La Grande Vadrouille des Jinchurikis

Pv : Akrillo - Zetsu

La solitude a de cela de bon qu’elle permet de se concentrer sur l’essentiel en mettant de côté les distractions diverses et variées occasionnées sans cesse chaque jour par le quotidien de la vie d’un village de ninja.

Pour une fois, je n’étais pas à mon bureau. Et pour cause, depuis mon dernier accès de colère, celui-ci était malencontreusement devenu inutile, ne résistant pas à la fougue émotionnelle de mes poings. Plus simplement, en attendant qu’un nouveau pupitre soit installé, j’étais relégué sur un côté de la pièce.

Cette évolution offrait à mon regard une nouvelle perspective. J’étais affalé dans un canapé à contempler d’un œil nouveau les lieux que je connaissais déjà. Depuis quand n’avais-je pas fait le tour de la pièce. Cependant, une fois encore, malgré l’odeur de papier et de vieux bois qui emplissait l’air me rappelant à de vieux souvenirs, malgré la décoration murale, véritable témoin de l’Histoire, malgré un passé presque vivant qui occupait tout l’espace, je n’avais que pour seul but celui de faire de Kumogakure no Sato la première puissance mondiale. Et tout cela passait par de la lecture attentive de rapports de mission, certains d’une haute importance, d’autres aussi insignifiants qu’un caillou.

Le fil de la journée continuait inexorablement, poursuivant sa course immuable vers une destinée que chacun connaissait par avance. Un quotidien qui en devenait presque lassant. J’avais besoin d’autre chose, de changer d’air, de changer d’environnement. J’avais tout simplement besoin de bouger et de ressentir autre chose que le poids des responsabilités à travers un tas de paperasse qui n’en finissait jamais.

Installé de la manière la plus inconfortable qu’il soit, je rédigeais quelques notes. Mon corps massif assis au milieu d’un canapé au tissu vert délavé, les coussins s’enfonçant lourdement sous mes fesses, le dos plié, j’étais penché sur la table basse d’un bois semblable à celui de mon ancien bureau. Éparses ici et là, quelques crayons, quelques documents à signer, une tasse de thé et un petit pot de fleurs, une tige de bois plantée à l’intérieur, vestige d’une plante oubliée depuis longtemps.

Par chance, en était-ce vraiment une d’ailleurs, la monotonie de mon activité cessa de manière aussi subite qu’immédiate lors de l’irruption impromptue d’un « homme » à l’apparence plus qu’étrange. Devant mon regard méfiant se dressait dans l’encadrement de la porte un humanoïde blanc des plus étranges. Une moitié de visage, sur lui, nul trace de vêtements, juste une peau à la texture étrange et quelques tentacules verdâtres. De son œil unique à la pupille entièrement jaune, il posa le regard sur moi tout en maintenant un kunai sous la gorge d’un génin qui passait par là.

En voilà un invité ô combien inattendu et qui par ses méthodes d’intrusion ne laissait aucun doute quant à ses motivations. Sans la moindre équivoque, son mobile était hostile. Qui oserait s’inviter « en toute amitié » de cette manière dans le bureau d’un Kage, un otage sous le bras. Mais voilà qu’au même moment, une tête similaire sortant d’un mur de mon bureau attira mon attention. Le monde shinobi était emplit de choses étranges, il en fallait bien plus pour me surprendre.

- QUOI ? T’es qui toi ? Parle avant que je ne t’écrase ! Et surtout, laisse ce génin avant que je ne m’énerve pour de bon !

La Grande Vadrouille des Jinchurikis

Pv : Akrillo - Zetsu

Où commencer ? Si l’arrivée impromptue de cet étrange type avait pu me laisser de froid de prime abord, ses intentions clairement hostiles n’avaient que pour unique effet d’accroitre en moi une certaine colère. Intérieurement, je fulminais. De nombreuses choses se bousculaient dans ma tête en même temps. Je dois avouer qu’entre la prise d’otages d’un simple génin innocent de tous conflits et surtout de toute l’étendue de la politique mondiale qui régissait ce monde et l’annonce de la capture de notre Daimyo, il n’en fallait pas moins pour me faire réagir. Malheureusement, ma réaction face à cette annonce, cette revendication, ou plutôt cette demande pour être plus juste n’avait été que trop tardive.

