Une jeune policière répondant au nom de Kamishiro Setsuna avait répondu présente lorsque je le l'avais faite quérir sur le champ. Elle ne m'avait jamais déçu et, croyez en mon expérience et sixième sens de vieillard, n'en serait jamais capable. Elle était bien trop protectrice, intègre et maniérée pour agir de la sorte. Elle avait mon entière confiance – ou presque – et le savait pertinemment, malgré l'absence de dires et preuves à ce sujet. C'est avec un sourire aux lèvres que je m'étais levé pour léviter jusqu'à la porte qui ornait mon bureau. Après l'avoir ouverte, mon visage moqueur se tourna en direction de l'adolescente qui n'allait probablement pas en croire ses oreilles. Elle allait m'accompagner sur le terrain et allait être sous pression du début à la fin. Mais je savais qu'elle allait pouvoir la gérer sans soucis apparent. Après cette annonce pour le moins surprenante, je lui donnai rendez-vous aux portes du village d'ici une quinzaine de minutes. Nous n'avions pas spécialement de temps à perdre et avec mon dos en morceaux, je ne pouvais me permettre de faire trop d'efforts. Il allait nous falloir trouver un rythme de croisière suffisant et je ne tenais pas à ce que des voyous viennent nous importuner. Il allait falloir privilégier les chemins habituels et sans risques. Je ne voulais pas non plus voler, dans la mesure du possible, afin que les informations ne soient filtrées. Un village sans Kage était d'autant plus propice aux attaques extérieures. Konoha et Kumo en profiteraient, j'en suis sûr !
Le voyage de quelques jours se déroula presque sans embûches, si l'on excepte mes problèmes de dos. Accompagné de Setsuna, le temps passait beaucoup plus vite que si j'étais seul. Je n'avais pas non plus le temps de me perdre dans mes pensées et encore moins de faire une escale dans ma paranoïa vis-à-vis de quiconque. C'était reposant, d'une certaine façon. Je me triturais moins l'esprit, bien que mon esprit soit plus focalisé sur la mission que sur autre chose. Elle était d'une importance capitale et la découverte de cette météorite avant l'envahisseur était primordial. Il ne fallait pas qu'un autre pays ne mette la main sur elle avant moi ! L'atout stratégique et militaire qu'elle représentait était on ne peut plus important à mes yeux. Nous allions enfin pouvoir embrasser de nouvelles frontières et les ajouter à notre palmarès. Ce n'était pas du tout à négliger, et la plupart de mes hauts rangs le savaient. Notamment Shihona. Je la considérais comme ma fille, après tout. Il était légitime qu'elle ait les mêmes pensées et avis politiques que moi. Non, je ne l'avais pas spécialement endoctrinée. C'était une femme sage et intelligente. Il ne fallait surtout pas la sous-estimer et encore moins sur le plan psychologique. Une femme forte qui n'hésite pas à user de ses atouts – aussi bien physiques que psychiques – pour atteindre ce qu'elle convoite. Ne la froissez pas non plus, briser quelqu'un psychologiquement est une de ses plus grandes spécialités. Vous ne pourrez pas dire que vous n'étiez pas prévenus.
Malgré toutes les préventions prises afin de ne pas ébruiter l'affaire, ces quelques paysans du pays de la Terre ne purent s'empêcher de nous importuner. L'intention n'était pas mauvaise, j'avais leur plus grand respect et ceux-ci s'étaient tout de suite prosternés devant moi. J'avais cependant peur du téléphone arabe et ne voulais pas que cela s'ébruite. Des bruits qui courent, certes, mais pas des moindres. Quiconque aurait une interprétation différente du commun était parfaitement capable de comprendre que le village était en sous-effectif. En effet, si je me déplaçais en personne, cela signifiait que le jeu en valait la chandelle. Nous étions néanmoins en avance. Le voyage n'ayant duré que trois jours – tout au plus – nous pouvions largement affirmer que nous avions quarante-huit heures d'avance sur les potentiels espions des Nuages. En effet, la météorite avait été découverte sur notre territoire. Malgré ces trois journées à voyager, nous étions les plus proches de cet énorme caillou et étions d'autant plus légitimes à la récupérer pour mon si précieux village. De plus, Iwa possédait la plus grande armée – et donc force – militaire brute ! Il fallait être totalement dénué d'esprit pour penser pouvoir s'attaquer à nos remparts et s'en sortir vivant. La brigade des explosifs étaient toujours prête à tout faire péter afin de sauver nos habitations, ne l'oubliez pas.
