensait en cet instant. Au lieu de continuer comme je l'avais prévu, je m'arrêtai à sa hauteur et lui dis ces derniers mots :
« Lorsque je me serai suffisamment éloigné, tu seras libérée de ma technique. Hâte-toi de sortir d'ici si tu es en vie et retrouve Kosuke et Kotarô. Tu leur répéteras ce que je te dis dès maintenant : je vous laisse la vie sauve par pure affection mais je vous interdis formellement de procréer. Si je découvre que l'un de vous a un enfant, je le tuerai tout comme le reste du clan, sans hésitation. »
Puis je quittai les vestiges de cette demeure qui avait fait ma joie et mes malheurs sans me retourner.

Von Tarou


Dernière édition par Ai Tarou le Sam 12 Déc - 19:22, édité 1 fois
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Correction de Ai Tarou




Positif,

Très sombre, malgré le fait que le massacre de son clan dans Naruto est devenu un peu monotone avec la démonstration d'Itachi, mais tu as su montrer le passé de ton personnage et surtout pourquoi il a agi ainsi.    




Négatif,

À double tranchant, autant nous pouvons saisir l'objectif premier de ton personnage, autant la manière de procéder aurait pu être différente pour rendre la lecture plus croustillante.  


Note: (6 / 10 = 16)  (4132 mots /140 = 29)
Résultat final: 16 + 29 = 45 PE
Félicitations !
Cordialement Uesugi Assia


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