Malgré l’armure de foudre apparaissant en un instant pour couvrir l’intégralité de mon corps musculeux, j’avais été trop lent. Le terme exact est que j’avais pris surtout d’avantage de temps pour écouter l’intrus infiltré. J’aurais dû agir dès son apparition, mais quelque chose me disait qu’il me fallait écouter une personne qui avait réussi à s’infiltrer au sein même de mon bureau sans être repérée par la multitude de ninjas sensoriels en observation dans l’un des bâtiments secrets du village.

Mais maintenant, il était trop tard. Pour l’heure, les paroles de l’homme en blanc n’étaient que des simples mots. Le plus important était de vérifier la véracité des affirmations qu’il venait de me livrer. D’un appel tonitruant envers celle qui m’était fidèle, je dévoilais mes ordres afin qu’ils les soient exécutés de manière preste et efficace. Mabui dans son immuable efficacité relaya mes mots aussi bien, voire mieux que ce que je n’aurais fait, agissant en fonction des priorités.

Premièrement, envoyer une équipe d’élite auprès de la demeure du Daimyo afin de confirmer ou d’infirmer la mauvaise nouvelle annoncée par le messager que je pouvais désormais affilier sans nul doute à l’Akatsuki compte tenu de la teneur de leur requête.

Deuxièmement, envoyer un duo de ninjas expérimenté auprès de chacun des conseillers afin de les réunir en urgence dans le but de définir la marche à suivre et la position politique de Kumogakure no Sato.

Troisièmement, accroitre la surveillance de nos deux Jinchurikis afin d’assurer leur sécurité respective en toute discrétion. Cependant, bien que cette aide supplémentaire me semble inutile, je me devais de prendre toutes les précautions nécessaires à la protection de deux piliers de notre armée. Après tout, si cet homme aux cheveux verts était en mesure de capturer de lui-même Bee et Zeke, pourquoi ne l’avait-il pas fait au lieu de prendre pour otage le Daimyo du pays.

Mais il restait un point essentiel à tout cela. Kaminari no Kuni venait de rentrer en guère, que chacun le sache. Le quatrième point était le point essentiel de toute la communication. Il fallait que chacun sache l’ignominie que venait de subir le pays. Et tout le monde le saurait.

Seul à mon bureau, je tapais des doigts sur la table attendant le retour fatidique de mes hommes. Et effectivement, la nouvelle, aussi mauvaise soit-elle, me parvenait enfin. Il était donc confirmé que notre Daimyo avait été enlevé chez lui. L’intrus était donc sérieux dans sa demande. Accompagné de Darui et Mabui, la suite des évènements allait être un tournant de notre histoire.

L’ensemble des conseillers réunis pour l’occasion étaient déjà en train de débattre sur la suite à donner et les répercussions possibles. Après avoir fait une entrée sans un mot et m’être installé à ma place attitrée, je laissais ces incompétents déblatérer un moment. Ainsi donc était là ceux qui pensaient pour les habitants de ce pays. Si certains étaient vraiment soucieux du bienêtre d’autrui, d’autres en revanche ne pensaient qu’à sauver leur petite personne. Il n’en fallait pas plus pour que j’intervienne. Du plat de la main claquant sur la table, je mettais un terme à toutes ces élucubrations inutiles.

- Conseillers, tous autant que vous êtes. Je n’ai pas besoin de vous dire pourquoi nous sommes réunis ici. En revanche, vous n’avez pas encore toutes les informations. Sachez que suite à l’enlèvement de notre Daimyo, j’ai reçu la visite d’une personne que je pense être un membre de l’organisation qui a attaqué Suna par le passé. Je parle de l’Akatsuki.

Les quelques velléités de paroles furent stoppées d’un simple geste de la main, invitant quiconque à se taire et à continuer à écouter mes paroles.

- Cette personne m’a exposé la situation actuelle et a proposé un marché. Ils nous remettent le Daimyo si nous leur donnons nos deux Jinchurikis. Soyons conscients de la suite à venir. Il est hors de question de Kumo s’abaisse à obéir à l’Akatsuki. Il est absolument hors de question que je livre à l’ennemi deux Jinchurikis, et encore moins que je livre mon frère.
Le raisonnement est simple. Quelle garantie avons-nous que le Daimyo est encore en vie ? Aucune. Quelle garantie avons-nous qu’ils respecteront leur marché ? Aucune.
Kaminari no Kuni est la nation shinobi la plus puissante. Si nous commençons à plier face à l’ennemi alors nous ne serons plus rien.
Conseillers, soyez conscient d’une chose. Je ne vous demande pas votre avis. Je prends la décision la plus juste pour Kumo.