Setsuna et moi finîmes par atteindre la bordure du village frontalier à la zone du crash de la météorite. Celle-ci s'arrêta et posa son jeune regard sur moi. Je pouvais voir en elle qu'elle cherchait comment formuler sa phrase afin de ne pas me froisser. Allons, j'avais presqu'un siècle de vécu ; j'avais appris à lire dans les yeux les pensées des autres et avais une expérience personnelle qu'elle n'était pas sûre de connaître un jour. J'affichai un sourire amusé et attendis qu'elle se finisse par cracher le morceau. Je ne comptais pas lui tirer les vers du nez et posai mes mains sur les hanches, impatient. Ca allait bien trente secondes ces manières, on n'avait pas que ça à faire !!! Finalement, elle m'annonça qu'il fallait que l'on s'annonce. Du moins, que c'était une bonne idée à de ne pas mettre de côté. D'un côté, elle avait raison. De l'autre, il valait mieux faire en sorte que personne ne le sache, malgré ma réputation. D'un hochement de tête, j'acquiesçai et repris la marche, en lévitant cette fois, histoire d'être à sa hauteur.
[color#910014]« Soit. Mais je compte sur toi pour que l'information ne sorte pas de ce village, je ne tiens pas à essuyer une attaque criminelle lors de notre retour. Après tout, tu sais très bien qu'Akatsuki a point le bout de son nez il n'y pas si longtemps que ça. Bref, mettons-nous en route[/color], lâchai-je sans émotion si ce n'est la crante qu'un malheur s'abatte sur mon village ».
Plus nous avancions et plus les bruits et autres murmures s'intensifiaient.
La Balance...
Ryôtenbin no...
Ônoki-Sama ?!
Ici présent ?!
Ca n'vaut guère le risque de rester ici à n'rien faire.
Ces petites voix et autres éclats de paroles faisaient siffler mes oreilles. La tête haute, je les ignorai tandis qu'ils s'en allaient vaquer à diverses occupations avec une ardeur qui sortait du commun. Souhaitaient-ils m'impressionner afin de s'attirer de bonnes grâces ? Ingrats ! Jeunesse infâme ! Qu'ils retournent donc vraiment travailler plutôt qu'espérer de telles inepties ! J'étais vieux, certes, mais pas encore gâteux ! Je soupirai, désespéré, lorsqu'un conseiller du maire se dressa devant nous. Nous nous rendîmes là où nous étions attendus et écoutâmes le discours de ce fameux maire. C'était d'un ennui total. Je voulais voir cette fichue météorite ! Je trépignais intérieurement mais je devais assumer mes fonctions. En plus cette chaleur était si étouffante... Je n'en pouvais plus. Je lévitais toujours mais cette fois les goûtes de sueur perlaient sur mon front. Je dus me l'essuyer à plusieurs reprises. Soudain, Setsuna se mit à chuchoter quelques paroles. Elle avait raison. Leur aide ne nous serait que peu utile en vue du potentiel concurrent que nous allions rencontrer. Bref, nous marchions toujours lorsqu'une imposante bâtisse s'offrit à nous. Nous pénétrâmes en son sein et fûmes présentés au gérant de ce village. Setsuna et moi le saluâmes poliment avant que celle ne prenne la parole. Elle annonça alors notre venue sans omettre de se présenter le plus sobrement possible. Je déclinai mon identité suite à son initiative – et Dieu que je n'avais pas envie de prendre ce risque inutile – avant de laisser la parole à ce jeune chef inexpérimenté qui n'avait d'yeux que pour moi. Je fronçai les sourcils et grommelai quelque chose dans ma moustache.
« Hmpf. N'avez-vous donc jamais appris la politesse ?! INADMISSIBLE ! Les jeunes de nos jours... Ce n'est plus ce que c'était, je vous le garantis ! Pestai-je en prenant la porte, Setsuna sur mes talons. Quitte à ne pas pouvoir m'appeler correctement, montrez-nous au moins le chemin jusqu'à cette foutue météorite. Je n'ai pas que ça à faire, que diable ! Blasphémai-je finalement lorsqu'une jeune guide – oui encore une gamine !!! - se présenta à nous et nous demanda POLIMENT de la suivre jusqu'à la dite météorite. Enfin nous y voilà ! »

Y avait-il donc tout à refaire dans ce fichu village ? L'éducation était à reprendre depuis le début ! Entre les murmures permanents qui faisaient siffler mes oreilles et le manque de formalité de la part de ce maire qui s'était permis une approche amicale... Savaient-ils au moins qui je suis ?! Je ne suis pas n'importe qui ! La balance, Ryôtenbin no Ônoki... Cela faisait maintenant près de quarante ans que je régnais en maître sur Iwagakure et ils n'étaient pas fichus de mettre un visage sur mon titre ? Qu'est-ce que c'était désespérant et qu'est-ce que ça pouvait m'énerver. Au plus haut point ! Je devais me calmer, ce n'était pas bon pour mes nerfs et encore moins pour mon dos, d'après Shihona. Il fallait que j'apprenne à me détendre mais ce n'était pas près d'arriver dans de telles conditions !
Fatalement, je n'eus d'autre choix que de remettre cet incapable à sa juste place, lui arrachant une mine déconfite. Craignait-il pour ses fonctions ? Qu'il soit rassuré, je n'allais pas lui donner plus d'intention qu'il ne méritait déjà. Heureusement pour lui, je m'étais rapidement retourné en direction de la porte. Nous n'avions pas plus de temps à perdre avec des inepties pareilles. Il me fallait absolument voir cette météorite de mes propres yeux ! J'en rêvais depuis de nombreuses nuits et avais même parfois du mal à dormir à cause de toutes les pensées qu'elle pouvait générer. Je la voulais et je l'aurais, rien que pour moi ! Aucun autre pays ne mettrait le doigt dessus. Et si quiconque osait s'en approcher... je serais dans mes droits puisqu'ils violeraient eux-même une loi INTERNATIONALE. Et ça, franchement, ce n'était pas rien.
Une jeune femme fit alors son apparition. Elle n'avait que la vingtaine mais, elle au moins, savait correctement s'adresser à ses aînés. Ce qui n'était pas donné à tout le monde, n'est-ce pas monsieur l'incapable maire, pensais-je alors. Je la suivis en me calmant peu à peu. Ceci dit, j'avais toujours ce maudit et mauvais pré-sentiment qui me hantait depuis qu'on avait quitté Iwa. J'avais, depuis le début, l'impression que l'on voulait nous la faire à l'envers et nous planter dans le dos. Peut-être étais-je bien trop parano ces derniers temps mais nous n'étions sûrs de rien. Prudence est mère de sûreté. La jeune guide nous mena sur le lieu d'excavation de la météorite pour ensuite nous donner nos propres quartiers, bien qu'ils n'allaient être que temporaires. A jeune policière préconisa une maison miteuse afin de ne pas attirer les soupçons. C'était bien pensé, et cela m'avait traversé l'esprit, mais il me fallait tout de même faire attention. J'espérais bien que le matelas ne serait pas trop dur pour mon dos. Je risquais encore de subir les intentions psychopathes de ma masseuse si je me malmenais de trop et je n'avais franchement pas besoin de ça en ce moment.