Sans un mot de plus, faisant racler lourdement ma chaise sur le sol, je quittais la salle, laissant là sans voix chacune des personnes présentes. Je n’attendais au final pas leur accord. J’attendais seulement d’eux leur soutien dans cette épreuve, et à défaut leur silence faute de mieux. Dans l’encadrement de la porte, juste avant de rejoindre mes autres obligations urgentes, je laissais en suspend quelques paroles.

- Un Daimyo se remplace. Une nation non. J’attends de vous votre support sans concession. L’heure n’est plus aux négociations.

La suite se déroula dans une ambiance bien plus militaire et bien plus sereine. Dans mon bureau étaient réunis les shinobis les plus importants du village. Parmi eux se trouvaient bien sur les deux Jinchurikis, mais aussi Darui et C mes fidèles bras gauches et droits, Mabui et d’autres ninjas d’élite qui œuvrent tant à la protection de ce pays.

Face à ce groupe d’exception, je présentais la situation rapidement ainsi que les décisions prises devant les conseillers. Cette réunion n'avait pas non plus vocation à débat, juste à présenter les faits. En somme, Kumo ne fléchirait pas. Kumo était en guerre. Kumo ne se laisserait pas abattre par une organisation telle que l’Akatsuki. Désormais, les rôles de chacun étaient clairs. Bee et Zeke, tous deux sous-couvertures seraient mes gardes du corps lors de l’examen chuunin organisé au pays de l’Eau. Je comptais sur leurs talents respectifs pour remplacer temporairement Darui et C qui avaient à eux deux la charge de protéger le village en mon absence et d’organiser les défenses. Pour cela, les choses étaient simples. L’ensemble des effectifs de surveillance étaient doublés à compté de ce jour. Pour le reste, je comptais sur la vigilance de l’élite pour être à l’affût de toute situation étrange. Il ne restait donc plus qu’à faire une annonce officielle à l’ensemble du village.

Cela faisait maintenant quelques heures que les évènements s’étaient déroulés. Le message était passé comme quoi j’allais effectuer une annonce importante pour l’avenir du village. Ainsi, à mon arrivée sur la place principale, point de rap ou d’autres festivités, que des visages solennels. Des rumeurs avaient commencé à circuler ici et là, il était donc temps de mettre au courant l’ensemble des villageois.

- KUMOJINS ! Vous vous demandez pourquoi vous êtes réunis ici aujourd’hui. Certains d’entre vous ont entendu des rumeurs. Je vais être clair avec vous. LE DAIMYO A ETE ENLEVE. Tout ceci est une attaque de l’organisation connue sous le nom de "Akatsuki". C’est ce même groupe qui est à l’origine de la destruction de Sunagakure no Sato. Mais, nous ne sommes pas le pays du Vent. Nous sommes le pays de la Foudre. Nous sommes des shinobis emprunts de fierté et d’honneur.
Un membre de ce groupuscule a tenté de négocier avec moi. Sachez qu’aucune discussion n’est envisageable avec ces renégats.
Notre Daimyo a été enlevé et nous n’avons aucune certitude quant à sa survie. Nos deux Jinchurikis sont notre force et nul ne saurait nous en défaire.
KUMOJINS ! LE PAYS DE LA FOUDRE EST DESORMAIS EN GUERRE FACE A L’AKATSUKI !
Nous ne sommes pas Suna. Nous connaissons la menace qui plane sur nous.
Ainsi pour la sécurité de tous, les équipes de surveillance sont renforcées depuis aujourd’hui. De plus, nos deux Jinchurikis seront envoyés en retrait afin de se préparer à cette guerre et réduire la menace qui plane sur le village. Soyez conscients que cela ne veut nullement dire que le danger n’existe pas ici. Soyez attentifs à tout. J’attends de vous tous le meilleur et je sais que chacun de vous le donnera.
KUMOJINS, VOUS ETES KUMO, NOUS SOMMES TOUS KUMO. ENSEMBLE NOTRE NATION NE PEUT S’EFFONDRER !

Mon allocution était terminée. Sans un mot de plus, je quittais la place, marchant à travers la foule d’un pas assuré. L’information serait rapidement relayée dans tout le pays et bien sûr, les espions de tous les autres pays seraient eux aussi rapidement au courant de la situation actuelle. Pour le coup, il était inutile de cacher un tel fait. Au contraire, il était bien plus important que chacun sachez que Kumo ne plierait jamais.

En attendant, il y avait un examen chuunin à Kiri en préparation, et il était bientôt temps de se mettre en route. Il était important de montrer à tout le monde que malgré les fourberies, nous étions toujours présents et toujours aussi forts.