Je surplombai la météorite, en lévitant à plusieurs mètres du sol. Cette position m'offrait une vue globale de l'objet ainsi que des environs et me permettait de vérifier que personne n'essayerait de l'approcher avec fourberie. Je redescendis rapidement et écoutai ce que la guide avait à nous dire ; tours de gardes, effectifs... Bref, tout ce dont nous avions besoin afin de tenir la pierre venue du ciel à l'écart de mauvaises mains. Je restais cependant sceptique. Cela faisait plusieurs jours que celle-ci avait été retrouvée dans ce petit village au fin fond du pays de la Terre et personne d'autre que nous ne nous en étions approché. Je veux dire, un caillou plus gros qu'un bâtiment n'était pas censé passer inaperçu... Cela dit, cette absence de concurrents était bénéfique pour nous. Je relativisai mentalement lorsque mon accompagnatrice s'adressa à mon illustre personne, une fois que la jeunette eut fini ses explications. Elle me demanda la permission de s'éclipser quelques instants. D'un hochement de tête, je la laissai faire le tour de l'imposant objet d'origine inconnue tout en faisant plusieurs fois les mêmes signes incantatoires avant d'apposer ses mains au sol. Je connaissais cette technique et savais pertinemment quel était le but de tout ceci. En revenant, elle me fit par du plan que j'avais parfaitement deviné. Je la gratifiai d'un sourire et examinai le terrain qui se présentait derrière nous.
« Belle initiative, la félicitai-je, le regard perdu au loin. Mais c'est loin d'être suffisant, à mon avis. Nous ne devons pas resserrer le périmètre de sécurité, au contraire, dis-je doucement ».
Je retournai à terre et me dirigeai en direction du soi-disant maire de ce village. Il n'était pas doué en politesse mais j'espérais au moins qu'il connaissait les effectifs de son village. J'allais avoir besoin de plusieurs Shinobis suffisamment qualifiés et expérimentés pour cette tâche. Je voulais renforcer la sécurité autour de cette météorite et allais avoir besoin d'utilisateurs du Fûinjutsu ainsi que de senseurs. On n'était jamais sûr de rien.
« Reste ici, Setsuna, avais-je dit en lui tournant le dos. Il ne faut cesser de surveiller la météorite, même en mon absence. J'ai quelques comptes à régler, je vais tâcher de faire vite, lâchai-je d'une voix neutre ».
D'un pas énervé mais tout aussi déterminé, je me rendais dans la bâtisse la plus importe du petit village qui avait bien fait l'effort de nous accueillir. J'eus été obligé d'essuyer les remarques désobligeantes des gamins, quels qu'ils soient, sans broncher. Et croyez-moi, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus facile à faire. Je soupirai pour leur faire comprendre, mais ce n'était pas suffisant... Soit. Une fois posté devant la porte de la mairie, je soufflai longuement afin de ne pas exploser lorsque je lui demanderai ce dont j'avais besoin. Il me fallait être diplomate avec cet abruti de première. E toquai et entrai, sans annoncer ma présence. J'étais supérieur à lui après tout.
Le maire se rua vers moi pour s'agenouiller et s'excuser pour la maladresse de tout à l'heure. Je le forçai à se relever, n'ayant pas de temps à perdre avec de pitoyables excuses. Nous avions au moins deux jours d'avance sur nos potentiels ennemis mais ce n'était pas une raison pour lambiner. Ah ça non ! Je lui fis rapidement part de mes attentes et retournai dehors en attendant de voir ce qu'il pouvait bien me livrer. Je n'eus pas à attendre très longtemps, bizarrement. J'avais à présent quatre experts en Fûinjutsu ainsi que deux senseurs. Parfait. Je leur donnai leurs directives et me rendis auprès de Setsuna le temps qu'ils se mettent au travail. Qu'un intrus ose se pointer, il allait voir ce que cela faisait de défier La Balance ! En effet, ils allaient encercler la zone, dans un cercle de six-cents mètres de rayons de manière à ce que cela déclenche un bruit du toner de Dieu. Si cela vient à retentir on peut être sûr que quelqu'un tentera de s'opposer à nous. Les deux senseurs, quant à eux, occuperont notre habitation afin que l'on ne soit pas sans surveillance. A présent aux côtés de Setsuna, je la regardai en souriant.
« Nous n'avons plus rien à faire ici, allons nous reposer et établir un potentiel plan d'attaque, proposai-je dans d'un calme presqu'inhabituel, marchant en direction de la miteuse bâtisse ».

La jeune Kamishiro était pour le moins efficiente. Je pouvais avancer avec conviction et sans rendre de risque qu'il s'agissait là d'un de mes meilleurs éléments. Toujours fidèle au poste, elle savait ne pas se mêler de ce qui ne la regardait pas, toujours polie envers ma personne... Bref, je n'avais rien à lui reprocher. Ses prises d'initiatives étaient de plus en plus en pertinentes, il ne fallait pas l'oublier. Il s'agissait de quelque chose qui ne s'obtient qu'avec de l'expérience et cette petite était douée, très douée. C'est pourquoi je m'étais permis de la féliciter et de la gratifier d'un sourire, chose à laquelle elle ne s'attendait probablement pas et qui ne devrait pas être pour lui déplaire. Cela faisait également quelques temps que je songeais à lui attribuer une promotion. J'étais à présent quasiment sûr de mon choix, mais il fallait une dernière condition ; de la réussite – ou non – de cette mission dépendrait son changement de grade.
Je lui avais demandé de surveiller la météorite et de rester dans le coin le temps que je me chargeais d'aller demander quelques Shinobis auprès du maire. Cela dit, je savais très bien qu'elle n'allait pas rester inactive. Et j'avais raison, une fois de plus. La jeune policière était venue à ma rencontre afin de m'annoncer qu'elle s'était arrangée et avait pris des dispositions de manière à ce que j'ai un matelas confortable de manière à pouvoir reposer mon vieux dos qui tentait de tenir bon sous les différents fulgurants assauts de la force de l'âge. Je hochai la tête de haut en bas en me dirigeant en direction de notre habitation miteuse, prêtée pour l'occasion.
« Bien. »
J'étais aussi excité qu'un gosse à l'idée de pouvoir me défouler un peu. Depuis le minable combat face à Akatsuki, qui a bien vite abandonné le navire, je n'avais pas eu l'occasion de vraiment me battre. J'espérais qu'Aa allait nous envoyer de bons Shinobis, histoire que nous ayons quelque à nous mettre sous la dent, et pas du menu fretin... Le Yôtsuki était réputé pour être une vraie tête brûlée. Il y avait fort à parier qu'il n'enverrait pas de faibles ninjas. Il fallait cependant qu'il sache une chose : j'avais prévu de tirer à vue. Nous étions sur notre territoire et quiconque pénétrait ici était considéré comme un intrus et donc une menace. Nous ne pouvions nous permettre de nous faire poignarder dans le dos. De ce fait, j'avais vraiment pris toutes les précautions. Je ne leur laisserai aucune chance de poser ne serait-ce qu'un doigt sur ma précieuse météorite. Cela dit, je ne comptais pas les tuer. Pas maintenant, du moins. Les abîmer, ah ça oui, mais pas les tuer. Je verrai bien ce que je pourrai leur faire le moment venu.
Nous fûmes accueillis convenablement par les deux senseurs. La différence entre civils et ninjas était vraiment flagrante dans ce village. Il faut dire qu'en ayant une majorité de faibles pour un toute petite minorité d'être supérieurs... Cela ne pouvait qu'être ainsi. Tristesse. Bref, je leur ordonnai de monter la garde devant la maison jusqu'à ce que l'on aille se coucher. Mais avant cela, nous avions plusieurs choses à peaufiner, notamment notre potentiel plan d'attaque, ou plutôt de défense. C'est à ce moment-là que Setsuna me fit part de son analyse. Clairement, elle était très douée à ce petit jeu. C'était son métier, en tant que policière, mais elle ne cesserait jamais de m'étonner.
Donc, son analyse était on ne peut plus correcte et je partageais son point de vue. Connaissant l'énergumène et son fameux amour pour les testostérones, il y aura forcément une brute. Ceci dit, le Raikage n'était pas dupe et devait bien se douter que cela risquait de très rapidement partir en affrontement sanglant.
« En effet, Setsuna. Ton esprit d'analyse est vraiment développé, cela me conforte dans mes décisions, lui avouai-je en fronçant les sourcils et regardant la feuille de papier présente sous mes yeux. Aa ne se risquerait pas à envoyer des effectifs trop conséquents pour une « simple » découverte. N'oublions pas que personne, en dehors de ce village, n'est au courant de ma venue. Nous jouerons sur cet effet de surprise. Néanmoins, nous ne sommes à l'abris de rien... Aa peut être imprévisible quand il le souhaite, expliquai-je. Nous allons également changer l'ordre de mission d'origine : nous ne les tuerons pas. Ils pourraient nous être plus utiles que ce que nous pouvions penser, lâchai-je d'une voix sifflante accompagnée d'un ton sadique. Bien, allons nous coucher, une longue journée nous attend demain, ordonnai-je alors ».
Je demandai alors aux deux senseurs de rentrer et de surveiller le rez-de-chaussée pour nous. Une bonne nuit de sommeil ne nous ferait pas de mal, surtout qu'un affrontement se faisait de plus en plus ressentir... Nous devions être au meilleur de notre forme pour ne pas faiblir une fois le moment venu.
Les deux jours qui suivirent se déroulèrent sans encombre et sans signe d'assaillants. Voilà qui était bien. Nous passions alors plus de temps à discuter de tout et de rien autour de la météorite et à nous balader qu'à réellement la surveiller. Nous n'avions aucune crainte étant donné que personne n'avait dépassé la limite offerte par le Fûinjutsu placé il y a déjà quelques jours. Nous pouvions à présent dormir sur nos deux oreilles le temps que les civils terminent leur excavation. De toute façon, j'étais confiant. Le seul à avoir été capable de me battre était Madara et il n'était plus de ce monde. Nous n'avions rien à craindre et avions toutes les chances de notre côté. Qui d'autre était à présent capable d'égaler La Balance ? PERSONNE !
Le soir-même, nous nous couchâmes à la même heure que les soirs précédents et nous endormîmes dans la foulée. Du moins, pour ma part. Le sommeil fut agité pour le vieillard que j'étais lorsque, soudain, une alarme soude retentit dans tout le village. Ils passaient enfin à l'attaque. Je sautai directement dans mes vêtements et me rendis sur le pas de la porte où Setsuna m'attendait déjà. Rapide, la petiote. Nous nous dépêchâmes de nous rendre en direction de la fameuse météorite alors que l'aube venait tout juste de se lever. Il faisait encore sombre, mai ce n'était pas non plus un monde crépusculaire qui s'offrait à nous. Bizarrement, j'adorais ces conditions climatiques pour me battre. Ça me rappelait ma regrettable jeunesse ! A peine dix minutes plus tard, nous étions posté devant la météorite tandis que les deux senseurs étaient cachés derrière cette dernière. D'après leurs informations, ils se trouvaient derrière quelques bâtiments qui étaient face à nous. Je fixai alors mon acolyte d'un regard grave.
« Sois prête, sois forte. Ne doute pas en toi et ne faillis pas. N'oublie pas ce que je t'ai dit il y a deux jours de cela, il s'agit de la clé de notre victoire. »
Alors, Aa ? Qui as-tu pu nous envoyer, sombre idiot ! Penses-tu réellement pouvoir t'accaparer ma découverte sur mes propres terres ? Pauvre fou !!!